AUBAGNE, Albania, ch.-l. de cant. (Bouches-du-Rhône), à 35 k. E. de Marseille; 4008 h. Excellents vins de liqueur. L'abbé Barthélemy naquit près de là.
AUBAINE (droit d'), droit en vertu duquel le sou¬verain recueillait la succession de tout étranger (au-bain, alibi natus) qui venait à mourir dans ses États sans avoir été naturalisé. Ce droit barbare, qui a r¬gné sur presque toute l'Europe, a été aboli en France en 1790 par l'Assemblée nationale.
AUBE, Alba, riv. de France, naît près de Praslay (H.-Marne), arrose Auberive, La Ferté-sur-Aube , Clairvaux, Bar-sur-Aube, Brienne, Lesmont, Arcis, et grossit la Seine à Conflans-sur-Aube, après un cours de 200 k.
Petite riv. du dép. des Ardennes, s'unit au Ton à Aubenton et tombe avec lui dans l'Oise.
AUBE (dép. de 1'), entre ceux de la Marne au N., de la Côte-d'Or et de l'Yonne au S., de Seine-et-Marne à l'0., de la Haute-Marne àl'E.: 6050 k. car-rés; 262 785 h. ; ch.-l. Troyes. Il est formé de la Champagne propre et d'une petite partie de la Bour¬gogne. Sol plat, sauf au N. et à l'0.; presque stérile dans la partie N., qui ne se compose guère que de 'raie et qui forme ce qu'on appelait vulgairement la Champagne Pouilleuse; très-fertile au S. Forêts as¬sez vastes. Vins ordinaires et vins de Champagne, chanvre, navette. Bétail, moutons, volailles. Pierres de taille, grès à paver marbre lumachelle, etc. In¬dustrie : bonneterie, tricots, draps communs, cor-des de boyau, papeteries, chamoiseries. Commerce en vins, bois de chauffage.- Ce dép. a 5 arr. (Ar¬cis-sur-Aube, Bar-sur-Aube, Bar-sur-Seine, Nogent-sur-Seine, Troyes), 26 cantons et 446 comm.; il appartient à la I division militaire, dépend de la cour impér. de Paris et a un évêché à Troyes.
AUBENAS, Albinatium, ch.-l. decant. (Ardèche), sur l'Ardèche, à 31 k. S. O. de Privas; 4921 h. Col¬lége. Vers à soie, truffes, marrons et vins.
AUBENTON. ci.-1. de c. (Aisne), à 25 kil. E. de Ver-vins, près du confluent de l'Aube et du Ton; 1200 h
AUBERIVE, ch.-l. decant. (H.-Marne), sur l'Aube, près de sa source, à 30 kil. S. 0. de Langres; 323 b. Forges. Anc. abbaye.
AUBERT (l'abbé), fabuliste et critique, né à Pa-ris en 1731, mort en 1814, se fit connaître dès 1756 par un recueil de fables qui eut un grand succès. Voltaire disait des Fables intitulées, le Merle, le Pa¬triarche et les Fourmis : e C'est du sublime écrit avec naïveté. Il rédigea, depuis 1752 jusqu'en 1772, la partie critique et littéraire des Petites-Affiches, et fit longtemps la fortune de ce journal; il travailla en-suite au Journal des Beaux-Arts et dirigea depuis 1774 la Canette de France. En 1773, on créa pour lui, au collége de France, une chaire de littérature française, qu'il occupa jusqu'en 1784. L'abbé Aubert publia en 1774, en 2 vol. in-8, une édition de ses Fa¬bles, fort augmentée, et accompagnée d'OEuvres di-verses; on y remarque des Contes moraux en vers.*AUBERVILLIERS, vge du dép de la Seine à 7 kil. N. de Paris; 8096 hab. On voyait dans l'église une image de la Vierge à laquelle on attribuait la vertu (le faire des miracles, ce qui lui valut le nom de No¬tre-Dame des Vertus. Fort, construit en 1842
AUBERY (Antoine), écrivain savant et laborieux, né en 1616 à Paris, mort en 1695, a composé : His¬toire des Cardinaux; 1642; histoire de richelieu, 1660, qu'il fit suivre de Mémoires sur le cardinal; Histoire de Mazarin; 1695. Il avait publié en 1667 un traité Des justes prétentions du roi -de France sur l'Empire, qui excita des réclamations de la part des princes d'Allemagne; pour les apaiser, on mit un instant l'auteur à la Bastille.*AUBERY DE MAURIER (Benjamin), ambassadeur de
France en Hollande, puis en Angleterre sous Élisa¬beth, mort en 1626, a laissé une Instruction sur l'art de négocier. -Son fils, Louis A.. mort en 1687, l'accompagna dans les ambassades et fut en faveur près d'Anne d'Autriche. On a de lui: Relation de l'exécution de Cabrières, Paris, 1645, et des Mémoi¬res sur l'histoire de Hollande, 1680, et sur Hambourg, le Holstein, la Suède la Pologne, 1748 (posthumes).
AIIBESPINE (Claucdede L'), baron de Châteauneuf, d'une famille noble de Bourgogne, habile diplomate, fut chargé de plusieurs négociations sous Henri II et ses successeurs, fut un des plénipo tentiaires de France au traité de Cateau-Çembrésis, et attacha..son nom à l'assemblée de Fontainebleau où fut rendu un édit de tolérance pour lès Réformés (1560), ainsi qu'à la reddition de Bourges (1562). Il mourut en 1567.-Charles de u'AUnESsIme, marquis de Châteauneuf, remplit diverses ambassades, fut fait garde des sceaux par Richelieu en 1630, et servit la vengeance du cardinal en votant la mort des maréchaux de Ma¬rillac et de Montmorency. Néanmoins, Richelieu°lui ôta les sceaux en 1633, et le fit jeter dans une prison où il resta jusqu'à la mort de Louis XIII. Anne d'Au¬triche lui rendit les sceaux; mais deux ans après elle l'exila, ce qui le fit entrer dans le parti de la Fronde. Il se réconcilia ensuite avec la cour. Il mourut en 1653.*AUBETERRE, ch: 1, de cant. (Charente), non loin de la Dronne, à 52 kil. S.' E. de Barbezieux; 634 h. AUBETTE, petite riv. du dép. de la Seine-1nf., se jette dans la Seine à Rouen, après un cours de 13 kil. Ses eaux sont excellentes pour la teinture.
AUBIGNAC ( François minELiN, abbé d' ), né à Paris en 1604, mort à Nemours en 1672 fut choisi par le cardinal de Richelieu pour être précepteur du duc de Fronsac, son neveu, et fut peu après pourvu de l'abbaye d'Aubignac, dont il conservai e nom. Il se livra à la littérature, et fut en relation avec les plus beaux esprits de son temps. On a de lui la Pra¬tique du Thédtre, 1657, souvent réimprimée, sorte de commentaire de la Poétique d'Aristote où il main-tient les trois'unités; des romans et quelques pièces de théâtre, entre autres une tragédie enprose , Zé¬nobie, qui fut représentée sans succès. Il est surtout connu par ses querelles avec Corneille, dont il atta¬qua les tragédies, et avec Ménage, contçe lequel il publia Térence justifié. I1 soutint un des premiers qu'Homère est un personnage chimérique, et que les poèmes qu'on lui attribue ne sont qu'un recueil de morceaux détachés. Ses Conjectures académiques sur l'Iliade n'ont paru qu'en 1715.
AUBIGNÉ (Théodore Agrippa d'), un des favoris de Henri IV, né en 1552 au château de St-Maury, près de Pons eu Saintonge, mort en 1631j, était zélé calviniste. Il étudia. à Genève sous Théodore de Bèze et se lia de bonne heure avec le jeune roide Navarre, qui le prit d'abord pour écuyer et le nomma dans la suite maréchal de camp gouverneur d'Oléron et de Maillezais, et vice-amiral de Guyenne et tle Bretagne. Il est un de ceux qui contribuèrent le plus par leur valeur à placer Henri IV sur le trône; mais il n'en fut pas fort généreusement récompensé. Il avait une franchise et une causticité qui convenaient peu à un courtisan, et il conserva pour le Calvinisme un attachement qui semblait condamner la conversion de son maître. Écarté de la cour après la mort de Henri IV, il composa dans sa retraiteplusieursécrits, dont le principal est une Histoire universelle depuis 1550 jusqu'en 1601 (Maillé, 1616-20 et 1626, 3 vol.in-fol.), ouvragé où il parle avec beaucoup de har¬diesse. Cette histoire ayant été condamnée par le parlement, d'Aubigné se retira à Genève (1620) : c'est là qu'il mourut. On a de lui, outre l'Histoire universelle, des mémoires sur sa propre vie sous le titre d'Histoire secrète de Théodore-Agrippa d'Aubi¬gné, par lui-même, les Aventures du baron de Fce¬nesté, 1617 , et la Confession catholique du sieur de Sancy (dans le journal de l'Étoile), satires mordantes contre plusieurs personnages de son temps. Il avait aussi fait des vers dans sa jeunesse et avait composé les Tragiques poème satirique en 7 chants, sur les malheurs de la France, dans lequel on trouve une singulière vigueur. On cite de d'Aubigné un trait semblable à celui de Régulus : fait prisonnier par St-Luc pendant la guerre civile (1585), il obtint sur pa¬role d'aller passer quelques jours à La Rochelle; dans l'intervalle, il apprit que Catherine de Médicis avait donné l'ordre de sa mort; il n'en revint nu moins au jour dit. M. Lalanne a édité ses Mémoires et ses Tragiques (1854), M. Mérimée son Baron de Foe-?teste (1855), M. Réaume ses OEuvres complètes, •5 vol. in-8° (1873 et suiv.). Il a été l'objet d'études biographiques et critiques de la part de MM. Sayous, Sainte-Beuve , Géruzez, Feugère, etc. - Son 2' fils, Constant d'Aubigné, abjura le protestantisme : c'est le père de Mme de Maintenon. - Un de ses descendants, M. Merle d'Aubigné (1794-1872), a écrit l'Histoire de la Réformation au temps de Cal-vin.
