Static Wikipedia February 2008 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu

Web Analytics
Cookie Policy Terms and Conditions Lac Victoria - Wikipédia

Lac Victoria

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Victoria. 

Lac Victoria
Le lac Victoria vu depuis l'espace
Le lac Victoria vu depuis l'espace
Administration
Pays  Kenya
 Ouganda
 Tanzanie
Province {{{province}}}
District forestier {{{district forestier}}}
Statut {{{statut}}}
Géographie
Type {{{type}}}
Origine {{{origine}}}
Bioclimat {{{bioclimat}}}
Superficie 68 100 km²
Longueur 337 km
Largeur 240 km
Altitude 1 133 m
Profondeur
 · Maximale
 · Moyenne
 
83 m
40 m
Volume 2 750 km³
Hydrographie
Bassin versant 238 900 km²
Alimentation Kagera, Katonga, Nzoia
Émissaire(s) Nil Blanc
Durée de rétention
Îles
Nombre d'îles 3000
Île(s) principale(s) Îles Sese, Île Rufinga, Île Ukerewe, Île Rubondo
Peuplement piscicole {{{peuplement piscicole}}}
Peuplement avifaune {{{peuplement avifaune}}}
Commentaire {{{commentaire}}}

Le lac Victoria est un des grands lacs d'Afrique équatoriale. D'une superficie de 68 100 km², il est la source du Nil Blanc (Bahr-el-Abiad), le plus long affluent du Nil. C'est le lac le plus grand d'Afrique et le quatrième au monde.

Sommaire

[modifier] Topologie

Le lac aux rives très découpées possède de nombreuses anses et comporte plus de 3 000 îles, dont la plupart sont inhabitées. Il s'étend en une forme quasi-rectangulaire (320 kilomètres du nord au sud et 275 de l'est à l'ouest) à la frontière entre le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie. Il est très peu profond (40 mètres en moyenne, 83 au maximum).

Le lac Victoria à la frontière de trois pays
Le lac Victoria à la frontière de trois pays

Localisé sur l'équateur, le lac Victoria occupe un haut plateau de l'Afrique orientale, situé à 1 133 mètres d'altitude. Contrairement au lac Tanganyika et au lac Malawi (Nyassa), il ne se situe pas dans la vallée du rift africain, profond fossé d'effondrement tectonique formé il y a environ quatre millions d'années, mais entre les deux branches que forme le rift dans cette zone.

C'est au nord du lac que se trouve l'effluent du Nil Blanc, parfois aussi appelé Nil Victoria à partir de ce point, dont l'âge a été estimé entre 12 000 et 14 000 ans avant Jésus-Christ.

Près d'une douzaine de cours d'eau se jettent dans le lac Victoria, le plus important étant le Kagera qui vient du Burundi.

[modifier] Formation

Le Lac Victoria entre les deux branches de la Vallée du grand rift
Le Lac Victoria entre les deux branches de la Vallée du grand rift

Un rift est un fossé d'effondrement tectonique qui se forme après fonctionnement de failles normales. Le léger soulèvement des rives des branches est et ouest du rift, dû à un petit bombement de la croûte continentale, a légèrement déformé la zone de terrains précambriens érodés située entre eux, la transformant en une cuvette peu profonde. Ce phénomène a fini par capturer le cours de certaines rivières qui, redirigées vers le centre de la dépression, ont commencé à remplir la dépression entre 750 000 et 400 000 ans.
La faible profondeur du lac et son fort rapport surface/volume rend ce lac vulnérable aux changements de climat. Les carottages géologiques réalisés dans les sédiments ont montré que le Lac Victoria s'est asséché au moins trois fois depuis sa formation. Ces cycles d'assèchement sont, probablement, liés aux glaciations, durant lesquelles les précipitations ont globalement diminué. Le dernier assèchement du lac remonte à 17 300 ans BP, et son remplissage à 14 700 ans BP.

