Jean-Baptiste Dubos
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Jean-Baptiste Dubos (décembre 1670 à Beauvais - 23 mars 1742 à Paris) est un homme d'Église, diplomate et historien français.
[modifier] Sa vie et son œuvre
Il étudie la théologie, puis le droit public. Il est chargé de missions secrètes par Jean-Baptiste Colbert de Torcy, par le cardinal Guillaume Dubois et par le régent, après quoi il abandonne la politique pour se consacrer à l'histoire. En 1720, il est élu membre de l'Académie française, dont il devient deux ans plus tard le secrétaire perpétuel.
Chargé des négociations de paix lors de la guerre de Hollande qui oppose la France et ses alliés aux pays qui formeront plus tard la Quadruple-Alliance, Dubos publie en 1703 Les Intéréts de l'Angleterre mal entendus dans la guerre présente, dont certains chapitres contiennent des révélations que les Hollandais mettront à profit, ce qui fait dire à certains que son livre aurait dû être nommé Les Intérêts de l'Angleterre mal entendus par l'abbé Dubos. Mais Dubos y prédit également que les colonies britanniques en Amérique se révolteraient un jour contre leurs maîtres.
Dans son Histoire critique de l'établissement de la monarchie française dans les Gaules, parue en 1734, Dubos tente de démontrer que les Francs pénétrèrent la Gaule, non en conquérants, mais à l'invite des Gaulois, thèse qui sera réfutée par Montesquieu dans son Esprit des lois (chapitre XXX).
Parues pour la première fois en 1719 et souvent rééditées, ses Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, où il déclare : « On mérite le nom de poète en rendant l’action que l’on traite capable d’émouvoir » (I, 24), marquent un tournant dans la pensée esthétique et exerceront une influence considérable sur l'art théâtral tout au long du siècle des Lumières. Il dit encore : « Le sublime de la poésie et de la peinture est de toucher et de plaire, comme celui de l’éloquence est de persuader. Il ne suffit pas que nos vers soient beaux, dit Horace en style de législateur, pour donner plus de poids à la décision ; il faut encore que ces vers puissent remuer les cœurs et qu’ils soient capables d’y faire naître les sentiments qu’ils prétendent exciter. » (II, 1) Ce « remuement des cœurs » ou, plus simplement « la sensibilité », expérience des sens donnant naissance au sentiment, devient un principe esthétique à part entière.
[modifier] Principaux ouvrages
- Histoire des quatre Gordiens, prouvée et illustrée par les médailles (1695).
- Les Interests de l'Angleterre mal-entendus dans la guerre présente (1703).
- Histoire de la ligue faite à Cambray entre Jules II, Maximilien Ier, Louis XII, Ferdinand V, et tous les princes d'Italie, contre la république de Venise (1709).
- Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture (1719) Texte en ligne : [1].
- Histoire critique de l'établissement de la monarchie française dans les Gaules (1734) Texte en ligne : [2].
[modifier] Liens externes
- Notice biographique de l’Académie française
- Le sixième sens de l'Abbé Dubos : À propos des Réflexions critiques.
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