Aphrodite de Cnide
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
L’Aphrodite de Cnide est un type statuaire attribué au sculpteur grec Praxitèle représentant la déesse Aphrodite debout, nue, portant la main droite devant son sexe et tenant de la main gauche un vêtement. La statue figurait dans le temple de la déesse à Cnide ; elle est la première représentation connue de la nudité féminine complète dans la grande statuaire grecque.
Sommaire |
[modifier] Témoignages littéraires
Le type est connu de nombreux témoignages littéraires, au premier rang desquels celui de Pline l'Ancien :
« Nous avons cité parmi les statuaires l'âge de Praxitèle qui se surpassa lui-même dans la gloire du marbre. Ses œuvres se trouvent à Athènes au Céramique, mais au-dessus de toutes les œuvres, non seulement de Praxitèle, mais de toute la terre, il y a la Vénus ; beaucoup on fait le voyage à Cnide pour la voir[1]. »
Selon la tradition antique, le sculpteur prend pour modèle sa maîtresse, la célèbre courtisane Phryné, après qu'elle s'est baignée nue dans la mer lors des Éleusinies[2] — le peintre Apelle peignant de son côté la Vénus anadyomène. Praxitèle réalise en fait deux statues d'Aphrodite, l'une vêtue et l'autre déshabillée[3]. Les citoyens de Cos achètent la première, jugée « pudique et sévère » tandis que ceux de Cnide acquièrent la seconde qui, placée dans un temple qui permet de l'observer de face comme de dos[4], devient beaucoup plus célèbre que l'autre dès l'Antiquité. Plusieurs anecdotes fameuses racontent comment Cnide refuse ensuite une offre d'achat pourtant très généreuse[5] et comment un jeune homme, tombé amoureux de la statue, tente de s'y unir après s'être caché dans le sanctuaire[6]. Plusieurs épigrammes de l’Anthologie grecque brodent sur le même thème :
« Cypris voyant Cypris à Cnide, s'écria
Hélas, hélas ! Où Praxitèle m'a-t-il vue nue ![7] »
[modifier] Variantes connues
La Vénus de Cnide est connue par de très nombreuses répliques. On les regroupe généralement en deux grandes familles : le type « inquiet », où la déesse, surprise, cherche à se dissimuler et le « type serein », où la déesse semble plutôt désigner son sexe que le cacher. Du type inquiet, les meilleures copies sont l’Aphrodite Braschi et la Vénus du Belvédère, trouvée on ne sait où, puis achetée par un pape, et moulée en bronze à la demande du roi de France François Ier.
[modifier] Notes
- ↑ Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne] (XXXVI, 20). Issu de la traduction de Marion Muller-Dufeu (éd.), La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques, éditions de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, coll. « Beaux-Arts histoire », 2002 (ISBN 2-84056-087-9), no 1420, p. 493.
- ↑ Athénée (XIII, § 590). L'apologiste chrétien Athénagoras d'Athènes se contente de citer « une hétaïre » (Leg. pro Christ., 14) ; Clément d'Alexandrie (Protectique, 53) et Arnobe (Contre les païens, VI, 13) mentionnent la courtisane Cratiné.
- ↑ Pline, ibid.
- ↑ Lucien de Samosate, Amours (XIII).
- ↑ Pline (VI, 127 et XXXVI, 20).
- ↑ Pline , ibid., Valère Maxime (VIII, 11, ex. 4), Lucien, Portraits (4 et 15), Jean Tzétzès, Chiliades (VIII, 375). Une anecdote similaire concerne l'Éros de Parion, cf. Pline (XXXVI, 23).
- ↑ Anthologie grecque (XVI, 162). Voir aussi XVI, 160 ; XVI, 163 ; XVI, 168.
[modifier] Bibliographie
- Alain Pasquier, « Les Aphrodites de Praxitèle », dans Praxitèle, catalogue de l'exposition au musée du Louvre, 23 mars-18 juin 2007, éditions du Louvre & Somogy, 2007 (ISBN 978-2-35031-111-1), p. 130-201.
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