Arthur Dillon (1750-1794)
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Arthur Dillon, plus précisément Arthur comte de Dillon, né à Braywich en Irlande le 3 septembre 1750, mort à Paris le 13 avril 1794, est un général français. Il était le petit-fils du général Arthur Dillon, et le frère du général Théobald Dillon.
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[modifier] Biographie
Il entra à 15 ans comme cadet au régiment de Dillon. À dix-sept ans, le 21 mai 1766, il reçut le brevet de colonel propriétaire de ce régiment, à condition de n'en prendre le commandement qu'à 23 ans ; ce qu'il fit, avec un peu d'anticipation, le 24 mars 1772. Il passa en 1777 en Amérique. Signalé par sa bravoure à la conquête de la Grenade, au siège de Savannah, il devint brigadier des armées du roi en 1780. Après avoir contribué à la prise de Tobago, de Saint-Eustache, de Saint-Christophe, dont il fut nommé gouverneur le 25 avril 1782, il fut décoré chevalier de Saint-Louis, et obtint le brevet de maréchal de camp le 13 juin 1783.
Quelque temps après, Dillon fit un voyage à Londres, reçut le plus brillant accueil à la cour, et alla prendre, en 1786, le gouvernement de Tobago. En 1789, en tant que député de la noblesse des colons de la Martinique, il alla siéger aux états généraux, où il défendit surtout les intérêts des colonies. Bien qu'il eût embrassé le parti révolutionnaire, il vota plusieurs fois dans le sens opposé, parlant quelquefois en faveur des ministres, contrariant très souvent les idées de ses collègues des colonies, et s'élevant aussi contre les gens de couleur.
Devenu lieutenant général en juin 1792, il reçut, du général en chef La Fayette, le commandement de l'armée du Nord alors en Champagne. Après la journée du 10 août 1792, il fit prêter de nouveau à ses troupes le serment de fidélité à la loi et au roi. Aux commissaires dépêchés pour le destituer, il parvint cependant à s'excuser : le commandement lui fut retiré le 18 août, mais il continua néanmoins d'être employé à l'armée du Nord.
Il passa alors sous les ordres de Dumouriez, auquel il commandait jusque là. Dirigeant l'avant-garde de l'armée du Centre, il contribua puissamment à la défaite des Prussiens en Champagne : il se distingua à Biesmes, où il arrêta la marche de l'ennemi, à Entrecœur, à la défense du camp de Sivray, à la reddition de Verdun. Mais, pendant la retraite des Prussiens, ayant écrit au prince de Hesse-Cassel pour l'engager à regagner l'Allemagne, il fut dénoncé par Laflotte. Arrêté le 13 juillet 1793 et emprisonné au Luxembourg, il se vit accusé d'être entré en correspondance avec l'ennemi, et comparut devant le tribunal révolutionnaire. Bien que Camille Desmoulins eût pris vigoureusement sa défense, il fut condamné à la peine capitale le 5 avril 1794, et guillotiné le 13 avril.
On raconte qu'en descendant de la charrette fatale, une malheureuse dame, appelée la première et saisie d'angoisse, le supplia humblement de passer avant elle. « Il n'y a rien que je ne fasse pour une dame » répondit le comte en la saluant avec une politesse toute chevaleresque, et, montant rapidement les degrés de l'échelle, il livra sa tête à Sanson, en criant : « Vive le roi ! » d'une voix aussi forte que s'il eût commandé une évolution militaire. Il était âgé de quarante-trois ans. Sa dépouille fut jetée dans une fosse commune dont les os ont été transportés dans les Catacombes de Paris.
C'était le père d'Henriette Dillon qui épousa le comte de la Tour du Pin Gouvernet, fils du dernier ministre de la guerre de Louis XVI. Elle raconte dans un livre 'La dame de cinquante ans' (édition Mercure de France) toute l'histoire de la révolution telle qu'elle a vécue.
Le comte Arthur Dillon avait été un des plus brillants seigneurs de la cour de Louis XVI. Il aimait sincèrement la liberté, mais ses idées politiques n'allaient pas au delà d'une royauté constitutionnelle.
Son nom figure au côté nord de l'Arc de triomphe.
[modifier] Ouvrages
On a de lui :
- Compte-rendu au ministre de la guerre (Paris, 1792) ;
- Exposition des principaux événements qui ont eu le plus d'influence sur la révolution française (Paris, 1792).
[modifier] Voir aussi
[modifier] Source
- « Arthur Dillon (1750-1794) », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
- Pierre Larousse : Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 15 volumes, (1863-1890)
- Biographie moderne, Paris Eymery Éditeur (1815) ;
- Dictionnaire des généraux, G. Six
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