Utilisateur:Lo2b/Bac à sable
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Sommaire |
[modifier] Définition
L'anticommunautarisme est une idéologie qui s'oppose à la reconnaissance publique de minorités et de communautés autres que la communauté des citoyens.
[modifier] Situation en France
La République française est par essence anticommunautariste :
- "La France est une République indivisible" (article 1er de la Constitution de 1958)
- La République "assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion" (article 1er de la Constitution de 1958)
- "La langue de la République est le français" (article 2 de la Constitution de 1958)
Ces principes s'opposent donc à la reconnaissance publique de minorités (ethniques ou linguistiques) ou de communautés autres que la communauté des citoyens, quelles qu'en soient leur nature (raciale, ethnique, linguistique, religieuse...).
Ils ont été à chaque fois réaffirmés par le Conseil constitutionnel et par le Conseil d'Etat, notamment :
- Décision du Conseil constitutionnel du 09/05/1991 : "Considérant que la France est, ainsi que le proclame l'article 2 de la Constitution de 1958, une République indivisible, laïque, démocratique et sociale qui assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens quelle que soit leur origine ; que dès lors la mention faite par le législateur du "peuple corse, composante du peuple français" est contraire à la Constitution, laquelle ne connaît que le peuple français, composé de tous les citoyens français sans distinction d'origine, de race ou de religion"[1]
- Décisions du Conseil d'État de 1992 confirmant le suspension de l'intégration des écoles Diwan dans l’enseignement public[2]
- Décision du Conseil constitutionnel du 15/06/1999 sur la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires[3]
[modifier] Remise en cause de l'anticommunautarisme français
L'anticommunautarisme français est progressivement remis en cause par :
- Les militants régionalistes
- Les militants de la reconnaissance des langues régionales
- La nomination de préfets en mettant en avant leur religion[4]
- L'Appel des indigènes de la république
- La volonté de Nicolas sarkozy de "faire apparaître l'origine ethnique des délinquants dans les statistiques de la police"[5]
- Le sondage de TNS Sofres sur "les populations noires de France" réalisé en janvier 2007 par le Conseil représentatif des associations noires de France"[6]
[modifier] Critique de l'anticommunautarisme français
Plusieurs auteurs ont critiqué l'anticommunautarisme français :
- Pierre Tévanian : Le voile médiatique (2005)
- Vincent Geisser : La nouvelle islamophobie (2004)
- Esther Benbassa : La République face à ses minorités (2004)
- Laurent Lévy : Le spectre du communautarisme (2005)
Les adversaires de l'anticommunautarisme dénoncent la spécificité de l'anticommunautarisme français, alors que les pays anglo-saxons reconnaissent le communautarisme et le multiculturalisme.
Les anticommunautaristes sont fortement représentés parmi les "nationaux-républicains". Ils sont accusés, en fonction des communautés concernées :
- d'ethnocentrisme niant les identités et les langues régionales
- de défendre les discriminations en refusant la discrimination positive
- d'islamophobie
- de racisme
[modifier] Anticommunautarisme et identités régionales
Les régionalistes voient dans l'anticommunautarisme une épuration culturelle à travers une politique linguistique, constante depuis des siècles, aboutissant à une régression de la pratique des langues régionales.
Certains régionalistes considèrent toutefois qu'il n'y a pas opposition entre la République et la reconnaissance, en France, de langues et de peuples minoritaires. Selon eux, le terme "indivisibilité" pose une volonté d'union - ce qui est positif et ne s'oppose pas à l'existence de minorités[réf. nécessaire].
