Nafissa Sid Cara
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Nafissa Sid Cara, née le 18 avril 1910 à Saint-Arnaud, près de Sétif, dans un des départements français d'Algérie, et décédée le 1er janvier 2002, est une femme politique française.
Elle fut la première femme membre d'un gouvernement de la Cinquième République française, et la première femme musulmane membre d'un gouvernement français (la suivante sera Tokia Saïfi de 2002 à 2004) de 1959 à 1962.
[modifier] Carrière
Elle est d'abord professeur de lettres, puis est élue, le 30 novembre 1958, députée d'Alger à l'Assemblée nationale française, elle siège dans le groupe "Unité de la République". En 1959, elle devient secrétaire d'État "chargée des questions sociales en Algérie et de l'évolution du statut personnel de droit musulman" dans le gouvernement de Michel Debré et le restera malgré plusieurs remaniements successifs jusqu'au en 1962.
Inspecteure générale des affaires sociales jusqu'en 1975, elle devient en 1979 membre de la Commission nationale chargée de l'étude des problèmes des Français musulmans, et le 2 janvier 2001 commandeur dans l'ordre de la Légion d'honneur. Elle est décédée le 1er janvier 2002.
Son frère, le Dr Chérif Sid Cara (1902-1999) fut parlementaire français, mais aussi partisan déclaré du putsch d'Alger en 1961.
[modifier] Fonctions gouvernementales
- Secrétaire d'État à l'Algérie du gouvernement Maurice Bourgès-Maunoury (du 19 juin au 6 novembre 1957)
- Secrétaire d'État à l'Algérie du gouvernement Félix Gaillard (du 18 novembre 1957 au 14 mai 1958)
- Secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée des questions sociales en Algérie du gouvernement Michel Debré (du 8 janvier 1959 au 14 avril 1962)
[modifier] Document
Conseil Municipal de la Ville de Paris. Débats. 10 et 11 mai 2004.
181 - Vœu déposé par le groupe U.M.P. relatif à l'attribution du nom de Mme Nafissa SID CARA à une voie parisienne
M. Christophe CARESCHE, adjoint, président. - Nous passons au vœu référencé n° 51 dans le fascicule relatif à Nafissa SID CARA, qui a été déposé par le groupe U.M.P.
Monsieur GOUJON, vous avez la parole.
M. Philippe GOUJON. - Monsieur le Maire, Nafissa SID CARA, née en 1910 est, comme vous le savez, un symbole particulièrement important pour les femmes musulmanes.
Nommée par le Général de Gaulle, Secrétaire d'État auprès du Premier Ministre en janvier 1959, elle fut en effet la première femme musulmane membre d'un Gouvernement de la République française.
Chargée des questions sociales en Algérie et de l'évolution du statut personnel du droit musulman, elle a su mettre ses convictions au service de la promotion de ces droits.
Symbolisant la volonté du Gouvernement français de promouvoir les Musulmans d'Algérie, exemple d'intégration et d'adhésion aux valeurs de la République, son engagement illustre ses efforts pour porter un projet d'intégration exigeant et concret.
Commandeur de la Légion d'honneur, décédée en 2002, l'exemple particulièrement méritoire de Nafissa SID CARA justifierait à l'évidence que la Ville de Paris déroge à la "Règle des 5 ans" pour octroyer son nom à une artère de la Capitale.
Pour toutes ces raisons, Monsieur le Maire, au nom des élus du groupe U.M.P., nous émettons le vœu que le nom de Nafissa SID CARA, première femme musulmane membre d'un Gouvernement de la République française, soit donné à une artère parisienne.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, président. - Merci.
La parole est à M. CAFFET.
M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.
Sur le plan des principes, ce vœu ne pose pas de problème. La proposition est parfaitement recevable. Mme SID CARA a effectivement été Ministre de la République et a eu un parcours un peu différent de celui de son frère Chérif SID CARA qui, à un certain moment, s'est trouvé en peu en marge de la République, lui.
Pour ma part, sur le plan des principes, cela ne me pose rigoureusement aucun problème. Il faudra toutefois regarder si la levée de la "Règle des 5 ans" se justifie pleinement et soumettre la question au Maire.
Si vous aviez une proposition à faire en matière de localisation, cela permettrait naturellement d'aller un peu plus vite.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, président. - Je mets aux voix, à main levée, ce vœu assorti d'un avis favorable de l'Exécutif.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Abstentions ?
Le vœu est adopté. (2004, V. 104).