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Artisanat athénien

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Sauf précision contraire, les dates de cette page sont toutes sous-entendues « avant Jésus-Christ ».

Le mode de fonctionnement de la cité grecque a été l’objet de nombreuses réflexions de la part des philosophes antiques. Dans leurs constructions utopiques, des penseurs comme Aristote défendront un idéal autarcique où l’homme vit d’abord de sa terre, et celle-ci est indispensable afin de participer a la vie de la communauté civique.

Ce mode de fonctionnement se réfère à des principes de l’époque archaïque. Il en est tout autrement à Athènes lors de l'époque classique. Alors que d’autres cités comme Sparte appliquent encore les principes de ce mode de fonctionnement, la cité de l’Attique voit apparaître des activités non plus tournés exclusivement vers la terre mais vers un service, une production manufacturée, des échanges, bref : l’artisanat.

Sommaire

[modifier] Les conditions d’un artisanat puissant

[modifier] Une nécessité

Tout d’abord l’artisanat s’est établit comme une nécessité. Le monde grec s’est fondé sur l’exploitation agricole. Les citoyens étaient tenus d’avoir des terres, et l’idéal pour tous était de les exploiter et de diriger la cité. En témoigne l’œuvre d’Aristote, qui refusait le statut de citoyen dans sa cité idéale. Néanmoins, Athènes va avoir de plus en plus besoin d’artisans. Ainsi dans les campagnes, Hésiode nous fait remarquer que les instruments de labour et notamment l’araire ne peuvent plus être conçus dans un cadre domestique. L’évolution technique demande certaines spécificités, notamment le travail du fer qui génère un nouveau type d’artisanat, l’artisanat spécialisé.

De plus, les spécificités de l’attique lui ont amenées avantages et inconvénients. La cité d’Athènes est en effet un territoire ouvert sur la mer Égée mais ces terres ne suffisent pas a nourrir toutes la population. Athènes est alors obligée de sortir de l’autarcie, elle profite de l’ouverture maritime qu’elle a sur le monde pour effectuer des échanges. L’artisanat devient alors une activité vitale pour Athènes. En partie grâce aux produits des banauskoi (artisans), la cité attique pourra procéder à des échanges qui lui apporteront les ressources pour faire vivre les Athéniens. Enfin des événements comme les guerres médiques vont mener Athènes à prendre conscience de sa valeur et de sa puissance.

[modifier] Une plaque tournante forte

Au sein même de la ville, l’agglomération des artisans a créé un quartier, c’est le Céramique, situé entre le Dipylon et l’Héphaistéion. L’Attique était très bien placée. La cité était prédisposée au commerce et donc à l’artisanat. Même si celui-ci était pratiqué en campagne dans un cadre domestique avec une très courte extension, l’artisanat regroupé a Athènes avait pour vocation les citadins mais aussi l’exportation. Bloqué par les montagnes, il fallait se tourner vers la Méditerranée, ou la cité faisait figure de carrefour.

Athènes se tourne vers la mer que quelques années avant la bataille de Salamine, en 480. Après les guerres médiques, Athènes devient la cité la plus puissante du monde grec. Son port, Le Pirée est alors une plaque tournante du commerce à l’est de la Méditerranée. Elle contrôle les mers, grâce a sa flotte anéantit la piraterie. Cette thalassocratie lui permet de s’approvisionner en matière première. Elle établit des comptoirs et devient une puissance commerciale. L’artisanat prend alors son essor, lors de ce Ve siècle qui signe l’hégémonie d’Athènes. En effet, sa puissance lui crée d’emblée des besoins artisanaux.

[modifier] Une cité artisanale

Ainsi, la puissance acquise au Ve siècle amène Athènes a des actions qualifiées d’impérialistes. Mais Athènes a besoin d’artisans. En plus des citoyens et des esclaves, de nombreux métèques sont attirés par les avantages qu’offrent Athènes. Ces avantages sont anciens et dateraient de Solon qui en 594 aurait édicté une loi ouvrant la citoyenneté athénienne aux étranger venus s’établir avec leur famille pour exercer une tekhnê, c’est-à-dire une fonction artisanale. Solon allait contre la tradition rurale en favorisant la production manufacturière. Au Ve siècle, l’État utilise beaucoup l’artisanat.

