Nouveau Monde (PS)
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Nouveau Monde est un ancien courant minoritaire (16 % des voix lors du Congrès de Dijon) du Parti socialiste français (PS).
Il fut fondé en 2002 par Henri Emmanuelli et Jean-Luc Mélenchon après l'éclatement de la Gauche socialiste, dont était membre Jean-Luc Mélenchon et duquel les partisans fusionnèrent avec le courant Démocratie - Égalité qui rassemblait les ex-poperéniste et les amis d'Henri Emmanuelli. Les ex-poperénistes ont édité depuis 2004 le mensuel "Parti-pris" et se distinguent de plus en plus des amis d'Henri Emmanuelli. Les proches de Jean-Luc Mélenchon se sont eux regroupés dans le club Pour la République sociale (PRS).
Le courant Forces Militantes de Marc Dolez était proche de Nouveau Monde, au point de tenir en 2004 une université d'été commune près de Douai.
Le courant Nouveau Monde était présent au sein d'autres organisations socialistes telles que le MJS. Ce courant éditait chaque mois un journal au sein du Mouvement des jeunes socialistes sous le nom de Jeune Garde ou de l'UNEF où la tendance Majorité nationale était proche d'Henri Emmanuelli. Jeune Garde était également le journal des jeunes du courant Nouveau Monde. Il parut pendant 14 mois tous les 15 jours entre février 2004 et mai 2005. Ce journal militant de 8 pages avec une traditionnelle rubriques "3 questions à ..." où étaient interviewées des personnalités du mouvement politique ou social de gauche était tiré à 2000 exemplaires envoyés par courrier.
Début 2005, Nouveau Monde a été déclaré « mis en sommeil » par son co-fondateur, Jean-Luc Mélenchon jusqu'au référendum sur la Constitution européenne le 29 mai 2005, s'indignant des propos de Henri Emmanuelli. Ce dernier avait déclaré : «[Il y a eu] une majorité socialiste pour envoyer le contingent en Algérie ; ce n'est pas pour autant que cela a été une bonne chose. Il y a eu une majorité pour voter les pleins pouvoirs à Laval : ceux qui ont résisté sont passés à la postérité ; ceux qui ont approuvé ont été couverts d'opprobre.» Il visait les socialistes qui lui reprochaient de faire campagne contre son Parti. Jean-Luc Melenchon a regroupé ses partisans au sein du club PRS sur une ligne républicaniste, certains décrivant une évolution "chevènementiste".
Après la victoire du "oui" au référendum interne du PS sur la constitution européenne, la campagne référendaire publique a exacerbé les clivages au sein de Nouveau Monde. Quand Jean-Luc Mélenchon a entamé rapidement une forte campagne pour le non, sans hésiter à tenir tribune commune avec des dirigeants d'autres partis de gauche, Henri Emmanuelli, s'est engagé quelques semaines plus tard et a animé lui des "comités du non socialiste", considérant qu'il était décisif de faire exister un non socialiste afin de faire basculer l'électorat socialiste indispensable pour la victoire du non dans le pays, alors qu'Alain Vidalies et ses amis s'abstenaient de prendre part à la campagne.
Après le 29 mai, les socialistes du groupe PRS se sont rapprochés de Laurent Fabius, Jean-Luc Mélenchon annonçant dès le départ que sa contribution ferait motion commune avec l'ancien Premier ministre. Les ex-popérenistes d'Alain Vidalies ont suivi un chemin similaire formalisant toutefois leur propre club Rassembler la gauche. Enfin, Henri Emmanuelli avec la majorité des jeunes du courant Nouveau Monde a fondé Alternative socialiste en compagnie de personnalités d'autres courants s'étant engagées pour le non (Marc Dolez de Forces Militantes, Gérard Filoche du NPS).
Le courant Nouveau Monde n'aura donc existé que de deux à trois ans (2002-2004 et de manière plus virtuelle en 2005) malgré la tentative de stucturation dès 2002 entamée par Jean-Luc Mélenchon et François Delapierre avec comme support l'hebdomadaire Données et Arguments - À gauche et les tentatives plus tardives menées par les jeunes syndicalistes du courant, proches d'Henri Emmanuelli.