[modifier] Climat et hydrologie

Le lac bénéficie d'un climat tropical, La température oscille entre 16°c et 27°c. De mai à juillet, les vents du Sud provoquent des déplacements de la masse d'eau vers le nord. Les pluies sont réparties tout au long de l'année, mais il y a deux périodes plus humides, en avril et en septembre-octobre. La moyenne annuelle des précipitations s'élève à 1 450 mm.

La rivière Kagera, affluent du lac Victoria
La rivière Kagera, affluent du lac Victoria

Les affluents, dont le débit varie beaucoup au cours des saisons, fournissent moins de 20% des eaux du lac, le reste provient des pluies. Les pertes sont en partie dues au débit sortant du Nil Blanc, mais aussi à l'évaporation (variable selon les saisons et le vent) qui représente une perte de 31 à 124 mm par mois.

Variation du niveau du lac Victoria mesurée à Jinja.
Variation du niveau du lac Victoria mesurée à Jinja.

Jusque dans les années 1960, le lac Victoria était assez bien équilibré au niveau hydrologique, et ne subissait pas de fortes variations de niveau. En 1962, le niveau est brusquement monté suite à de fortes pluies ; par la suite, bien qu'en legère diminution, ce niveau s'est maintenu. À partir de 2004, une modification importante s'est amorcée : le niveau du lac a diminué en moyenne de 2 m entre 2004 et 2006. Les causes de cet assèchement serait le manque de pluie, qui agit aussi bien directement sur le lac que sur les apports des affluents[1].

[modifier] Faune

Ce paragraphe ne citera pas la liste exhaustive des espèces présentes autour du Lac Victoria, mais ne présentera que quelques familles, genres et espèces marquantes de la faune sauvage

[modifier] Mammifères

antilope sitatunga cliquer pour agrandir
antilope sitatunga cliquer pour agrandir

Dans les marais à Papyrus, on peut encore rencontrer l'antilope Sitatunga (Tragelaphus spekeii), devenue rare, aux sabots longs et fendus, adaptés à la marche en terrain marécageux. On peut aussi rencontrer près des rives du lac une autre antilope, le Grand cobe des roseaux (Redunca redunca).
En ce qui concerne les mammifères plus adaptés au mode de vie aquatiques, on trouve l'hippopotame (Hippopotamus amphibius) et Aonyx capensis, la loutre à joues blanches du Cap.
Dans certaines zones plus sèches vit l'impala (Aepyceros melampus), mammifère ressemblant à une gazelle ou à une antilope.

[modifier] Oiseaux

Le Lac Victoria est un lieu de passage de très nombreux oiseaux migrateurs, mais c'est aussi le milieu de vie d'un grand nombre d'espèces résidentes.

Dans les marais denses, de nombreux animaux trouvent abri et nourriture. C'est là que vit le bec-en-sabot (Balaeniceps rex) qui se nourrit de poissons, de batraciens, de jeunes tortues ; cet oiseau est actuellement classée parmi les espèces vulnérables. On y trouve aussi des oiseaux typiques des marécages à papyrus tel que le Cisticole de Carruthers (Cisticola carruthersi), la Rousserolle des cannes (Acrocephalus rufescens), le Gobemouche des marais (Muscicapa aquatica), la Bouscarle à ailes blanches (Bradypterus carpalis) et deux espèces menacées, le Chloropète aquatique (Chloropeta gracilirostris) et le Gonolek des papyrus (Laniarius mufumbiri).

Grande aigrette
Grande aigrette

Dans les eaux plus libres, on peut rencontrer l'échasse blanche (Himantopus himantopus), mais aussi des cormorans (grand cormoran, Phalacrocorax carbo et cormoran africain, Phalacrocorax africanus), ainsi que divers hérons (le Crabier blanc Ardeola idae par exemple) et aigrettes (aigrette garzette, grande aigrette...). La Mouette à tête grise (Larus cirrocephalus) et la Sterne Hansel (Sterna nilotica) se rencontreront souvent dans les zones d'eau libre plus éloignées de la rive.