AUB - 137 - AUCK
AUBIGNY, ch.-l. de cant. (Cher), à 55 kil. N. de Bourges, sur la Nère; 2515 hab. Truites renommées. Toile, fils, cire, cuir, laine, dite de Sologne,draps communs. -
AuBICNY, ch.-1. de tant. (Pas-de-Calais), à 15 kil. E. de St-Pol; 605 hab. Fabriques de calicots.
AUBIGNY (Rob. Stewart d'), maréchal de France, d'origine écossaise , servit sous Charles VIII et Louis XII, par qui il fut fait connétable du roy. des Deux-Siciles, eut la plus grande part à la victoire de Seminara, 1495, au siége de Gènes, 1507, aux batailles de Marignan et de Pavie. Il mourut en 1544.
AUBIN, ch.-l. de cant. (Aveyron), à 33 kil. N. E. de Villefranche; 3011 hab. Chemin de fer. Riches mines de houille, usines métallurgiques; près de là, belle usine de Decazeville. - V. ST -AUBIN.
AUBLET (J. B.), né en 1720 à Salon, mort en 1778, fut envoyé en 1752 à l'I1e-de-France pour y établir une pharmacie et un jardin botanique, séjourna plusieurs années dans la Guyane et publia à son re¬tour les Plantes de la Guyane, Parts, 1775, où il décrit env. 800 plantes, dont la moitié sont nouvelles.*AUBONNE, jolie petite v. de Suisse (Vaud), sur une riv. de méme nom, à 17 kil. S. O. de Lausanne; 1700 hab. Vins blancs estimés. Tombeau de Duquesne.
AUBRIET, peintre d'histoire naturelle, né en 1651 à Châlons, mort à Paris en 1743, accompagna Tour¬nefort dans le Levant, fit les dessins de ses Éléments de botanique et les figures de son Voyage. A son re¬tour, il succéda à J. Joubert comme peintre au Jar¬din du Roi, et continua la collection de dessins de plantes sur vélin commencée par Nie. Robert.*AUBRIOT (Hugues) , intendant des finances et prévôt de Paris sous Charles V, né à Dijon, décora Paris de plusieurs monuments, fit construire le pont au Change, le pont St-Michel, et fit bâtir, entre au¬tres édifices, la Bastille (1369). II fut lui-même en-fermé un des premiers dans cette prison comme suspect d'hérésie. Il en fut tiré en 1381 par les Mail¬lotins, qui voulurent le mettre à leur tête; mais il refusa ce dangereux honneur. Il mourut en 1382. Sa statue orne la façade de l'hôtel de ville de Paris.*AUBRY (François), conventionnel, né à Paris en 1750, servit d'abord dans l'artillerie, fut député à la Convention par le dép. du Gard, en 1792; devint, après la chute de Robespierre, membre du Comité de salut public, à la place de Carnot, et dirigea en cette qualité les opérations militaires, mais il lescompromit par son impéritie : il destitua le généra, Bonaparte. Le 18 fructidor an v (4 septembre 1797), il fut déporté à Cayenne par le Directoire; il parvint à s'échapper et mourut en Angleterre en 1802.
AUBRY DE MONTDIDIER, chevalier français, fut assas¬siné près de Montargis, par un de ses compagnons d'armes, Richard de Macaire. Ce crime, resté quelque temps inconnu, ne fut découvert que par suite des poursuites opiniâtres du chien de la victime , qui s'était attaché aux pas du meurtrier. Le roi ordonna le combat en champ clos entre Macaire et le chien (le combat eut lieu à Paris, dans l'île Louviers) l'assassin succomba. On place ce fait merveillegx en 1371, sous Charles V ; mais, s'il n'est pas de puise in¬vention, il est bien antérieur : car il est mentionné dès le siècle précédent par Albéric des Trois-Fon¬taines.
AUBURN, v. de l'État de New-York, à 500 kil. N. O. de New-York; 10 000 h. Pénitencier fondé en 1816, où l'on applique le travail en commun et en silence.-Joli village d'Irlande (Westmeath), à. 16 kil. d'Athlone. Chanté par Goldsmith.
AUBUSSON, Albutio, ch.-l. d'arr. (Creuse), sur la Creuse, à 35 k. S. E. de Guéret; 5493 hab. Col¬lage. Ancien château, où fut enfermé Zizim. Manu-facture de tapis, fabrique de gros draps, etc.
AUBUSSON (Pierre d'),grand maître de l'ordre de St-Jean de Jérusalem, surnommé le Bouclier de l'Église, né dans la Marche en 1423, mort en 1503. se mit d'abord au service de l'empereur Sigismond et se signala en Hongrie contre les Turcs; il accom¬pagna ensuite Charles VII au siège de Montereau. Reçu chevalier à Rhodes, il fut élu grand maître en 1476; il fit aussitôt bâtir plusieurs forts pour la sûreté de l'île, menacée par les Turcs, et soutint dans Rhodes, en 1480 ce fameux siège auquel Mahomet II employa 100000 hommes, et que les Ottomans furent obligés de lever après une perte considérable. En récompense de ses services il fut fait cardinal par Innocent VIII, quoiqu'il ne fut pas prêtre. A la fin de sa vie, il de¬vait commander une nouvelle croisade contre les Turcs; mais l'entreprise ne s'exécuta pas.
AUBUSSON (Fr.) de La Feuillade. V. LA FEUILLADE.
AUCH, Elimberris, Ausci ou Auscii, Augusta Ausciorum, ch. 1. du dép. du Gers, près du Gers, à 60 kil. O. de Toulouse, à 683 k. S. S. O. de Paris (679 par Toulouse); 11 899 h. Archevêché, trib. de commerce; lycée. Cathédrale à beaux vitraux. Vins, eaux-de-vie dites d'Armagnac, etc. - Jadis ch.-I. des Ausci et de toute la Novempopulanie ou Aquitaine3°, puis de l'Armagnac. Patrie du duc de Roquelaure et de l'amiral Villaret-Joyeuse.
ACCHY-EN-BRAIE, vge du dép. de l'Oise, à 9 k. S. O. de Songeons. Bataille entre Guillaume le Con-quérant et Robert son fils, en 1077.
AUCKLAND (W.-Eden, lord,), homme d'État an¬glais (1744-1814), s'attacha à la politique de Pitt, devint dès l'âge de 28 ans sous-secrétaire d'État, ac¬compagna en 1780 lord Carlisle en Irlande comme premier secrétaire d'État, se montra favorable aux libertés de ce pays, remplit en France, en-Espagne, en Hollande, d'importantes missions, signa en 1786 un traité de commerce avec la France, contribua avec Blackstone à la réforme des lois pénales et à l'amélioration du régime des prisons, et publia à ce sujet un ouvrage estimé, soùs le titre de Principes des lois pénales. Lord Auckland se montra un d'es plus violents antagonistes de la Révolution française. - Un membre de la même famille, Georges Auck¬land, mort en 1849, avait été premier lord de l'ami¬rauté. C'est en son honneur que les Anglais ont donné le nom d'Auckland à un groupe d'îles situé au S. O. de la Nouv.-Zélande , par 164° long. E. et 51° lat. S.; et à une v. de la Nouv.-Zélande, située dans l'île septentrionale, au fond du golfe de Chouraki et sur le port de Waïtemata; ch.-l. des établissements anglais dans la contrée, et siége d'un évêque angli¬can; fondée depuis peu et déjà florissante AUDI - 138 - AUDU
AUCUN, ch.-l. de cant. (H.-Pyrénées), à 8 kil. S. O. d'Argelès; 436 hab. Plomb, cuivre, zinc.
AUDE, Atax, riv. de France, naît près de Mont-Louis (Pyrénées-Orient.), court au N., puis à l'E., baigne Quillan, Aleth, Limoux, Carcassonne, forme la limite des dép. de l'Hérault et de l'Aude, et se jette dans la Méditerranée, après un cours de 215 k., par les étangs de Sijean et de Vendres.
AUDE (dép. de 1'), borné au N. par celui de l'Hé¬rault, au S. par celui des P yrénées orient., àl'O. par celui de l'Ariège, à l'E. par la MMIéditerranée; 283 606 hab. ; 6317 kil. carr. ; ch.-l. Carcassonne. Il est formé du diocèse de Narbonne, du Rasès, du Carcassez, du Lauraguais, toutes portions de Pane. grand-gouvt de: Languedoc. Montagnes au S.; fer, houille, marbre, plâtre, manganèse, jayet, cobalt, ardoises; grains, fruits; miel, moutons à laine fine; forges à la catalane vins excellents; eaux-de-vie esprits, etc. Le canait du Midi traverse ce dép. -I1 a 4 arr. (Carcassonne, Castelnaudary, Limoux, Narbonne), 31 cant., 434 communes, dépend de la 11° div. militaire, de la cour imp. de Montpellier, et du diocèse de Carcassonne.
