Murga
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La murga est un phénomène de carnaval Uruguayen et Argentin, qui se produit une fois par an. Le phénomène a des origines communes et sa forme a évolué de manière légèrement différente dans les deux pays.
C’est un phénomène intégral où tout compte de manière égale : la danse, la musique, les paroles picaresques et les vêtements. Les premières manifestations de murga ou de comparsas sont liées à la présence des esclaves noirs dans la région du Rio de la Plata. L’aristocratie y prend ensuite part et le premier carnaval officiel est organisé fin 1850. Au début du 20è siècle, le carnaval devient surtout le fait de l’immigration espagnole et italienne, qui sort dans les rues avec des charrettes à lait décorées comme des carrosses... L’aristocratie commence à se retirer. Dernièrement, la murga a été extraite du carnaval pour être présente à longueur d’année. Ses chansons et sa musique sont utilisées comme éléments de protestation contre la difficile situation sociale du peuple rioplantense (uruguayen et argentin). Ses paroles reflètent les problématiques actuelles du pays.
[modifier] L’héritage du tango
La murga révèle clairement l’héritage noir des uruguayens et des argentins ; la négritude, dans toute sa splendeur, se conserve dans la murga. D’importants danseurs de tango ont aussi été d’importants danseurs de murga. La murga leur donnait la possibilité de s’exprimer librement, de laisser de côté les préjugés et les codes des bals populaires pour s’abandonner, corps et âme, à la transe magique de cette danse. La murga uruguayenne, « la catharsis du tango », est le moment où la passion contrôlée du tanguero explose et s’exprime sans limite jusqu’au saut le plus haut d’une mantanza (dernière partie des séquences de la murga, quand le danseur, accompagné par le tambour et les cymbales crée des sauts énergiques dans l’air). La murga est une partie du tango qui s’éveille.
Juan Carlos Cáceres [1][2], avec un regard distinct sur le passé, ouvre une nouvelle porte au tango actuel. Ses thèmes renouvellent l’esprit tanguero, permettant à la murga portègne d’entrer enfin dans les milongas du monde entier. Ariel Prat , auteur, musicien et danseur de murga portègne (originaire de Buenos Aires), est le premier à apporter à Paris cet art, ce tango de protestation qu’est la murga portègne actuelle ; cette murga qui dévoile au monde les sentiments et les aspirations d’un peuple, ce même peuple qui, il y a plus de cent ans, a créé cette magnifique danse qu’on appelle le « tango argentin ».
Luis Bruni article publié dans le N°6 El Farolito 2003