Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau
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Louis-Michel Lepeletier, marquis de Saint-Fargeau est un homme politique français né à Paris le 29 mai 1760 et mort assassiné dans la même ville le 20 janvier 1793.
[modifier] Biographie
Issu d'une illustre famille de parlementaires, petit-fils de Michel Robert Le Peletier des Forts, comte de Saint-Fargeau, Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau est conseiller au Parlement de Paris par dispense d'âge dès 1779, et Président à mortier avant 1789. A partir de 1788, il présida la chambre des vacations, et c'est devant lui que fut plaidé le fameux procès Kornmann, du nom du banquier strasbourgeois défendu par le célèbre avocat lyonnais Nicolas Bergasse, ancien partisan de Mesmer, frondeur pré-révolutionnaire et l'un des futurs chefs de file du courant dit des "monarchiens" au début de la Révolution. Ce dernier, dans une péroraison brûlante d’éloquence, s’engageait à poursuivre à outrance le crime et ses iniquités ; puis, s’adressant au président de Saint-Fargeau, il prononça ce vibrant éloge, non dénué d'intérêts : « Et vous, qui présidez ce tribunal ; vous, l’ami des mœurs et des lois ; vous, dans lequel nous admirons tous, à côté des talents qui font les grands magistrats, les vertus simples et douces qui caractérisent l’homme de bien et l’homme sensible … recevez mes serments …. »
Il est élu député de la noblesse de Paris aux États généraux de 1789, renie ses origines nobles, il devient un des avocats les plus ardents de la cause du peuple.
Le 27 juin 1790, il devient président de l'Assemblée constituante. Le 17 juin 1790, au vote de la suppression des titres de noblesse, il fait voter qu'aucun citoyen ne pourra porter autre que le nom de sa famille. Et le lendemain, Louis Michel Lepeletier, marquis de Saint-Fargeau, ne signe plus que par Michel Lepeletier.
Il est élu à la Convention par le département de l'Yonne. Il se joint aux Montagnards et rédige un plan d'organisation de l'Education Nationale. Il vote la mort de Louis XVI (20 janvier 1793), raison pour laquelle il est assassiné dans un restaurant du Palais-Royal, par un garde du corps de Louis XVI, Philippe Nicolas Marie de Pâris, le 20 janvier 1793. Les raisons réelles de son assassinat demeurent aujourd'hui obscures, certaines sources faisant état d'un complot tortueux impliquant l'Espagne. Quoiqu'il en soit, la récupération politique de son assassinat servit de répétition générale à ce que la mort de Marat devait mettre en branle quelques mois plus tard : le culte des "héros révolutionnaires tombés pour l'exemple".
Considéré comme le « premier martyr de la Révolution », son corps fut exposé dans une mise en scène grandiose place Vendôme et ses obsèques donnèrent le coup d'envoi à d'interminables célébrations révolutionnaires pétries de propagande. Il fut inhumé au Panthéon de Paris. Le plan d'éducation élaboré par Michel Le Peletier, présenté par Robespierre le 13 juillet 1793 (le jour même où Marat fut assassiné) fut voté le 13 août 1793 par les députés de la Convention, mais ne fut pas exécuté. Nombre de ses idées se retrouveront bien plus tard, au XIXème siècle, dans la pensée de Jules Ferry.
Sous la Révolution, les îles de Lérins prirent le nom d'îles Marat et Lepeletier. Sa mort fut peinte par Jacques-Louis David sous le titre Les derniers moments de Michel Lepeletier ou Lepelletier de Saint-Fargeau sur son lit de mort. Exposé dans la salle de la Convention nationale où devait le rejoindre plus tard son pendant, La Mort de Marat, le tableau fut récupéré par David en 1795, et tenu caché. Après la mort du peintre, en 1826, il fut racheté aux héritiers de ce dernier par la fille de Le Peletier, Louise Suzanne de Mortefontaine. Depuis, le tableau a cessé d'être visible. Il serait caché dans le château de Saint-Fargeau, ou fut peut-être détruit.
Son frère est l'entomologiste Amédée Louis Michel Lepeletier (1770-1845).
La station de métro parisienne Saint-Fargeau rend hommage à ce personnage, dans le Quartier de Saint-fargeau, le nom tire son origine du parc Saint-Fargeau, reste du château de Lepeletier de Saint-Fargeau ou château de Ménilmontant.
[modifier] Bibliographie
- DÉY, M., Histoire de la Ville et du Comté de Saint-Fargeau, Auxerre, 1856
- BATICLE, Jeannine, La seconde mort de Lepeletier de Saint-Fargeau. Recherches sur le sort du tableau de David in Bulletin de la Société Française d’Histoire de l’Art, 1988, Paris, 1989, pp. 131-145
- SIMON, Robert, David’s Martyr-Portrait of Le Peletier de Saint-Fargeau and the conundrums of Revolutionary Representation in Art History, vol.14, n°4, december 1991, pp.459-487
- MARTUCCI, Roberto, En attendant Le Peletier de Saint-Fargeau in Annales historiques de la Révolution française, 2002, n°2, pp.77-104
- VANDEN BERGHE Marc, PLESCA, Ioana, Lepelletier de Saint-Fargeau sur son lit de mort par Jacques-Louis David : saint Sébastien révolutionnaire, miroir multiréférencé de Rome, Brussels, 2005 - online on www.art-chitecture.net/publications.php
Catégories : Personnalité de l'Ancien Régime • Personnalité de la Révolution française • Personnalité politique de la Révolution française • Membre de l'Assemblée constituante de 1789 • Député de la Convention nationale • Conventionnel régicide • Mort assassiné • Naissance en 1760 • Décès en 1793 • Le Pré-Saint-Gervais