Pansori
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Le pansori est l'art coréen du récit chanté, accompagné au tambour. Il est extrêmement caractéristique de la Corée, par la difficulté de sa technique vocale, son rythme et ses mélodies. Pansori signifie chant du marché, du lieu public (Pan : le marché, la place publique, et sori : chant ou bruit ; selon Ahn Sook-sun, le "sori (bruit) était le terme péjoratif qualifiant la parole ou le chant de quelqu'un qui, dans la hiérarchie sociale, n'a pas droit au respect"[1]).
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[modifier] Histoire
Ce genre est apparu au XVIIIe siècle, au cours de la période Chosŏn. Au départ, les chanteurs de pansori accompagnaient les chamans (d'où le côté un peu mystérieux et inhumain), avant de devenir des artistes itinérants. Cet art n'est d'abord apprécié que des paysans, puis gagne ses lettres de noblesse au XIXe siècle et est représenté devant les fonctionnaires, qui parfois parrainent les chanteurs. Au XXe siècle, il connaît un certain déclin sous l'occupation japonaise. Après 1945, il disparait presque de Corée du Sud, les plus grands chanteurs partant pour le nord, comme Park Tong-sil, qui adapta au pansori 70 sujets révolutionnaires. Il ne connaît un renouveau que sous Park Chung Hee, et surtout il commence à séduire la jeunesse après la sortie du film La Chanteuse de Pansori, de Im Kwon-taek, en 1993.
Art populaire, on ne connaît pas les auteurs des pièces les plus anciennes, qui se sont transmises oralement. De plus, sur les douze pansoris les plus anciens, ne subsistent que Chunhyang-ga, Simcheong-ga, Heungbu-ga, Jeokbyeok-ga et Sugung-ga, qui sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO (dans la classification chefs-d’œuvre du Patrimoine Oral et Immatériel de l'Humanité. Ces pansoris sont inspirés de romans plus anciens. Ils présentent les cinq relations :
- père-fils ;
- mari-femme ;
- frère-sœur ;
- amis ;
- maître-sujet.
[modifier] Thèmes et interprétation
Le pansori décrit des scènes réalistes, paysages, scènes de genre, vies de personnages célèbres. Le chanteur ou la chanteuse (myeongchang) interprète, debout, tous les personnages de manière chantée. Le myeongchang utilise aussi le mime (notamment, il mime les décors avec son éventail). Quelques passages sont parlés.
Le pansori comptait douze sortes de madangs (histoires) ; actuellement, seuls cinq subsistent.
La voix du myeongchang est très éloignée du chant d'opéra occidental, elle est plus gutturale, et son rythme saccadé confère une aura de mystère au narrateur. Le joueur de tambour rythme le récit, par son instrument, mais aussi de la voix (« jotta ! », « eulsigu ! » ).
Un pansori complet dure de quatre à six heures, mais il arrive qu'on ne joue que les morceaux fameux d'un ou de plusieurs opéras au cours d'une représentation. L'essentiel de l'intérêt d'une représentation vient de l'interprétation du myeongchang, les textes lui laissant toute latitude pour improviser.
[modifier] Types
Il existe deux écoles principales :
- la première, masculine, énergique et gaie, au tempo rapide ; c'est le dongpyeonje ;
- la seconde, féminine, nostalgique et lyrique, au tempo plus lent ; le seopyeonje.
Chanteurs célèbres de pansori :
- Il-Dong Bae (né en 1965)
[modifier] Voir aussi
Les films La Chanteuse de Pansori et Le Chant de la fidèle Chunhyang du réalisateur coréen Im Kwon-Taek.
[modifier] Lien externe
[modifier] Sources
- ↑ Véronique Mortaigne, "Le souffle de la Corée", in "Le Monde" du 18 novembre 2006