Traité de Francfort
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Le traité de Francfort est signé entre la France et l'Allemagne le 10 mai 1871 et met fin à la guerre franco-allemande de 1870-1871.
L'armistice franco-allemand est demandé, malgré les protestations de Gambetta, par le Gouvernement de la Défense nationale, le 28 janvier 1871, il prévoit la capitulation de Paris, qui était assiégé par les Allemands. L'Assemblée nationale élue au suffrage universel, se réunit à Bordeaux le 12 février, elle a été chargée par les électeurs, de signer la paix. Elle est dominée par les partis conservateurs (en particulier les royalistes).
Des négociations sont entamées, à Versailles, par Adolphe Thiers et Jules Favre le 26 février 1871 avec le chancelier de Prusse Otto von Bismarck.Elles se poursuivent à Bruxelles, le 28 mars, puis à Francfort. Jules Favre sera chargé de mené les négociations jusqu'à leur conclusion.
Bismarck propose des conditions de paix impliquant
- le «retour» à l'Allemagne de l'Alsace et d'une partie des départements lorrains (La Haute-Alsace avait été annexée par Louis XIV en 1681), en Lorraine la nouvelle frontière donne à l'Allemagne l'essentiel des bassins houillers et ferrifères.
- une indemnité de guerre de 5 milliards de francs or à verser en trois ans et l'occupation d'une partie du territoire jusqu'au paiement complet de cette somme.
Les négociations permettent à Thiers de réduire l'indemnité de 6 à 5 milliards et de conserver Belfort contre l'entrée de l'armée allemande à Paris. Cette entrée est effectuée le 1er mars, le jour où l'Assemblée nationale française ratifie les principes de la paix (546 députés pour, 107 contre et 23 abstentions), malgré les protestations des députés nouvellement élus dans les départements alsaciens et lorrains.
Une clause du traité permet aux Alsaciens-Lorrains la possibilité de conserver la nationalité française s'ils quittent la région avant le 1er octobre 1872. Ils furent environ 100 000 à choisir cette solution, sur 1 628 000 habitants dans les provinces annexées. La France institua une bourse d'étude destinée à rendre la clause de départ plus attractive et plus accessible aux familles les plus modestes.
Le traité de commerce de 1862 avec la Prusse n'est pas renouvelé, mais la France accorde à l'Allemagne, pour le commerce et la navigation, la clause de la nation la plus favorisée.
Ce traité va polariser la politique française pour les quarante années qui suivront sur les relations entre la France et l'Allemagne. Le gouvernement Thiers émet un emprunt en juin 1871, il est couvert deux fois; un nouvel emprunt émis en juillet 1872, est couvert quatorze fois: les 5 milliards furent donc rapidement réunis; le 16 septembre 1873, le dernier soldat allemand quitte Verdun. Mais la reconquête de l'Alsace-Lorraine, des «provinces perdues», va devenir une obsession caractérisée par un revanchisme qui sera l'un des motifs du déclenchement de la Première Guerre mondiale.
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