Art africain traditionnel
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L'art africain traditionnel se subdivise en une multitude d'arts locaux. Les musées internationaux ayant longtemps négligé l'art africain, appelé auparavant « art nègre », de ce fait la plupart des chefs d'œuvre sont entre les mains des collectionneurs privés et des marchands, et certains d'entre eux ont réalisé depuis les années 1980 de véritables fortunes. Après les diverses indépendances, beaucoup d'européens étaient rentrés en Europe avec souvent d'importantes collections et peu à peu, leurs collections ont alimenté les marchés aux puces et les ventes aux enchères.
La véritable passion de l'art africain se doit dans certains cas de respecter l'objet dans son intégralité, ce qui signifie donc par exemple d'accepter l'existence — sans se laisser impressionner — d'une couche de sang séché recueilli au cours des sacrifices rituels. Aux dires des collectionneurs — fétichistes ? — les plus passionnés, les traces laissées de leur utilisation, confèrent à ces objets une puissance magique ou esthétique que les autres ne possèdent pas.
Cependant les faux d'aujourd'hui, font des ravages, car dans de nombreux villages africains, les artisans sont passés maîtres dans l'art de patiner le neuf, d'autant plus que selon les experts il devient impossible de retrouver aujourd'hui une œuvre majeure sur le continent. Tout est déjà en Europe, chez les collectionneurs ou dans les familles d'anciens colons, ou en Amérique dans les musées.
Trouver un objet rituel étant devenu rarissime, il y a de nombreux vols concernant ces objets, liés à la découverte de cet art primitif. D'autre part, de nombreux «rabatteurs» écument les villages de brousse les plus éloignés pour inciter les villageois à leur vendre leurs objets usuels comme les statuettes, les masques ou les poupées. Les gouvernements africains de leur côté laissent faire car ils ne manifestent pas beaucoup d'intérêt pour le marché de l'art africain et même le boude, alors qu'une résolution prise par l'UNESCO interdit, depuis le début des années 1990, de faire sortir masques et statues du continent africain. Mais dans les faits, ni l'UNESCO, ni les gouvernements africains ne disposent des moyens d'endiguer l'hémorragie et de protéger ce patrimoine. De plus certaines critiques se sont élevées contre une telle mesure avec comme argumentaire de dire : « Rien n'interdit aux Européens, aux Américains ou aux Japonais de vendre leurs œuvres à l'étranger ou d'en acheter. Pourquoi ce droit serait-il interdit aux Africains ? »
L'Afrique reste, cependant, un gisement artistique naturel d'importance majeure, car d'un bout à l'autre de ce vaste continent, il existe des milliers de tombes millénaires contenant, encore, des dizaines de milliers d'objets à découvrir. Quelques musées africains, dont les États n'ont pas les moyens ni la volonté d'entreprendre des fouilles, tentent de s'organiser et de proposer aux marchands des fouilles mixtes ou conjointes avec comme but de conserver les pièces les plus exceptionnelles, et au moins de pouvoir être intéressés aux ventes des objets collectés, afin d'avoir les moyens de mettre en œuvre une véritable politique d'acquisition.
Parmi les objets usuels africains on peut aussi trouver des objets artisanaux tels que des poulies, des serrures de grenier, des échelles, des calebasses pyrogravées et des armes, mais aussi des objets comme des statues décoratives sculptées pour les villas des blancs dans les années 1950 et 1960, ou comme enseignes naïves des boutiques. Ces objets sont des «faux» pour les puristes et les «ethnos» qui les méprisent, mais ces pièces, aujourd'hui pâtinées par le temps, se révèlent des choses, souvent très belles et très touchantes, d'un art réellement populaire, témoin d'un temps aujourd'hui révolu. Par exemple les statues dites «colons» représentent le «colon», l'homme blanc vu par l'homme noir, et sont souvent des statues pleines d'humour et de drôlerie.
Aujourd'hui l'art africain est une mine inépuisable d'inspiration pour les créateurs qui le réinterprètent.
Sommaire |
[modifier] Quelques arts africains
- Art bakota du Gabon et ses placages de cuivre et de laiton.
- Art bambara, ses fers forgés, ses serrures de greniers et ses statues.
- Art bangwa du Cameroun
- Art dan de Côte d'Ivoire
- Art fang du Gabon et ses têtes Byeri
- Art dogon du Mali
- Art kuba du Congo-Kinshasa et ses tapisseries
- Art moba du Togo et ses statuettes.
- Le Sakab Tchitchiri représente l'ancêtre fondateur du clan, il est représenté sous forme d'une grande statue, tête en pointe, jambe écartée sur son socle.
- Art mossi
- Art mukuye punu du Gabon
- Art nimba de Guinée
- Art pygmée et ses pongos (pagnes d'écorces battue aux dessins compliqués)
- Art sénoufo et ses sièges
- Art tchokwé et ses sceptres
[modifier] Quelques prix
- un masque Mukuye Punu du Gabon a été vendu pour 617 142 € en juin 2004.
- une plaque du Bénin (vers 1580-1620) a été vendue pour 503 250 € en juin 2004.
- une plaque du Bénin du XVI-XVIIe siècle a été vendue 691 200 € en décembre 2004
[modifier] Musées et fondations
- Fondation Dapper de Paris
- L'exposition « Africa Remix » au Centre Pompidou du 25 mai au 15 août 2005, a dressé un panorama de l'art contemporain africain.
[modifier] Liens internes
[modifier] Voir aussi
- Art contemporain africain , Musée d'Art africain, Biennale de Dakar, Jacques Samir Stenka
- Peintures rupestres préhistoriques en Afrique
[modifier] Livres
- Africa, la terre des origines de Cyril Christo et Marie Wilkinson - éd. Assouline
- L’Art Africain de Jacques Kerchache, Jean-Louis Paudrat et Lucien Stephan, Editions Mazenod, 1988
- L’Art Africain d'Etienne Feau et Hélène Joubert, Editions Scala, 1996
- L'Âme de l'Afrique, Masques et Sculptures de Serge Diakonoff, photographies d'André Longchamp, avec l'assistance de Frédéric de Senarclens, Editions Naef et Les Editions de l'Amateur, 2006
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens externes
- (fr) (en) Des Études de Fonds indispensables pour la compréhension de l'art et des cultures africaines
- (fr) Art Africain et Afrique dans l'art
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