Lycée Clemenceau
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Lycée Clemenceau | |
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Fondation | 1803 |
Type | Lycée général et technologique / Classes préparatoires aux grandes écoles |
Localisation | Nantes, France |
Site web | www.lycee-clemenceau-nantes.fr/ |
Le Lycée général et technologique Georges Clemenceau ou Lycée Clemenceau (note : s'écrit sans accent) est un Lycée d'État de l'académie de Nantes. Situé dans le quartier du jardin des plantes à Nantes, il est célèbre en particulier pour avoir été le lycée où ont été inventées les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE). Regroupant près de 800 lycéens et 800 élèves des classes préparatoires, il s'agit du lycée de l'Académie regroupant le plus grand nombre d'élèves de CPGE.
Site web : http://www.lycee-clemenceau-nantes.fr/ [1]
Sommaire |
[modifier] Histoire
[modifier] Des débuts difficiles
L’actuel Lycée Clemenceau a été longtemps le seul lycée de Nantes et du département de Loire-Inférieure (devenue Atlantique en 1957). A plusieurs reprises, il a joué un rôle non négligeable dans l'histoire de la ville de Nantes et même dans l'évolution de l'enseignement secondaire en France. Des débuts difficiles Créé par un arrêté du Premier Consul le 1er Vendémiaire an XII (24 septembre 1803), le lycée de Nantes, qui porte aujourd'hui le premier nom de Clemenceau, n’ouvre ses portes que le 1er avril 1808. Installé dans les locaux d'un ancien couvent des Ursulines et du séminaire de Nantes, il succède à une "Ecole Centrale" fondée en 1796. Son premier proviseur est Jean-Baptiste Mas, ancien censeur du lycée de Limoges. Il compte 212 élèves (dont 150 internes, la plupart boursiers) lorsque Napoléon 1er en personne vient visiter l'établissement le 9 août 1808. Au cœur d'une région où l'Eglise catholique reste particulièrement influente, il subit dès ses débuts une vive concurrence de l'enseignement confessionnel local où sont envoyés les enfants de l’aristocratie et une bonne partie de ceux de la bourgeoisie nantaise. Après la chute de l' Empire, le lycée, reconverti en "collège royal", est repris en mains par le nouveau régime et l'Eglise, le provisorat étant confié à l'ancien aumônier de l'établissement. Considéré par les notables locaux comme bonapartiste ou républicain, le collège royal, sous la Restauration, est vivement attaqué par les Ultra-Royalistes qui demandent carrément sa suppression. Des troubles très sérieux, parfois liés à ceux d'autres établissements de Paris (Louis-le-Grand) ou de province (Rennes), agitent ainsi le collège nantais de 1814 à 1822.
[modifier] Les premières prépas de France
L'établissement connaît cependant un net redressement dans les années suivantes sous le provisorat de l'abbé Demeuré : c'est lui qui, notamment, "invente" dès 1824 les premières "classes préparatoires" aux Grandes Ecoles, expérience reprise par la suite dans de nombreux collèges sous le nom de "cours spéciaux A la fin de la Monarchie de Juillet, sous la direction de Jean-Baptiste Jullien (futur proviseur d'Henri IV et Louis-le-Grand), le collège royal de Nantes est particulièrement florissant. Malgré la vive concurrence des établissements religieux, il compte en 1845-46 près de 650 élèves parmi lesquels Jules Verne et Jules Vallès qui, dans L'Enfant et Le Bachelier, dresse un tableau pas toujours flatteur de ses professeurs et de leur enseignement.
[modifier] Nouvelles difficultés
La Révolution de 1848 provoque une certaine agitation dans l'établissement (qui redevient lycée), de même que "l'affaire Boutteville", un professeur révoqué sous la pression du clergé local pour la publication d'un opuscule intitulé Premier sermon d'un laïque. Après la loi Falloux, le lycée (à nouveau "impérial" en 1852) tombe sous la double surveillance du préfet et de l'Eglise qui lui rendent la vie difficile. Il compte alors parmi ses élèves le futur général Boulanger, Tristan Corbière et Georges Clemenceau. Sous la III éme République, malgré l'ouverture d'une annexe (le futur lycée Jules Verne) dans le centre ville en 1880, le vieux lycée, pas toujours bien administré, végète quelque peu. Sa vétusté est telle qu'il faut entièrement le reconstruire à la fin des années 1880. C'est pourtant dans cet établissement qu 'est créée en 1886 la première association sportive scolaire de France, quelques années avant les grands lycées parisiens (Lakanal et Janson-le-Sailly en 1889, les autres en 1890). Plusieurs élèves de ces années-là deviendront plus tard célèbres : l'écrivain Charles Le Goffic, le peintre Maxime Maufra et Aristide Briand.
[modifier] Le renouveau
Tombé à moins de 500 élèves à la fin des années 1880, et sérieusement concurrencé par les collèges religieux, le lycée connaît à partir de 1890 une véritable résurrection grâce à... un ecclésiastique, l’abbé Follioley. Dernier prêtre-proviseur d’un lycée d'Etat en France, il a été nommé à ce poste par le ministre de l'Instruction publique, le radical Bourgeois, pour remonter l'établissement. Inaugurant les nouveaux bâtiments en octobre 1892, l'abbé Follioley régénère le lycée qui double ses effectifs en moins de quatre ans, obtenant d'excellents résultats aux différents concours des Grandes Ecoles.
