Les affaires sont les affaires
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Littérature |
Histoire littéraire |
Antiquité - Moyen Âge |
Genres & formes littéraires |
Auteurs |
Portail littérature |
Les affaires sont les affaires est une comédie en trois actes et en prose de l'écrivain français Octave Mirbeau (1903). Représenté avec un grand succès à la Comédie-Française le 20 avril 1903, Les affaires sont les affaires a triomphé sur toutes les scènes du monde, notamment en Allemagne et en Russie, a été traduit dans toutes les langues et a été très souvent repris depuis un siècle, sans que son succès se soit jamais démenti (quatorze troupes francophones ont monté la pièce entre 1994 et 2006).
Sommaire |
[modifier] La pièce
[modifier] Une comédie classique
Il s'agit d'une grande comédie classique, dans la continuité de Molière, où la peinture de caractères vivants, fortement théâtralisés, se combine à celle des mœurs édifiantes de la prétendue « Belle époque ». Les unités de temps, de lieu et d'action y sont respectées.
[modifier] La puissance de l'argent
Le personnage central, Isidore Lechat, au patronyme symptomatique, est un brasseur d'affaires et un prédateur sans scrupules, produit d'une époque de bouleversements économiques et d'expansion mondiale du capital. Il fait argent de tout et constitue une puissance économique et médiatique annonçant les Berlusconi de l'avenir. Comme le signifie le titre, devenu proverbial, l'argent exclut la pitié, le sentiment et la morale, et sa puissance dévastatrice contribue à tout corrompre : les intelligences aussi bien que les cœurs et les institutions. Les affaires, qui permettent à des aventuriers sans foi ni loi d'accumuler, en toute impunité, des millions volés sur le dos des plus faibles, ne sont jamais que du gangstérisme légalisé. La démystification n'a rien perdu de sa force ni de son actualité.
[modifier] L'amour et la mort
Mais la libido dominandi d'Isidore Lechat se révèle impuissante face à la mort — son fils bien-aimé, Xavier, pourri par l'argent paternel, se tue dans un accident d'automobile — et face à l'amour, qui pousse sa fille Germaine à s'émanciper, intellectuellement et sexuellement, et à se révolter contre son père : elle refuse le "beau" mariage qu'il lui a concocté avec le fils d'un marquis et part avec son amant. Néanmoins, au dénouement — souvent qualifié de shakespearien —, le père accablé et humilié parvient à se ressaisir pour conclure brillamment une affaire en cours et écraser deux ingénieurs qui entendaient mettre à profit sa douleur pour l'escroquer : les affaires sont décidément les affaires...
[modifier] Adaptation
Cette pièce a été adaptée au cinéma par Jean Dréville en 1942, avec Charles Vanel, dans le rôle de Lechat, Renée Devillers, Robert Le Vigan et Aimé Clariond. Mais la plupart des audaces de la pièce ont été gommées.
[modifier] Liens externes
- Préface de Pierre Michel
- Bibliographie d'Octave Mirbeau, par Pierre Michel
- Philippe Baron : Les affaires sont les affaires et Pétard, de Lavedan
- Pierre Michel, Vauperdu, le premier manuscrit de Les affaires sont les affaires
Portail du théâtre – Accédez aux articles de Wikipédia concernant le théâtre. |
Portail de la littérature – Accédez aux articles de Wikipédia concernant la littérature. |