AUDEBERT (J. B.), naturaliste né k Rochefort en 1759, mort à Paris en 1800, a donné : l'Histoire naturelle des singes, des makis, etc., Paris, 1800, in-fol.; l'Histoire des colibris, des oiseaux-mou¬ches, etc., 1802, in-fol. Il est à la fois l'auteur du texte, des dessins et des gravures. Il porta une per¬fection inconnue jusqu'à lui dans la gravure des figu¬res coloriées et réussit le premier à imprimer l'or.*AUDENARDE. V. OUDENARDE.
AUDENGE, ch.-I. de cant. (Gironde), à 39 kil. S. O. de Bordeaux, près du bassin d'Arcachon et au milieu de marais salants; 747 hab.
AUDEUX, ch.-l. de cant. (Doubs), à 10 kil. 0. de Besançon; 145 hab. Source minérale d'eau salée.
AUDGELAII, Augila, oasis située sur la route de l'oasis de Syouah au Fezzan, et gouvernée par un bey qui dépend de celui de Tripoli, a pour ch. 1. Audgelah, par 20° 10' long. E. 29° 28' lat. N.
AUDIERNE, bourg du dép. E., Finistère, à 33 kil. 0. de Quimper., sur la baie d'Audierne; 1500 hab. Petit port, école de navigation.
AUDIGUIER (Vital d'), né vers 1565, assassiné à la suite d'une querelle de jeu en 1624, suivit succes¬sivement les carrières de la magistrature, des armes et des lettres. Il a trad. de l'espagnol les Nouvelles de Cervantès, les Travaux de Persilès et de Sigis¬monde, du même; et a composé les Amours de Ly¬sandre et de Caliste, les Amours d'Aristandre et de Cléonice, et Le vrai et ancien usage des duels, 1617, ouvr. cité avec éloge par Bayle.*ALDIN (J. V. M.),écrivain, né à Lyon en 1790, mort en 1851, avait été longtemps libraire à Paris. Après s'être essayé dans la critique et la politique, il se consacra à l'histoire religieuse et écrivit du point de vue catholique plusieurs monographies qui lui ont fait un nom : Histoire de la St-Barthélemy, 1826; Histoire de ta vie, des écrits et de la doctrine de Luther, 1839• Histoire de Calvin, 1841;-de Léon X, 1844;-de Henri VIII, 1850 (réunies sous le titre d'Études sur la Réforme, 9 vol. in-8). Tous ses ouvrages sont rédigés sur des pièces originales, mais déparés quelquefois par l'affectation d'un style romantique. C'est à Audin qu'on doit la plupart des Guides connus sous le pseudonyme de Richard.*AUDIN-ROUVI$RE (Joseph-Marie), médecin, né en 1764 à Carpentras, mort à Paris en 1832, publia en 1794 la Médecine sans médecin, ouvrage qui devint populaire et obtint un grand nombre d'édi¬tions. Il amassa en outre une grande fortune en ven¬dant, sous le nom de grains de vie ou grains de santé, un remède secret qu'il donnait comme un remède universel et qui n'est que le toni-purgatif de Frank.*AUDINCOURT, ch.-l. de c. (Doubs), sur le Doubs, à 5 kil. S. E. de Montbéliard; 2513 hab. Église protes-tante. Haut fourneau forges, fonderie de canons.
AUDINOT (Nie. Médard), acteur et auteur drama-tique, né à Nancy en 1741, mort à Paris, en 1801, joua d'abord au Théâtre-Italien. Il éleva en 1762, kla foire St-Germain, un petit théâtre de marionnettes, dont chaque figure imitait un acteur de la Comédie-Ita¬lienne. Ses comédiens de bois attirèrent la foule, et bientôt Audinot put fonder la salle de l'Ambigu-Co¬mique, où il substitua des enfants à ses marionnettes. En 1772, il fit représenter de grandes pantomimes, qui firent sa fortune. Il a composé le Tonnelier, opéra-comique représenté avec succès. -*AUDITEUR DE LA, ROTE. V. ROTE.
AUDOEN US nom latin de s. OUEN.
AUDOUIN ( Pierre) habile graveur. de Paris , 1768-1822, grava d'après le Corrége, Raphaël, Le-sueur, etc. Il s'était déjà fait eonnaitre par de beaux morceaux, parmi lesquels on remarque lè Christ au tombeau, la Vierge dite la Belle Jardinière, la Charité, lorsqu'il futchoisi, an retour des Bourbons, pour graver les portraits des princes de la Famille royale, ainsi que ceux des principaux personnages de l'époque (Alexandre, Wellington, Marmont, etc.), ce qui lui valut le titre de graveur du roi.
AUDOUIN (Victor), naturaliste, né en 1797, à Paris,. mort en 1841, se fit recevoir médecki, fut nommé en 1823 sous-bibliothécaire de l'Institut, créa en 1824 les Annales des Sciences naturelles, suppléa, dès 1825, au Muséum Lamark et Latreille, obtint, à la mort de ee dernier, la chaire d'entomologie; par-courut, de 1826 à 1829, avec M. Milne Edwards, les côtes de Normandie et de Bretagne, et publia en 1832 le fruit de ses observations sous le titre. d'Histoire naturelle du littoral de la France. Il avait été ad-mis en 1838 à l'Académie des sciences (section d'éco¬nomie rurale). On remarque ses mémoires sur les Crustacés (1828), sur la Muscardine, maladie du ver à soie (1836), et sur la Pyrale de la vigne (1837). Il rédigeait au moment de sa mort l'Histoire des in-sectes nuisibles à la vigne, qui a été terminée par Milne Edwards. V. Audouin est un des fondateurs de la Société entomologique.
AUDRAN, nom d'une famille de Lyon qui dans le xvil' siècle, a produit plusieurs artistes très-esti¬més. Le plus célèbre est Girard Audran, né à Lyon en 1640, mort à Paris en 1703 , un des meilleurs graveurs d'histoire. 11 employa plusieurs années à se former dans l'art du dessin, étudia d'abord sous son père, A. Claude, professeur de gravure à l'Académie de Lyon, puis sous Lebrun dont il resta l'ami, et alla se perfectionner à Rome. Colbert le fixa à Paris en lui donnant une pension, et utilisa ses talents. Il grava, entre autres tableaux : les Batailles d'Alexan¬dre de Lebrun, l'Enlèvement de la Vérité ët plusieurs autres oeuvres de Poussin le Martyre de S. Lau¬rent de Lesueur. On a aussi de lui un Recueil des pro-portions du corps humain.
AUDRUICX, ch.-1. de cant. (Pas-de-Calais), à 27 k. N. 0. de St-Omer; 1067 hab. Pris successivement par les Anglais, les Français et les Impériaux, ce bourg fut cédé définitivement à la Frange en 1678.
AUDUBON (J. J,),le premier omitltologiste du Nouveau-Monde, né.en 1780 à la Nouv-.Qrléans, de parents aisés, d'origine bretonne et protestante, mort en 1851, conçut, dès l'àge le plus tendre, une vive passion pour l'histoire naturelle, vint à Paris à 15 ans, et y apprit le dessin sous la peintre David, parcou¬rut l'Amérique, à partir de 1810, menant la vie er¬rante du chasseur, observant la nature avec amour et la reproduisant dans ses dessins et ses descriptions avec un talent supérieur, alla passer plusieurs an-nées en Angleterre pour y publier le résultat de ses travaux, et y fit paraître, de 1830 à1839, les Oi¬seaux d'Amérique (the Birds of America, Londres, 4 vol. in-fol. ail.), ouvrage également remarquable par l'exactitude des détails et par la beauté de l'exécu¬tion, puis la Biographie ornithologique (Édimbourg, 1831-39, 5 vol. in-8). De retour dans sa patrie, il entreprit, avec le concours du docteur Bachman, la description des Quadrupèdes d'Amérique, qui parut en 1850, à New-York, peu de mois avant sa mort. fI. E. Bazin a traduit une partie de l'ouvre d'Au¬eubon sous le titre de Scènes de la nature aux États-;'nis, Paris, 1857.
AUGE - 139 - AUGS
AUDUN-LE-ROMAN, ch.-l. de c. (M.-et-Moselle), à19 kil. N. O. de Thionville; 300 h. Manuf. d'armes.
AUERSTAEDT, v. des Etats prussiens (Saxe), à 22 kil. N. d'Iéna; 500 hab. Victoire de Davoust sur les Prussiens, 14 octobre 1806 (le même jour que celle d'Iéna) : elle lui valut le titre de duc d'Auerstesdt.
AUFIDUS, auj. l'Ofanto, riv. de Daunie, tribu-taire de l'Adriatique. A l'embouchure de cette riv. était la v. d'Auidenum, auj. Torre d'O[anto.
AUGE ou VALLÉE D'AUGE, petit pays de l'ancienne +L.-Normandie, arrosé par la Touque, renfermait Pont-l'Evêque, Touques, Dives, Beaumont-en-Auge. Il fait partie des dép. actuels du Calvados et de l'Orne. Jadis ce n'était qu'une forêt dite Saltus Algies, d'où le nom de Saut d'Auge que porte encore un village de ce pays. La vallée d'Auge est célèbre par sa fertilité et ses riches herbages.