Martin-chasseur du Sénégal
Martin-chasseur du Sénégal

Dans la savane arborée qui entoure le lac, on peut observer le Martin-chasseur du Sénégal (Halcyon senegalensis), oiseau très coloré appartenant à la même famille que les martin-pêcheurs. Près de la rive, on peut parfois apercevoir l'Œdicnème vermiculé (Burhinus vermiculatus), ou bien le Barbican guifsobalito (Lybius guifsobalito), oiseau noir à gorge rouge intense, ou bien encore divers Souïmangas, oiseaux nectarivores à ne pas confondre avec des colibris, dont le Souimanga à ceinture rouge (Nectarinia erythrocerca). L'Autour unibande (Kaupifalco monogrammicus), rapace amateur de lézards, serpents, petits mammifères et jeunes oiseaux, est souvent observé dans ce biotope.

[modifier] Crocodile du Nil, Tortues, Squamates et Batraciens

Le crocodile du Nil (Crocodylus niloticus) a presque disparu de cette région d'Afrique. Il est essentiellement victime de la chasse faite pour obtenir sa peau. Il se nourrit de proies vivantes : oiseaux, squamates (lézards), tortues, insectes, crustacés, mollusques et batraciens.

Crocodiles du Nil
Crocodiles du Nil

Au lac Victoria la ponte a lieu à la fin décembre et en janvier, à la saison sèche quand les eaux baissent. Les oeufs sont déposés dans le sable où ils incubent pendant trois mois.

Le lac abrite plusieurs espèces de tortues d'eau douce endémiques comme Pelusios williamsi ou Emydura victoriae.

Les varans du Nil (Varanus niloticus), qui subissent la prédation du crocodile, n'hésitent pas en retour à piller le nid de ce dernier.

Dans ces zones vivent également des batraciens, notamment une espèce endémique : Xenopus victoriae

[modifier] Poissons

Le lac Victoria contient plus de 500 espèces de poissons, dont 300 espèces endémiques appartenant au genre Haplochromis et deux espèces endémiques de tilapias appartenant au genre Oreochromis (Oreochromis esculentus et Oreochromis variabilis).

Le Tilapia du Nil, une espèce introduite
Le Tilapia du Nil, une espèce introduite


Les espèces Lates niloticus, la Perche du Nil et Oreochromis niloticus (Tilapia du Nil) ont été introduite dans le lac par l'Homme.

Il existe aussi une espèce de protoptère, ou dipneuste africain (Protopterus aethiopicus), poisson pulmoné obligé de respirer régulièrement à la surface.
Depuis l'introduction de la Perche du Nil dans les années 1950, plus de 200 espèces endémiques d' Haplochromis ainsi que l'Oreochromis esculentus ont disparu, et de nombreuses espèces sont menacées, entre autres le protoptère, qui semble même en voie de disparition.

[modifier] Insectes

Les eaux du lac sont colonisées par des insectes aquatiques, les notonectes entre autres, et par de nombreuses larves d'insectes. On assiste périodiquement au-dessus des eaux du lac à l'apparition de véritables nuages d'insectes.

Tête de Simulie présentant un parasite Onchocerca volvulus sortant au niveau de l'antenne gauche
Tête de Simulie présentant un parasite Onchocerca volvulus sortant au niveau de l'antenne gauche

Ils se forment lorsque les nymphes de certaines espèces (trichoptères, Chaoborus, Simuliidae, éphémères, odonates, chironomes, moustiques, etc.) se transforment en adultes et prennent leur envol. La majorité sont inoffensifs mais peuvent être gênants pour les habitants du voisinage.

Certains moustiques peuvent transmettre des maladies telles que la malaria, la fièvre à chikungunya et la fièvre jaune.

Sur les rives, des rassemblements périodiques de têtes de bétail attirent la glossine, ou mouche tsé-tsé, capable de transmettre la maladie du sommeil dont le responsable est le trypanosome (Protozoaire). Les simulies peuvent elles aussi transmettre des maladies à protozoaires (onchocercose, filariose).

