Structure affine
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[modifier] Définitions d'un espace affine
Il existe de nombreuses manières de définir un espace affine. Dans tous les cas, nous supposerons donnés au moins :
- un corps ( , + , x ) , noté « » en abrégé , d'éléments neutre « 0 » pour la loi additive et « 1 » pour la loi multiplicative;
- les éléments du corps seront appelés « scalaires » et notés par des lettres grecques minuscules : λ , μ ,...
- un ensemble non vide, socle du futur espace affine;
- ses éléments seront appelés « points » et notés par des lettres latines majuscules : A , B ,...
[modifier] Définition « générale »
Un espace affine sur un corps commutatif se définit alors comme un paragroupe muni d’une loi de composition externe sur ce corps commutatif.
- La loi interne du paragroupe est souvent appelée loi milieu, car dans un espace affine euclidien, cette loi n’est autre que celle qui associe à deux points leur milieu géométrique. En symétrisant cette loi, on aboutit à un espace vectoriel, celui associé à l' espace affine.
- La loi externe de l'espace affine vérifie d'ailleurs des propriétés analogues à celles de la loi externe d’un espace vectoriel.
D'où l'idée de « construire » la structure affine à partir de celle d'espace vectoriel, ce qui permet de ramener la théorie des espaces affines au moins en partie à celle des espaces vectoriels, plus simple.
Pour obtenir ce résultat, on peut « transférer » la structure d'un -espace vectoriel à l'ensemble grâce à une application entre et possédant les propriétés adéquates. Il existe plusieurs solutions, qui donnent naissances à autant de définitions équivalentes des espaces affines.
Dans la suite, l' espace vectoriel ( , , · ), noté « » en abrégé , a pour élément neutre « » ; ses éléments sont appelés « vecteurs » et notés par des lettres latines minuscules surmontées d'une flèche : , ,...
[modifier] Définition « naturelle »
Cette définition fait appel au carré cartésien de , dont les éléments sont appelés traditionnellement bipoints.
Un espace affine est ainsi un ensemble muni d'une relation scalaire φ de dans vérifiant les propriétés suivantes :
- C1 : φ est une application ; cette propriété se décompose en deux parties :
-
- C1a : φ est fonctionnelle :
- Nous utiliserons donc à partir d'ici une variante de la notation fonctionnelle pour φ :
- C1b : φ est applicative :
- C2 : la RTID de φ est fonctionnelle :
- C3 : la RTID de φ est applicative :
-
- Attention à ne pas confondre les propriétés C3 et C1b !
- La propriété C3 implique que φ est surjective.
- C4 : φ vérifie la relation de Chasles :
-
- La propriété C4 a pour conséquence :
- qui peut aussi se formuler :
- La propriété C4 a pour conséquence :
En résumé, φ est une sorte de « morphisme » entre E 2 et V :
- - c'est une application;
- - sa RTID (sa « réciproque ») est aussi une application;
- - elle vérifie une sorte de « linéarité » : la relation de Chasles
Il existe une variante équivalente de cette définition où la propriété C2 est remplacée par :
- C5 : tout bipoint dont l'image par φ est le vecteur nul est de la forme ( P , P ) :
-
- Cette propriété est l'implication réciproque de la conséquence de C4 ci-dessus.
[modifier] Définition « algébrique »
Un espace affine est aussi un ensemble E muni d'une relation ternaire externe dans E à opérateurs à droite dans V ( c'est-à-dire d'une correspondance de E×V dans E ), que nous noterons « » , et qui vérifie les propriétés suivantes :
- L1 : est une application, donc une loi externe; cette propriété peut se scinder en deux parties :
-
- L1a : est fonctionnelle :
- Nous pouvons donc utiliser à partir d'ici une notation fonctionnelle infixée pour ( notation de Grasmann ) :
- L1b : est applicative :
- L2 : est régulière à gauche (ou sa RTID est fonctionnelle) :
- L3 : la RTID de est applicative :
- L4 : est exo-associative par rapport à l'addition dans V , :
En résumé, est une sorte de « morphisme » entre E × V et E :
- - c'est une application;
- - sa RTID (sa « réciproque ») est aussi une application;
- - elle vérifie une sorte de « linéarité » : l'exo-associativité
Il existe une variante équivalente de cette définition où la propriété L2 est remplacée par :
- L5 : est exo-unifère :
[modifier] Définition « géométrique »
Dans ce qui suit, E E désigne l'ensemble des permutations de E, c'est-à-dire des bijections de E dans E.
Un espace affine est alors un ensemble E muni d'une correspondance de V dans E E , que nous noterons « T » , et qui vérifie les propriétés suivantes :
- T1 : T est une action, c'est-à-dire une application de V dans E; cette propriété peut se scinder en deux parties :
-
- T1a : T est fonctionnelle :
- Nous pouvons donc utiliser à partir d'ici une notation fonctionnelle pour T :
- T1b : T est applicative :
- T2 : T est opérative; là encore, cette propriété se scinde en deux parties :
-
- T2a :
- T2b :
- T3 : T est fidèle (ou injective) :
- T4 : T est transitive (ou les images de T sont surjectives) :
L'image par T d'un vecteur est appelée translation dans E de vecteur , et notée habituellement « ». C'est une bijection de E dans E.
En résumé, T permet aux vecteurs de V d'« agir » sur les points de E sous forme de translations. Ainsi, V définit sur E par l'intermédiaire de T une géométrie ... affine.
On montre aisément que les trois définitions précédentes sont équivalentes entre elles. En fait, dès que l'on a muni un ensemble de l'une des trois applications précédentes (avec les propriétés indiquées), on y dispose des deux autres, et on a :