Jean Ferrat
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Jean Ferrat (né Jean Tenenbaum) est un chanteur français né le 26 décembre 1930 à Vaucresson, (Hauts-de-Seine).
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[modifier] Biographie sommaire
Dernier des quatre enfants d'une famille modeste qui s'installe à Versailles en 1935, il poursuit ses études au Collège Jules Ferry. Son père est déporté par les nazis et meurt à Auschwitz. Jean doit quitter le lycée pour travailler afin d'aider la famille. Déjà, il est attiré par la musique et le théâtre.
Au début des années 50, il entre dans une troupe de théâtre, compose quelques chansons et joue de la guitare dans un orchestre de jazz. Il passe sans grand succès quelques auditions, mais ne se décourageant pas, il décide de se consacrer exclusivement à la musique. En 1956, il met en musique Les yeux d'Elsa, un poème de Louis Aragon qu'il admire. C'est le populaire André Claveau qui interprète la chanson et apporte à Jean Ferrat un peu de notoriété. Il se produit alors au cabaret parisien La Colombe de Michel Valette en première partie de Guy Béart.
En 1958, il sort son premier 45 tours, mais ne rencontre guère de succès. Une jeune chanteuse, Christine Sèvres reprend quelques unes de ses chansons, il l'épousera en 1961. C'est la rencontre en 1959 de Gérard Meys qui deviendra son éditeur et son ami qui relance sa carrière, il signe chez Decca et l'année suivante sort son second 45 tours avec la chanson Ma Môme qui est son premier succès et passe sur les radios. La rencontre avec Alain Goraguer sera par ailleurs décisive, ce dernier deviendra l'arrangeur attitré des chansons de Jean Ferrat. Son premier 33 tours sort en 1961 et reçoit le prix de la SACEM. Il entame une longue carrière, émaillée de difficultés avec la censure. Il écrira ses textes ou mettra en musique ceux de ses amis poètes, Henri Gougaud et Georges Coulonges. (voir la section discographie pour la suite)
(Isabelle AUBRET : L'événement important de l'année 62 est sa rencontre avec le chanteur Jean Ferrat. Un véritable coup de foudre amical a lieu entre les deux artistes. Ferrat lui écrit "Deux enfants au soleil" qui reste un des titres majeurs de la chanteuse et lui propose la première partie de la tournée qu'il démarre alors.)
[modifier] Biographie musicale commentée
Jean Ferrat, dès ses débuts, orientera son inspiration vers deux directions: l'engagement social et la poésie. Comme il le dit, il ne chante pas pour passer le temps. Toujours, il cherchera à donner à ses chansons une signification militante derrière le texte populaire.
Ma Môme (1960) (Paroles: Pierre Frachet)
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- Ma môme, elle joue pas les starlettes,
- Elle met pas des lunettes, de soleil.
- Elle pose pas pour les magazines,
- Elle travaille en usine, à Créteil.
Il évoque, à une époque où cela était encore dérangeant, la déportation. Sa chanson sera déconseillée de passage sur les radios, mais le public suivra, et l'album Nuit et brouillard obtiendra le prix de l'Académie Charles Cros.
Nuit et brouillard (1963)
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- Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers,
- Nus et maigres, tremblants, dans des wagons plombés,
- Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants,
- Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent.
et surtout ces vers qui firent en leur temps couler beaucoup d'encre
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- Je twisterai les mots s'il fallait les twister,
- Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez.
Il chante l'Ardèche, région chère à son cœur, et fait de cet hommage à la France paysanne un de ses plus grand succès. Il s'installe à Antraigues-sur-Volane qu'il ne quittera plus, y devenant même plus tard conseiller municipal.
La Montagne (1964)
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- Ils quittent un à un le pays, pour s'en aller gagner leur vie,
- Loin de la terre où ils sont nés. Depuis longtemps qu'ils en rêvaient,
- De la ville et de ses secrets, du formica et du ciné.
Il a toujours été proche des idées du parti communiste français mais jamais encarté, et reste cependant critique envers l'URSS
Camarade (1970)
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- C'est un nom terrible, camarade
- C'est un nom terrible à dire
- Quand, le temps d'une mascarade,
- Il ne fait plus que frémir
- Que venez-vous faire, camarade
- Que venez-vous faire ici
- Ce fut à cinq heures dans Prague
- Que le mois d'août s'obscurcit
Comme et avec son ami Georges Coulonges, il y préfère la révolte des humbles, des simples gens, encore une fois, il est interdit de télévision.
Potemkine (1965)
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- M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
- Qui chante au fond de moi au bruit de l'océan
- M'en voudrez-vous beaucoup si la révolte gronde
- Dans ce nom que je dis au vent des quatre vents
- Ma mémoire chante en sourdine : Potemkine.
Ma France (1969)
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- Celle qui construisit, de ses mains, vos usines
- Celle dont M. Thiers a dit : "Qu'on la fusille !"