[modifier] Autres arthropodes

Les Crustacés sont nombreux dans le lac Victoria. On trouve de nombreuses espèces de Copépodes (genre Cyclops, genre Diaptomus...), Ostracodes et Cladocères (genres Daphnia, Bosmina, Leptodora, Chydorus...).

Copépode du genre Cyclops
Copépode du genre Cyclops

Il semble qu’il y ait eu un changement drastique dans les proportions d’espèces de crustacés formant le zooplancton du lac Victoria au cours du 20e siècle. Les espèces de copépodes de l'ordre des Cyclopoida ont augmenté de 8 % à 97 % de la biomasse entre 1927 et 1990, alors que les copépodes de l'ordre des Calanoida (ex : Diaptomus) et les Cladocères ont diminué de 50 et 40 % en 1927 jusqu’à 2 et 1% en 1990. On pense que cette modification est due davantage à l'eutrophisation des eaux qu'aux modifications de la faune prédatrice du lac.

On trouve aussi deux espèces de crustacés supérieurs, la crevette Caridina nilotica, et le crabe Potamonautes niloticus, endémiques de la région.

[modifier] Autres invertébrés

Les mollusques sont eux aussi nombreux : on en connait 126 espèces et sous espèces dans le lac, dont certaines sont endémiques. Citons les gastéropodes Pila ovata, Bellamya unicolor, Biomphalaria glabrata, Melanoides tuberculata ainsi que les lamellibranches des genres Pisidium, Mutella, Coelatura et Sphaerium.

Le lac héberge quelques espèces de vers Annélides, Sangsues et Oligochètes (Alma emini par exemple) et des Rotifères (genre Brachionux, Anuraenopsis). On signale la présence de la méduse endémique d’eau douce Limnocnida victoriae dans les zones littorales et des éponges (Spongilla nitens par exemple) dans les habitats rocheux.

[modifier] Flore

Ce paragraphe ne citera pas la liste exhaustive des espèces présentes autour du Lac Victoria, mais ne présentera que quelques familles, genres et espèces marquantes de la flore sauvage.

La région du lac Victoria est actuellement occupée par des savanes boisées entrecoupées de vastes étendues cultivées. Dans le Nord s'étendait jadis une grande forêt qui prolongeait celle du Congo, mais il n'en reste plus que des lambeaux.

Nymphea lotus
Nymphea lotus

Dans les zones marécageuses, sur la rive ou à proximité (profondeur faible), on trouve différentes espèces comme des Poacées (Miscanthidium violaceum, Leersia hexandra), des sphaignes (genre Sphagnum), une mélastomatacée (Dissotis brazzae), des roseaux (genre Phragmites), des massettes (genre Typha), des potamots (genre Potamogeton), et des nénuphars (Nymphea caerulea, Nymphea lotus).

papyrus
papyrus

Le long des berges, à l'abri des vagues, se dresse une importante végétation qui pénètre jusque dans l'embouchure de certains affluents. On trouve parmi ces plantes le papyrus (Cyperus papyrus), qui atteint 4 à 5 m de haut. Le papyrus poussait toute l'année tout le long du Nil il y a quelques milliers d'années, aujourd'hui on ne le trouve plus que dans le sud du Soudan et autour du lac Victoria où il couvre de grandes étendues. On peut aussi trouver dans les mêmes zones des fougères (Dryopteris striata), des Ficus (Ficus verruculosa par exemple) et des plantes de la famille des Sagittaires (Sagittaria obtusifolium).

Trapa natans
Trapa natans

Dans les zones calmes on trouve des végétaux aquatiques comme l'utriculaire (genre Utricularia), des hydrocharitacées (Hydrilla verticillata, genre Vallisneria), la Mâcre nageante ou chataigne d'eau, dont le fruit est comestible (Trapa natans), une poacée appelée "hippo grass", l'herbe à hippopotame (Vossia cuspidata) et des plantes du genre Ceratophyllum. Toutes contribuent à créer des habitats pour de nombreux petits animaux. La pistie ou laitue d'eau (Pistia stratiotes) semble avoir disparu à cause de la prolifération d'un autre végétal, la Jacinthe d'eau.

