Discuter:Lac de Tibériade
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[modifier] l'eau un enjeu politique au proche orient
Les conflits pour l’eau entre Israéliens et Arabes.
Un des conflits majeurs pour l’eau en Méditerranée se situe au Proche-Orient entre quatre états : Liban, Syrie, Israël, Jordanie et les territoires occupés par Israël depuis 1967. L’enjeu du conflit concerne l’inégal accès à l’eau entre ces différents états juif et arabes.
1) Les ressources en eau.
a) Des ressources diverses.
Trois petits fleuves jouent un rôle important dans cette région : - L’Oronte : il prend sa source au Liban puis traverse le Nord-Est de la Syrie (direction Sud-Nord) avant de rejoindre en Turquie la mer Méditerranée. - Le Litani : fleuve entièrement libanais. Il parcourt le pays selon une direction Nord-Sud avant de se jeter dans la Méditerranée. - Le Jourdain : il prend naissance au Mont Hermon (Liban) puis coule selon une direction Nord-Sud avant de rejoindre la Mer Morte. Son principal affluent, le Yarmouk, se situe en rive gauche.
Les nappes souterraines sont également non négligeables dans cette région. Elles sont princi-palement constituées par : - La nappe de Cisjordanie (680 millions de mètres cube), c’est la plus importante. - La nappe littorale située depuis la bande de Gaza au sud jusqu’à Haïfa au nord. - La nappe du plateau jordanien.
b) Une répartition inégale.
Le Liban est le mieux pourvu. Il dispose de 4,8 milliards de mètres cube d’eau (soit 1230 mè-tres cube / an / personne alors que sa consommation annuelle, essentiellement destinée à l’irrigation, est de 900 millions de mètres cube. Le Liban attire donc des convoitises notamment à propos du Litani. La Syrie est aussi bien dotée. Le Golan se trouve sur son territoire. Néanmoins, elle utilise principalement d’autres ressources : l’Oronte, l’Euphrate et les nappes phréatiques qui se trouvent sur son territoire. La Jordanie, quant à elle, souffre du manque d’eau. Elle dispose de seulement 250 mètres cube d’eau / an / habitants et utilise 880 millions de mètres cube par an (nappe fossile non renouve-lable : 210 millions de mètres cube ; Jourdain et Yarmouk : 360 millions de mètres cube ; nappe renouvelable : 310 millions de mètres cube. Israël consomme environ 2000 millions de mètres cube alors que ses ressources renouvelables ne dépassent pas 1400 millions de mètres cube. 62 % de l’eau consommée est utilisée pour l’agriculture irriguée or celle-ci, vouée à l’exportation, ne représente que 4 % du PIB (problème culturel). Cet Etat puise des ressources à l’extérieur de son territoire (Territoires Occupés), surex-ploite sa nappe littorale (problème de qualité : infiltration par l’eau de mer) et a recours à des res-sources non renouvelables. Un tiers des ressources provient des eaux de surface et deux tiers des eaux souterraines : - Jourdain (lac Tibériade) : 600 millions de mètres cube. - Nappe de Cisjordanie : 470 millions de mètres cube. - Nappe littorale (Gaza comprise). Les territoires occupés sont les plus défavorisés. En effet, les prélèvements Israéliens effec-tués, on estime à 70 mètres cube / an / personne les ressources en eau renouvelables disponibles !
2) La convoitise des eaux du Jourdain.
a) Caractéristiques du fleuve.
Le Jourdain résulte de la confluence de trois rivières, « les sources du Jourdain » : le Hasbani (Liban), le Dan (Israël) et le Banias (Syrie). Le débit annuel moyen est alors de 560 millions de mè-tres cube. Selon une direction Nord-Sud, le haut Jourdain parcourt environ 17 kilomètres et rejoint le lac de Tibériade (- 210 mètres sous le niveau de la mer). Puis dans un second temps il décrit 320 kilomètres de méandre dans une vallée encaissée avant de se jeter dans la mer Morte. Son principal affluent, le Yarmouk, le rejoint au lac de Tibériade. Son débit est de 500 millions de mètres cube par an. Le débit « naturel » du Jourdain à son arrivée dans la mer Morte serait donc de 1450 mil-lions de mètres cube par an. En réalité, le Jourdain, du fait des multiples prélèvements qu’il subit, n’est qu’un mince filet d’eau (70 mètres cube après le lac de Tibériade !). Le Jourdain est un fleuve international puisque son bassin est partagé entre cinq Etats : Syrie, Liban, Israël, Palestine (territoi-res occupés ou autonomes) et Jordanie.
b) L’appropriation des eaux.
Les revendications datent depuis fort longtemps puisque déjà en 1916 (déclaration de Balfour) les représentants du mouvement sioniste avaient demandé, sans succès, à la Grande Bretagne d’intégrer dans les frontières de l’ancienne Palestine, le Jourdain dans sa totalité, et même le cours aval du Litani !
Le rejet du Plan Johnston (1955) : ce plan mis au point par un émissaire américain prévoyait le partage du bassin du Jourdain entre pays riverain : Jordanie 56 %, Israël 31 %, Syrie 10 %, Liban 10 %. Ce plan sera rejeté mais servira néanmoins de référence à ces pays pendant longtemps.
