Ma gonzesse

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Ma gonzesse
Album studio de Renaud
Sorti	1979
Enregistré
Producteur	Jacques Bedos
Genre	Chanson française
Durée	34 min 49 s
Label	Polydor
Catalogue
Chronologie Renaud
Laisse béton (1977)	Ma gonzesse	Marche à l'ombre (1980)

Ma gonzesse est le troisième album de Renaud, sorti en 1979, sous le label Polydor.

Contrairement aux précedents, cet album est le premier où Renaud, amoureux à la sortie du disque, est plus tendre qu'engagé. C'est à partir de cet album que tous ses disques seront d'ailleurs dédiés à Dominique, la "gonzesse" en question. Contre toutes attentes, le changement de style plutôt efficace entamé avec le deuxième opus ne se poursuit pas mais marque un point de stagnation, voire un léger retour en arrière. Globalement, c'est un album plus sombre qui semble avoir été difficile à produire dans le chef du chanteur. Certaines chansons sentent un peu la fin de stock, d'autres semblent s'être perdues, au point d'empêcher une bonne cohésion globale. Peut-être est-ce là la cause du quasi-oubli dans lequel la plupart des chansons de l'album semblent être tombées aujourd'hui.

Piste	Durée	Titre
1	3:31	Ma gonzesse
2	3:17	Sans dec'
3	3:46	La Tire à Dédé
4	2:27	Ch'timi rock
5	3:36	J'ai la vie qui m'pique les yeux
6	4:09	C'est mon dernier bal
7	2:57	Le Tango de Massy-Palaiseau
8	2:54	Chanson pour Pierrot
9	4:12	Salut manouche
10	3:58	Peau aime (en public)

[modifier] Chansons

Ma gonzesse (Renaud Séchan/Alain Brice) :

La chanson titre de l'album livre une partie de l'intimité du chanteur. Si la chanson parle d'amour, les paroles ne sombrent jamais dans la mièvrerie habituelle à ce genre de titres. Au contraire, Renaud parvient avec une mélodie toute simple, des mots simples, voire anti-romantiques (cassoulet, guibole, marmot...) à écrire une chanson vraie et terriblement romantique. De toutes les chansons de l'album, "Ma gonzesse" reste celle qui a le mieux subi le poids des ans.

Sans dec' (Renaud Séchan) :

Après l'intermède romantique de la première plage, "Sans dec'" invite à penser que l'album sera de la même veine que le précédent, où pratiquement tout sera destiné à être tourné en dérision. En effet, la chanson a une vocation humoristique et l'histoire, sur différentes anecdotes extraordinaires, n'est qu'un prétexte pour placer quelques jeux de mots.

La tire a Dédé (Renaud Séchan) :

Après la "bande à Lucien" en clôture de l'album précédent, voici la "tire à Dédé". Sur le même principe, le sujet passe cependant du personnel au semi-impersonnel et la chanson rappelle cette fois-ci le vieux tacot d'un ami. Néanmoins, la musique ne convient pas forcément aux paroles, la mélodie du couplet semblant d'ailleurs annoncer un refrain optimiste qui ne vient pas. Le choix des instruments amplifie cette impression.

Chtimi rock (Renaud Séchan) :

Espèce d'avant goût du encore très lointain Renaud cante el' nord, Renaud profite ici de mettre en avant ses racines ch'timi. Sans véritable message, ne bénéficiant ni de musique ou de texte exceptionnel, le but principal de cette chanson semble être le besoin d'élargir son public et de ne pas se cantonner à une région, reste également le besoin de "démystifier" dont le summum sera atteint avec le dernier morceau de l'album.

J'ai la vie qui m'pique les yeux (Renaud Séchan) :

Une petite chanson mélancolique sur les sentiments du chanteur sur le temps qui passe. Sentant le bouche-trou, le style rappelle celui du premier Renaud de Amoureux de Paname.

C'est mon dernier bal (Renaud Séchan) :

Se faisant attendre depuis le début de l'album, voilà le retour du Renaud loubard, blouson de cuir et mobylette. Sur une rythme assez twist, la chanson narre les mésaventures d'une bande de jeune mettant la panique dans un bal. Le but de la chanson est clairement de distraire (peut-être de frapper les oreilles lors de la promotion radio). Dansante à souhait, Renaud lui réservera l'honneur de clôturer son pot-pourri sur le live de 1986 avant de l'oublier petit à petit.

Le tango de Massy-Palaiseau (Renaud Séchan) :

Se retrouve ici le décor et la symbolique du premier album légérement tintés par la dérision et le non-sérieux du deuxième. Etonnamment, ce mélange qui prenait plus ou moins bien jusqu'ici commence à ne plus réussir. Le chanteur semble s'engager dans un cul-de-sac dont il aura bien vite l'intelligence de sortir.

Chanson pour Pierrot (Renaud Séchan) :

Une nouvelle virée dans l'intimité du chanteur et de son envie d'avoir un fils. Avec des mots simples et des effets réduits au maximum, la chanson dégage une densité forte, renforcant encore un peu plus l'image du chanteur. Excepté Ma gonzesse, cette chanson est la seule de l'album à être réellement resté dans la mémoire populaire.

Salut manouche (Renaud Séchan) :

Salut manouche est la dernière chanson respirant encore le Renaud du premier album. La musique légère et judicieusement hachée au niveau du rythme accompagne les paroles qui racontent l'amitié entre un gitan et un parisien. Chose importante toutefois : Renaud ne semble plus utiliser la dérision du deuxième album mais semble plus sincère dans ses idées. Qu'en est-il vraiment ?

Peau aime (Renaud Séchan) :

"Peau aime" n'est pas à proprement parler une chanson mais un texte à rimes sur la soit-disante vie du chanteur vraisemblablement enregistré lors d'un de ses premiers concerts. Du début à la fin, l'auditeur est emmené sur toutes les fausses pistes possibles et imaginables, sur les sentiers de la démistification totale. Qui est vraiment Renaud ? Ou plutôt, que n'est-il pas ? Oubliez les idées reçues, il n'est rien de tout cela, semble dire le texte. Et si le texte mentait ? Bref, impossible de se faire une idée si ce n'est que l'on ne peut être sûr de rien. Renaud le savait-il lui-même, lui qui avouera plus tard avoir longtemps cherché son public ? Une chose transparait toutefois, l'artiste pas un mauvais bougre mais quelqu'un de sympathique et fortement attaché à ses valeurs, un sentimental habillé de noir, un pessimiste comique.