Cette renaissance ne fait pas l'affaire des milieux cléricaux locaux qui publient contre le lycée un vigoureux pamphlet intitulé "le péché de Nantes". C'est sous le provisorat de l'abbé Follioley que débute un jeune professeur de lettres, Edouard Herriot et que l'élève Jules Grandjouan fait ses premiers dessins. Lors du départ en retraite du prêtre-proviseur, en 1898, l'établissement nantais est devenu l'un des plus florissants de France. Cette prospérité se poursuit jusqu'à la première guerre mondiale, le lycée célébrant avec faste son premier centenaire en 1908 et ouvrant une nouvelle annexe à Chantenay en 1911. Il ne connaît guère que quelques remous en 1913, provoqués par la publication d'une petite revue non conformiste rédigée par quelques élèves dont Jacques Vaché (le futur ami d'André Breton). Malgré les attaques de la presse catholique nantaise, le lycée garde sa notoriété et ses effectifs qui oscillent de 1000 à 1100 élèves. Parmi eux, on recense à la veille de la guerre André Morice, futur ministre et maire de Nantes ainsi qu'Olivier Messiaen.
[modifier] D'une guerre à l'autre
La Grande Guerre désorganise le lycée qui doit abriter un hôpital militaire et accueillir de nombreux réfugiés, parmi lesquels Paul Nizan, le futur historien Victor Tapié et le futur biologiste Jean Bernard. Dès le 14 novembre 1918, la municipalité demande au gouvernement de donner le nom de Georges Clemenceau au lycée, vœu ratifié le 4 février 1919. "Le Tigre" en personne vient inaugurer le monument aux morts de son ancien établissement le 27 mai 1922. Le 26 avril 1931, c'est André Tardieu qui inaugurera dans la cour d'honneur du lycée un médaillon en son honneur. Dans les années 1920, le lycée de Nantes fait partie des quelques établissements qui font des expériences-pilotes dans le cadre d'échanges internationaux, créant une "section danoise" qui fonctionnera de 1922 à 1930. Fréquentent alors l'établissement des élèves comme le futur mathématicien Jean Leray, Louis Poirier (plus connu sous son nom d'écrivain Julien Gracq) ou Morvan Lebesque. La vie du lycée dans les années 1930 nous est bien connue par les souvenirs d'un de ses anciens élèves, le poète René-Guy Cadou. Parmi les enseignants de cette période se distingue un jeune agrégé d’histoire, Jean Bruhat, futur professeur à la Sorbonne. La renommée de l'établissement, qui s'appuie notamment sur ses bons résultats aux baccalauréats et aux concours, gonfle à nouveau les effectifs qui atteignent plus de 1500 élèves en 1939. Investi en grande partie par l'armée allemande en juin 1940, le lycée connaît pendant la seconde guerre mondiale une vie difficile. Malgré l'interdiction des autorités occupantes, des élèves organisent une manifestation patriotique devant le monument aux morts du lycée le 11 novembre 1940. Evacué après les grands bombardements de Nantes de septembre 1943 (qui n’épargnent pas l'établissement), le lycée ne peut rouvrir ses portes que le 20 novembre 1944. C'est un de ses professeurs, l'historien Jean Philippot, qui est élu maire de Nantes à la Libération.
[modifier] L'époque contemporaine
Depuis 1945, le Lycée Clemenceau a connu de nombreuses transformations et a parfois été secoué par de graves évènements. Il perd ses annexes "Jules Verne" et "Chantenay" en 1957, puis "La Colinière" en 1968. Il voit fermer progressivement ses classes primaires (à partir de 1960), puis son premier cycle d'enseignement secondaire (à partir de 1966). Comme beaucoup d'établissements, il subit une forte contestation scolaire et agitation politique entre 1968 et 1973, année d'introduction de la mixité dans ce vieux "lycée de garçons". L’internat, qui fut longtemps le statut de nombreux lycéens, ne concerne plus maintenant qu'un petit nombre d'élèves des classes préparatoires... Parmi les innovations de cette époque, citons seulement la création dès l'année scolaire 1948-49 d'un ciné-club fondé par un professeur de Lettres, Pierre Ayraud, auteur avec Pierre Boileau de romans policiers sous le nom de Thomas Narcejac. L'usure du temps se faisant sentir sur le "Vieux Bahut" (titre du bulletin de 1'Amicale des Anciens Elèves du lycée), de grands travaux de rénovation sont entrepris : une première tranche dans les années 1970, une autre, beaucoup plus importante, dans les années 1990. Par leur architecture moderne, ils contrastent avec les bâtiments du XIX° siècle, ce qui change quelque peu la physionomie d'ensemble de l'établissement. Chaque année, le lycée s'enorgueillit de ses bons résultats au baccalauréat et aux différents concours d'entrée aux Grandes Ecoles, y intégrant à plusieurs reprises le major de la promotion. Avec ses quelque 1600 élèves, dont près de 750 "prépas", le Lycée Clemenceau de Nantes est prêt à affronter le XXI° siècle sans complexe.
[modifier] Anciens élèves
- Jules Verne 1828-1905(écrivain)
- Jules Vallès 1832-1885 (écrivain)
- Le général Georges Boulanger 1837-1891
- Georges Clemenceau 1841-1929 (homme d’État)
- Louis Lefevre-Utile 1858-1940 (industriel en biscuiterie)
- Aristide Briand 1862-1932 ( homme d’État, Prix Nobel de la Paix)
- René Guy Cadou 1920-1951(poète)
- Yves Lecoq (comédien)
[modifier] Voir aussi
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