Ariel Toaff
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Ariel Toaff est professeur d'histoire à l'Université Bar Ilan. En février 2007 a paru son livre Pasque di sangue. Ebrei d'Europa e omicidi rituali (Passovers of blood: The Jews of Europe and Ritual Murders) qui traite de l'accusation de crimes de sang portée contre les juifs.
Selon les rapports de presse, il estime dans ce livre que certains enfants chrétiens auraient pu avoir été tués par « une minorité de Juifs fondamentalistes d'origine ashkénaze ». Il cite des descriptions kabbalistes d'utilisations thérapeutiques du sang et pense qu' « un marché noir florissait des deux côtés des Alpes, avec les intermédiaires juifs vendant du sang humain portant la certification rabbinique du produit - sang kascher ».
Un ancien président de l'Union des Communautés juives italiennes, le Dr Amos Luzzatto a dit : « je m'attendrais à quelque chose de plus sérieux que « cela pourrait avoir été vrai. » Il a aussi exprimé sa consternation devant le sensationnalisme avec lequel le Corriere della Sera, principal quotidien d'Italie, a traité la question.
« Il est tout à fait absurde d'utiliser des déclarations arrachées sous la torture il y a quelques siècles pour reconstruire des thèses historiques étranges et tortueuses » ont déclaré douze des grands rabbins d'Italie dans un communiqué de presse où ils réfutent les thèses de Toaff.
« Le seul sang qui a été versé dans ces histoires était celui de tant de Juifs innocents, massacrés à cause d'accusations injustes et infâmes » lit-on dans la suite de la déclaration.
La ville de Trente, près de la frontière autrichienne, a commémoré le « martyre » du petit Simon pendant cinq siècles, jusqu'à la publication par le Vatican en 1965 de Nostra Aetate, qui cherchait à extirper l'anti-sémitisme de la doctrine catholique. L'évêque de Trente a signé un décret qui reconnaît que l'accusation de crimes de sang contre les Juifs de cette ville était sans fondement.
Une réfutation minutieuse comprenant des interviews des principaux érudits italiens a paru le 11 février 2007 dans le journal italien Corriere della Sera[1].
Le 14 février 2007, Ariel Toaff a déclaré qu'il avait demandé à l'éditeur italien de son livre d'en arrêter immédiatement la distribution pour qu'il pût « revoir les passages sur lesquels reposent les distorsions et les contrevérités qui ont été publiées dans les mass-média[2] ». Dans une interview pour Haaretz Toaff a dit : « sur plusieurs douzaines de pages j'ai prouvé la centralité du sang pour la Pâque[3] ». « En me fondant sur de nombreux sermons, j'ai conclu que le sang avait été utilisé, surtout par les Juifs ashkénazes et qu'on était convaincu des pouvoirs curatifs spéciaux du sang des enfants. C'est un fait que parmi les remèdes des Juifs ashkénazes il y avait des poudres faites avec du sang ». L'article déclare aussi que : « bien que l'utilisation de sang fût interdite par la loi juive, Toaff dit qu'il a trouvé la preuve d'une permission rabbinique d'utiliser le sang, même le sang humain. "Les rabbins le permettaient d'une part parce que le sang était déjà séché, et d'autre part parce que dans les communautés ashkénazes c'était une coutume reçue et qui avait pris force de loi" ».
[modifier] Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article en anglais : « Ariel Toaff. »