Au-dessus de la mêlée (texte)
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Au-dessus de la mêlée est un texte de Romain Rolland, paru en 1914.
La première phrase de la préface de l'auteur est celle-ci : « Un grand peuple assailli par la guerre n'a pas seulement ses frontières à défendre. Il a aussi sa raison. »
« Le devoir est de construire, plus large et plus haute, dominant l'injustice et les haines des nations, l'enceinte de la ville où doivent s'assembler les âmes fraternelles et libres du monde entier. »
Romain Rolland est l'homme de la fédération des esprits contre la barbarie et sans doute l'un des plus fervents soutiens de la Société des Nations. La série d'articles écrits en Suisse au début de la Première Guerre mondiale, et réunis sous le titre célèbre de Au-dessus de la mêlée, vaut probablement à leur auteur le Prix Nobel de littérature 1915 (décerné en 1916) plus certainement que ses dix volumes de Jean-Christophe. L'Europe, qui meurt quand ses citoyens s'y entre-déchirent, est pour Romain Rolland plus qu'un Lebensraum (espace vital), mais une cité de l'Exigence morale et spirituelle.
[modifier] Citations
« Les hommes ont inventé le destin afin de lui attribuer les désordres de l'univers, qu'ils ont pour devoir de gouverner. »
« Le métier des intellectuels est de chercher la vérité au milieu de l'erreur. »
« Nous avons deux cités : notre patrie terrestre et l'autre, la Cité de Dieu. De l'une, nous sommes les hôtes ; de l'autre, les bâtisseurs. Donnons à la première nos corps et nos cœurs fidèles. Mais rien de ce que nous aimons, famille, amis, patrie, rien n'a de droit sur l'esprit. L'esprit est la lumière. Le devoir est de l'élever au-dessus des tempêtes et d'écarter les nuages qui cherchent à l'obscurcir. Le devoir est de construire, plus large et plus haute, dominant l'injustice et les haines des nations, l'enceinte de la ville où doivent s'assembler les âmes fraternelles et libres du monde entier. »
Au-dessus de la Mêlée, Journal de Genève, septembre 1914
[modifier] Genèse du titre
L'article se nommait au départ Au-dessus de la haine. Romain Rolland fit corriger les épreuves en dernière minute pour faire adopter ce nouveau titre, le premier lui paraissant sans doute trop sulpicien. Ce titre définitif lui valut de grandes incompréhensions du public, lettres anonymes (le qualifiant de Germain Rolland), etc., car il donnait à tort l'impression que l'auteur n'attachait pas d'importance au conflit en cours et se considérait lui-même comme au-dessus de la mêlée. Il ne s'agissait en fait que d'un appel pour tous les hommes à regarder ce conflit avec un peu de hauteur de vues.