AUGER (Edmond), Jésuite, né en 1515 à Alleman, prés de Troyes, mort en 1591. Fils d'un pauvre la¬boureur, il alla à Rome, n'ayant d'autre ressource que de mendier, entra chez les Jésuites de çette ville comme garçon de cuisine, et fut admis dans l'ordre par S. Ignace lui-même. De retour en France, il se distingua par son zèle pour la prédication et convertit un grand nombre de Protestants du midi. Tombé entre les mains du baron des Adrets, chef des Pro-testants, il allait être mis à mort quand son élo¬quence le sauva. Henri III le choisit pour son con¬fesseur; il est le premier Jésuite qui ait rempli cette fonction délicate. Les Ligueurs l'éloignèrent de la personne du roi; il se retira en Italie et mourut à Côme. Il a laissé quelques ouvrages de piété.
AUGER (Athanase), dit l'abbé Auger, savant helléniste, né à Paris en 1734, mort en 1792, fut professeur d'éloquence au collège de Rouen, grand vicaire de l'évêque de Lescar et membre de l'Académie des inscriptions. Il a trad. Démosthène et Eschine, 1777-78, 5 vol. in-8; Isocrate, 1781, 3 vol. in-8; Lysias, 1783, 1 vol. in-8; S. Jean Chrysost6me, 1785, 4vol. in-8; S. Basile, 1788, in-8. On a publié en 1794 ses oeuvres posthumes; elles contiennent une trad. des Discours de Cicéron, et la Constitution des Romains, ouvrage qui l'avait occupé 30 ans.
AUGER (L. Simon), littérateur, né à Paris en 1772, se fit connaître par des Éloges qui furent couronnés, travailla successivement à la rédaction de la Décade philosophique, du Journal de l'Empire, du Journal général de France et du Mercure, donna un grand nombre d'éditions de nos classiques, avec notices et commentaires ; fut nommé censeur sous la Res¬tauration; entra en 1816 à l'Académie française, et en devint secrétaire perpétuel. Il termina sa vie de la manière la plus imprévue, par un déplorable suicide, en 1829. Son travail le plus estimé est son Commentaire sur Molière, 1819-27, 9 vol. in-8. Il a laissé des Mélanges, où l'on remarque ses Éloges de Corneille et de Boileau.
AUGEREAU (P. F. Clr.), duc de Castiglione, maréchal de France, né à Paris en 1757, mort en 1816, était fils d'un maçon et d'une fruitière. Il s'engagea de bonne heure, se distingua en Vendée et aux Py¬rénées, et fut dès 1794 nommé général de division. Envoyé en Italie (1796), il fit des prodiges de va-leur au pont de Lodi, à Castiglione, où, avec un faible corps de troupes, il arrêta pendant deux jours une armée nombreuse; à Arcole, où il s'élança sur le pont, à la suite de Bonaparte, un drapeau à la main, et rappela ainsi la victoire. Investi du com¬mandement de Paris, il fut au 18 fructidor (4 septembre 1797) chargé par le Directoire d'envahir le Corps législatif et d'arrêter les députés proscrits. En 1799, il fut député au conseil des Cinq-Cents et devint secrétaire de cette assemblée. Néanmoins, il ne s'opposa pas au coup d'État du 18 brumaire; il fut en récompense chargé par le premier consul du com¬mandement de l'armée de Hollande. En 1804, il accepta de l'empereur le titre de maréchal, et fut fait duc de Castiglione, en souvenir d'un de ses princi¬paux exploits. Il commanda encore avec distinction sur le Rhin et en Prusse, et eut une grande part aux victoires d'Iéna (1806) et d'Eylau (1807). Il fut moins heureux en Catalogne, et ne fut chargé que d'un rôle secondaire pendant l'expédition de Russie; ce-pendant il se signala par son courage à la bataille de Leipsick. Mis en 1814 à la tête de l'armée de l'Est, réunie à Lyon, il ne put s'opposer à l'entrée des al-liés : Napoléon l'accusa d'avoir trahi sa confiance. Il fut en effet un des premiers à se détacher de l'em¬pereur et à reconnaître les Bourbons; au retour de Pile d'Elbe, il se prononça d'abord contre Napoléon, puis il lui offrit ses services, qui furent repoussés. Il alla mourir dans sa terre de La Houssaye. Augereau était un soldat intrépide, mais il n'avait pas les qualités du général en chef, ni le caractère d'un homme d'État. En outre, on l'accuse d'avoir souillé ses victoires par ses déprédations.
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AUGIAS, roi d'Élide, possédait de vastes étables qui contenaient 3000 boeufs, et qui n'avaient point L nettoyées depuis 30 ans. Il proposa à Hercule de les nettoyer, sous promesse de lui donner le dixième de son troupeau. Le héros y réussit en détournant le fleuve qui arrosait Elis et le faisant passer à. travers les étables; mais le perfide roi lui refusa le prix con-venu. Hercule indigné pilla Mis, tua Augias, et donna ses Etats à Phylée, fils de ce prince.
AUGILA (oasis d'). Y. AUDGELAH.
AUGSBOURG, Augusta Yindelicorum, v. de Ba¬vière, ch.-l. du cercle de Souabe-et-Neubourg, au confluent du Lech et de la Wertac(r, à 60 kil. N. O. de Munich; 40000 hab. dont 16000 Protestants. Elle est divisée en 3 parties : haute, moyenne et basse ville. Evèché. Cathédrale, hôtel de ville, Ludwigsplatz; marché aux vins, etc. Orfévrerie célèbre, nombreuses filatures de coton (qui occupent près de 7000 ouvriers); futaines, toiles, glaces, papiers, etc. Grand commerce de librairie, d'expédition et de transit avec l'Italie, la Suisse, Vienne, Lyon, Francfort. C'est aussi une des premières places de l'Europe pour la banque. Sta¬tion importante de chemin de fer. Patrie de Peutin¬ger, de Brucker, etc. - Nommée d'abord Damasia, elle reçut, l'an 13 av. J.-C., une colonie romaine sous Auguste, d'où son nom d'Augusta. Elle appar¬tint successivement aux princes francs et aux ducs de Souabe (xrie siècle). Reconnue ville libre de l'Em¬pire en 1276, elle conserva ce titre jusqu'en 1806, époque à laquelle elle fut médiatisée et donnée à la Bavière. L'évêché était aussi Etat d'Empire. Augs¬bourg est célèbre dans l'histoire par la diète qui s'y tint en 1530, et où futprésentée la Confession d'Augs¬bourg (formule de foi luthérienne rédigée par Mé¬lanchthon); par l'alliance d'Augsbourg (entre Fran¬çois I et les princes luthériens contre Charles-Quint, en 1534); par l'intérim d'Augsbourg (espèce de com¬promis entre les deux partis, présenté jpar Charles-Quint à la diète de 1548); par la paix d'Augsbourg, paix de religion, entre les Catholiques et les Luthé¬riens signée par Charles-Quint en 1555 : elle accor¬dait la liberté de conscience, mais imposait aux prélats qui embrasseraient le Luthéranisme l'obliga¬tion de résigner leurs bénéfices; parlaligue d'Augs¬bourg, qui fut formée en 1686, entre les deux lignes. de la maison d'Autriche, la Suède, la Saxe, la Ba¬vière, les cercles de Souabe et de Franconie, etc., dans le but d'arrêter les empiétements de Louis %IV : ce fut le début de la guerre que termina la paix de Ryswick.- L'évêchéd'AUGSBOURG, État d'Empire, faisait partie du cercle de Souabe et comprenait, outre Augsbourg, Dillingen et Füssen. L'évêque résidait depuis le xvie siècle à Dillingen.
AUGST, nom de 2 vges de Suisse, situés en face l'un de l'autre, sus l'Ergolz, à son confluent avec le Rhin, à 11 kil. S. E. de Bâle : l'un Baiser-Augst, sur la r. dr., dans le cant. d'Argovie. l'autre, Basel-Augst, sur la r. g., cant. de Bâle. Ils occupent l'em¬placement d'Augusta Rauracorum, ville des Helvé¬tiens, fondée vers l'an 30 av. J.-C. par Munatius Plancus, ét détruite en 450 par Attila.
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AUGURES, ministres de la religion chez les Ro-mains, chargés de prendre les auspices, prédisaient l'avenir d'après le vol, le chant et l'appétit des oi¬seaux. Ils formaient un collége sacerdotal qui jouit longtemps d'une grande autorité. Aucune entreprise ne se faisait sans qu'on les eût consultés. Les patriciens s'étaient longtemps réservé l'Augurat; mats en l'an 300 av. J.-C., ils furent contraints d'y admettre par moitié les plébéiens consulaires ou triomphateurs.