Des initiatives isolées : - Les Israéliens construisent dès 1964 un grand réseau national de distribution des eaux jus-qu’au désert de Néguev à partir du lac de Tibériade (pompage : 400 millions de mètres cube par an). La ligue arabe est mécontente car les eaux du Jourdain sont transférées ailleurs que dans son bassin. - Les Arabes, quant à eux, essayent de détourner les eaux des « sources du Jourdain » soit vers le Litani, soit vers le Yarmouk, mais Israël riposte. La Jordanie en 1957, par exemple, tente en 1957 de construire une conduite de déviation, le canal du Ghor, depuis la confluence du Jourdain et du Yarmouk jusqu’à la mer Morte. Israël répond à nouveau par des bombardements et accepte seulement la construction du canal d’irrigation en rive gauche du Jourdain.
En 1967, Israël entreprend une politique d’extension de son territoire afin d’assurer la sécurité de son approvisionnement en eau (guerre de 1967). Avec l’occupation du Golan par Israël, le projet de dérivation des eaux du Jourdain supérieur vers le Yarmouk ne peut plus être envisagé. Israël oc-cupe désormais deux des « sources du Jourdain » et contrôle notamment la prise d’eau jordanienne qui aliment le Ghor. De plus, cet Etat contrôle les eaux souterraines de Cisjordanie et de Gaza.
En 1978, Israël créée une « zone de sécurité » au Sud du Liban. Elle permet le contrôle de la totalité des « sources du Jourdain » ainsi que la partie aval du Litani. A propos de ce fleuve libanais, un projet de dérivation de ses eaux vers le Jourdain est envisagé. Le Litani est un fleuve au débit important (900 millions de mètres cube par an) mais qui du fait de la guerre civile libanaise n’est pas encore exploité. On comprend alors qu’il attire la convoitise de ses voisins.
3) Rivalités pour les ressources souterraines.
a) Les aquifères de Cisjordanie et de Gaza.
- L’aquifère de Cisjordanie. On distingue trois zones : L’aquifère occidental : il s’écoule vers Israël. Son débit est de 350 millions de mètres cube par an. La quasi-totalité de la ressource est utilisé par les Israéliens (330 millions de mètres cube). L’aquifère nord-oriental : il s’écoule vers la vallée de Jezréel. Son débit est de 130 millions de mètres cube. Les Israéliens sont les principaux utilisateurs (110 millions de mètres cube). L’aquifère oriental : il s’écoule vers le Jourdain. Son débit est de 200 millions de mètres cube par an. Les Israéliens en utilisent 40 millions et les Palestiniens 80 millions. Le reste est inutilisable du fait de sa forte salinité. L’utilisation récente de cet aquifère par les Israéliens creusant des puits de grande profondeur tend à assécher les puits voisins arabes.
- L’aquifère de Gaza. Cette nappe littorale a une capacité de 300 millions de mètres cube. La partie située sur le ter-ritoire de Gaza est surexploitée par les Palestiniens mais aussi par les colons israéliens.
b) Le contrôle par Israël.
Les eaux des territoires occupés sont déclarées ressource stratégique sous contrôle militaire par la puissance occupante. Alors que le droit jordanien applicable à la Cisjordanie avant 1967 in-terdit le transport de l’eau d’un bassin à un autre, Israël dévie les eaux jusqu’au Néguev. Israël im-pose ses règles aux Arabes : interdiction de forer de nouveaux puits, consommation limitée, …etc. Pour cet Etat, l’objectif est de subvenir de façon prioritaire aux besoins de sa population. Israël pompe 470 millions de mètres cube par an dans l’aquifère de Cisjordanie, soit un quart de la consommation du pays. Alors qu’il absorbe 86 % des ressources en eau, les Palestiniens des Terri-toires Occupés en utilisent 10 % et les Colons 4 %.
Les ressources en eau inégalement réparties entre les Etats sont à l’origine des conflits entre Palestiniens et Arabes. Ce problème est intensifié par l’accroissement rapide de la population et des nouveaux besoins urbains. Israël, la Jordanie et les Territoires Occupés sont en grande difficulté. La Palestine réclame 80 % des ressources en eau de Cisjordanie or cela priverait Israël de 20 % de la totalité de ses ressources. La fin des prélèvements d’Israël dans les territoires occupés aboutirait à un déclin important de son agriculture et de son industrie. Toutefois le pillage des eaux par Israël à ses voisins arabes ne fait qu’aggraver la situation de ces derniers. Les solutions à cette pénurie d’eau, et par là aux rivalités incessantes depuis plusieurs années, pourraient être le transfert des eaux du Litani, le dessalement et le recyclage des eaux. Néanmoins, du fait du coût très élevé de ces techniques à mettre en œuvre et des tensions actuelles, il paraît peu probable que ces difficultés géopolitiques soient résolues à court et moyen termes.
[modifier] "Syrie n'est plus un pays limitrophe dans les faits."
mais est-ce que quelqu'un aurait des infos sur cette fameuse frontière (théorique mais officielle) qui TRAVERSERAIT le lac de Tibériade? J'ai fait beaucoup de recherches et décidément je n'y comprend rien... En-Gev est-il en théorie syrien? Quelle est la superficie théeorique appartenant à la Syrie dans ce lac???