Thierry Le Luron
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Thierry Le Luron (2 avril 1952 à Paris – 13 novembre 1986 à Boulogne-Billancourt) était imitateur, chanteur, présentateur et animateur de radio.
Le public fait sa connaissance le 4 janvier 1970 lors des Jeux de la chance (une séquence de Télé Dimanche) qu'il gagnera 6 fois avant de choisir de se retirer pour se consacrer à l'imitation. Étonnamment, il s'y fit connaître en chantant des airs plutôt classiques. On découvrira plus tard ses réels talents d'imitateur. Première imitation publique à Télé Dimanche le 15 février 1970, pour l'anniversaire de Jean Nohain, il imite Jacques Chaban-Delmas et Jean Nohain.
En 1971, il sort son premier disque Le ministère patraque, qui aura un grand succès, puis fait la première partie de Claude François lors d'une tournée.
Thierry Le Luron qui est doté d'un sens de l'humour extraordinaire, teste chaque soir auprès de ses amis ses derniers portraits féroces. La bande de Le Luron comprend notamment Jacques Collard, Jacques Pessis, Pierre Guillermo, François Diwo et Luc Fournol. Au cours de joyeuses agapes dans le restaurant Le Chamarré de Jacques Collard, puis à l'Alcazar de Jean Marie Rivière, et enfin chez Castel, les portraits, imitations et sketches sont peaufinés et deviennent des spectacles très élaborés.
Ses spectacles principaux sont : Bobigny en 1978, début 1983 pour trois cents représentations de De Gaulle à Mitterrand au théâtre Marigny et fin novembre 1984, Le Luron en liberté au Théâtre du Gymnase à Paris. Il collabore alors principalement avec Bernard Mabille et créé le personnage d'Adolf Bénito Glandu, concierge rue de Bièvre, veule et pétainiste, qui lui permet d'aller très loin dans la satire.
Le 1er avril 1984, il est l'invité du "Grand Jury R.T.L - Le Monde" où il parodie la célèbre émission en imitant les politiciens de l'époque.
Il anime avec Pierre Desproges l'émission hebdomaire Les Parasites sur l'antenne sur France Inter. En 1985, il « épouse » en grandes pompes un Coluche travesti en heureuse mariée, parodie du mariage d'Yves Mourousi qui doit avoir lieu le lendemain, dans les arènes de Nimes. Le Luron déclare: "la future madame Mourousi est sûre d'avoir les deux oreilles".
Il meurt à l'âge de 34 ans officiellement, d'un cancer des cordes vocales, cependant de plus en plus de voix s'élèvent pour dire qu'il décéda du sida. Il repose au cimetière Notre-Dame-de-la-Clarté à Perros-Guirec (Ploumanac'h) dans les Côtes-d'Armor.
[modifier] Chansons détournées, sélection
- L'emmerdant c'est la rose (détournement de l'Important, c'est la rose, de Gilbert Bécaud)
- Le ministère patraque de Jacques Chaban-Delmas (détournement de Je n'suis pas bien portant, de Gaston Ouvrard)
- Souvenirs attention danger (chanson sur Jean-Marie Le Pen - détournement d'une chanson chantée par Serge Lama)
- Les gros mots (détournement de Les petits mots, de Dalida)
- "Chi Chi Valentino" (parodie de "Gigi l'Amoroso", de Dalida)
- Chez les Fafa (chanson sur Laurent Fabius - détournement de Ces gens-là, de Jacques Brel)
[modifier] Expression
- « Bon choix Madame, bon choix Monsieur » (l'accent auvergnat de Valéry Giscard d'Estaing), allusion à son « oui, mais...»
- « Coupez-moi pas la parole» avec la voix de Georges Marchais, parodiant son « Me coupez pas la parole Elkabach!. »
- Avec la voix de Jacques Chirac:« Une loi sera votée pour que l'homme devienne l'égal de la femme. A salaire égal, chômage égal, c'est fondamental! »
- « Le plus dur en France, c'est de devenir chômeur. Avant il suffisait de rater son certificat d'études, maintenant il faut avoir le bac, la licence, l'agrégation. » avec la voix de Monsieur Glandu
- « Je suis pour l'égalité des sexes, je prendrai moi-même les mesures. »
- « On ne sait jamais pourquoi on remplit une salle, mais on sait pourquoi on la vide. »
- « Quand je suis sur scène je ne veux qu'une chose: faire rire le public. »
- « Je dis "vous" à mon impresario. Avec l'argent qu'il me prend, j'ai toujours cru qu'ils étaient deux. »
- « Je veux vivre intensément, vivre tout simplement. A quoi bon s’économiser ? »
- « Je dois vous laisser, ma tombe ferme à minuit. Le mourant vous salue ! », phrase avec laquelle Thierry Le Luron prenait congé de son public lors des ultimes galas qu'il assura durant l'été 1986.