Église Saint-Sulpice (Paris)
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
- Pour les articles homonymes, voir Saint-Sulpice.
L'église Saint-Sulpice est une grande église de Paris dans le VIe arrondissement.
Ce site est desservi par les stations de métro : Saint-Sulpice et Saint-Germain-des-Prés. |
Sommaire |
[modifier] L'église
Les historiens ont beaucoup de difficulté à se mettre d'accord sur l'ancienneté de l'Église Saint-Sulpice. En 1724, les fouilles de l'église, permirent de mettre à jour une pierre tombale du Xe siècle, prouvant par là même qu'une chapelle (dont dépendait un cimetière) existait à cet endroit depuis plusieurs siècles. Du XIIe au XIVe siècles, une nouvelle église fut bâtie à la place de l'ancienne chapelle ; elle fut agrandie d'une nef sous François Ier, et de trois chapelles en 1614. Cependant, avec l'agrandissement des bourgs de Saint-Germain et Saint-Germain-des-Prés, la nécessité de construire une église plus grande s'impose, d'autant plus que l'ancienne menaçe de tomber en ruine. La proposition est résolue dans une assemblée, tenue le 16 mars 1643 sous la présidence du prince de Condé.
Les travaux d'agrandissement commencent en 1646, avec la reine Anne d'Autriche qui en pose la première pierre, le 20 février. Ces travaux durent au total plus de 130 ans et plusieurs architectes se succédent : Christophe Gamard, Louis Le Vau, Daniel Gittard. Le chantier est arrêté de 1678 à 1718 par manque d'argent. La construction est enfin achevée en 1870 mais en 1871 des obus prussiens endommagent la tour nord.
La façade inachevée d'un style classique se dresse devant une église de style jésuite. Elle est l'œuvre de Giovanni Niccolo Servandoni, architecte-décorateur.
La tour sud de 1749, restée inachevée, à été élevée par Oudot de Maclaurin. La tour nord, quant à elle, à fait l'objet d'une restauration dirigée par Jean-François Chalgrin permettant d'achever le clocher au riche programme iconographique et d'y placer l'un des plus grands beffrois de la capitale.
[modifier] Les grandes orgues
Le grand orgue fut construit par François-Henri Clicquot entre 1776 et 1781 derrière un buffet très original de style Louis XVI dessiné par l'architecte Chalgrin.
L'instrument fut restauré et notablement agrandi par Aristide Cavaillé-Coll en 1862. Il s'agit du plus grand instrument signé par Cavaillé-Coll.
L'orgue de Saint Sulpice compte parmi les plus grands instruments en France et même d'Europe (100 jeux). Des organistes prestigieux s'y sont succédés, notamment Charles-Marie Widor et Marcel Dupré qui, à eux deux, en ont été titulaires pendant plus de cent ans (Charles-Marie Widor en fut titulaire de 1870 à 1933 et Marcel Dupré lui succéda de 1934 à 1971).
De nombreux d'enregistrements sonores ont été réalisés avec cet instrument que l'on peut, d'ailleurs, écouter tous les dimanches.
[modifier] Le gnomon de St Sulpice
Dans le bras nord du transept, la présence d'un gnomon, sous la forme d'un obélisque et d'un fil de laiton incrusté dans le monument et dans le sol de l'église, en direction du sud. Il a été installé au XVIIIe siècle par les savants de l'Observatoire de Paris à la demande du curé du lieu, désireux de fixer précisément la date de l'équinoxe de mars, et par conséquent celle de Pâques. Tous les jours de l'année, quand le soleil est au zénith, ses rayons traversent une lentille située dans le vitrail du transept sud et viennent frapper la ligne de laiton, plus ou moins proche de l'obélisque suivant la période de l'année.
[modifier] Œuvres d'art
L'église Saint-Sulpice contient de nombreuses œuvres d'art, parmi lesquelles on trouve :
- des bénitiers avec des socles de Pigalle ;
- des fresques de Delacroix, dont la Lutte de Jacob avec l'Ange, dans la Chapelle des Anges ;
- deux fresques de Victor Mottez (1809-1897) : Saint Martin déchirant son manteau et Saint Martin ressuscitant le néophyte de Ligugé ;
- Le décor de la chapelle de Saint-François-Xavier, peint en 1859 par Jacques-Émile Lafon qui reçoit à cette occasion la Croix de chevalier de la Légion d’honneur.
