La Cible vivante
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La Cible vivante (The Great Flamarion) est un film américain réalisé par Anthony Mann et Vicki Baum, sorti le 14 janvier 1945.
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[modifier] Synopsis
Au cours d'un spectacle dans un cabaret, un coup de feu retentit, suivi d'un cri. Toute la troupe cherche d'où provient le bruit tandis que la foule tétanisée ne s'intéresse déjà plus au numéro qui se poursuit sur scène. On découvre enfin le corps sans vie de l'une des artistes. La représentation doit s'interrompre.
Les soupçons de la police ne tardent pas à se diriger sur le mari cependant que dans l'ombre du théâtre, au-dessus de la scène, un homme blessé ne perd pas une miette des interrogatoires. Une fois le cabaret désert, mourant, l'homme tombe sur la scène et confesse le crime à un clown resté là pour ranger ses affaires.
[modifier] Commentaire
Anthony Mann signe un vaudeville dramatique. Un artiste de cabaret réputé ("Le grand Flamarion") secondé par une femme et son mari, Connie et Al Wallace. Véritable femme fatale, manipulatrice, Connie Wallace charme "le grand Flamarion" et le pousse au meurtre de son mari. La machination n'est découverte que trop tard. Flamarion ruiné et au comble du désespoir, finit cependant par la retrouver et l'étrangle dans sa loge.
Le scénario a recours au procédé classique du flash-back. Le drame est annoncé dès les premières minutes du film et la mise en scène ne fera pas mystère du double jeu de Connie Wallace, personnage sans scrupules - qui évoque celui incarné par Janie Marese dans La Chienne de Jean Renoir. Tout est focalisé sur Eric Von Stroheim, dans son rôle récurrent de dandy ascète. L'homme se pare et s'enorgueillit de sa solitude. Détaché de tout rapport humain, sa vie est entièrement dédiée à son spectacle.
Il tient d'ailleurs une place centrale dans le film. Il s'agit d'un vaudeville à l'image de cette relation à trois - mari, femme, amant - dans laquelle l'artiste va être précipité. Le rideau se lève sur un jeune couple occupé à prendre du bon temps. On frappe à la porte. La femme cache son amant dans le placard. Le mari n'attend pas qu'on lui ouvre. Il fait céder le verrou d'un coup de revolver. Il tourne son arme vers la femme et fait éclater le verre qu'elle a dans la main, puis s'emploie de la même façon à briser divers objets se trouvant là. Pris de panique, l'amant sort du placard, longe une glace. Le mari le met en joue et fait feu sur les ampoules disposées au-dessus, les faisant sauter les unes après les autres tandis que l'amant s'escrime à esquiver chacune des balles et prend la fuite. Le mari se tourne vers sa femme, tire sur les pointes de sa couronne et, enfin, sur la bretelle de sa robe.
La comparaison entre la pièce et le film ouvre diverses pistes d'analyse. L'une étant que le numéro est le négatif de la propre histoire de Flamarion, comme la glace devant laquelle l'amant se fait tirer dessus pourrait le suggérer. Dans la pièce, il est marié alors qu'il est célibataire endurci, il incarne le mari alors qu'il sera l'amant, il est violent alors que c'est un être pacifique, il est aux commandes du couple alors qu'il sera manipulé par la femme. C'est ce dernier aspect qui sera nié. Le contraste entre la pièce et le récit de sa propre vie va en s'amplifiant tandis qu'il tombe dans le piège de Connie Wallace, jusqu'au moment où face à la glace, il ferme les yeux et tue Al. Le spectacle ne sera dès lors plus représenté, sans doute parce qu'intuitivement Flamarion sait à quel point il s'est éloigné de son personnage et qu'il veut désespérément croire à l'amour qui lui est promis. Une nouvelle représentation aurait par trop dévoilé son aveuglement. Et pour avoir trahi sa création, l'artiste est condamné.
[modifier] Fiche technique
- Titre : La Cible vivante
- Titre original : The Great Flamarion
- Réalisation : Anthony Mann
- Scénario : Heinz Herald, Richard Weil et Anne Wigton d'après la nouvelle The Big Shot de Vicki Baum
- Production : W. Lee Wilder
- Musique : Alexander Laszlo
- Photographie : James S. Brown Jr.
- Montage : John F. Link Sr.
- Pays d'origine : États-Unis
- Format : Noir et blanc - Mono
- Genre : Drame
- Durée : 78 minutes
- Date de sortie : 14 janvier 1945
[modifier] Distribution
- Erich von Stroheim : Le grand Flamarion
- Mary Beth Hughes : Connie Wallace
- Dan Duryea : Al Wallace
- Steve Barclay : Eddie Wheeler
- Lester Allen : Tony
- Esther Howard : Cleo
- Michael Mark : Nightwatchman
[modifier] Lien externe
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