Pierre Hassner
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Pierre Hassner , né le 31 janvier 1933, est un spécialiste français des relations internationales, d'origine roumaine.
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[modifier] Etudes
Il s'installe en France en 1948 à l'âge de quinze ans en compagnie de ses parents qui fuient la dictature communiste. La même année, il lit un livre qui va profondément le marquer, "Le grand schisme", d'un certain Raymond Aron. Brillant élève, il intègre l'École normale supérieure de la rue d'Ulm. Il obtient l'agrégation de philosophie puis devient l'élève de Raymond Aron et de Leo Strauss.
Dans ses "Mémoires" publiées en 1983, Raymond Aron écrit (pages 345-346) : "Dans je ne sais quelles circonstances, Pierre Hassner, qui fréquentait parfois mes cours, fit un exposé brillant, étourdissant sur Thucydide... Je lui dis que jamais, étudiant ou enseignant, je n'avais entendu un discours de qualité comparable". Un juste hommage pour un des penseurs majeurs de la science politique française de l'après-guerre.
[modifier] Théories
Dans ses nombreux articles et ouvrages, Pierre Hassner propose des analyses bien informées et originales sur l'évolution des conflits internationaux à l'époque de la guerre froide et depuis la chute du Mur de Berlin. Il s'implique ainsi dans le débat politique au moment de la guerre qui déchire les peuples de l'ex-Yougoslavie entre 1991 et 1995. Ses recherches ont pour thème la guerre, la violence et le totalitarisme, les relations internationales notamment dans l'histoire de la pensée politique et en Europe après la guerre froide.
Dans un célèbre article, Hassner montre que l'on est passé du monde de Locke (La liberté comme propriété, le libéralisme de l'après guerre froide), avec des ouvertures sur Kant ( projet de paix perpétuelle à mettre en parallèle avec l'émergence des organisations internationales (ONU)), au monde d' Hobbes , c'est à dire de la guerre de tous contre tous ("l'homme est un loup pour l'homme"), et de la recherche de la sécurité maximale, avec des ouvertures sur Nietzsche (La guerre comme agent de réaffirmation identitaire)et Marx (les disparités socio-économiques sont encore une grille de lecture valable des relations internationales). Ainsi il voit dans l'évenement du 11 septembre et les politiques qui ont suivies (guerres préventives, lois sur le terrorisme qui renforce les pouvoirs de l'état au détriment des libertés) comme une victoire des conceptions sécuritaires d'Hobbes, Nietszche et Marx, sur des conceptions emprunte de liberté (Kant, Lockes)
[modifier] Enseignement
Il est directeur de recherche émérite au CERI ( Centre d'études et de recherches internationales ), à la Fondation nationale des sciences politiques. Il enseigne au Centre européen de l'université Johns-Hopkins à Bologne (Italie). Il a reçu en 2005 le Prix Alexis de Tocqueville.
[modifier] Bibliographie
- Articles Kant et Hegel, dans Leo Strauss et Joseph Cropsey, History of Political Philosophy. Chicago, 1973.
- Justifier la guerre ? De l'humanitaire au contre-terrorisme (avec Gilles Andréani, dir.), Paris, Presses de Sciences Po, 2005.
- La terreur et l'empire. La violence et la paix II, Paris Le Seuil, 2003.
- Guerre et Sociétés. Etats et violence après la guerre froide (avec Roland Marchal, dir.), Paris, Karthala, 2003.
- Washington et le monde. Dilemmes d'une superpuissance (avec Justin Vaïsse), Paris, Autrement, 2003.
- La violence et la paix. De la bombe atomique au nettoyage ethnique Paris, Le Seuil. (Coll. "Points"), 2000. Réédition partielle et augmentée de quatre textes de l'ouvrage publié aux Editions Esprit en 1995.
- Violence and Peace. From the Atomic Bomb to Ethnic Cleansing, Budapest, London, New York Central European University Press, 1997 (Trad. américaine de La violence et la paix, Paris, Esprit, 1995).
[modifier] Liens externe
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