AUGUSTA, nom donné à beaucoup de villes anc. en l'honneur de l'empereur Auguste ou de quelqu'un de ses successeurs. Les principales sont :
AUGUSTA, v. de Sicile, auj. Agosta.-A., ville de la Gaule Transalpine, auj. Nyons (Drôme). - A. ASTU¬RICA, v. d'Hispanie, auj. Astorga. -A. AUSCORUM, v. d'Aquitaine, auj. Auch.-A. CIESAREA, V. d'Hispanie, auj. Saragosse. - A. EMERITA, V. de Lusitanie, auj. :iferida. - A. FIRMA Ou ASTIGIS, v. d'Hispanie, auj. Ecija.-A. NEMETUM, V. de la Germanie 1°°, auj. Spire. -A.PReTORIA, v. de la Gaule Cisalpine, auj. Aoste.-A. RAURACORUM, v. des Helvétiens, auj. Augst. - A. SUESSIONUM, V. de l'arc. Belgique, auj. Soissons. - A. TAURINORUM, v. de la Gaule Cisalpine, auj. Turin. - A. TREVIRORUM, v. de Germanie, auj. Trèves. - A. TRICASTINORUM, V. de la Viennaise, auj. Aosst-en-Diois (Drôme). -A. TRINOSANTUM, v. de la Bretagne anc. , auj. Londres. -A.vAGIENNORUM, v. de la Gaule Ci¬salpine, auj. Cittadi Bene ou Saluces.-A. VANGIONUM, v. de Germanie, auj. Worins. - A. VEROMANDUORUM, v. de la Belgique 2", auj. St-Quentin ou Ver mand.-A. VINDELICORUM, v. de Germanie, auj. Augsbourg.
AUGUSTA. Ce nom est aussi porté par plusieurs villes des États-Unis. Les principales sont : 1° la capit. de l'Etat du Maine, sur le Kennebek; 10000 hab.; che¬min de fer; -2' une v. de la Géorgie, tapit. du comté de Richmond, à 155 kil. N. O. de Savannah, sur la Savannah, qui a en cet endroit 500" de large; elle compte 12000 hab. Grand commerce de coton et tabac.
AUGUSTAMNICA, partie orientale de la Basse-Egypte, entre le petit Delta à l'0. et l'Arabie propre-ment dite à l'E., ainsi nommée au Ive siècle en l'hon¬neur des empereurs romains.
AUGUSTE, en grec Sébaste, titre honorifique qui fut décerné pour la 1" fois à Octave par le sénat l'an 28 av. J.-C., et que prirent depuis tous les empereurs romains. Sous Dioclétien, on établit une distinction entre le titre d'Auguste et celui de César: le 1°° dési¬gnait l'empereur régnant, le 2° l'héritier présomptif de la couronne. Le titre d'Auguste a été repris par les empereurs d'Allemagne depuis Othon II; Ils l'am¬plifièrent même en prenant le titre de semper Au¬gustus, perpetuus Augustus.
AUGUSTE, C. Julius Ciesar Octavianus Augustus, connu d'abord sous le nom d'Octave, premier empe¬reur romain, était fils du sénateur C. Octavius et petit-neveu de César, par sa mère. Il naquit à Rome l'an 63 av. J: C., perdit son père de bonne heure, et fut adopté par son oncle. Il n'avait que 18 ans quand César fut assassiné; il étudiait alors en Grèce. Il ac¬courut aussitôt à Rome pour recueillir l'héritage de son père adoptif (44); força, malgré sa jeunesse, An¬toine à lui restituer une partie de ses biens qu'il avait détournée, et marcha contre lui à Modène avec les consuls Hirtius et Pansa. Bientôt, cependant, s'aper¬cevant qu'on voulait les perdre l'un par l'autre, il se réconcilia avec Antoine, et, s'unissant à Lépidus, ils formèrent un célèbre triumvirat (43 av. J.-C.). Ils com¬mencèrent par proscrire impitoyablement tous leurs ennemis (Octave abandonna même Cicéron à la ven¬geance d'Antoine); puis ils marchèrent contre les restes du parti républicain, et défirent à Philippes Brutus et Cassius qui étaient à la tête de ce parti (42). Maîtres de l'empire après cette victoire, Octave et Antoine éloignèrent le faible Lépidus, et se partagè¬rent les provinces. Octave se réserva tout l'Occident. Après plusieurs ruptures et après plusieurs raccom¬modements passagers, dont le dernier eut pour gage le mariage d'Octavie; soeur d'Octave, avec Antoine, les deux rivaux se firent enfin la guerre ouvtertement, et Octave remporta sur Antoine une victoire décisive près d'Actium (31). Il fit ensuite voile vers l'Égypte, où le général vaincu s'était réfugié avec Cléopâtre, prit Alexandrie, força son ennemi à se donner la mort, et réduisit le pays en province romaine. De retour à Rome (29 av. J.-C.), il reçut les titres de prince du sénat, d'empereur (imperator), enfin d'au¬guste, se fit donner successivement le pouvoir pro-consulaire, l'autorité tribunitienne, le consulat à vie, et rétablit ainsi sous un autre nom le gouvernement monarchique. Du reste, il ne se servit de son pou-voir que pour faire des lois sages et pacifier tout l'empire : après s'être fait rendre par les Parthes les aigles enlevées à Crassus, avoir soumis une partie de l'Arabie et avoir reculé jusqu'à l'Elbe la frontière romaine, il ferma le temple de Janus (1 av. J: C.). On dit que, dégoûté de la puissance, il eut un instant le projet d'abdiquer, et qu'il consulta sur ce point Agrippa qt Mécne, mais qu'il en fut détourné par les conseils de ce dernier. Il mourut à Nole l'an 14 de J.-C., âgé de 76 ans: Ce prince fut cruel tant qu'il eut besoin de l'être, mais il donna l'exemple de la douceur et de la clémence dès qu'il fut sur le trône. On connaît sa générosité envers Cinna, qui conspi¬rait contre lui (c'est le sujet d'une des plus belles tragédies de Corneille). Il favorisa les lettres, attira à sa cour Virgile, Horace, Pollion, Tite-Live, et ad-mit dans son intimité le poète Ovide (qui cependant finit par encourir sa disgrâce). On lui reproche d'a-voir été peu°brave de sa personne; il ne dut le plus souvent ses succès qu'aux talents de ses généraux, surtout à ceux d'Agrippa dont, en reconnaissance, il adopta les enfants. Malheureux en famille, il perdit ses enfants d'adoption et fut. déshonoré par sa fille Julie. Il laissa, quoiqu'à regret, le trône k l'ibère, fils de Livie, sa seconde femme. Auguste avait composé quelques écrits et des mémoires, dont il ne reste que peu de fragments. Le Monument d'Ancyre (V. ce mot) renferme son testament. On peut consulter sur ce règne Suétone, Dion Cassius et l'Examen critique des historiens d'Auguste de M. Egger.
AUGUSTE I, le Pieux, électeur de Saxe; frère de Maurice, régna de 1553 à 1586, fit dresser en 1580 la formule de concorde pour réunir les Luthériens qui commençaient à se diviser, et s'opposa, dans la diète 'd'Augsbourg, à la réception du calendrier grégorien.-AUGUsre ir (Frédéric), électeùr de Saxe et ensuite roi de Pologne, né à Dresde_ en 1670, mort en 1733, devint électeur en 1695 par la mort de son frère acné, se distingua dans les guerres de l'Empire contre les Français et contre lez Turcs, se fit élire roi de Pologne à la mortdeJ. Sobiesky (1697), s'allia avec Pierre le Grand contre Charles XII fut battu par ce prince, et déposé en 1704 par la diète de Varsovie, qui élut en sa place Stanislas Leczinski. Il réussit au bout de peu de temps à chasser son ri-val, mais de nouveaux succès du roi de Suède le for¬cèrent à résigner la couronne (1706). Après la défaite de Charles XII à Pultawa (1709), il fut rappelé en Pologne, et-cette fois il resta définitivement en pos¬session du trône. -AUGUSTE III (Frédéric), électeur de Saxe et roi de Pologne, fils du prés., né en 1696, mort en 1763, fut, à la mort de son père, en 1733, élu roi de Pologne par une partie de la nation, et ne fut universellement reconnu qu'en 1736. I1 s'allia avec l'Autriche contre Frédéric II, roi de Prusse, qui deux fois lui enleva la Saxe (1746 et 1756); son duché ne lui fut rendu qu'à la paix d'Hubertsbourg (1763 ). Il résidait plus à Dresde qu'à Varsovie et s'occupait peu des affaires; il mourut également mé¬prisé des Polonais et des Saxons.
AUGUSTE IV (Frédéric.), r comme roi, d'abord électeur, puis roi de Saxe, succéda en 1763 à son père, Frédéric-Christian, refusa en 1791 le trône de Polo¬gne qui lui était offert et resta neutre autant qu'il le put pendant les guerres de la Révolution. Napo¬léon érigea son duché en royaume (1806), et aug¬menta ses Etats du grand-duché de Varsovie (1807). Il t'ut un des plus fidèles alliés de l'Empereur dans ses guerres contre la Prusse et la Russie. Pour le punir de sa fidélité, les alliés le traitèrent en 1813 comme prisonnier de guerre et lui enlevèrent en 1815 le du¬ché de Varsovie, ainsi qu'une partie de ses Etats hé¬réditaires; ce fut à grand'peine qu'il put conserver son trône. Il mourut en 1827, regretté de ses sujets.
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AUGUSTE IV (Frédéric-), II comme roi, neveu du préc., né en 1797, mort en 1854, succéda en 1836 à son oncle Antoine. Associé depuis plusieurs années au gouvernement, il avait eu la plus grande part à la constitution libérale de 1831. II eut un règne pai¬sible, conjura l'orage en 1848 par quelques concessions nouvelles et put se livrer à loisir à ses goûts studieux : il aimait surtout la botanique. II eut pour successeur son frère le prince Jean, auj. régnant.
AUGUSTE DE BRUNSWICK. V. BRUNSWICK.