Après un voyage à Cuba qui le marque profondément et d'où il rapportera ses célèbres moustaches, c'est Mai 68 et ses événements qu'il vivra intensément.
Au Printemps de quoi rêvais-tu ? (1968)
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- Au printemps de quoi rêvais-tu ?
- Vieux monde clos comme une orange
- Faites que quelque chose change
- Et l'on croisait des inconnus
- Riant aux anges, au printemps de quoi rêvais-tu ?
(d'après un poème de Louis Aragon)
Jean Ferrat retourne à sa passion pour la poésie; il met en musique Louis Aragon d'une façon magistrale, redonnant à la poésie une popularité perdue.
Que serais-je sans toi (1965)
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- Que serais-je sans toi, qui vins à ma rencontre,
- Que serais-je sans toi, qu'un cœur au bois dormant.
- Que cette heure arrêtée au cadran de la montre,
- Que serais-je sans toi, que ce balbutiement.
Dans les années 70, Jean Ferrat se fait plus rare, chaque nouvel album est un véritable événement et ses chansons sont commentées comme de véritables prises de position intellectuelle. Il fustige les guerres coloniales dans Un air de liberté et suscite encore la polémique.
La femme est l'avenir de l'homme (1975)
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- Le poète a toujours raison, Qui voit plus haut que l'horizon
- Et le futur est son royaume. Face à notre génération
- Je déclare avec Aragon, la femme est l'avenir de l'homme.
Afin d'échapper à la mainmise des majors (Polygram a racheté son catalogue) sur son œuvre, il entreprend le réengistrement de tous ses titres et sort une compilation de 11 volumes en 1980. Un nouvel album fait sensation et reflète le recul de plus en plus important qu'il prend avec le parti communiste de l'URSS. Néanmoins, il reste toujours fidèle au parti communiste français qui l'a accueilli pendant sa jeunesse et qui a uniquement cru à l'idéal communiste sans approuver les exactions du régime soviétique. Jean Ferrat leur est donc reconnaissant pour leur humanité.
Le Bilan (1980)
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- Ah ils nous en ont fait avaler des couleuvres
- De Prague à Budapest de Sofia à Moscou
- Les staliniens zélés qui mettaient tout en œuvre
- Pour vous faire signer les aveux les plus fous.
[modifier] L'artiste engagé en général
Cet artiste très populaire, bien que largement diffusé par les postes périphériques, est rarement passé sur les écrans de la télévision - ainsi que d'autres connus pour leur engagement à gauche (Catherine Ribeiro, Colette Magny, Francesca Solleville) - Léo Ferré constituant l'une des rares exceptions.
Il accuse le système commercial qui fait passer les considérations financières au détriment de la chance donnée aux artistes créatifs. Publiant des lettres ouvertes aux différents acteurs de la vie culturelle, présidents de chaînes, ministres, il dénonce une programmation qui exclut volontairement de nombreux artistes français au profit d'une variété commerciale.
Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.
[modifier] Discographie
- 1961 : Deux enfants au soleil (Ma Môme, Federico Garcia Lorca...)
- 1963 : Nuit et brouillard (C'est beau la vie, Nous dormirons ensemble...)
- 1964 : La Montagne (Que serais-je sans toi, Hourrah ! ... )
- 1965 : Potemkine (C'est toujours la première fois, On ne voit pas le temps passer...)
- 1966 : Maria (Heureux celui qui meurt d'aimer, Un enfant quitte Paris...)
- 1967 : À Santiago (Cuba si, Les Guérilleros...)
- 1968 : 10 grandes chansons de Jean Ferrat
- 1969 : Ma France (Au printemps de quoi rêvais-tu ?, L'Idole à papa...)
- 1970 : Camarade (Sacré Félicien, Les Lilas...)
- 1971 : Aimer à perdre la raison (La Commune, Les touristes partis...)
- 1971 : Ferrat chante Aragon (Le Malheur d'aimer, Robert le Diable...)
- 1972 : À moi l'Afrique (Une femme honnête, Les Saisons...)
- 1975 : La femme est l'avenir de l'homme (Dans le silence de la ville, Un air de liberté...)
- 1979 : Les instants volés (Le Tiers chant, Le chef de gare est amoureux...)
- 1980 : Ferrat 80 (Le Bilan, L'amour est cerise...)
- 1985 : Je ne suis qu'un cri (La Porte à droite, Le Chataîgnier...)
- 1991 : Dans la jungle ou dans le zoo (Les Tournesols, Nul ne guérit de son enfance...)
- 1994 : Ferrat 95 (Complainte de Pablo Neruda, Lorsque s'en vient le soir...)
- 2002 : Ferrat en scène
[modifier] Voir aussi
Liste des chansons de Jean Ferrat
[modifier] Liens externes
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