Vers sa destinée
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Vers sa destinée (Young Mr. Lincoln) est un film américain réalisé par John Ford, sorti en 1939.
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[modifier] Synopsis
Le jeune Abraham Lincoln déjà engagé en politique, ambitionne de faire du droit. Il compulse les livres et s'installe quelques années plus tard à Springfield pour exercer en tant qu'avocat. Il végète dans le cabinet d'un confrère plus expérimenté, où s'égrènent les affaires de voisinnage. Lors de la fête de l'indépendance, une dispute éclate qui se conclue par un assassinat. Lincoln s'emploie spontanément à la défense des deux présumés meurtriers.
[modifier] Commentaire
Abraham Lincoln est un sujet incontournable pour qui s'intéresse comme John Ford à l'histoire des États-Unis. Vers sa destinée est son deuxième film consacré à cette figure emblématique de la démocratie américaine - il réalise en 1935 Je n'ai pas tué Lincoln (The Prisoner of Shark Island).
Le parti-pris du cinéaste est hagiographique car John Ford est un admirateur du personnage. La bande originale dès le générique de début évoque des chœurs d'église commme s'il invitait à une célébration. Le lyrisme prédomine. Le réalisateur s'est d'ailleurs certainement inspiré du cinéma muet. Le style allégorique lourd de sens, propre au cinéma d'épopée de cette époque, court tout le long du montage. L'usage récurrent du fleuve en forme de métaphore - histoire en marche, destinée en attente - tient des figures de style qui ont été couramment adoptées par le cinéma muet notamment de D. W. Griffith, de Sergueï Eisenstein ou d'Abel Gance. Pour autant, le film n'aborde que de cette manière incidente - quoique prégnante - le rôle politique et historique du personnage. C'est de l'avocat justicier Lincoln dont il s'agit.
Le récit porte sur deux épisode de sa vie. Une introduction se situe en 1832, lorsque Lincoln s'engage dans le parti whig. L'homme est habité, il s'adresse à la foule, nourrit des ambitions politiques mais estime sa culture insuffisante. Il pense trouver sa voie dans le droit. Cette partie s'achève par le décès prématuré d'un amour naissant ce qui l'engage à poursuivre dans son étude du droit.
Le film fait un saut de cinq ans. Entre-temps, Abraham Lincloln s'est engagé dans les milices de l'Illinois avec lesquelles il a participé à la guerre contre le chef indien Black Hawk, a étudié le droit seul et s'est inscrit au barreau. Cependant, la seconde partie qui démarre au moment où Lincoln s'installe à Springfield ne fait guère allusion à ces évènements. Elle relate le procès William "Duff" Armstrong au terme duquel Abraham Lincoln obtint l'acquittement de l'accusé. Le scénario fait des écarts avec le déroulement des évènements puique cette affaire intervient bien plus tard (en 1858) dans la biographie du personnage. Du reste, les faits sont aussi très romancés à l'exception toutefois du rebondissement final qui, lui, est authentique, lorsqu'il établit la preuve de l'innocence de ses clients grâce à un almanach fermier.
Cette partie force la dualité du personnage - pourvu de l'honorabilité de sa nouvelle profession d'avocat quoique conservant de profondes attaches populaires. Son entrée dans la ville en est le symbole, vêtu d'un costume et coiffé d'un chapeau haut de forme (tenue dans laquelle il est immortalisé par la statue qui le représente au congrès américain), il chevauche un âne. Le réalisateur brise la représentation historique. Lors de la séquence du bal mondain, Lincoln s'avère être piètre danseur. En bonne société, plutôt que de briller de son talent oratoire, il se rabaisse de façon systématique. C'est bien sûr l'homme du peuple qui est mis en relief par John Ford selon l'archétype qui lui est propre quand il s'agit de personnage populaire : de bon sens, honnête quoiqu'un peu canaille, tendre avec les mères de famille, doué pour la répartie, qui n'a pas peur d'en venir au main ... Pour préserver ce portrait personnel des coupes et remontages souvent imposés par les producteurs, John Ford ira jusqu'à détruire les chutes du film.
L'anecdote veut que, dans un premier temps, Henri Fonda refusa de jouer ce rôle, intimidé par le poids hisrotique qu'il représente. Pour le convaincre, John Ford lui déclara : «Vous pensez jouer un grand émancipateur. C'est uniquement un sacré plouc d'avocat de Springfield ! » à la suite de quoi l'acteur accepta de participer. Le cinéaste ne caricature que l'aspect historique du personnage pour rendre hommage à ses origines populaires. Le film satisfait ainsi une vision plus humaniste.
[modifier] Fiche technique
- Titre : Vers sa destinée
- Titre original : Young Mr. Lincoln
- Réalisation : John Ford
- Scénario : Lamar Trotti
- Production : Darryl F. Zanuck et Kenneth Macgowan
- Société de production : Twentieth Century Fox
- Musique : Alfred Newman
- Photographie : Bert Glennon et Arthur C. Miller
- Montage : Walter Thompson
- Pays d'origine : États-Unis
- Format : Noir et blanc - 1.37:1 - Mono - 35 mm
- Genre : Drame
- Durée : 100 minutes
- Date de sortie : 30 mai 1939
[modifier] Distribution
- Henry Fonda : Abraham Lincoln
- Alice Brady : Abigail Clay
- Marjorie Weaver : Mary Todd
- Arleen Whelan : Sarah Clay
- Eddie Collins : Efe Turner
- Pauline Moore : Ann Rutledge
- Richard Cromwell : Matt Clay
- Donald Meek : Prosecutor John Felder
- Judith Dickens : Carrie Sue
- Eddie Quillan : Adam Clay
- Spencer Charters : Judge Herbert A. Bell
- Ward Bond : John Palmer Cass
[modifier] Autour du film
- Tournage à Sacramento de début mars à avril 1939
[modifier] Récompenses
- Oscars du cinéma
- Nominé pour le meilleur scénario original.
- Le film a été placé sur la liste du National Film Registry en 2003.
[modifier] Lien externe
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