[modifier] La crainte du communautarisme musulman
À tort ou à raison, la crainte du communautarisme musulman est issue :
- des affaires du voile islamique à l'école
- des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises
[modifier] illustrations de l'anticommunautarisme français
« Le juge pénal a refusé le bénéfice des dispositions du Code pénal à des justiciables qui portaient plainte contre un courrier d'un lecteur réunionnais publié le 11 février 1998 dans le « Journal de l'île de la Réunion », dirigé par Philippe Hersant. Ce courrier indiquait : « Tout le monde sait et dit que les Corses, dans leur immense majorité, ne sont que des voleurs et des profiteurs, des racketteurs et des racistes et quand ils ne sont pas directement engagés dans l'action illégale, ils en sont complices en observant l'Omerta, cette loi du silence que l'on veut nous faire croire inspirée par l'honneur alors qu'elle n'est qu'une manifestation de la trouille, de la couardise et du terrorisme. Ils sucent la Nation française et l'Europe en utilisant des vrais faux certificats administratifs. Et ne parlons pas des assassins jamais poursuivis ou, en tous cas, jamais condamnés même lorsqu'ils sont pris en flagrant délit. Les Corses sont des racistes et ont organisé de façon efficace la préférence régionale et le zoreil déor (en créole : continentaux dehors) ». La Cour d'appel de la Réunion a débouté les plaignants en jugeant : « Attendu qu'il n'existe ni ethnie, ni nation, ni race, ni religion dite « corse » ; que, dès lors l'article incriminé ne s'inscrit pas dans le champ d'application des dispositions susvisées de la loi du 29 juillet 1881 » (Cour d'appel de Saint-Denis de la Réunion, 11 mars 1999, Philippe Hersant). »
[modifier] Sentiments anti-bretons
La brittophobie (néologisme récent et peu employé[réf. nécessaire]) est la manifestation d'un sentiment anti-breton que certains individus éprouvent à l'égard soit des Bretons eux-mêmes, soit de leur culture ou de leurs langues, ou de ce qui est considéré (à tort ou à raison) comme particulièrement breton. Populairement, on dit racisme anti-breton.
Il existe en anglais un terme britophobia qui ne s'applique pas aux Bretons mais aux Britanniques en général.
[modifier] Exemples de brittophobie
- Les quolibets de la presse parisienne lors de la création de diplomes de breton (licence, CAPES), qui ouvrirent la voie aux diplomes pour les autres langues minorisées, quolibets qui ne renouvelèrent pas lors de la création des diplomes de créole[réf. nécessaire].
- L'indignation de parlementaires quand la France fut représentée à l'Eurovision par une chanson en breton interprétée par Dan Ar Braz[réf. nécessaire].
- La dénonciation des écoles Diwan, sous prétexte qu'elles n'enseigneraient pas le français, alors qu'elles sont bilingues[réf. nécessaire].
- L'opposition de certains élus aux panneaux routiers bilingues breton-français en Bretagne[réf. nécessaire].
- L'opposition du préfet du Finistère aux panneaux évoquant la révolte des Bonnets Rouges aux abords de la ville de Carhaix, épisode marquant de l'histoire de Bretagne[réf. nécessaire].
- Les tentatives de suppression du nom Bretagne dans les noms de lieux de Loire-Atlantique, (La Meilleraye-de-Bretagne, Fay-de-Bretagne, Le Temple-de-Bretagne, etc)[réf. nécessaire].
[modifier] Exemple de texte brittophobe
Laurent Tailhade dans L'Assiette au Beurre (n° 131, 3 octobre 1903)
« Le Peuple noir — Il n'est pas de meilleurs chrétiens que cette crapule de Bretagne; il n'en est pas de plus réfractaire à la civilisation. Idolâtre, fesse-mathieu, lâche, sournois, alcoolique et patriote, le cagot armoricain ne mange pas, il se repaît; il ne boit pas, il se saoule; ne se lave pas, il se frotte de graisse; ne raisonne pas, il prie, et, porté par la prière, tombe au dernier degré de l'abjection. C'est le nègre de la France, cher aux noirs ensoutanés qui dépouillent à son bénéfice les véritables miséreux. »
[modifier] Liens internes
[modifier] Notes
- ↑ Décision n° 91-290 DC du 9 mai 1991
- ↑ http://www.conseil-etat.fr/ce/jurispd/index_ac_ld0238.shtml et http://www.conseil-etat.fr/ce/jurispd/index_ac_ld0239.shtml
- ↑ Décision n° 99-412 DC - 15 juin 1999
- ↑ Nicolas Sarkozy et le "préfet musulman" : France 2, 20/11/2003
- ↑ RMC, 13/02/2006
- ↑ Le sondage SOFRES pour le CRAN, janvier 2007