Les Chambres du Sud
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Les Chambres du Sud est le premier roman de l'écrivain français Laurence Cossé. Il a été publié en 1981 aux éditions Gallimard, dans la collection NRF ; il a obtenu en 1981 le prix Sainte-Beuve et en 1982 le prix Alice-Louis Barthou de l'Académie française.
Sommaire |
[modifier] Résumé
Extrait de la quatrième de couverture de l'édition originale :
Brune, la narratrice, et Beau, son cadet presque jumeau, vivent si liés, si semblables, si sauvages qu'ils se sont créé dès l'enfance un univers à part au sein de leur famille. Le domaine de la vallée du Rhône où ils grandissent est fait de deux bâtisses accolées : la Vieille Maison, où la vie, entre parents et frères et sœurs, va son cours, actif, apparemment sans mystère ; et la Grande Maison, romantique, immense, inoccupée, dont les deux enfants font leur vraie demeure, à l'écart du réel. Ils y dorment, ils y jouent, ils s'y saoulent de lecture et de rêve. De là, ils défient le monde, le temps, le sérieux des adultes.
Le roman comporte deux parties : la première décrit le monde de l'enfance de la narratrice et de son frère ; la seconde raconte l'adolescence, la rupture progressive du monde initial, et la résistance de Brune. L'organisation interne de chacune des deux parties correspond à cette différence : alors que les huit chapitres de la première procèdent d'un principe essentiellement thématique (description ou évocation des deux maisons, de la famille, de la mère, des frères et sœurs, ...), les onze chapitres de la seconde se succèdent selon un ordre strictement chronologique :
Les quatre saisons qui vinrent alors sortirent de l'indifférenciation d'avant. Le temps s'organisait. Le monde se rapprochait. Tout se serra et s'écarta à la fois.
Le ton fonça. L'enfance avait été dans les bleus. Cette année-là vira au violet.
(début du chapitre IX)
[modifier] Analyse
La dimension poétique du style de ce roman est essentielle. Les ruptures de construction, les licences poétiques sont nombreuses. On trouve fréquemment des vers blancs :
« Ces enfants sont charmants », disaient les visiteurs. Et certains, qui se croyaient perspicaces : « Ces enfants sont méchants. » Erreur ! Dans les deux cas, erreur ! Nous étions la pierre-d'iris et l'épine-de-cerf.
(chapitre III)
Je m'aperçus cet été-là qu'une autre façon d'aller contre l'heure était de la prendre de lenteur.
(chapitre XIII)
Le roman comporte aussi de fréquents usages poétiques de la paronomase ; ainsi dans le dernier paragraphe du chapitre VII (lequel décrit les fréquentes sorties en mer que les quatre enfants font sur un voilier), le dernier mot est proche par ses sonorités d'un autre mot qu'on attend dans ce contexte :
L'été, l'hiver. Toute l'année nous divaguions.
Cette évocation d'un autre mot que le mot effectivement présent produit un effet de brouillage poétique.
[modifier] Incipit
Quand je regarde cette enfance, cette adolescence, jusqu’à certaine nuit du mois de mes seize ans, il m’apparaît à l’évidence que c’est d’une autre vie qu’il s’agit.
Je crois que je suis née cette nuit-là du mois de mes seize ans. Avant je ne vivais pas. Mais je n’en suis pas sûre. Il me semble parfois que c’est alors que je vivais, avant. Je suis morte depuis.
Cette incertaine nuit fut mon passage du Styx – mais dans quel sens ?