Philippe de Clérembault
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Philippe de Clérembault, comte de Palluau 1606-1665
Homme de guerre. Pendant la Fronde il reste loyal à la régence.
- 1646 : maître de camp général de cavalerie
- 1648 : lieutenant général
- 1649 : Siège de Bordeaux.
- 1652 : prend Montrond (1er septembre 1652) devant Persan avec, dit Retz, 3 ou 4 000 hommes et est fait maréchal.
- 1655 : gouverneur du Berry
[modifier] Témoignages
Saint-Simon à l'occasion de la mort de l'épouse de Palluau, fait un portrait, et de sa meilleure veine, des deux époux : "Le maréchal de Clerembault était homme de qualité, bon homme de guerre, et avait été mestre de camp général de la cavalerie, fort à la mode sous le nom de comte de Palluau, avant qu'il prit son nom lorsqu'il devint maréchal de France. C'était un homme de beaucoup d'esprit, orné, agréable, plaisant, insinuant et souple, avec beaucoup de manège, toujours bien avec les ministres, fort au gré du cardinal Mazarin, et fort aussi au gré du monde et toujours parmi le meilleur. Sa femme, devenue veuve, fut gouvernante des filles de Monsieur, et accompagna la reine d'Espagne jusqu'à la frontière, en qualité de sa dame d'honneur." "C'était une des femmes de son temps qui avait le plus d'esprit, le plus orné sans qu'il y parût, et qui savait le plus d'anciens faits curieux de la cour, la plus mesurée et la plus opiniâtrement silencieuse. Elle en avait contracté l'habitude par avoir été constamment une année entière sans proférer une seule parole dans sa jeunesse, et se guérit ainsi d'un grand mal de poitrine. Elle n'avait jamais bu que de l'eau, et fort peu. Souvent aussi son silence venait de son mépris secret pour les compagnies où elle se trouvait et pour les discours qu'on y tenait; mais lorsqu'elle était en liberté, elle était charmante, on ne la pouvait quitter. Je l'ai souvent vue de la sorte entre trois ou quatre personnes au plus chez la chancelière de Pontchartrain dont elle était fort amie. C'était un tour, un sel, une finesse, et avec cela un naturel inimitable. Elle fut allant, venant à la cour en grand habit presque toujours jusqu'à sa dernière maladie. Fort riche et avare. Par les chemins et dans les galeries, elle avait toujours un masque de velours noir. Sans avoir jamais été ni prétendu être belle ni jolie, elle avait encore le teint parfaitement beau, et elle prétendait que l'air lui causait des élevures. Elle était l'unique qui en portât, et quand on la rencontrait et qu'on la saluait, elle ne manquait jamais à l'ôter pour faire la révérence. Elle aimait fort le jeu, mais le jeu de commerce et point trop gros, et eût joué volontiers jour et nuit."[1]
- ↑ Saint-Simon, Mémoires (1721-1723), Tome VIII, Editions de la Pléiade-Gallimard, 1988, p 551-552
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