Première République tchécoslovaque
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La Première République tchécoslovaque (en tchèque, První republika ou První československá republika, en slovaque, Prvá česko-slovenská republika) est le régime qu'a connu la Tchécoslovaquie entre sa création en 1918 et sa dissolution suite aux accords de Munich en 1938. Elle est précédée de l'Autriche-Hongrie et suivie de la Seconde République tchécoslovaque, bref intermède encore démocratique qui dure du 1er octobre 1938 au 15 mars 1939, avant que ne soit instauré le Protectorat de Bohême-Moravie.
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[modifier] Naissance
La Tchécoslovaquie nait du dépeçage de l'Autriche-Hongrie enterriné par le traité de Saint-Germain-en-Laye à l'issue de la Première Guerre mondiale, sur une base nationale promue par le Tchèque Tomáš Masaryk et le Slovaque Milan Rastislav Štefánik, les Tchèques et les Slovaques cotoient des Allemands des Sudètes, des Ukrainiens, des Polonais et des Hongrois (sans compter les minorités juives souvent germanophone et les Rroms). En fait, aucune nation n'est réellement majoritaire sur "son" propre territoire et les premières années de la Tchécoslovaquie indépendante sont marquées par de fortes tensions nationalistes qui minent la vie politique.
La minorité allemande n'est pas invitée à participer à l'élaboration de la constitution de la nouvelle république. Adoptée en 1920, celle-ci prône l'irrédentisme avec l'Allemagne.
Les premières élections se déroulent le 18 avril 1920 et, jusqu'à l'annexion allemande de 1938-1939, les populations de la République Tchécoslovaque seront invitées à participer aux différents scrutins en respectant le calendrier prévu par la Constitution.
[modifier] Territoire et nationalités
D'après les statistiques de 1921, 13 613 172 habitants vivent sur le territoire de la république répartis [1] en :
- 51% de Tchèques
- 23,4% d'Allemands des Sudètes
- 14% de Slovaques
- 5,5% de Hongrois
- 3,4% de Ruthènes, Ukrainiens et Russes
- 1,3% de Juifs germanophones
- 1,4% d'autres minorités, dont Polonais, Rroms, etc.
Elle intègre les territoires
- du royaume de Bohême (jusqu'alors dépendant de la couronne d'Autriche)
- de la Slovaquie et de la Ruthénie subcarpatique (jusqu'alors dépendantes de la couronne de Hongrie
Cet état de fait est dénoncé par les minorités allemandes incluses dans le nouvel État et majoritaires dans certaines régions, il faut y envoyer la force armée pour y imposer la nouvelle république slave :
- Le Böhmerwaldgau (région des Forêts de Bohême), en Bohême du sud se déclare District (Kreis) du Länder de Haute-Autriche ; administré par le Kreishauptmann (chef de district) Friedrich Wichtl (1872 - 1922) depuis le 30 octobre 1918,
- Le Deutschböhmen (la Bohême germanique), au nord-est de la Bohême se déclare partie entière du nouvel État autrichien et est administré par un Landeshauptmann : Rafael Pacher (1857-1936), du 29 octobre au 6 novembre 1918 puis par Rudolf Ritter von Lodgman von Auen (1877 - 1962) du 6 novembre au 16 décembre 1918 (sa capitale, Reichenberg, est la dernière a être conquise par l'armée tchécoslovaque mais son gouvernement continue en exil tout d'abord à Zittau en Saxe puis à Vienne, jusqu'au 24 septembre 1919),
- Le Sudetenland (les Sudètes), au nord de la Moravie et en Silésie se déclarent partie entière du nouvel État autrichien et est administré par le Landeshauptmann Robert Freissler (1877-1950) du 30 octobre au 18 décembre 1918 (date à laquelle les Tchécoslovaques occupent sa capitale, Opava),
- Le Deutschsüdmähren (la Moravie germanique du sud) se proclame District (Kreis) de la Basse-Autriche et est administré par le Kreishauptmann Oskar Teufel (1880 - 1946) du 30 octobre 1918 jusqu'en décembre de la même année quand les troupes tchécoslovaques reprennent la situation et les territoires en main.
L'opposition entre les Allemands et les Tchèques est latente tout au long des années 20 et s'intensifie dans les années 30. Les Sudètes d'abord autonomistes, expriment leur irrédentisme en 1933 avec la formation d'un Parti allemand des Sudètes emmené par son leader politique, Konrad Henlein qui réclame, avec l'appui de l'Allemagne nazie, le rattachement au Troisième Reich et amplifie graduellement ses exigences. La crise éclate suite à l'Anschluss de l'Autriche et du Reich en 1938. Il est alors évident que la prochaine exigence de Hitler sera la réunification avec les Sudètes.
[modifier] Gouvernement
[modifier] Événements
L'arrivée de Hitler au pouvoir en 1933 et l'Anschluss avec l'Autriche en 1938 fait craindre que la Tchécoslovaquie, avec ses trois millions d'Allemands des Sudètes concentrés sur les marges du pays bordant le Reich et menés par le SdP, le parti autonomiste de Konrad Henlein, ne soit la prochaine sur la liste. Hitler demande la rétrocession des Sudètes et obtient gain de cause lors des Accords de Munich : le 1er octobre 1938, les Sudètes sont occupés. Le 15 mars 1939, c'est toute la partie tchèque qui est occupée et devient le protectorat de Bohême-Moravie alors que la Slovaquie déclare son autonomie sous la houlette de Mgr Tiso et que l'extrémité orientale de la République est occupée par la Hongrie de l'amiral Horthy. La France n'est pas intervenue pour défendre le pays, malgré des accords de défense mutuels.
C'est la fin d'une période qui, en dépit des incessants problèmes politiques (tensions nationalistes à l'intérieur, menace bolchévique aux marches orientales) et économiques (crise de 1929), est perçue comme un âge d'or par les Tchèques.
[modifier] Sources
- ↑ Pavel Bělina, Petr Čornej, Jiří Pokorný, Histoire des Pays tchèques, Seuil, Paris, 1995, p.368