Émilien de Nieuwerkerke
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Le comte Alfred Émilien de Nieuwerkerke, né à Paris le 16 avril 1811 et mort à Gattaiola près de Lucca le 16 janvier 1892, est un sculpteur et un haut fonctionnaire français du Second Empire.
[modifier] Biographie
D'origine hollandaise – son grand-père était fils adultérin d'un petit stathouder – Émilien de Nieuwerkerke était fils d'un officier de cavalerie. Il épousa Mlle de Vassan, dont le frère, Gaston, épousa la fille naturelle du prince de Wurtemberg et de lady Wittingham. Mais les deux époux se séparèrent rapidement pour incompatibilité d'humeur.
Vigoureux, majestueux, avec un grand air, on l'appelait le « beau Batave ». Il ajoutait à sa prestance physique une grande aménité, une expression choisie et l'art de tourner un compliment. Les femmes l'adoraient : « Il a l'air d'un lion au repos », déclara l'une d'elles, tandis que les Goncourt affirmaient dans leur Journal (10 novembre1863) : « il ressemble à la fois à Charlemagne et à un beau chasseur derrière les voitures ».
Après avoir été page sous Charles X, il se mit à la sculpture, sous la direction du baron Carlo Marochetti. Cette occupation, qui lui convenait par la liberté qui s'y attache, le dispensa d'en trouver une autre. Il exécuta des commandes officielles et exposa au Salon.
Vers 1844, il devint l'amant de la princesse Mathilde. En 1846, celle-ci quitta son mari et Florence pour venir s'installer à Paris auprès de lui. Leur liaison dura jusqu'en août 1869.
Il fut directeur des musées en 1849, membre libre de l'Académie des Beaux-Arts à partir de 1853, et surintendant des Beaux-Arts à partir de 1863. Jusqu'à la chute du Second Empire, il joua un rôle très important dans la politique culturelle, tenant lieu en quelque sorte de ministre des Affaires culturelles. Il était responsable de quatre musées (Louvre, Luxembourg, Versailles, puis Saint-Germain-en-Laye), des objets d'art conservés dans les palais impériaux, des commandes de tableaux, sculptures et gravures sur les fonds de la liste civile, et de l'organisation du Salon. Il mena à bien une difficile réforme de l'École des Beaux-Arts.
Il fut l'objet de nombreuses attaques venant des artistes et des critiques, car ses goûts le portaient plus vers l'art ancien que contemporain, et vers l'académisme. Il ne faisait pas d'acquisitions à des artistes déjà reconnus qu'il n'appréciait pas, tel Camille Corot.
Il fut également sénateur et conseiller général de l'Aisne.
À Paris, il habite un superbe hôtel particulier rue Murillo (VIIIe arrondissement).
Nieuwerkerke constitua une importante collection personnelle d'objets d'art, d'armes et d'armures anciennes dont la vente, en 1871, lui permit d'acquérir une villa en Italie, où il passa les dernières années de sa vie.
[modifier] Bibliographie
- Suzanne Gaynor, « Comte de Nieuwerkerke: A prominent official of the Second Empire and his collection », Apollo, vol. CXXII, no. 283 (November 1985), pp. 372-79.
- Marie-Dominique de Teneuille and Sophie Laporte (dir.), Le comte de Nieuwerkerke. Art et pouvoir sous Napoléon III, Réunion des musées nationaux, Château de Compiègne, 2000.
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