Billy Budd (Britten)
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Billy Budd est un opéra en anglais de Benjamin Britten (opus 50) dont la première version de 1951 est en quatre actes et une version révisée, plus ramassée, en deux actes (créée le 9 janvier 1964).
L’action se passe à bord du HMS Indomptable (en anglais, HMS Indomitable) pendant la guerre entre le Royaume-Uni et la France révolutionnaire de l’été 1797. Le navire s'achemine seul au large des côtes françaises, pour rejoindre la flotte de la Méditerranée.
La particularité de cet opéra, quasiment unique, est d’être chanté uniquement par des voix d'hommes.
Le livret est une adaptation d'Edward Morgan Forster et d'Eric Crozier, d’après la nouvelle éponyme d’Herman Melville. Il s'ouvre et se referme sur la figure du capitaine Vere, incarné par Peter Pears.
Sommaire |
[modifier] Personnages
à fusionner après traduction
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- Edward Fairfax Vere, capitaine du HMS L'Indomptable - ténor
- Billy Budd, gabier de misaine - baryton
- John Claggart, maître d'armes - basse
- Mr. Redburn, le second - baryton
- Mr. Flint, l'officier de manœuvre - baryton-basse
- Lieutenant Ratcliffe - basse
- Red Whiskers, marin enrôlé de force - ténor
- Donald, matelot - baryton
- Dansker, vieux marin - basse
- Le novice - ténor
- Squeak, caporal d'armes - ténor
- Bosun - baryton
- Le Premier maître - baryton
- Le Second maître - baryton
- La Grand'hune - ténor
- L'ami du novice - baryton
- Arthur Jones, marin enrôlé de force - baryton
- Quatre enseignes - voix de garçons
- Un mousse - voix parlée
- Officiers, matelots, gargoussiers, tambours, marsouins (chœurs)
[modifier] Composition de l'orchestre
- 4 flûtes (dont piccolos)
- 2 hautbois, cor anglais
- 2 clarinettes (dont une clarinette en mi bémol)
- 2 clarinettes basses
- saxophone alto
- 2 bassons, contrebasson
- 4 cors, 4 trompettes, 3 trombones, tuba
- timbales, percussions (6 musiciens)
- harpe
- cordes
[modifier] Argument
Prologue. Le capitaine britannique Edward Fairfax Vere est hanté par un épisode tragique de sa vie où il a été mis à l’épreuve. Il s’interroge sur la nature du bien et du mal.
[modifier] Acte I
Parmi les recrues forcées de son navire de guerre L'Indomptable, se trouve le marin Billy Budd, jeune, beau et fort, mais qui bégaie sous le coup de l’émotion. Le maître d’équipage, John Claggart, reconnaît immédiatement la valeur de ce jeune matelot. Mais celui-ci se fait remarquer en faisant ses adieux fervents aux Droits de l’homme, sans arrières-pensées, puisqu’il s’agit simplement du nom du navire marchand sur lequel il servait avant d’être recruté de force. Claggart décide de le harceler.
[modifier] Acte II
Le capitaine Vere invite ses officiers à prendre un verre. Ils discutent dans le carré et le capitaine prend la défense de Billy Budd et rassure ses officiers sur une éventuelle mutinerie. L’Indomptable entre dans les eaux ennemies, au large du Finistère. Mais Claggart révèle sa détermination, un incident provoqué par lui pour mettre en cause Billy ayant échoué, afin de le détruire, parce que sa bonté et sa beauté le mènent au désespoir. Il cherche alors à le corrompre par le biais d’un novice pour, prétendument, fomenter une muniterie.
[modifier] Acte III
Un combat naval commence mais est arrêté en raison du brouillard. Claggart profite de ce moment d’attente pour « révèler » au capitaine l’existence d’une mutinerie mais la brume se lève juste avant la révélation. Branle-bas de combat, une bordée est lâchée, mais faute de vent, le combat cesse. Claggart reprend aussitôt ses fausses accusations, même si le capitaine Vere ne veut pas y croire. Il décide de les confronter dans sa cabine. Lors de la confrontation, Billy sous le coup de l’émotion pour des accusations injustes bégaie : pour se défendre, il frappe alors Claggart et le tue sur-le-coup. Une cour martiale est alors constituée. Vere, témoin de la scène et convaincu de l’innocence de Billy, ne prend pas sa défense. En raison de l’application sévère du code de guerre, Billy est condamné à être pendu sur-le-champ. C’est Vere qui lui communique le verdict, en coulisse pendant qu’un enchaînement d’accords parfaits à l’orchestre sigle cette rencontre, cachée aux spectateurs.
[modifier] Acte IV
Billy attend son exécution avec sérénité. Dansker lui apporte du grog et du biscuit (métaphore religieuse). Mais il accepte son sort et refuse la mutinerie de l’équipage. La sentence est exécutée sur les derniers mots de Billy : « Starry Vere, que Dieu vous bénisse ! ». L’équipage tente une révolte mais est renvoyé dans les batteries.
[modifier] Épilogue
Vere reconnaît avoir failli. Il sait que Billy l’a sauvé et l’a béni. « J’ai aperçu une voile dans la tempête, la voile qui brille tout là-bas, et je suis satisfait. J’ai vu où elle va. Il est un lieu où elle s’ancrera à jamais. Je suis à présent un vieil homme, et mon esprit peut évoquer en paix cette époque reculée… »
[modifier] Première et critique
La première a eu lieu à Covent Garden le 1er décembre 1951. La critique est quasi unanime, tout comme pour Peter Grimes, six ans auparavant. L'historien de l'art Kenneth Clark n'hésite pas à affirmer qu'il s'agit là « d'un de ces chefs-d'œuvre majeurs qui transforment l'homme ». Stephen Spender va dans le même sens : « La musique est ample comme la houle et les fureurs de la mer, avec le son des sifflets, des cornes de brume et des cloches, l'impression de la présence de la brume… Je me suis senti exalté… ».
[modifier] Discographie
Parmi les nombreuses versions disponibles, la première mondiale de la version d’origine est disponible chez Erato (1998) : Kent Nagano en est le chef d’orchestre (il y dirige l’Hallé Orchestra), le baryton Thomas Hampson en joue le rôle-titre, tandis que Anthony Rolfe Johnson est Captain Vere et Eric Halfvarson John Claggart.
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