Les chantiers qu’elle ouvre dans toutes la villes permettent de réduire le chômage. Ainsi des découvertes le Parthénon ont montré l’existence de trois grands chantiers qui ont travaillé pendant plus de 30 ans sur les monuments de l’Acropole. Les constructions publiques étaient les plus importantes et les plus onéreuses. Elles constituaient pour les artisans l’assurance d’un emploi rémunéré pendant une ou plusieurs années. Tout était sous le contrôle de la politeia : la décision d’entreprendre la construction d’un bâtiment public religieux ou civique dépendait d’un vote de l’assemblée. Une commission d’épistate établissait le cahier des charges et concluait une série de contrats particuliers avec les entrepreneurs. Ensuite le devis descriptif était soumis a l’assemblée, puis s’il était adopté, un ou plusieurs architectes ou entrepreneurs étaient désignés pour coordonner les différentes opérations et employer les artisans tandis que l’état distribuait les matières premières comme le bois des trières, même lors de la constructions les chantiers étaient contrôlés.

Athènes a donc formé berceau idéal pour les artisans qui se sont installés dans la ville et ont formé une communauté, vivant dans les mêmes quartiers, partageant le même mode de vie.

[modifier] La vie des artisans

[modifier] Le statut d’artisan

Être artisan ne veut pas dire appartenir a telle ou telle classe. À part les femmes qui ne travaillaient que dans le cadre du gynécée, tous les types d’hommes étaient représentés chez les artisans. Ainsi il n’était pas rare de voir travailler a l’intérieur d’un même atelier citoyens, métèques et esclaves.

Les esclaves était employés par leurs maîtres à des tâches de plus ou moins grandes importances. En effet, il arrivait qu’un esclave soit spécialisé (comme métallurgiste, céramiste ou bien sculpteur) ou puisse diriger un atelier en de très rares occasions. Sur un chantier, ils étaient payés autant que les autres. Néanmoins, on suppose qu’il devait remettre une partie de son salaire a son maître. Il est indiscutable qu’il apportait une proportion de main d’œuvre très importante. Dans le cas d’un atelier, le plus souvent, l’esclave était sous les ordres de son maître. Au contraire, leur travail dans les mines était une simple exploitation.

Les métèques étaient une immense majorité à travailler dans les ateliers à Athènes. Attirés par les avantages, nombreux sont ceux qui ont fait fortune, ou qui viennent a Athènes pour y implanter de nombreux ateliers comme Képhalos, père de l’orateur Lysias, qui s’est établi au Pirée et comptait 120 esclaves dans ses ateliers. Ainsi les plus riches commencent à former une aristocratie. On notera aussi que tout comme pour certains citoyens la fonction est héréditaire.

Mais le statut du citoyen était différent. Dans un monde ou l’occupation idéale était le travail de la terre et la participation a la vie publique, l’artisanat était méprisé. De nombreux auteurs ont exprimé le mépris de l’artisan citoyen, comme Xénophon ou Aristote. Ce mépris n’a rien a voir avec la pauvreté car Lysias, dans l'un de ses discours contre une proposition de rétrécissement à l’accession à la citoyenneté remarque que parmi les 5000 citoyens qui seraient exclus de la citoyenneté parce qu’ils n’ont pas de terre il y aurait nombre d’hommes riches. Il faut comprendre dans cette attitude, que l’activité artisanale devait demander beaucoup de temps, et l’artisan citoyen ne pouvait donc pas se consacrer son temps aux séances de l’ecclésia, de plus l’importance qu’ils accordaient à la culture de la terre qu’ils voient comme une pratique ancestrale et permanente. Au contraire l’artisanat, qui permettait à ces citoyens de faire vivre leurs familles était une pratique non conforme aux traditions. Ainsi le souci du statut du paysan amène le citoyen a abandonner le travail artisanal aux non citoyens et aux métèques. Avec l’apparition du misthos, certains artisans arrêteront d’exercer leur activité. Mais il faut nuancer cette vision trop radicale, car on prendra comme témoignage, certaines céramiques qui montrent des activités artisanales effectuées par des membres de l’aristocratie ainsi que la pratique de sport et la participation à des banquets, évoquant ainsi le passe temps d’une aristocratie dont la richesse provient de l’artisanat.

Enfin l’artisanat deviendra au cours du Ve siècle une catégorie importante des citoyens au point que pour la fin du siècle, Xénophon retranscrira les plaintes de certains citoyens qui en ont assez de ne voir que des artisans à l’assemblée.

