Paul Rivière
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Paul Rivière, résistant et homme politique, Compagnon de la Libération et Commandeur de la Légion d'honneur, est né le 22 novembre 1912 à Montagny (Loire) et décédé le 16 décembre 1998 à Lyon. Il s'engagea dans la résistance dès 1941, participa aux guerres d'Indochine et d'Algérie. Il fut député-maire de la Loire de 1962 à 1978.
Sommaire |
[modifier] Activités de résistance
En 1939, il est mobilisé et nommé instructeur des Cadets de Saumur. Blessé lors des combats du Pont de Gennes, il est démobilisé et reprend son poste de professeur de lettres chez les jésuites à Lyon.
Le Père Chaillet, jésuite à Lyon, le met alors en contact avec Henri Frenay et Berty Albrecht en fin février 1941 et il adhère au mouvement "Les Petites Ailes", puis Combat en novembre 1941. Peu après l’arrivée en France de Jean Moulin, qu’il rencontre dès le 12 janvier 1942, il abandonne la propagande pour l’action et devient l'adjoint de Raymond Fassin, officier de liaison de Jean Moulin, parachuté en même temps que son radio, Joseph ("Hervé") Montjaret.
Par la suite, après une première réception de parachutage, il est arrêté par la police de Vichy et emprisonné pour quatre mois. Dès sa libération, il rentre dans la clandestinité où il restera jusqu’à la fin de la guerre.
Il prend alors une part active à l'organisation des services de transmission radio et des opérations aériennes clandestines dans l'ensemble de la zone Sud, dans le cadre des Mouvements Unis de la Résistance ou MUR.
Parti pour Londres en juillet 1943 afin de suivre ses stages d'habilitation aux fonctions de chef d'opérations aériennes, il y apprend l'arrestation de Caluire et est renvoyé d'urgence en France par le colonel Passy, chef du BCRA, pour réorganiser le service qui prendra alors le nom de "Section Atterrissages-Parachutages" (S.A.P.).
Il restera à la tête de la SAP jusqu'à la Libération et sera également chef des opérations pour la région Rhône-Alpes, ce qui l'amènera à organiser parmi les plus importantes opérations clandestines d'atterrissages et de parachutages, qui ont permis la distribution à l'armée secrète et aux maquis de centaines de tonnes d'armes et de matériels, ainsi que l'acheminement de millions de francs à la Résistance.
Il a également organisé le transfert de nombreux agents et de personnalités entre la France et Londres. Parmi eux, on peut citer : le général Delattre de Tassigny, Vincent Auriol, Albert Gazier, Emmanuel d'Astier de la Vigerie,Jacques Chaban-Delmas, Maurice Bourgès-Maunoury, François de Menthon, Henri Frenay, Eugène Claudius-Petit, Jean-Pierre Lévy, Daniel Mayer, Christian Pineau, Lucie et Raymond Aubrac.
En mai 1944, il fera un second voyage à Londres. Bloqué en Angleterre jusqu'au 6 juin à cause du "black out" dû à l'imminence du débarquement, il rencontrera De Gaulle ce même jour, avant de pouvoir être parachuté en France dès le lendemain et reprendre enfin ses activités jusqu'à la libération.
[modifier] Après la guerre
Avec Geneviève Fassin, son adjointe pendant toute la période de la S.A.P. (qui deviendra son épouse), ainsi que Jacques Chaban-Delmas, Maurice Bourgès-Maunoury et quelques autres, il participe à la création de l'Amicale des Réseaux Action de la France Combattante, association qui avait pour but l'entraide des anciens officiers d'action et la liquidation des réseaux, jusqu'à la dissolution de celle-ci, en 2002.
Il rentre dans l’armée en 1947 avec le grade de Lieutenant-colonel, qu’il conservera pendant toute sa carrière militaire ! Tout d’abord inspecteur des armées en métropole, il est envoyé pour deux ans en Indochine en 1953, à Constance en Allemagne pour l’année 1955 puis environ 6 mois en Algérie en 1956.
De décembre 1956 à la fin de 1959, il est nommé attaché militaire à Tokyo, au Japon.
A son retour, il prend les fonctions de responsable de la Sécurité Militaire en Algérie jusqu’aux accords d’Evian.
En novembre 1962, il se présente aux élections législatives dans son département d’origine. Il restera député de la 6ème circonscription de la Loire jusqu’en 1978 et maire de son village natal, Montagny, jusqu’en 1983. Pendant la même période, il siège au Conseil de l’Europe.
[modifier] Pseudonymes durant la période de résistance
- François
- Charles-Henri
- Sif bis
- Galvani
- Marquis
[modifier] Décorations
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Compagnon de la Libération - décret du 24 mars 1945
- Croix de Guerre 39/45 (6 citations)
- Croix de la Valeur Militaire (3 citations)
- Médaille de la Résistance avec rosette
- Médaille Coloniale avec agrafe "Extrême-Orient"
- Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
- Médaille des Evadés
- Officier de l'Ordre de l'Empire Britannique
- Military Medal (GB)
- Officier de la Couronne Belge
- Croix de Guerre Belge avec palme
- Croix de Guerre Tchécoslovaque
- Croix de la Vaillance Polonaise
[modifier] Liens externes
- Biographie sur le site de l'Ordre de la Libération
- Les réseaux Action de la France Combattante sur le site de la Fondation de la Résistance.
- Le site du Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation à Lyon.
[modifier] Bibliographie et archives
- VERITY Hugh, Nous atterrissions de nuit, Paris, France Empire
- Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation, "Fonds d'archives Geneviève et Paul Rivière" – Les opérations aériennes (atterrissages, parachutages) en zone sud. 1941 - 1944, Les grands fonds d'archives du CHRD, N°1.
- NOGUERES Henri, DEGLIAME-FOUCHE Marcel, VIGIER Jean-Louis, Histoire de la Résistance en France de 1940 à 1945, 5 vol, Paris, Robert Laffont, 1967-1981.
- VISTEL Alban, La nuit sans ombre. Histoire des mouvements unis de résistance, leur rôle dans la libération du sud-est, Paris, Fayard, 1970.
- L'ensemble des archives personnelles de Paul et Geneviève Rivière ont été déposées, à leur demande, par leurs enfants et sont librement consultables au CHRD (Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation), à Lyon.
Il s'agit principalement de l'ensemble des câbles codés échangés entre la SAP (en france) et le BCRA (à Londres), concernant l'organisation des opérations aériennes : les phrases BBC, les noms et situations des terrains d'atterrissage ou de parachutage, complétés par des souvenirs et des témoignages originaux, ainsi que de divers documents concernant les membres du réseau SAP.