AUGUSTE (HISTOIRE), recueil des vies des empe¬reurs romains qui régnèrent depuis Adrien jusqu'à Dioclétien (117-284). Ce recueil est attribué aux six auteurs suivants : 4flianus Spartianus, Julius Ca¬pitolinus, Vulcatius Gallicanus, .EliusLampridius, Trebellius Pollio et Flavius Vopiscus. Les meilleures éditions de l'Histoire Auguste sont celle de Saumaise avec notes de Casaubon, Paris, 1620, in-fol., et l'édit. t'ariorum, Leyde, 1671, 2 vol. in-8. L'Histoire Au¬guste a été traduite par Moulines, Paris, 1806, et par plusieurs auteurs dans la Bibliothèque latine¬trancaise ue Panckoucke et dans la collect. Nisard.
AUGUSTENBOURG, bourg du Slesvig-Holstein, dans l'île d'Ais, à 31 kil. S. E. d'Apenrade; 500 hab. Château construit vers 1651, et qui a donné son nom aux ducs d'Augustenbourg, branche de la maison de Holstein. C'est à cette maison qu'apparte¬nait le prince Christian d'Augustenbourg, né en 1768, qui fut nommé en 1809 prince royal de Suède par Charles XIII et par les Etats; mais à peine ce prince venait-il d'arriver en Suède, qu'il mourut presque subitement. On le prétendit empoisonné.
AUGUSTIN (S.), Aurelius Augustinus, le plus grand des Pères de l'église latine , né en 354 à Ta¬gaste en Numidie, avait un père païen et une mère chrétienne, Ste Monique. II eut une jeunesse fort dissipée, et partagea longtemps les erreurs des Ma¬nichéens. Il professa la rhétorique à Tagaste, à Car¬thage et enfin à Milan. Dans cette dernière ville il eut occasion de connaître S. Ambroise qui, réunissant ses efforts à ceux de la mère d'Augustin, réussit à le con¬vertir. II se fit baptiser à l'âge de 32 ans, quitta son école, et retourna à Tagaste, où il distribua ses biens aux pauvres, et se consacra au jeûne et à la prière. Quelque temps après, en 391, il fut ordonné prêtre, malgré sa résistance, par Valère, évêque d'Hippone (Bene), et il devint lui-même, en 395, évêque de cette ville. Il vécut en commun avec les clercs de son église, qu'il préparait au saint ministère, et forma ainsi les premiers séminaires. Il combattit, soit par ses discours, soit par ses écrits, les Dona¬tistes, les Manichéens et les Pélagiens, instruisit son peuple par ses prédications, soulagea les pauvres et maintint la discipline dans plusieurs conciles. Il mourut à Hippone durant le siége de cette ville par les Vandales, en 430. On le fête le 28 août. Ses prin¬cipaux ouvrages sont : la Cité de Dieu, son chef-d'oeuvre; les Traités sur la grdce et le libre arbitre, qui l'ont fait surnommer le Docteur de la grdce; les Soliloques, où il traite de Dieu et de l'âme, ses Ré-tractations, où il juge les écrits et les opinions de sa jeunesse; ses Confessions, où il fait l'histoire de ses erreurs et de sa conversion miraculeuse. On a en outre de lui un grand nombre d'écrits contre les hérétiques de son temps, divers Traités sur l'Ecriture; un Commentaire sur les Psaumes, 363 Ser¬mons, 270 Lettres, etc. Quelques sermohs inédits, trouvés à Florence et au mont Cassin, ont été publiés en 1842 par M. l'abbé Caillau. A. Maï a en outre re¬trouvé quelques autres écrits (publiés dans la Nova Bibi. Patrum, 1852-53). S. Augustin se fit remar¬quer par sa vaste science et par son éloquence autant que par sa piété : comme écrivain, il brille surtout par l'imagination et la verve, mais on lui reproche de l'affectation, l'abus des antithèses, de la subtilité et une certaine barbarie de style, défauts qui sont ceux de sa nation et de son siècle. En philosophie, il met le Platonisme au-dessus de toutes les autres doc¬trines et lui fait de fréquents emprunts. La meilleure édition de ses oeuvres est celle des Bénédictins, 10 vol. in-fol., Paris, 1679 et ann. suiv.; réimpri¬mée à Anvers, 1700-1703, avec Appendix, et à Pa-ris, 11 vol. grand in-8, par les frères Gaume, 1835-40. La plupart de ses ouvrages ont'été traduits; nous citerons : la Cité de Dieu, par Lambert, 1675 et 1736 (avec notes de l'abbé Goujet), et par M. E. Sais-set, 1856; les Confessions, par Arnaud d'Andilly, 1649; Ph. Dubois, 1686; dom Martin, 1741; St-Vic¬tor et Moreau, 1840; par M. Janet, 1859; l'abbé Gabriel, 1863 ; les Lettres, Sermons et Traités mo¬raux, par Ph. Dubois, et plus récemment par M. Poujoulat (1858). Sa Vie a été écrite par Posi¬dius, par Tillemont, par M. Poujoulat (1846) et par M. Bindemann (1855). Ses écrits ont été analysés dans la Biblioth. des auteurs ecclésiastiques, de Dupin; dans l'Hist. générale des écrivains sacrés, de dom Ceillier; ils ont été appréciés dans l'Élo¬quence chrétienne au Iv' siècle, de M. Villemain; dans la Philosophie de S. Augustin, de M. Nour¬risson, et dans la Psychologie de S. Augustin, de M. Ferraz. Les restes de S. Augustin sont conservés à. Bone et à Pavie.
AUGUSTIN (S.), l'apôtre de l'Angleterre et le premier archevêque de Cantorbéry, était un moine bé¬nédictin. Il fut en 596 envoyé de Rome en Angle-terre par le pape Grégoire le Grand pour y prêcher le Christianisme; convertit le roi Ethelbert, ainsi qu'une partie de ses sujets, fonda 12 évêchés, qui furent placés sous son autorité, fixa son siège à Cantorbéry, et mourut vers 610. On l'honore le 26 mai. _
AUGUSTIN (Ant.), érudit et jurisconsulte espagnol, né à Saragosse en 1516, mort en 1586, fut évêque de Lérida, puis archevêque de Tarragone (1574), et fut nommé auditeur de la Rote par Paul III. Il a laissé un grand nombre d'ouvrages sur le droit ro-main et le droit ecclésiastique, dont le principal est Dialogi de emendatione Gratiani, 1581, réimprimé par Baluze, 1672; des Dialogues sur les médailles, et divers autres ouvrages sur l'histoire et les antiqui¬tés. Ses seuls ouvrages de droit forment 10 vol. in-fol., Lucques, 1765-74.
AUGUSTINES, religieuses qui suivent la règle que donna S. Augustin à un monastère fondé par sa soeur à Hippone. Elles se vouent à la garde des ma¬lades et au service des hôpitaux et portent une robe noire serrée par une ceinture de cuir. L'Hôtel-Dieu de Paris est desservi par des Augusti ries. Leurs prin¬cipaux couvents sont : les soeurs de la Vierge, à Ve¬nise; de Ste-Marthe à Rome; les Augustines dé-chaussées d'Espagne et de Portugal; les soeurs de la Récollection et de St-Thomas de Villeneuve, etc.
AUGUSTINS, ordre de religieux mendiants qui font remonter leur origine à une société d'ermites ou de clercs réguliers fondée par S. Augustin, mais qui, dans la réalité, parurent pour la 1°° fois au xxx° s. Ils furent réunis en un seul corps en 1256, par le pape Alexandre IV, qui leur donna Lanfranc pour général. C'est de cet ordre que sortit Martin Luther Les Augustins se vouaient surtout à la prédication, rivalisant avec les Dominicains. Ils portaient dans l'origine un vêtement gris comme les Franciscains; . ils prirent dans la suite un vêtement noir ou blanc, à larges manches, attaché autour du corps par une fragments d'auteurs anciens perdus, des discussions ceinture de cuir. En 1574, la réforme de Thomas de Jésus, Portugais, donna naissance aux Augustins déchaussés qui marchaient pieds nus, et qui se ré¬pandirent bientôt en France et en Italie. Avant 1789, il y avait à Paris trois célèbres couvents d'Augustins : les Grands-Augustins, établis dès 1259, et qui ne relevaient que de Rome (leur couvent situé sur l'em¬placement de la rue Dauphine actuelle et du marché de la Vallée, servit souvent aux assemblées du clergé et du parlement); les Petits-augustins, dont le cou-vent, bâti en 1606 par Marguerite de Valois, est de-venu l'hôpital de la Charité; les Augustins déchaus¬sée, appelés aussi Petits-Pères, à cause de la petite taille des PP. Fr. Remet et Matthieu de St-François, qui bâtirent ce couvent, en 1629, près de la place des Victoires (rue des Vieux-Augustins):
AULU - - 142 - AUMO
AUGUSTOBONA, dite aussi Tricasses, v. de Gaule, dans la Lyonnaise 4°, auj. Troyes (Aube).
AUGUSTODUNUM, dite aussi Bibracte, v. de Gaule, dans la Lyonnaise 1'°, est auj. Autun.
AUGUSTOMAGUS autrement dit Silvanectes, v. de Gaule, dans la Belgique 2r, auj. Senlis (Oise).
AUGUSTONEMETUM, v. de l'Aquitaine 1°°, auj. Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
AUGUSTORITUM, dite aussi Lemovices v. de l'A-quitaine l'•, auj. Limoges (Haute-Vienne).
