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Sidi Mahrez, de son vrai nom Cadhi Abou Mohamed Mahrez, né en 951 et décédé en 1022, est un saint tunisien.
D'origine chérifienne par Abou Bakr, calife succédant à Mahomet, sa famille est fixée depuis longtemps à Tunis. Son père est un savant jurisconsulte et lui-même a une solide formation juridique et littéraire. Son activité se place entre les années 975 et 1022. Durant celle-ci, il a le constant appui des princes zirides de Kairouan, délégués et successeurs des Fatimides quand ceux-ci partent s'établir au Caire en 973.
La ville de Tunis a beaucoup souffert pendant son occupation qui débute le 30 septembre 945. Son enceinte de brique et d'argile est très endommagée et ses maisons et ses souks pillés. La restauration de la cité est l'œuvre de Sidi Mahrez d'où la citation populaire : Yehrez mehrez ya tounes. Sidi Mahrez fait relever l'enceinte de la ville et pourvoit la cité en nouveaux souks, lesquels sont affranchis de tout impôt non-coranique. Il encourage également l'artisanat. La tradition veut qu'il ait assigné un quartier spécial (Hara), à proximité de sa demeure (proximité lui conférant une inviolabilité que nul n'aurait osé transgresser), aux juifs qui sont auparavant exclus de la cité dès la fermeture des portes et obligés d'aller passer la nuit dans les environs de Mellassine.
Son activité, son libéralisme et son ascétisme valent à Sidi Mahrez l'estime de ses administrés. De plus, son hérédité prestigieuse, ses égards envers la population, et particuliérement envers la minorité juive, font de lui, après sa mort, le saint patron de Tunis. Son tombeau, lieu de pèlerinage, est surmonté d'une construction monumentale à la fin du XVIIIe siècle.