Cyanobactérie (genre Anabaena)
Cyanobactérie (genre Anabaena)

Le lac subit un phénomène d'eutrophisation important, d'origine humaine ; par exemple, le taux de phosphore a doublé au cours du 20e siècle. Cette augmentation est en grande partie due au rejet des déchets de dépeçage de la perche du Nil, effectué sur les rives du lac, ainsi qu'à une action conjuguée de la surpopulation (aussi bien au niveau des humains que des animaux domestiques) et de la déforestation. Ce phénomène est sans doute à l'origine de l'explosion démographique des bactéries du type Cyanobacteria, dont la population a été multipliée par 7 depuis la seconde moitié des années 1960. Ces bactéries ont commencé à former de grandes étendues à la surface du lac dans les années 1980, et peuvent causer la mort des poissons par consommation du dioxygène lors de leur décomposition.

Depuis plusieurs années (1980/1990), le lac subit un envahissement massif d'une plante aquatique originaire d'Amérique tropicale, la Jacinthe d'eau (Eichornia crassipes).

Jacinthe d'eau
Jacinthe d'eau

Cette plante bloque la progression des bateaux, géne la pêche et la production d'énergie hydroélectrique, pollue l'eau de boisson et provoque la disparition de la faune dans certaines zones. Elle gène en effet le passage de la lumière, empéchant le développement d'algues vertes dont se nourrissent certaines espèces de poissons, empéche l'oxygénation de l'eau de surface, et sa décomposition consomme une telle quantité de dioxygène que le milieu devient rapidement anoxique. Un programme d'élimination de la plante est en cours, faisant intervenir essentiellement un ramassage de la plante et une tentative d'introduction de charançons (Neochetina eichhorniae et Neochetina brushi) se nourrissant de Jacinthe d'eau. En 1995, 90% de la côte de l'Ouganda était couverte par la plante, mais la lutte contre la plante commence à porter ses fruits. S'il est possible d'atteindre un équilibre, cette plante pourrait se montrer utile, car elle est capable de métaboliser le phosphore en excès. De plus, du fait de la faible teneur de l'eau en O2 au niveau de ses racines, elle tient à distance la perche du Nil. On a ainsi trouvé parmi les racines de Jacinthe d'eau, en bordure des eaux libres, des espèces de poisson considérées disparues ou en danger qui, moins exigeants en O2, trouvaient là un refuge. Mais quand on s'enfonce dans la densité du tapis végétal, le milieu devient anoxique et toute vie disparait.

[modifier] Biodiversité

Il y a 14 000 ans, après le remplissage du lac, la faune aquatique des rivières a colonisé le lac Victoria. Ayant soudainement accès à un habitat vierge, les espèces se sont diversifiées, occupant toutes les niches écologiques. C'est ainsi que sont apparues, selon la théorie actuelle, les nombreuses espèces endémiques d'Haplochromis. Après l'introduction de la Perche du Nil, l'eutrophisation de l'eau et l'invasion par la Jacinthe d'eau, cette remarquable biodiversité a fortement diminué. Il semble cependant que certains Haplochromis commencent a s'adapter à ces nouvelles conditions, notamment en modifiant leurs habitudes alimentaires[2].

[modifier] Navigation

Embarcation sur le Lac
Embarcation sur le Lac

Des ferries relient les principaux ports du lac Victoria, Kisumu, Mwanza, Bukoba, Entebbe, Port Bell et Jinja. Les premiers ont été construits au Royaume-Uni et mis en service au début du XXème siècle en prolongement de la ligne de chemin de fer reliant la ville côtière de Mombasa au Kenya à Kisumu au bord du lac.[3] Ces ferries contribuent au désenclavement de la région des grands lacs. En 1996, un bateau à vapeur, le MV Bukoba navigant entre Bukoba et Mwanza et se trouvant en surcharge de passagers a coulé occasionnant la mort de centaines de personnes.