AUGUSTOWO, v. de Pologne, à 217 kd. N. E. de Varsovie, sur la Netta; 11000 hab. Fondée par le roi de Pologne Sigismond-Auguste, en 1560. Elle est située dans le gouvt qui prend son nom, mais qui a pour ch: 1. Suwalki et qui compte 560000 hab.
AUGUSTULE, Romulus Ifomyllus Àugustus, sur-nommé par dérision Augustulus, dernier empereur romain d'Occident, était fils d'Oreste général des armées romaines dans les Gaules. Il fut placé sur le trône par son père en 475 et proclamé à Ravenne : mais il fut renversé dès l'année suivante par Odoacre, roi des Hérules, qui l'exila en Campanie en lui laissant un revenu de 6000 livres d'or.
AUi3AUSEN, vge de Bavière (moyenne Franconie), sur la Wcernitz, à 6 kil. d'tEttingen; 4900 hab. Anc. couvent de Bénédictins. Les Protestants y conclurent en 1608 l'Union évangélique.
AULERQUES, Aulerci, peuple de la Gaule, entre la Loire et la r. g. de la Seine, se subdivisait en 4 peuplades : Aulerci Uranate-vices, dans la Lyonnaise Ire, le long de la Loire (l'ancien Briennais); Aulerci Cenomani, dans la Lyonnaise 3•, à l'E. (à peu près le Maine orient.); Aulerci Diablintes, entre les Re¬dones à l'0. et les Aulerci Cenomani à l'E. (à peu près le Maine occid.); Aulerci Eburovices, dans la Lyon¬naise 2°, entre les Veliocasses à l'E. et les Lexovii à l'O. (le ci-devant dioc. d'Evreux). Ils avaient pour chefs-lieux : Ariolica (Aurilly), Suindinum ou Ceno¬mani (le Mans),Ncsodunum ou Diablintes (Jubleins), Jfediolanum ou Eburovices (Évreux).
AULIS, aujourd'hui Jlicrovathi, v. de l'ancienne Béotie, sur la côte orientale, vis-à-vis de Chalcis en Eubée, fut le rendez-vous général de la flotte des Grecs lors de l'expédition de Troie. C'est là que la Fable place le sacrifice d'Iphigénie, immolée par son père pour obtenir des dieux un vent favo¬rable.
AULNAY, AULNE, AULNOY, V. nuisez, AUNE, etc.
AULPS, Alpes; Alpium urbs, ch.-1. de c. (Var), sur la Braque, à 26 k. N. O. de Draguignan; 2647 h. *AULT, ch.-l. de c. (Somme), à35 kit. O. d'Abbeville; 1372 hab. Petit port sur la Manche. Pêche.
AULU-GELLE, Aulius Gellius, ou selon quelques-uns Agellius, grammairien latin, florissait à Rome vers l'an 130, sous le règne d'Adrien et de ses deux successeurs. Il voyagea en Grèce et à son retour ob¬tint un emploi de centumvir. On a de lui un ouvrage en 20 livres, qu'il a intitulé Nuits attiques, parce qu'il l'avait composé à Athènes pendant les soirées d'hiver. C'est un recueil où l'on trouve, avec de pré-cieux renseignements sur l'antiquité, beaucoup de critiques et grammaticales, remarquables par la jus¬tesse; le style, quelquefois obscur, offre à la fois des néologismes et des archaïsmes. Malheureusement, cet ouvrage ne nous est pas parvenu dans son inté¬grité; le VIII° livre manque tout entier; il n'en reste que les titres de chapitres. Parmi les nombreuses édit. d'Aulu-Gelle, il faut distinguer celles publiées à Leyde par J. de Vogel, 1644; à Paris, en' 1681, qet usum Delphini; celle de Deux-Ponts, 1784, et et celle donnée à Geettingue, 1824, par A. Lion. Il a été trad. par l'abbé de Verteuili Paris, 1776, par Verger, 1820, et par M. Jacquinet, 1843, dans la collection Nisard.
AUMALE, auparavant Albemarle, v: de France ;Seine-Inf.), ch. 1. de -c., à 22 kil. E. de Neufchâtel; 1927 hab. Collége. Henri IV y fut blessé dans un com¬bat livré aux Espagnols en 1592.-Albemarle fut éri¬gée en comté en 1070 par Guillaume le Conquérant en faveur d'Eudes de Champagne; mais en 1194, Philippe-Auguste s'empara de ce comté sur Ies An¬glais et le donna à Simon de Dammartin. Le titre de comte d'Albemarle ne fut plus dès lors que nomi¬nal en Angleterre; en France, le comté subsista, et son nom d'Albemarle se changea par corruption en celui d'Aumale. Jeanne, fille de Simon daDammar¬tin, porta ce comté dans la maison de Castille, qui le conserva jusqu'en 1342. Il passa par mariage dans celle d'Harcourt, d'où il fut transmis, en 1471, à René II de Lorraine, par son mariage avec Jeanne d'Harcourt. Sous Claude II, petit-fils de René II, ce comté fut érigé en duché-pairie, 1547. Anne de Lor¬raine, petite-fille de Claude II, épousa, en 1618 Henri de Savoie, duc de Nemours, et porta le duché d'Aumale dans la maison de Savoie, où il resta jus-qu'en 1675. Il fut alors acheté par Louis XIV pour le duc du Maine, prince légitimé. Enfin, par le mariage d'une petite-fille de ce prince avec le duc d'Orléans (1769), il entra dans la maison d'Orléans. Auj. le titre de duc d'Aumale est encore porté par le 4° fils du roi Louis-Philippe.
AUMALE, v. de l'Algérie (prov. d'Alger), sur le ver¬sant N. du Djebel-Dira à 128 kil. S. E. d'Alger, à85 S. de Dellys • 2000 hab. Poste militaire établi en 1845, au lieu appelé précédemment Sour-Ghozlan et ainsi nommé en l'honneur du duc d'Aumale, fils de Louis-Philippe. Il est protégé par le fort de Hanmza.
AUMALE (Claude I DE LORRAINE, comte d'), 5' fils de René II, duc de Lorraine, qui avait acquis en 1471 le comté d'Aumale par son mariage avec l'hé¬ritière de cette maison, Marie d'Harcourt, fut fait duc de Guise par François I, et devint ainsi le chef de la célèbre maison de Guise.
AUMALE (Claude II, duc d') 3° fils du préc., jouit de la faveur de Henri II, qui, à son avénement (1547), érigea en duché son comté d'Aumale et le nomma gouverneur de la Bourgogne. Il s'illustra à la défense de Metz, assié¬gée par Charles-Quint, et aux batailles de Dreux, de St-Denis et de Moncontour; il fut l'un des ardents promoteurs de la St-Barthélemy. Il périt au siége de La Rochelle (1578 .
AUMALE (Charles, duc d'), fils du préc., un des héros de la Ligue, né en 1556, fut nommé par les Seize gouverneur de Paris 1589), fut défait près de Senlis, et perdit, avec le duc de Mayenne, les batailles d'Arques et d'Ivry contre Henri IV. Cependant, il força le roi de lever le siége de Paris. Ayant, après l'avènement de ce prince, livré quelques places de la Picardie aux Espagnols, il fut condamné à mort par le parlement et exécuté en effigie (1595); il se réfugia en pays étranger et mourut à Bruxelles en 1631.
Son frère Claude dit le chevalier d'Aumale, périt à 28 ans, en combattant contre Henri IV, à St-Denis, en 1591. C'est par une fiction toute poétique que Voltaire, dans le X° chant de la ilenriade le fait périr au siège de Paris.
AUMONT, ch i:1. de cant. (Lozère), à 26 kil. N. de Marvejols; 655 hab. Sol granitique et basaltique.
AUMONT (sires, puis ducs d'), famille noble et ancienne qui, pendant un grand nombre d'années, a été en possession de la charge de premier gentil-homme de la chambre du roi. Les personnages les plus connus de cette famille sont : Jean d'Aumont, dit le Franc Gaulois, maréchal de France, né en 1522, qui se distingua sous Henri et Henri IV, et périt d'un coup de mousqueton (1595), à Camper près de Rennes, en combattant le duc de Mercoeur, l'un des chefs des Ligueurs;-Antoine, petit-fils du préc., maréchal de France, né en 1601, mort en 1669, qui se distingua à Réthel;-Louis-Marie de Roche-baron, duc d'Aumont, né en 1632, mort en 1704, un des phis zélés serviteurs de Louis XIV : il se distin gua dans la campagne de Flandre; il contribua beau-coup aux progrès de la science des médailles et fut membre de l'Académie des inscriptions; -Alexandre, connu par son dévouement à Louis XVI : ce dernier favorisa l'évasion du roi; - L. Céleste, gentilhomme de la chambre sous Louis XVIII, qui fit en 1815, pen¬dant les Cent-Jours, une descente en Normandie et s'empara de Bayeux et de Caen.
AURA - 143 - AURE
AUNAY, ch. 1. de cant. (Char.-Inf.), à 18 kil. E. N. E. de St-Jean-d'Angely; 1350 h. Église fort ancienne.
AUNAY-Sua-ODON, ch.-l. de cant. (Calvados), à 30 kil. N. E. de Vire; 1055 hab. On y nourrit beaucoup de moutons. Nombreuses filatures.
AUNAY (Philippe et Pierre GAUTIER d'), noms de deux frères, gentilshommes normands, qui furent tous deux au nombre des amants de Marguerite de Bour¬gogne et que Philippe le Bel fit mettre à mort (1314).
