Khayr ad-Din Barberousse
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Khizir Khayr ad-Dîn (turc : Barbaros Hızır Hayreddin Paşa, arabe : خير الدين ḫayr ad-dīn, bienfait de la religion) (ou Chair ad Din, diminutif: Chaireddin, voire Cheireddin) dit Barberousse, grand amiral de l'Empire ottoman, frère cadet d'Arudj Reïs, né en 1466 dans l'île de Lesbos à Mytilène, mort en 1546. Il fut avec Andrea Doria le plus grand marin de son temps.
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[modifier] Biographie
Yacoub Reïs, potier à Mételin, a quatre fils : Arudj, Elias, Ishac et Khizir. Les deux derniers sont potiers comme leur père, Arudj est marin. Il est capturé et esclave à Rhodes. Khizir rassemble une grosse somme d'argent pour racheter son frère. Arudj parvient à s'évader et Khizir revient à son métier de potier. Par la suite, il rejoint son frère Arudj, qui déposa les Hafsides du trône de la Tunisie. En Andalousie, il ramène des musulmans fuyant les conversions de force décrétées par Isabelle la Catholique en 1499. Cela lui confère un grand prestige aux yeux des musulmans et c'est à cette période qu'il acquiert son surnom de « Barberousse ».
[modifier] Bey d'Alger
Khizir s'était vu confier la régence sur Alger par son frère Arudj, pendant que celui-ci était parti conquérir l'Ouest de l'Algérie. Après la défaite de son frère, les populations cherchent à se défaire de cette tutelle étrangère. Barberousse a alors l'idée de s'allier à l'Empire ottoman. Il fait allégeance au sultan Sélim Ier qui lui donne la titre de pacha et de beylerbey, avec une troupe de 2 000 hommes munis d'artillerie puis même de 4 000 volontaires ayant le statut de janissaires.
Ces renforts arrivent à point pour juguler la révolte des populations et pour parer à un nouvel assaut espagnol (1519). Cependant, il est vaincu par une armée de Hafsides : il doit céder Alger et se replier sur Djidjelli Jijel. Il revient à sa carrière de moudjahid pour reconstituer ses finances (1520-1525).
Il reprend ses conquêtes dès qu'il le peut. Il s'empare de Collo (1521) puis de Annaba (1522), puis de Constantine et enfin il reprit Alger, où les Kabyles qui l'en avaient chassé s'étaient rendus impopulaires (1525). Il réprime brutalement toute tentative de soulèvement — la forteresse espagnole du Peñon menace toujours la ville.
En 1529, Barberousse entreprend le siège du Peñon. Après trois semaines de bombardement d'artillerie, le commandant Martin de Vargas, trahissant les populations d'Alger, se rend avec 25 hommes. Il périt sous les coups de bâton (27 mai 1529). Barberousse fait raser la forteresse et emploie les pierres pour construire un môle de 200m de long et 25m de large, créant ainsi le port d'Alger. La flotte turque en fait son refuge habituel dans cette partie de la Méditerranée.
En 1531 l'amiral gênois Andrea Doria, au service de l'Espagne, se fait fort de le vaincre : il essuie une défaite historique. 400 Espagnols sont tués. Barberousse poursuit la flotte espagnole en déroute et ravage au passage les côtes italiennes et la Provence.
En 1533, Barberousse est nommé pacha de la flotte ottomane par le sultan Soliman, il désigne son fils adoptif Hasan comme son successeur.
Ensuite, Barberousse cherche à punir le sultan hafside et à étendre le domaine islamique : il attaque la Tunisie. Il profite des dissensions des Hafsides pour entrer dans Tunis (août 1534). Il proclama la déchéance des Hafsides et installa une garnison à Kairouan.
Les Espagnols, aidés par les Tunisiens inquiets de ces succès, sont appelés au secours par le sultan hafside détrôné, Moulay Hassan. Ils prennent La Goulette (Halq al-Wadi, Halq el-Oued), port de Tunis (14 juillet 1535) puis Tunis même, avec l'aide des habitants que Barberousse n'avait pas massacrés. Ils massacrent le tiers de la poplulation de la ville pendant trois jours, avec l'accord du roi hafside. Barberousse combat jusqu'a la dernière minute les hordes espagnoles et se replie à (Annaba) où il trouve un soutien. Revenant à son activité de corsaire, il prend Mahon (capitale de l'île de Minorque, dans l'archipel des Baléares), où il fait 6 000 prisonniers et un énorme butin (1536).
[modifier] À Constantinople
Le sultan Soliman l'appelle à Constantinople pour diriger les opérations contre Charles Quint. Il y reste jusqu'à sa mort en 1546. En 1537, une expédition victorieuse de Barberousse enleva les Cyclades aux Vénitiens et les donna à l'Empire ottoman.
[modifier] Bibliographie
- Il a paru à Paris en 1839 une vieille traduction française, d'une chronique arabe du XVIe siècle renfermant une histoire des Barberousse, et publiée d'après un manuscrit de la Bibliothèque Nationale par Sander Rang et Ferdinand Denis.
- Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord, des origines à 1830, édition originale 1931, réédition Payot, Paris, 1994
- « Khayr ad-Din Barberousse », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
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