[modifier] Les différentes activités artisanales

A la campagne tout d’abord. Hésiode, dans Les Travaux et les Jours, indique comment monter son araire. En effet, a la campagne bon nombre de tâches artisanales sont effectuées a l’intérieur même du domaine, l’homme fabrique lui-même ses instruments, tandis que la femme conçoit la céramique à usage domestique et produit du tissu. Néanmoins des instruments en fer apparaissent et la spécialisation se fait alors sentir. C’est ainsi que l’on voit apparaître des forges de campagnes. A Athènes, on voit se développer de nombreux métiers. Socrate, dans l'un de ses discours, énumère les artisans qui viennent a l’agora. Parmi eux, il y a : « des foulons, des cordonniers, des charpentiers, des forgerons, (…) des marchands, ». Socrate ne les a pas tous cités, il a oublié les potiers qui forment une importante confrérie. La production de céramique était très importante au Ve siècle. Les fouilles archéologiques ont montré l’existence de nombreux ateliers. Mais il faut nuancer, il ne faut pas voir un centre de production industrielle, ils devaient être au maximum 500, répartis dans des centres différents de production.

Des activités sont nées ou se sont développées avec la guerre, ainsi des ateliers de fabrications spécialisés dans la production soit de couteaux, de jambières, ou bien de boucliers — autant de produits créés par la guerre.

Il existait aussi une myriade d’artisans qui au fil de la période classique vont se spécialiser. Ainsi les tanneurs, profession qui est essentiellement exercée par des riches, ou les cordonniers au contraire, pour les pauvres, faisaient partie d’un agglomérat de professions artisanales athéniennes. Les coroplastes, ou fabricants de petites figurines de terre cuite travaillaient pour les rites religieux.

Enfin, hors d’Athènes, il ne faut pas oublier les esclaves qui travaillent dans les mines du Laurion à extraire l’argent qui sera ensuite transformé en monnaie. Toutes ces activités, assez différentes les unes des autres procédaient souvent du même schéma, et les conditions de travail étaient souvent le mêmes.

[modifier] Les conditions de travail

Certaines réalisations effectuées sur figures rouges nous donnent de précieux renseignements sur les conditions et les pratiques des potiers, entre autres. Un atelier de potiers ne réunissait donc pas plus de 5 à 6 personnes, organisées autour d’un maître potier et de quelques salariés, avec des esclaves et des apprentis. Plusieurs ateliers de poterie se partagent un même four. Dans le cadre de la céramique peinte, on dénombre 3 ouvriers pour un peintre. Au total, les céramistes étaient 500 a Athènes.

On ne peut pas évaluer le nombre d’artisans des autres métiers comme les métallurgistes ou les menuisiers. On peut émettre l’hypothèse qu’ils étaient sûrement moins nombreux car leur métier n’était nullement tourné vers des échanges a longues portées comme la céramique. Leurs activités se concentraient notamment sur les commandes citadines. On sait seulement qu’ils travaillaient sur des enclumes et faisaient fondre le minerai dans des fourneaux.

Au niveau de l’État et de l’organisation du travail, nous n’avons aucune trace de réglementations du travail. Il existait des contrats annuels de travail qui se renouvelaient ordinairement tous les 16 du mois de février. Pour éviter le chômage, l’état et en particuliers Périclès lança une politique de grands travaux.

L’artisanat, ou la tekhnê se transmettait de père en fils, en effet le fils reprenait souvent l’atelier ou l’activité de son père. L’apprentissage s’effectuait très tôt, dès l’enfance. On imagine bien que lorsque les fils d’aristocrate quittent leur mère pour aller chez le pedotribe, au même âge les enfants d’artisans commençaient leur apprentissage.

La journée de travail commençait le matin de très bonne heure et se finissait le soir. Le salaire était d’une drachme par jour. En sachant qu’une drachme = 6 oboles. En ce qui concerne la vente, les clients commandent leurs produits, ce qui était souvent le cas, les clients viennent donc le chercher a l’échoppe de la boutique. Dans un deuxième cas, les fabricants de poterie ou les tanneurs se déplaçaient a l’agora, ou bien dans le cas d’échanges plus lointain, certains allaient aux Grandes Halles. Les travaux étaient payés a la pièce. Il existait aussi des revendeurs qui achetaient aux producteurs pour débiter ensuite au public. Enfin les conditions de travail les plus dures étaient réservées aux esclaves qui travaillaient dans les mines du Laurion, où il fallait évoluer dans des galeries d’un mètre de large, presque sans air. Les mines eurent beaucoup d’importance dans le développement artisanal d’Athènes.

