Maison royale de Saint-Louis

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La Maison Royale de Saint-Louis fut créée par le roi Louis XIV à la demande de M^me de Maintenon. Celle-ci désirait ouvrir une école destinée aux jeunes filles de l'aristocratie pauvre, et qui leur donnerait une éducation plus complète et plus libre que celle des couvents qui s'occupaient de l'éducation de la plupart des jeunes filles nobles.

[modifier] L'origine

En 1682, M^me de Maintenon remarque deux religieuses, M^me de Brinon et M^me de Saint-Pierre, qui s'occupaient de l'éducation de quelques jeunes filles. Elle les établit à Rueil, puis à Noisy, avant de solliciter au Roi la création d'un établissement plus important.

En 1684, en Grand Conseil, Louis XIV décrète la fondation « d'une maison et communauté où un nombre considérable de jeunes filles, issues de familles nobles et particulièrement des pères morts dans le service (…) soient entretenues gratuitement (…) et reçoivent toutes les instructions qui peuvent convenir à leur naissance et à leur sexe. »

Le Roi fournit ensuite les bâtiments qui accueilleront la Maison Royale : en 1685, il ordonne de grands travaux sur le domaine de Saint-Cyr en bordure de Versailles. Les travaux, dirigés par Jules Hardouin-Mansart, durent 15 mois et prennent fin en juin 1686, date à laquelle Louis XIV fait don du domaine à la Maison Royale de Saint-Louis. En juillet 1686, les élèves, qu'on appellera les « Demoiselles de Saint-Cyr », font leur entrée dans l'établissement, et M^me de Maintenon est nommée « Institutrice de la Maison Royale de Saint-Louis », titre qui lui accorde toute autorité sur la Maison.

[modifier] L'établissement

La Maison Royale de Saint-Louis était conçue pour accueillir les filles de l'aristocratie pauvre, en particulier celles dont les pères étaient morts au service du Roi. Les élèves étaient âgées de 7 à 20 ans et réparties dans quatre « classes » différentes selon leur âge. La Maison accueillait environ 250 de ces « Demoiselles de Saint-Cyr », éduquées par 36 dames et 24 sœurs converses, auxquelles s'ajoutaient des prêtres et du personnel laïc. En sortant de l'établissement à 20 ans, elles se voyaient attribuer par l'État une dot de 3000 livres.

Les revenus de la Maison lui venaient de ses domaines, des subventions de la Généralité de Paris et des revenus de l'Abbaye de Saint-Denis à laquelle elle était plus ou moins rattachée.

Des personnalités de l'époque s'intéressèrent à la Maison, parmi lesquelles Racine, qui écrivit pour les pensionnaires une pièce religieuse, Esther, qui fut représentée le 20 janvier 1689 à Saint-Cyr en présence du Roi et de M^me de Maintenon. Racine écrivit une autre pièce pour les Demoiselles de Saint-Cyr, Athalie, qui rencontra beaucoup moins de succès.

En 1715, à la mort du Roi, M^me de Maintenon se retire définitivement à Saint-Cyr, qu'elle ne quittera plus jusqu'à sa mort. Elle est enterrée dans la chapelle de l'école.

[modifier] La fin de la Maison Royale

La Révolution française et l'abolition des privilèges de la noblesse et du clergé sonnent le glas de la Maison Royale de Saint-Louis. Si un décret de 1790 autorise l'admission des jeunes filles non issues de la noblesse dans l'établissement, l'Assemblée législative décrète sa fermeture le 16 août 1792. La fermeture effective a lieu en mars 1793, le personnel et les pensionnaires restantes sont dispersés.

Dès octobre 1793, les bâtiments sont transformés en hôpital militaire et le resteront jusqu'en 1798. Plus tard, en 1808, Napoléon y installera son École spéciale militaire. L'empereur s'inspirera également de la Maison Royale de Saint-Louis pour créer la Maison des demoiselles de la Légion d'Honneur, qui existe encore aujourd'hui sous le nom de Maison d'éducation de la Légion d'Honneur.