[modifier] Place Saint-Sulpice
[modifier] Plan d'origine
Le plan de Servandoni comprenait l'ouverture devant le portail de l'église d'une place monumentale de 120 mètres de large sur 208 de largeur, et la construction à élever devait avoir des façades symétriques; on en peut voir le modèle dans l'encoignure Sud-est de la place, entre la rue des Canettes et la rue Saint-Sulpice. On renonça finalement à cette exigence.
[modifier] Place actuelle
Ce grand espace, prolongeant le parvis, date de 1754. Achevée en vertu d'un décret de 1811, elle est plantée d'arbres en 1838. Au centre, une fontaine est érigée en 1847 par l'architecte Louis Visconti (1791–1853). Ses quatre côtés sont ornés des statues représentant des évêques prédicateurs de l'époque de Louis XIV : Bossuet, Fénelon, Fléchier et Massillon. Cette fontaine est connue dans le quartier comme la fontaine des quatre "Point Cardinaux", puisque les quatre évêques n'ont jamais obtenu cette distinction. Un marché aux fleurs se tient deux fois par semaine sous les regards des quatre prédicateurs de bronze. Au fond de la place, faisant face à l'église, une lourde bâtisse indique la mairie du VIe.
[modifier] Séminaire de Saint-Sulpice
Fondé en 1641 par Jean-Jacques Olier, curé de Saint-Sulpice, le séminaire, qui occupait une partie de l'actuelle place Saint-Sulpice et de ses environs, devint une congrégation, la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice (sulpiciens). La confrérie fut supprimée en 1792 puis rétablie en 1802 dans un autre bâtiment du quartier. Godde construisit un nouveau séminaire pour les sulpiciens sur le côté sud de la place, qui revint aux services du Trésor public lors de la séparation de l'Église et de l'État en 1906[1]. Le séminaire de Saint-Sulpice existe aujourd'hui dans d'autres établissements tels que ceux d'Issy-les-Moulineaux et de Montréal.
[modifier] Évocations littéraires
- Georges Perec a tenté d'énumérer tous les événements se déroulant sur la place Saint-Sulpice dans un texte intitulé Tentative d'épuisement d'un lieu parisien.
- L'église Saint-Sulpice est l'un des lieux de l'action du roman Da Vinci Code, qui fait passer à tort le méridien de Paris par le gnomon et l'obélisque.
- L'église Saint-Sulpice est l'un des lieux de l'action du roman la Révolte des anges d'Anatole France.
- Des passages entiers de "Là-bas" de Joris-Karl Huysmans se déroulent à Saint-Sulpice. Personnage clé du roman, Carhaix est le sonneur de cloches de l'église.
- Dans son livre "La lutte avec l'ange"(Folio),Jean-Paul Kaufmann propose, à partir de la peinture de Delacroix, une fascinante découverte de cette œuvre et de l'église Saint Sulpice.
[modifier] Sulpicien
- Adjectif relatif aux prêtres de la Compagnie de Saint-Sulpice. On parle aussi de « style sulpicien » ou de « style saint-sulpicien » pour qualifier les « bondieuseries » telles que les statuettes de saints, au style quelque peu naïf et sans grand génie.
L'expression s'explique par le fait que le quartier Saint-Sulpice abritait traditionnellement de nombreux magasins de livres, d'images et d'objets religieux. On peut, aujourd'hui, apercevoir quelques boutiques encore existantes et proposant les articles d'un style en voie d'extinction (cf. La Procure).
[modifier] Notes
- ↑ Voir Jacques Hillairet, Connaissance du Vieux Paris, art. place Saint-Sulpice.
[modifier] Galerie photo
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- Belles galeries photos de l'église Saint-Sulpice sous toutes ses coutures, toits, recoins et autres
- Improvisation jouée sur le grand orgue
- L'orgue de l'église Saint-Sulpice
- Saint-Sulpice- Photos de la place, l’église, la fontaine et le séminaire
- Paroisse Saint-Sulpice - Site de la paroisse
|
|
|