[modifier] Histoire

Le monde d'al-Idrīsī orienté sud/nord : le lac Victoria est figuré aux sources du Nil, recueillant les eaux du massif du Rwenzori
Le monde d'al-Idrīsī orienté sud/nord : le lac Victoria est figuré aux sources du Nil, recueillant les eaux du massif du Rwenzori

Les éléments historiques datant de la periode antérieure à la découverte européenne du lac sont difficiles à retracer faute de sources scripturaires on peut se baser pour l'étude des "siècles obscurs" sur la recherche archéologique, l'étude linguistique et génétique des occupants actuels de la région et en ce qui concerne la pèriode postérieure au XVIème siècle sur les traditions orales retraçant le passé des divers royaumes lacustres qui se sont établis à partir de cette époque. L'historiographie de la région nous renseigne sur les tournants très idéologiques et ethnicistes qu'a pu prendre l'histoire dans la région avec en ligne de fond une différenciation assez artificielle entre deux types de populations, les éleveurs "nilo-hamitiques" opposés aux "agriculteurs bantous", avec les conséquences absolument dramatiques que l'on sait en ce qui concerne le Rwanda.[4]

[modifier] Préhistoire

La palynologie nous apprend qu'entre le IIème et le Ier millénaire BP les arbres et les roseaux voient leur surface diminuer au profit des graminées, on explique ce fait par l'action conjuguée d'un dessèchement climatique qui survient à cette époque et par l'action de l'homme. [5]. Au début de l'ère chrétienne, on observe une présence humaine intense sur les îles du lacs et dans la vallée de la Kagera, on associe cette population à l'âge du fer et on la caractérise par la production d'un type de céramique dit dimple base aux motifs géométriques particuliers appelé aussi Urewe du nom du site où il fut découvert sur la côte kenyane du lac.

[modifier] Royaumes interlacustres

La première source d'information scripturale qui nous est connue sur le lac Victoria provient de marchands arabes traversant depuis la côte le plateau est-africain à la recherche d'or, d'ivoire et d'esclaves. Al Idrisi est vers 1160 le premier à avoir dressé une carte représentant clairement le lac et le représentant comme étant la source du nil. À partir du XVIème siècle se développèrent dans la région des grands lacs des royaumes centralisés, plusieurs étaient situés sur la rive Nord-Ouest du lac, le royaume du Bouganda avec à sa tête une lignée de souverains absolus dénommés kabakas s'est démarqué au fil du temps par sa puissance des autres royaumes et a formé l'ossature de l'actuel Ouganda.

[modifier] Découverte européenne et la colonisation

Découverte européenne du lac Victoria par Speke en 1858.
Découverte européenne du lac Victoria par Speke en 1858.

Le lac fut découvert par les Européens en 1858 quand l'explorateur britannique John Hanning Speke atteignit son bord sud en 1858. Il le nomma alors du nom de la Reine Victoria, qui régnait à cette époque.

Le kabaka du Bouganda, Mutesa, accueillit favorablement les Européens et en 1890 signa un accord avec la British East Africa Company pour se prémunir des visées allemandes sur son royaume. À partir de ce moment se mit peu à peu en place une indirect rule anglaise dans la zone nord du lac Victoria.

Tandis que les Allemands menés par Emin Pasha colonisaient le territoire de l'Afrique orientale allemande comprenant la partie sud du lac, plus tard connu sous le nom de Tanganyika.[6]

Le lac fut le théatre d'affrontements navals durant la Première Guerre mondiale opposant britanniques et allemands.Le général allemand Lettow-Vorbek qui mena une guerilla efficace contre les forces de l'Alliance (Belgique, Portugal, Royaume-Uni) créa une petite force navale qui fut déployée sur le lac, en réaction de quoi les britanniques firent venir d'Angleterre des canonières démontées et acheminées par voie ferrée jusqu'au lac afin d'en prendre le contrôle.[7] Le 17 juillet 1916 ils capturèrent deux bateaux à vapeur allemands à Nyanza.[8]. Face à la disproportion des forces, les Allemands durent se retirer de cette zone.

