Réorganisation de l'armée de l'Ouest
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Réorganisation de l'armée de l'Ouest (après la bataille de Cholet -17 octobre 1793)
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[modifier] L'armée de l'Ouest avant le 17 octobre 1793
Rendant visite aux soldats républicains de l'armée de l'Ouest, Jean-Baptiste Carrier s'afflige de l'état déplorable dans lequel ils croupissent : uniformes rapiécés,armes dépareillées, ou usées, vivres insuffisants en qualité et en quantité, maladies infectieuses (tout particulièrement vénériennes) se propageant à une allure incroyable, ivrognerie enfin, devenue routinière chez ces soldats employés et démunis de tout. Pour Jean-Baptiste Carrier, l'incurie et la cupidité des "gros et gras coquins fournisseurs aux armées ont forcé les soldats à ce comporter en pillards.
[modifier] Réorganisation de l'armée de l'Ouest
Jean-Baptiste Carrier déterminé à traquer l'égoïsme réputé des riches nantais, il suscite tout un mouvement de réquisitions.
[modifier] Réquisitions
Matelas, draps, pièces de tissus, charpie, ustensiles divers ne tardent pas à s'entasser dans les magasins de l'armée, apportés par les bourgeois apeurés qui préfère se livrer à ces "dons patriotiques" plutôt que de subir la saisie en règle de leurs biens. L'appel aux dons patriotiques incombe au Comité nantais qui, avec ses affidés, se charge de les faire parvenir à l'armée. Au passage, un certain nombre de personnages se servent ; tous ces détournement, que Carrier ignora ou qu'il laissa faire, firent beaucoup pour la chute du Comité nantais et l'arrestation de ses principaux animateurs.
[modifier] Réquisition pour les chaussures
Jean-Baptiste Carrier s'occupe personnellement du problème crucial des chaussures. Que les "soldats de l'an II" aient souvent marché pieds nus n'est pas à proprement parler une légende. En tout cas les efforts faits par Carrier pour chausser l'armée de l'Ouest attesteraient plutôt le contraire.
Reprenant les décrets pris par les Côtes-du-Nord, le Finistère, l'Ille-et-Vilaine et le Morbihan par ses collègues, Jean-Baptiste Carrier ordonne la réquisition des cordonniers et des cuirs sur toute l'étendue de la Loire-inférieure (Loire-Atlantique). Comme le travail à domicile ne livre pas assez de chaussures, il décide de mettre en place un "atelier national" (dans l'ancien théâtre du Chapeau-Rouge), placé sous la responsabilité des "commissaires bienveillants" de la municipalité et de membres actifs de Vincent-la-Montagne. Cinq cents cordonniers y travaillent assez pour fournir deux mille cinq cents paires de chaussures par décade, payées au prix forfaitaire de 6 livres 12 sous l'une, prix fixé d'après la loi du Maximum.
[modifier] Confection d'effets militaires
Pour la confection d'effets militaires, Carrier a presque du génie : il fait d'une pierre deux coups. Rammasser les prostituées qui pullulent dans Nantes, il les installe dans des bâtiments conventuels désaffectés et leur demande, moyennant une nourriture qualifiée par lui-même de "chiche", de bien vouloir "coudre les culottes et les habits des défenseurs de la République". Les filles s'exécutent, trop contentes de sauver leurs vies.
[modifier] Réorganisation des munitions et de l'armement
Côté munitions et armements, Jean-Baptiste Carrier multiplie les initiatives. Avec plus ou moins de bonheur. On ne sait trop ce qu'il tira de sa manufacture d'armes installée dans l'église Saint-Nicolas, pas plus qu'on ne trouve de traces exactes des effets obtenus par les réquisitions en salpêtre et en chaudrons de cuivre pour la fabrication des poudres. En revanche, on voit Carrier exiger des forges de la Chapelle-sur-Erdre la livraison de soixante mille boulets de tous calibres surtout s'employer à remettre de l'ordre dans la fonderie de canons d'Indret.
Carrier sera vite débordé par cette mission accablante : nourrir à la fois une métropole dépassant les 100 000 individus et plusieurs dizaines de milliers de soldats. Toute cette "sollicitude" de Carrier pour parvenir à un ravitaillement correct de l'armée a-t-elle porté ses fruits? Oui si l'on se réfère à l'examen minutieux des traces archivistiques.
