Ventilation opérationnelle
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La ventilation opérationnelle (VO) est l'ensemble des techniques de d'évacuation forcée de la fumée mises en place lors de la lutte contre les incendies de volumes clos (habitations, immeubles,…).
Sommaire |
[modifier] Intérêt de la ventilation opérationnelle
Dans un incendie, la fumée représente cinq dangers (le moyen mnémotechnique souvent utilisé est le mot COMIX) :
- elle est Chaude ;
- elle est Opaque ;
- elle est Mobile;
- elle contient des combustibles (gaz de pyrolyse, suie), donc Inflammable ;
- elle est toXique.
Elle peut donc provoquer une propagation rapide du feu, et notamment des accidents thermiques : embrasement généralisé éclair (flashover) et explosion de fumées (backdraft).
Il faut donc chercher à maîtriser la fumée, qui est le réel danger des incendies en milieu clos. La première opération consiste à créer une ouverture haute, ou « exutoire », qui va permettre à la fumée de s'échapper. Certains bâtiments sont munis d'un exutoire qui s'ouvre avec une simple manette de type « tirer-lâcher » située en bas, ou bien qui s'ouvre de manière automatique lorsque l'alarme incendie se déclenche. En absence d'exutoire préinstallé, les pompiers en créent un par exemple en cassant la toiture, ou bien en brisant le haut d'une fenêtre et en assurant un passage jusqu'à la fenêtre (quitte à enfoncer une porte ou un mur).
Une fois l'exutoire créé, le tirage naturel (courant d'air) est souvent insuffisant, et de toutes manières imprévisible. On peut cependant le forcer à l'aide d'un ventilateur : il s'agit de la ventilation à pression positive (VPP).
L'espace ainsi libéré de fumée est plus sûr pour les intervenants comme pour les victimes à sauver : bonne visibilité, baisse de la température, notable baisse du risque d'accident thermique.
Il est à noter que la VPP s'oppose à une autre technique, le « confinement du feu », qui consiste à fermer les portes pour que la fumée ne sorte pas du local en feu.
[modifier] Principes de la ventilation opérationnelle
La ventilation à pression positive consiste à mettre un grand ventilateur devant une porte ouverte. Le but du ventilateur n'est pas de créer un courant d'air, mais de faire entrer de l'air dans la pièce, ce qui va créer une surpression. Le gradient de pression entre la pièce ventilée et l'exutoire va pousser la fumée vers l'exutoire.
Pour une efficacité optimale, le ventilateur doit être devant une porte ou une fenêtre, à une distance à peu près égale à la diagonale de l'ouverture, et incliné de 20 ° par rapport au sol. Le flux d'air doit représenter plusieurs fois le volume à ventiler par heure.
On classe les stratégies de ventilation selon deux axes : défensive/offensive, et horizontale/verticale.
On emploie souvent les termes d'"entrant" et de " sortant" lorsque l'on utilise la ventilation opérationnelle, en effet,le sortant est une ouverture réalisée dans la pièce en feu, à la différence de l'exutoire qui est toujours rélisé en partie haute d'un batiment.
[modifier] Ventilation défensive et offensive
La ventilation défensive consiste à chasser la fumées des locaux non touchés par le feu. Ainsi, on peut aisément approcher la pièce en feu (établissement et mise en eau) et effectuer les manœuvres de sauvetage.
La ventilation offensive consiste à chasser la fumée du local en feu. On utilise la ventilation offensive pour protéger, par surpression , une piéce qui n'a pas encore été envahie par les fumées, les gaz de combustions sont expulsés par la dépréssion que cré le ventilateur.
[modifier] Ventilation horizontale et verticale
La ventilation est dite horizontale lorsque l'exutoire est au même niveau que le ventilateur.
La ventilation est dite verticale lorsque l'exutoire est plus haut que le ventilateur.
[modifier] Risques de la ventilation opérationnelle
Le grand risque de la ventilation opérationnelle est d'attiser le feu, voire de générer un embrasement généralisé éclair. Pour cela, la ventilation doit être parfaitement maîtrisée, le trajet de la fumée parfaitement connu.
Il est particulièrement important de bloquer les portes en position ouverte : une porte, en claquant, modifierait le trajet de la fumée et de l'air frais, ce qui pourrait se révéler catastrophique.
[modifier] Historique de la ventilation opérationnelle
En France, les premiers essais ont consisté à essayer d'aspirer l'air avec des ventilateurs à grand débit (VGD), sans grand succès. En 1977, le colonel Legendre des sapeurs-pompiers de Paris et l'ingénieur Michel Lebey mettent au point la ventilation à pression positive, mais celle-ci n'intéresse pas l'état-major.
La VPP est mise en place aux États-Unis, en Finlande et au Royaume-Uni dans les années 1980-90. Elle est « redécouverte » par la France en 1996.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- « Qui contrôle l’air contrôle le feu ! », C. Dubois, un article du Sapeur-pompier magazine, janvier 2004
- Ventilation opérationnelle, P. Grimwood (London Fire Brigade, trad. de l'anglais par M. Perrin), fichier PDF (8 p, 290 kibi)
- Ventilation à pression positive, article du site Flamexpert.com
- Étude des jets générés par des ventilateurs axiaux — Application à la ventilation dans les incendies, thèse de Rémi Vidor (Université du Havre)
- Fournisseurs et fabricants