Beauf
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Le beauf est un stéréotype du Français.
Passé dans le langage familier et péjoratif, ce mot fut créé par le dessinateur Cabu dans Hara-Kiri puis Charlie-Hebdo, puis repris dans un album de 1976.
Le terme beauf est connoté péjorativement, et désigne une personne chauvine, stupide, dotée de peu de culture mais très encline à l'afficher, n'ayant pas de manières, vulgaire, et au goût plus ou moins douteux, ayant des idées étroites et bornées, superficielle, attachée à ses biens.
Dans le langage moderne, le beauf est souvent associé a un contexte bien particulier: celui du football: souvent le beauf aime le football mais ne le pratique pas ; il se contente de regarder la retransmission des matchs a la télévision. Cela temoigne de son manque d'activité physique. La boisson du beauf est, sans aucun doute, la bière (la moins chère). Ainsi, le stéréotype du beauf serait un homme obèse, regardant un match de foot à la télévision, une canette de bierre a la main. Le beauf porte également des tongues allemeandes l'été, un survêtement démodé quoique neuf, un marcel sale qui laisse apparaître sa pilosité ainsi qu'une chevallière en or qu'il aura acheté à crédit. Enfin, le beauf est très souvent mysogine, il a le rire gras, et aime ses charentaises au moins autant que les films pornographiques du samedi soir.
L'étymologie la plus couramment acceptée est l'abréviation de beau-frère, terme utilisé de façon péjorative, de la même façon que le terme belle-mère, et basée sur le même genre de cliché : dans le mariage les défauts sont le propre de la belle-famille.
Une autre étymologie, est un quasi-acronyme de « beurre-œuf-fromage », accessoires indispensables du consommateur français moyen durant les congés payés. Le terme a ainsi parfois été orthographié "B.O.F." ou "BOF", en référence à la profession des crémiers : Jean Dutourd, avec son roman Au bon beurre, avait déjà campé en 1956 un prototype de "B.O.F." enrichi.
On emploie également le mot « beaufitude » pour désigner l'attitude d'un beauf.
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[modifier] Représentations de beaufs
Ce personnage-type a été plusieurs fois caricaturé :
- Cabu, à l'origine de l'expression, et plus tard Charb, ainsi que la plupart des dessinateurs de Charlie Hebdo.
- Dans les années 1970, l'acteur Jean Yanne a fréquemment joué des personnages de beauf. Le personnage incarné par Jean Carmet dans le film Dupont Lajoie (1975) est également proche du beauf.
- Le chanteur Renaud dans sa chanson Mon beauf.
- La Présipauté du Groland, une micronation fictive imaginée par l'équipe de Jules-Édouard Moustic afin de parodier la France dans diverses émissions humoristiques sur Canal+.
- Les Deschiens, famille beauf inventée par Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff pour une série télévisée du même nom.
- Binet dans sa bande dessinée Les Bidochon, si bien que par un processus d'antonomase, le terme « Bidochon » est assez fréquemment employé comme un nom commun synonyme de « beauf ».
- Le comédien Yvan Le Bolloc'h et son interprétation du personnage de Jean-Claude Convenant dans la série télévisée Caméra café.
- Gérard Jugnot et dans une moindre mesure ses compères de la troupe du Splendid ont joué de nombreux rôles de beaufs à l'écran. Gérard Jugnot a d'ailleurs interprété un film intitulé Le Beauf.
- Le beauf trouve également un homologue dans la société américaine dans le personnage d'Homer Simpson, créé par Matt Groening, ou d'Al Bundy, dans la série Mariés, deux enfants.
- En Italie, Alberto Sordi a très longtemps été au cinéma l'archétype de l'italien moyen, dont il ridiculisait tous les travers.
- Au Mexique, le comédien Luis De Alba a joué un personnage "El pirruris", qui représente l'élite de la societé mexicaine, en critiquant la conduite et le manque de respect des nacos envers le reste des gens, soucieux de montrer leur intelligence.
- En 2003, Kad et Olivier font apparaître un beauf dans la fausse pub "Beauf de France".
[modifier] Traductions
- Deux termes en français québécois peuvent correspondre: colon ou kétaine.
- En anglais, le terme peut correspondre à "Chav" et pour les américains à Joe Sixpack.
- En italien le beauf peut se traduire par le terme marochini (litt. marocain).
- En espagnol d'Espagne, "beauf" peut être traduit par "chuloputa".
- En argot français, on peut rapprocher le terme beauf de celui de blaireau, péjoratif.
[modifier] Voir aussi
- Baraki (argot)
- Kétaine Il y a plusieurs point en communs entre un kétaine québécois et un beauf français.
[modifier] Bibliographie
- Jean Dutourd, Au bon beurre, Gallimard (1956), ISBN 2070362604
- Cabu, Mon beauf', Dargaud (édition de 1982), ISBN 2205022067
- Cabu, Les nouveaux beaufs sont arrivés, Le Cherche-midi éditeur (1992), ISBN 2862742317
- Hervé Algalarrondo, Les beaufs de gauche, JC Lattès, (1994), ISBN 2709614669