[modifier] La spécialisation de l’artisanat

Au même titre qu’Athènes, l’artisanat a su s’ouvrir vers l’extérieur. Le meilleur exemple de cette ouverture sont les manifestations dites artistiques qu’a connues Athènes a cette époque.

[modifier] L’artisanat d’art à Athènes

Tekhnê, c’est le mot que l’on emploie pour dire artisanat en Grec, mais aussi l’art. À l’époque classique on ne faisait pas la différence entre ces deux notions. Néanmoins les Athéniens opéraient déjà une distinction entre, d’une part, un artisanat de production en série, c’est-à-dire une production utilitaire comme des figurines en terre cuite conçues en série ou une céramique usuelle peu ou pas décorée, et un artisanat d’art, d’autre part, où un commanditaire était à l’origine de la production, par exemple la collectivité d’Athènes avec l’Acropole, ou bien un particulier comme la familles des Alcméonides dans un but de prestige, l’édification d’un temple.

Athènes était à l’époque classique le grand centre de production de céramique. Son quartier regroupait la plus grande concentration de potiers de tout le monde Egéen. Les athéniens ont le goût de l’« agon », de la confrontation, ceci donne lieu à des concours qui amènent a une véritable émulation dans les styles. À partir de 580, les productions de l’Attique l’emportent progressivement sur tous les marchés et réduisent les productions rhodiennes, laconiennes et corinthiennes au second rang. Athènes réinvente le style avec la céramique à figures rouges qui réussit mieux à saisir les détails. Le « groupe des pionniers » conduit par Euphrionios représente bien ce mouvement d’élan artistique associé aux nouvelles techniques qui donneront naissance à des chefs d’œuvres inégalés. L’autre phénomène artistique important réside dans la réalisation architecturales. Les constructions monumentales font partie d’un cadre religieux, sinon publique. Rares sont les réalisations privées réservées aux riches. C’est donc dans un esprit religieux et dans un souci de restaurer la gloire d’Athènes que Périclès entreprend la reconstruction de l’acropole. Il veut ainsi qu’Athènes devienne un modèle artistique dans le monde entier. Le chantier de l’acropole fut donc un immense regroupement de travailleurs. Des fouilles ont mis à jour les restes de 4 grands ateliers édifiés entre 470 et 440. Les textes évoquent une très grande activité autour de ces chantier de l’acropole qui réunissaient de nombreux métiers tels que tailleurs de pierre, menuisiers ou bien sculpteurs. Les temples de l’acropoles étaient pourvu de nombreuses statues. On a retrouvé nombre de kouros et korè en pierre de taille, mais aussi des réalisations en bronze semblable au Zeus retrouvé dans la mer. Les bas-reliefs du Parthénon sont de la qualité des sculpteurs du Parthénon.

En ce qui concerne l’architecture et la sculpture, Athènes était à cette époque un véritable centre artistique au milieu des différents courants, elle intègre puis utilise, c’est ce qui fait sa force et son pouvoir d’attraction.

Enfin les signatures que l’on a retrouvées sur des œuvres tout aussi diverses que des sculpture, céramique, mais aussi architecture ou mosaïque, montre combien l’artiste était fier de son travail. En effet avant l’époque hellénistique, la signature n’est jamais une marque de fabrique, mais le signe d’une excellence revendiquée. L’artisan était donc fier de son œuvre, et par extension de son travail. À cette occasion, ils étaient honorés, et le prix d’une statue pouvait atteindre 290 drachmes, cas exceptionnel.

Ces productions procédaient d’un artisanat de luxe. Au cours du Ve siècle puis du IVe, l’artisanat revêt en mesure de la puissance d’Athènes une forme de production plus importante tournée vers ce que l’on pourrait nommer une ébauche d’économie.

[modifier] Une production économique

Il faut faire très attention dès que l’on emploie le terme économique chez les grecs, et donc chez les Athéniens. À l’origine ce mot signifie oikonomia, c’est-à-dire gestion de la maison. Il n’est donc pas employé dans un cadre artisanal où l’on pratiquait un métier de service. L’artisan ne vendait pas son produit manufacturé, c’était le service qu’il offrait que l’on achetait. Le client payait la capacité de l’artisan à transformer l’argile en céramique. La valeur du produit dépendait de l’habileté de l’artisan à transformer la matière.