[modifier] Population

Le lac Victoria, un espace densément peuplé
Le lac Victoria, un espace densément peuplé

Le lac Victoria est situé au cœur d'une dorsale de peuplement correspondant aux hautes terres africaines courant de l'Érythrée à l'Afrique du Sud en passant par le Rwanda et le Malawi.

Ses pourtours densément peuplés (246 hab/km²)[9] contrastent avec les vides humains qui, en ce qui concerne la région du lac Victoria, correspondent à l'Ouest au bassin congolais et à l'Est au plateau steppique de l'Afrique orientale.[10]

Les abords du lac forment par ailleurs une zone de contact entre populations de groupes linguistiques différents, d'une part les locuteurs de la famille nilo-saharienne qui peuplent le Sud-Soudan, le nord du Kenya et de l'Ouganda et qui se retrouvent surtout dans la zone Nord-Est du lac (Luo, Kalenjin) et d'autre part les populations de langues bantoues peuplant toute l'Afrique australe et qui atteignent dans la zone du lac leur limite septentrionale (Ganda, Sukuma, Soga, Luhya...).[11]

Les langues locales des populations de la région du lac Victoria
Les langues locales des populations de la région du lac Victoria
Le lac victoria  situé dans l'aire linguistique swahilie
Le lac victoria situé dans l'aire linguistique swahilie

Les riverains du lacs utilisent le swahili qui est un idiome bantou comme langue véhiculaire. Ils sont majoritairement de religion chrétienne, catholiques et protestants.

[modifier] Filmographie

La lac Victoria a été l'objet en 2004 d'un documentaire largement médiatisé, Le Cauchemar de Darwin présentant les conséquences dues au déclin de la biodiversité du lac et à la pêche industrielle de la perche du Nil. Ce film qui se veut selon son producteur Hubert Sauper une allégorie de la mondialisation et de ses conséquences a reçu de nombreuses récompenses dont le César du meilleur premier film 2006 mais a aussi été très critiqué pour son supposé manque d'honnêteté.

Voir l’article Le Cauchemar de Darwin.

[modifier] Liens externes et sources

[modifier] Notes et références

  1. Dr R. Mngodo, hydrologiste tanzanien
  2. Lévêque, Paugy : La recherche n°402, Novembre 2006
  3. Photos historiques de ferries du Lac Victoria sur ce site [1]
  4. Données rappelées dans L'Afrique des Grands lacs p.29
  5. Données rappelées dans L'Afrique des Grands lacs p.32
  6. Voir Philippe Marchand, L'Afrique et l'Europe. Atlas du XXe siècle, Éditions Complexe, 1994, p.218.
  7. Voir sur cette page [2]
  8. Voir sur le site firstworldwar.com [3]
  9. Voir la plaquette du PNUE  [pdf][4]
  10. Roland Pourtier . – Afriques noires. Paris, Hachette, 2001,p.23-24
  11. Jean Sellier, Atlas des peuples d'Afrique Edition Découverte (La), p.174


Grands lacs africains
Carte des Grands Lacs

Grands lacs africains
A – lac Albert • E – lac Édouard • K – lac Kivu • T – lac Tanganyika • Y – lac Kyoga • V – lac Victoria • M – lac Malawi
Pays voisins :
UG – Ouganda • KE – Kenya • CD – République démocratique du Congo • RW – Rwanda • BI – Burundi • TZ – Tanzanie • ZM – Zambie • MW – Malawi • MZ – Mozambique
Cet article a été reconnu bon article le 4 avril 2007 (comparer avec la version actuelle).
Pour toute information complémentaire, consulter sa page de discussion et le vote l'ayant promu.
Portail de l'Afrique – Accédez aux articles de Wikipédia concernant l’Afrique.
Portail de l'eau – Accédez aux articles de Wikipédia concernant l’eau sous toutes ses formes.
Static Wikipedia 2008 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Static Wikipedia 2007 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Static Wikipedia 2006 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu