Ressources humaines (film)

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Ressources Humaines un film franco-britannique, réalisé en 1999 par Laurent Cantet.

[modifier] Synopsis

C'est l’histoire du jeune Franck (Jalil Lespert), étudiant dans une grande école parisienne, et qui décide de faire un stage à la DRH d’une PME dans sa région natale, la Normandie.

Il est embauché en tant que stagiaire dans l’entreprise où son père est ouvrier depuis 30 ans, et où sa sœur a trouvé du travail. Son thème de stage est la loi Aubry, et il espère voir de près les négociations avec les syndicats dans l’entreprise. Très vite, il se heurte à la réalité du travail: l’animosité d’un DRH qui est contre cette loi, une militante CGT qui refuse de négocier, la barrière cadres-ouvriers, le langage à double tranchant du PDG.

Encouragé par ledit PDG, il décide de mettre en place une consultation sur les 35 heures au sein de l’entreprise, et prend de plein fouet les reproches des salariés: les représentants syndicaux pensent qu’il veut court-circuiter la négociation, son chef, le DRH, le prend en grippe. Parallèlement, ses relations avec ses anciens amis, devenus ouvriers, s’enveniment. Ils lui reprochent son snobisme, il leur renvoie leur manque d’ouverture d’esprit.

Puis tout bascule: il apprend par hasard que 12 ouvriers vont être licenciés, parmi lesquels son père. Pour Franck, c’est la guerre. Doit-il prévenir sa famille ? Doit-il avertir les syndicats ? Pour le jeune homme, la seule issue semble être la pagaille, une guerre qu’il va tenter de mener contre ses chefs….et contre son père.

Il est à noter que le thème de ce film n'est pas la loi Aubry ou une remise en cause de notre pensée post-moderne du travail.

Pour saisir ce film, il faut revenir à son titre, titre à double sens s’il en est: Ressources Humaines comme le service, comme la DRH avec son DRH qui fait de la GRH, et souvent aidé d’au moins un RRH; mais aussi Ressources Humaines comme ressources humaines, ou quelle place pour l’homme dans l’entreprise ?

Il ne s'agit non plus d’un discours à la « on exploite l’homme et on demande au fils de virer l’homme ». Le film traite plus généralement des relations entre les hommes (et les femmes) dans l’entreprise. Le thème le plus frappant est celui du fossé entre cols blancs et cols bleus, même si ils ne sont pas dénommés ainsi (plutôt cadres et ouvriers). Le jeune Franck, futur cadre mais fils d’ouvriers, ne sait pas trop comment se placer : il ne peut manger avec sa famille pour des raisons de statut, mais reste fils d’ouvriers aux yeux de ses supérieurs.

Plus importante dans ce film est l’étude de la relation père-fils: pas de « Franck, je suis ton père » récité d’une voix sifflante, mais la réaction du père est intéressante quand son fils décide de se battre pour lui plutôt que d’accepter son licenciement : en se battant, Franck risque sa place et son image dans le monde des entreprises. Son père préfère être mis à la porte plutôt que de voir son fils se décrédibiliser, d’autant plus qu’il a sacrifié beaucoup de chose pour qu’il réussise.

Notons que la force de ce film réside dans son caractère "réel". Hormis Jalil Lespert dans le rôle principal (César du meilleur espoir masculin 2001), les acteurs ne sont pas des acteurs professionnels et l’usine n’est pas un décor de carton-pâte mais une vraie, avec sa chaîne de montage.