RBMK
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RBMK est l'acronyme pour Reaktor Bolshoy Moshchnosti Kanalniy (Реактор Большой Мощности Канальный) ce qui signifie en français « réacteur de grande puissance à tubes de force ».
Les réacteurs nucléaires de type RBMK sont des réacteurs nucléaires de conception soviétique, destinés à la production industrielle d’électricité et à la production de plutonium. Le type RBMK est connu pour être, sinon à l’origine, en tout cas partie prenante de la catastrophe de Tchernobyl. Les réacteurs de ce type ont reçu diverses modifications depuis lors. Le dernier réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl a été définitivement arrêté en l'an 2000. Mais en 2005, il restait encore 12 de ces réacteurs en activité dans le monde[réf. nécessaire].
Le RBMK est l’aboutissement du programme soviétique pour la conception d’un réacteur refroidi à l’eau légère, basé sur les modèles existants de réacteurs militaires au plutonium modérés par du graphite. Le premier de ces réacteurs, AM-1 (Atom Mirnyi, littéralement Atome de la paix), produisait 5MW d’électricité (30 MW thermiques) et alimenta la ville de Obninsk entre 1954 et 1959.
Avec de l’eau légère pour liquide de refroidissement et du graphite comme modérateur, il est possible d’utiliser de l’uranium peu enrichi comme combustible nucléaire (à 1,8% de U235, contre 0,71 pour l'uranium naturel). Ainsi, les Soviétiques avaient construit un grand réacteur industriel ne nécessitant ni séparation d’isotopes, ni enrichissement massif de l'uranium, ni eau lourde. Il avait aussi pour "avantage" de produire d’importantes quantités de plutonium (élément utilisé dans la fabrication de certaines armes nucléaires).
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[modifier] Conception
La conception RBMK repose sur des tubes de pression verticaux de sept mètres qui courent dans le graphite modérateur. Le réacteur est refroidi à l’eau, qui entre en ébullition à la température de 290°C dans le cœur (de façon comparable aux réacteurs à eau bouillante). Le combustible est un oxyde d’uranium légèrement enrichi sous forme de barres de 3,5 mètres. Comme la modération des neutrons est essentiellement due à des éléments de graphite fixes, une augmentation de l’ébullition se traduit par une diminution du refroidissement et de l’absorption des neutrons sans qu’il y ait inhibition de la réaction de fission dans le réacteur, d’où un coefficient de vide fortement positif. Ceci rend le système vulnérable à un accident de feedback positif, comme ce fut le cas à Tchernobyl.
[modifier] Sécurité
Le graphite, les blindages et le système de refroidissement sont avec les barres de contrôle et les instruments de contrôle et de calcul les premiers moyens destinés à assurer la sécurité du réacteur. Outre ces systèmes (classiques), le cœur du réacteur est entouré, sur toute sa hauteur d'un réservoir annulaire d'eau, lui même ceinturé d'une enceinte contenant du sable (1300 kg/m3)qui constituent un double système passif supplémentaire de protection. Le fond et le couvercle de la cuve sont étayés et isolés thermiquement. Les parois verticales du cœur du réacteur et d'autres éléments sont conçus pour offrir une bonne souplesse face aux dilatations thermiques, mais l'ensemble du système est toutefois jugé trop instable par les spécialistes des pays qui ne l'utilisent pas, notamment dans les pays occidentaux qui ont choisi d'entourer leurs réacteurs d'une seconde enceinte plus dure et plus étanche chargée de mieux confiner les produits d'une fuite ou d'une explosion.
[modifier] Améliorations après Tchernobyl
- En 2005, il reste 12 réacteurs RBMK en activité et un en construction : 5 à Koursk (dont un en construction), 4 à Sosnovy Bor, 3 à Smolensk et un dernier à Ignaline (ou Ignalina) en Lituanie.
- Les RBMK actuels utilisent un combustible enrichi à 2,4%, ce qui rend moins dangereuse l'utilisation du graphite comme modérateur.
[modifier] Liens externes
- Un document en anglais très complet décrit les principes de construction et de fonctionnement de ce type de réacteur avec l'exemple lituanien d'Ignalina [1]