Ainsi on n’a jamais eu de témoignages relevant une éventuelle baisse des prix dans l’optique de vendre plus. Il était inconcevable de toucher au prix. En effet l’artisan restait pour l’athénien un dérivé du paysan : si celui-ci cultive une parcelle d’un périmètre donné, la terre lui rendra tant de grain. C’est identique pour le technitês : son travail méritait autant de bénéfice selon sa valeur. On retrouve dans cette mentalité l’état d’esprit grec d’un monde permanent, en référence aux origines. On ne s’étonnerait pas que les techniques de production n’aillent pas dans le sens d’un rendement plus important.

Nous avons néanmoins la trace d’ateliers avec de nombreux artisans placés sous l’égide d’un même propriétaire comme le père de Démosthène qui employait 53 personnes, pour la fabrications de couteaux et de lits. De même pour la fabrique du syracusain Képhalos, le père de l’orateur Lysias, qui employait 120 esclaves au Pirée. Dans ce genre de cas il ne faut surtout pas s’imaginer un processus industriel avec plus d’une centaine de personnes travaillant dans un établissement avec des principes de travail en série. Il faut plutôt voir des dizaines de petits ateliers ou travaillent une dizaine de personnes autour d’un maître. En effet l’artisanat de cette époque était organisé en cellules. Une cellule contenant au plus un dizaine de personnes. Dans le cas d’une augmentation de la masse des artisans, ou bien du rattachement à un riche propriétaire, les cellules ne grossissaient pas ; leur nombre augmentait.

Enfin, les mines et la fabrication de la monnaie se révélait être un artisanat indispensable pour l’économie athénienne. Au Ve siècle, on a observé l’essor considérable de l’exploitation des mines du Laurion par les esclaves uniquement. À partir du IVe siècle, l’Attique concède à des particuliers ses gisements d’argent contre le paiement d’une rente. Quoiqu’il en soit, ces mines constituaient pour Athènes des ressources énormes en argent. En plus de l’extraction, des fouilles ont révélé l’existence d’ateliers qui procédaient à la transformation du métal. Puis au bout de la chaîne, la transformation de la monnaie était faite sans doute à Athènes par des artisans.

Ainsi en tant que puissance artisanale et économique, l’artisanat athénien était largement tourné vers l’extérieur.

[modifier] Les échanges

L’impérialisme athénien a beaucoup facilité les échanges. L’influence d’Athènes s’étend sur tout le monde grec grâce à sa monnaie d’argent qui afflue. L’état intervient très peu dans le commerce, il prélève seulement une taxe sur les marchandise du Pirée et sur l’agora. Même lorsque sa puissance s’affaiblit, Athènes reste un important centre d’échanges artisanales. L’exportation de marchandises domine majoritairement. Athènes vend essentiellement sa céramique, ses armes et ses monnaies. La pièce a l’effigie de la chouette est d’ailleurs très recherchée, elle est même vendue pour elle-même.

Avant l’apparition de la monnaie, le moyen d’échange était le troc. Athènes vendait ainsi ses productions artisanales de qualité contre les matières premières indispensable. Les échanges a longue distances ont été rendus possible grâce a la puissante flotte de guerre athénienne. Périclès accentua l’athénocentrisme commerciale en exigeant des navires qu'ils déchargent leurs marchandises au Pirée avant toute réexportation. On a retrouvé des productions artisanales attiques dans tout le monde grec et plus loin encore. Ainsi la céramique athénienne était commandée puis envoyée jusqu’en Thessalie ou même Etrurie.

L’artisanat athénien se révèle donc comme une production à part, elle se distingue des autres par sa qualité indéniable, ses moyens de production et ses échanges qui dépassent l’échelle de la cité.

[modifier] Conclusion

Athènes l’artisanale, voilà un autre qualificatif que l’on pourrait donner à l'une des cités les plus puissantes du monde grec. Elle a su profiter de ses nombreux atouts pour faire prospérer lors de son plein apogée une activité qui allait contre un idéal rustique mais qui correspondait parfaitement a l’organisation d’Athènes, c’est-à-dire la cité. L’artisanat a ainsi trouvé en Athènes un foyer pour se développer et donner une bonne image de ce qu’était l’époque à cette période de l’antiquité. En effet, l’artisanat athénien permet de voir combien la ville va devenir un foyer capital de la société. Il nous montre une économie naissante et une ouverture de la cité sur le monde qui se traduira plus tard avec l’expansion de l’hellénisme par les conquêtes d’Alexandre le Grand.

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