Marceau Pivert

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Plaque funéraire de Marceau Pivert

Marceau Pivert, instituteur, syndicaliste, et militant socialiste français (1895-1958).

Militant du Syndicat national des instituteurs (SNI) qui sera élu à son bureau national en 1931, militant laïque, il adhère à la SFIO au cours des années 1920 après un passage au Parti Socialiste Français (PSF), scission de droite de la SFIO. Il rejoint la tendance « Bataille socialiste », courant marxiste dans la tradition du guesdisme.

[modifier] À la SFIO

En 1935, il crée la tendance « Gauche révolutionnaire », regroupant les militants les plus à gauche de la SFIO. Il devint le dirigeant de la fédération socialiste de la Seine. Au congrès des 1^er février et 2 février 1936, la GR obtient 11% des mandats. Il dénonce la stratégie électorale du Front Populaire: il critique "une mésalliance sur le plan parlementaire et électoraliste du radicalisme bourgeois et du stalinisme mésalliance à laquelle la SFIO s'est trop aisément prêtée", pour en appeler à un Front populaire dont le combat social et les organisations ouvrières seraient à l'origine, le premier risquant d'obérer la possibilité du second. Au conseil national du 10 mai, la GR renouvelle sa proposition de gouvernement d'unité prolétarienne (avec le PCF, ne concédant aux Radicaux qu'une participation minoritaire) et propose un programme plus audacieux que l'accord de Front populaire : temps de travail de 40 h, vote des femmes... Mais après débat, la GR vote la résolution majoritaire du CN.^[1]

En 1936, suite à la victoire du Front Populaire et aux grèves spontanées qui en découlent, il exhorte Léon Blum à rompre avec le capitalisme. Mais Blum, méfiant face à cette puissante grève générale, refuse. Pivert écrit alors un célèbre article, intitulé « Tout est possible ! » - y compris une « révolution sociale ». L'article, publié le 27 mai, a un grand retentissement. Mais le parti communiste répond par un article dans l'Humanité de Marcel Gitton (à l'époque numéro 3 du parti, et futur vichyste) : « Tout n'est pas possible ».

Déçu par la politique de Blum, qu'il juge trop modérée, Pivert rompt avec lui en mars 1937, par une lettre où il dit à Blum « Je n'accepte pas de capituler devant le capitalisme et les banques ».

[modifier] Le PSOP

La tendance qu'il dirige est exclue de la SFIO en 1938, et les militants de la « Gauche révolutionnaire » fondent le Parti Socialiste Ouvrier et Paysan (PSOP). Mais le nouveau parti a du mal à trouver sa place entre la SFIO réformiste et le PCF stalinien. De fait, la ligne du parti est assez floue : entre marxisme anti-autoritaire et réformisme radical. En 1940, le parti est dissous par le gouvernement de Pétain.

Marceau Pivert s'exile au Mexique dès 1940 et appelle à la Résistance. Il retourne en France à la Libération, mais le PSOP se divise entre ceux qui retournent à la SFIO (comme Pivert), et d'autres qui rejoignent le PCF, qui sort grandi de son rôle dans la Résistance.

[modifier] Après-guerre

Au sein de la SFIO, ses positions sont alors plus modérées, et son audience s'est largement réduite. Il est régulièrement élu au comité directeur. Néanmoins, il prend parti peu avant sa mort pour l'indépendance de l'Algérie, contre l'avis de la majorité de la SFIO. Selon certains témoignages, il serait vraisemblablement passé au nouveau Parti socialiste autonome de Depreux, Savary et Verdier s'il n'était pas décédé peu avant sa création.