Prévention des déchets
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Définition de la prévention des déchets
La prévention peut être définie comme "…l'ensemble des mesures et des actions prises en amont (notamment au niveau de la conception, de la production, de la distribution et de la consommation d'un bien) et visant à réduire l'ensemble des impacts sur l'environnement et à faciliter la gestion ultérieure des déchets (notamment par la réduction des quantités de déchets produits et/ou la réduction de leur toxicité ou par l'amélioration du caractère valorisable)".
Deux types de prévention des déchets existent :
La prévention quantitative qui consiste à développer des stratégies permettant de :
- Privilégier l’éco-conception des produits;
- Favoriser la réutilisation ou le ré-emploi;
- Promouvoir l’éco-consommation. Acheter mieux, jeter moins.
La prévention qualitative vise à minimiser la dangerosité et l’impact des produits sur l’environnement et la santé :
- pour que le produit soit biodégradable, aisément démontable, recyclable ou inerte ;
- pour que les propriétés dangereuses du déchet soient supprimées ou réduites au minimum.
De façon plus simple, on peut dire que tout ce qui touche la prévention quantitative se répercute directement sur la balance de notre poubelle : combien de kilogrammes ou de tonnes en moins ? Tandis que la prévention qualitative fait intervenir des paramètres plus difficiles à mesurer, comme la dangerosité d’un produit (nombre de micro-grammes de métaux lourds)
La prévention plus concrètement….
Il y a plusieurs méthodes pour mettre en pratique la prévention des déchets dans la vie quotidienne des citoyens.
La dématérialisation : «L'idée première de la dématérialisation est de réduire la "base matérielle" des économies modernes, c'est-à-dire les flux de matières nécessaires au fonctionnement de ces économies"www.nrc-cnrc.ca (conseil national de recherche canadienne). La dématérialisation paraît être une des voies alternatives à l’évolution consumériste non soutenable. Ce nouveau modèle combine des avantages économiques, sociaux et environnementaux. Par exemple, la ville de Vienne en Autriche, s’est lancée dans une vaste campagne de dématérialisation. Elle a donc choisi d’investir dans des campagnes de sensibilisation plutôt que dans des infrastructures d’élimination des déchets.
Dans le domaine industriel, la fourniture de services permet aux entreprise d’accroître leurs profits tout en nuisant au minimum à l’environnement. En effet, “quand une entreprise fournit un service relié au produit, elle assume la responsabilité de l'entretien, des réparations, de la disposition et du recyclage du produit durant les phases de l'utilisation et de la fin du cycle de vie”. Elle fait donc en sorte que le produit soit le moins problématique possible dans sa phase déchet et, par la même occasion, elle fidélise son client et s’assure ainsi une sorte de rente sur celui-ci.
L'utilisation de biens partagés s’inscrit dans le même ordre d’idées. Quand plusieurs personnes utilisent un bien sans en être propriétaire exclusif, le produit est utilisé de façon plus “efficiente” et, en cas de panne, un service de maintenance permet une utilisation encore plus durable du bien. Quelques exemples d'utilisations partagées d'un produit : des photocopieuses pour des associations, des lave-linge et sèche-linge pour de petites copropriétés, de l’outillage pour un lotissement… La réutilisation ou l’allongement de la vie d’un produit :
Du point de vue de l’OCDE, par réutilisation des produits : on entend «l’utilisation multiple d’un produit dans sa forme initiale, pour sa fonction d’origine ou une fonction alternative, avec ou sans remise à neuf.» www.fne.asso.fr La réparation, la revente, le don ou la consignation sont des méthodes qui évitent aux biens d’être jetés après que l’utilisateur n’en ait plus besoin. De plus la réutilisation est créatrice d’emplois locaux. Dans bien des cas, elle permet a des entreprises d’économies sociales de faire travailler des personnes peu qualifiées, qui sont souvent exclues du monde du travail.
Le changement de comportement et éco-consommation :
Orienter le consommateur vers des comportements plus respectueux de l’environnement, permettrait de faire baisser drastiquement le poids de nos déchets. Pour le moment, seule une minorité de personnes agit dans ce sens là, il faudrait donc s’attaquer au reste de la population afin de convaincre le plus grand nombre de la nécessité d’adopter ces comportements.
- l’achat de produits respectueux de l’environnement,
- le compostage des déchets,
- l’utilisation d’emballages consignés,
- l’achat de piles rechargeables,
- l’utilisation d’emballages réutilisables.
En matière de campagne de sensibilisation celles qui ont bien fonctionné jusqu'à présent concernent le tri des déchets et la remise de piles à la collecte sélective. Malheureusement, ces conduites écologiques sont curatives et ne présentent pas d’impact préventif. Il faut aussi noter que, pour en arriver à ces résultats, il a fallu réaliser des campagnes de communication massives.
Enfin, la prévention la plus efficace consisterait à amener le grand public à éviter la consommation de biens inutiles. Ces biens de consommation sont produits pour la plupart dans des conditions sociales déplorables, sans aucun égard pour l’environnement et ils sont souvent d’une piètre qualité, donc d’une durée d’utilisation réduite…
Bien distinguer la prévention du tri
Nous ne parlerons pas des flux de déchets orientés vers les filières de recyclage. Le tri des emballages pratiqué et géré n’entre pas dans la programmation de la prévention des déchets. La prévention et le tri sélectif sont complémentaires mais dans l’esprit du consommateur comme du citoyen il y a une grande confusion entre ces deux concepts.