Régime semi-présidentiel
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Maurice Duverger propose une troisième catégorie de régimes, suite au régime parlementaire (séparation souple des pouvoirs, responsabilité du gouvernement devant l'assemblée en contre-partie de pouvoirs de l'Exécutif sur l'Assemblée, en particulier le droit de dissolution) et au régime présidentiel (séparation stricte des pouvoirs, pas de responsabilité du gouvernement ni de droit de dissolution).
Cette catégorie fait office de catégorie "fourre-tout" : tous les régimes qui présenteraient les caractéristiques mixtes des deux régimes cités seraient des régimes semi-présidentiels.
Trois critères convergent :
- le président est élu au suffrage universel direct ;
- le président a des prérogatives propres ;
- le gouvernement est responsable devant le parlement.
Cette doctrine consiste donc à rassembler sous une même catégorie tous les régimes dans lesquels le gouvernement est responsable devant le Parlement et le Président de la République est élu au suffrage universel direct, ce qui entraîne un partage de responsabilité entre le Chef du gouvernement (Premier ministre, chancelier...) et le Chef de l'État (Président de la République, Roi...), qui varie selon les pratiques.
Cela regrouperait notamment les régimes de l'Allemagne de Weimar de 1919 à 1933, de la Finlande (jusqu'à la révision de la Constitution de 2000), de la France (Ve République), de l'Islande, de l'Irlande, de l'Autriche, du Portugal et de la plupart des pays européens sortis du communisme dans les années 1990. Les divergences pratiques sont tellement grandes, cependant, que beaucoup ont critiqué cette nouvelle typologie, somme toute inutile.
Cette notion reste très critiquée, cependant, puisque :
- elle retient principalement le critère de l'élection du président, alors que ces régimes sont d'abord des régimes parlementaires, de par la responsabilité gouvernementale.
- les régimes ne constituent pas une catégorie homogène, puisque sont regroupés :
- des régimes où le président, bien qu'élu au suffrage universel direct, n’a pas de pouvoirs (seulement un pouvoir de représentation), comme l'Irlande, l'Islande ou l'Autriche qui fonctionnent comme des régimes parlementaires monistes.
- des régimes où le président élu a des prérogatives et n’est pas effacé : la France sous la Ve (en dehors des cohabitations), Weimar, le Portugal (Constitution de 1976), la Finlande (jusqu'à la révision de 2000).
Le régime semi-présidentiel serait donc une variante du régime parlementaire. Certains, comme Marie-Anne Cohendet, lui préfèrent le terme de régime parlementaire bireprésentatif (représentation à la fois par le Chef du gouvernement et par le Chef de l'État). D'autres constitutionnalistes, comme Jean Gicquel, Jean-Louis Quermonne ou encore Olivier Duhamel ont également critiqué cette doctrine.
En ce qui concerne la France après 1962 (et hors cohabitation), il est préférable de parler de régime parlementaire présidentialisé ou de lecture présidentielle de la Constitution.