AUNE ou AULNE, riv. de France, naît dons le dép. des Côtes-du-Nord, coule d'abord au N., puis à PO., passe à Châteauneuf et à Châteaulin, et tombe dans la rade de Brest à Landevenec. Cours, 135 kil.
AUNEAU, ch.-l. de cant. (Eure-et-Loir), à 22 kil. E. de Chartres, sur l'Aunay; 1239 hab. Guise le Ba¬lafré y battit les Allemands en 1587.
AUNEC:IL, ch.-1. de cant. (Oise), à 12 kil. S. O. de Beauvais; 533 hab. Patrie du peintre Lebrun.
AUNIS, Alunitium en latin moderne petite prov. de l'ana. France, au S. du Poitou, sur l'Atlantique, forme aujourd'hui les arrondissements de Roche-fort et de La Rochelle et une partie de celui de Ma-rennes, dans le département de la Charente-Infé¬rieure; tapit., La Rochelle. Aunis formait autrefois un des grands gouvernementside France.-Ce pays, habité, ainsi que la Saintonge, par les Santones, fut compris par les Romains dans l'Aquitaine 2', appartint successivement aux Visigoths, aux Francs (507), dépendit longtemps du Poitou, fut occupé en 1130 par le duc d'Aquitaine, porté en dot par Éléo¬nore de Guyenne à Louis VII, puis, après divorce de cette princesse, à Henri II, roi d'Angleterre; fut enlevé aux Anglais par Louis VIII en 1224, leur fut restitué en 1360 par Jean II, mais secoua leur joug en 1371 pour se donner au roi de France Charles V. La Réforme s'y introduisit dès le temps de François 1 et y devint très-puissante : l'Aunis fut le dernier rem-part de la résistance du parti, qui ne succomba qu'a¬vec La Rochelle. V. ce nom.
AUNOY (M. Cath. Jumelle DE BEm EYILLE, com¬tesse d'), femme de lettres, née vers 1650, morte en 1705, a écrit dans un style facile et léger des Mémoi¬res historiques (de 1672 à 1679) des Romans et des Contes. On lit encore aujourd hui ses Contes des fées, Paris 1782, et ses Aventures d'Hippolyte, comte de Douglas. Dans ses grands ouvrages, Mme d'Aunoy a imité Mme Lafayette, mais sans l'égaler.
AURANITIDEaul. le Hauran, partie de la Pales¬tine, à CE. de la demi-tribu orient. de Manassé, tirait nom du mont ou de la ville d'Auran, et avait pour ch.-l. Bostra. V. IDUMEENS.
AURAS, ACeASins, chaîne de l'Atlas. P. AURÈS. AURAT (d'), savant du xvie siècle. V. DORAT.
[[Auray|AURAY], ch. 1. de cant. (Morbihan), à 28 kil. S.E. de Lorient, sur la riv. d'Auray, au fond d'une baie; 3795 h. Aux env., est la célèbre chapelle de Ste-Anne d'Auray, but de pèlerinage pour les Bretons.- Cette v. est connue dès le xte s. En 1364 il y fut livré, entre Jean de Montfort et Charles de Blois, une bataille qui mit fin à la guerre de la succession de Bretagne : Duguesclin y fut fait prisonnier, et Charles de Blois y perdit la vie.
AURE, petite riv. qui limite les dép. de l'Eure et d'Eure-et-Loir, passe à Verneuil et à Nonancourt et se jette dans l'Eure.-On appelle Pays d'Aure une vallée de l'anc. Armagnac, dans l'arr. actuel de Ba¬gnères,_ qui avait jadis titre de vicomté.
AURELE (MARC-), M. ,Elius Aurelius Verus An¬toninus, dit le Philosophe, empereur, né à Rome l'an 121 de J.-C., d'une famille illustre, fut élevé sous les yeux de son aïeul Annius Verus, personnage consu¬laire. Adrien l'avait nommé préfet de Rome, quoique fort jeune en imposant à son'successeur désigné, Antonin, la condition de l'adopter : Marc-Aurèle succéda en effet à Antonin (161). Les commence¬ments de son règne furent marqués par de grands malheurs : un débordement du Tibre et du Pô, une famine, une peste, une révolte en Bretagne, une invasion des Caties et des Quades en Germanie, des Parthes en Asie. Il fit soumettre les Bretons par ses lieutenants, envoya son frère adoptif, Lucius Verus, contre les Parthes, prévint le retour des disettes par l'établissement de greniers publics, et, après le retour de Verus, marcha avec lui contre les Quades et les Marcomans (169). Verus mourut pendant l'expédi¬tion; mais Marc-Aurèle remporta sur les Barbares une suite de victoires qui ne furent interrompues que:par lanouvelle de la révolte d'Avidius Cassius, gouverneur de Syrie. Marc-Aurèle était en marche pour com¬battre les rebelles, lorsqu'on lui apporta la tête de leur chef. Il visita les prov. d'Orient et les pacifia par sa clémence. De retour à Rome, il y reçut les hon¬neurs du triomphe (177), et ses exploits furent con-sacrés par une magnifique colonne de bronze qui existe encore (colonne Antonine). L'année suivante, il repartit pour la Germanie, qui s'était révoltée de nouveau, et remporta une victoire signalée sur les Barbares; mais affaibli par l'âge, les fatigues de la guerre et la maladie, il mourut peu après, à Sir¬mium (180), laissant l'empire à son fils Commode. On reproche à Marc-Aurèle d'avoir toléré les désor¬dres de l'impératrice Faustine et d'avoir laissé per¬sécuter les Chrétiens. Du reste, par sa modération, son équité, sa valeur, il a représenté en quelque sorte la philosophie assise sur le trône, et a justifié ce mot de Platon, que les peuples ne seraient heu¬reux que quand les philosophes seraient rois. Il avait montré de bonne heure une vive prédilection pour le Stoïcisme, et on possède de lui 12 livres de Pen¬sées ou réflexions morales, sous ce titre : A. moi-même, où il résume pour son propre usage les nobles doctrines de cette école. Les Pensées de Marc-Aurèle, écrites en grec, ont été imprimées pour la 1" fois par Xylander, avec trad. lat. (Zurich, 1558); et depuis; avec les notes de Gataker et de Stanhope, à Londres, 1707; elles ont été trad. en franç. par Dacier, 1691, par J. P. Joly, 1770, et par l'ierron, 1843. En 1819, Angelo Maï a publié une partie considérable de la correspondance de Marc-Aurèle et de Fronton, décou¬verte dans la bibliothèque du Vatican. Thomas a écrit un bel Éloge de cet empereur. On doit à Noël Desver¬gers un Essai et à E. de Suckau une Etude biogra¬phique et philosophique sur Dfarc-Aurèle, 1856.
AURÈLE (S.), archevêque de Carthage de 388 à 423, ami de S. Augustin, combattit comme lui les Dona¬tistes et les Pélagiens. On l'honore le 20 juillet.
AURELIA CIVITAS AQUENSIS, auj. Bade-Baden.
AURELIANI, peuple de la Gaule (Lyonnaise 4e), entre les Carnutes et les Senones, avaient pour cap. Cenabum, nommée depuis Aureliani (Orléans). Leur territoire répond à peu près au ci-devant Orleanais.
AURELIEN, Lucius Domitius Aurelianus, empe¬reur romain, né en 212, dans le territoire de Sir-'uium en Pannonie, était fils d'un paysan. Après avoir passé par tous les grades de la milice, il fut élevé au consulat par Valérien (258) et par-vint à l'empire en 270, après la mort de Claude II, qui l'avait désigné. Il défit les Goths, les Sarmates, les Marcomans et les Vandales, vainquit la célèbre Zénobie, reine de Palmyre (273), ainsi que l'usur¬pateyir Tetricus, qui depuis plusieurs années était maître des Gaules (274), et reçut à son retour un triomphe magnifique. Resté tranquille possesseur de l'empire, il embellit Rome, réduisit les impôts, fit d'utiles réformes et de sages lois somptuaires. Umar-malt contre les Perses lorsque Mnesthée, l'un de ses affranchis, le fit assassiner en 275, pour échapper à une peine qu'il avait encourue. On a reproché à ce prince trop de sévérité : sur la fin de son règne, il persé¬cuta cruellement les Chrétiens. Vopiscus a écrit sa Vie.
AUR1 - 144 - AUSP
AURELIUS VICTOR (Sextus), historien latin du mv° siècle, né en Afrique, vivait sous Julien et ses successeurs. Il fut gouverneur de la Pannonie, pré¬fet de Rome et consul en 369. On a sous son nom : Origo gentil roman,, attribué par quelques-uns à Asconius Pedianus; De viris illustribusurbisRomx, attribué aussi à Pline le Jeune, à Cornélius Népos, à iEmilius Probus; De Cœsaribus (d'Auguste à Ju¬lien) : c'est le plus authentique de ses écrits; De vita et moribus imperatorum, abrégé du précédent. Ces ouvrages ont été publiés à Paris, 1681, cum notis variorum; à Amsterdam, 1733, par Arntzenius. Ils ont été trad. par M. Dubois dans la collection Pane¬koucke; le De viris avait été traduit séparément par Savin dès 1776.
AURENG-ABAD, c. -à-d. Ville du Trône, v. de l'Inde, ch.-l. de la prov. de son nom et jadis de tout fe Decan, à 290 kil. E. N. E. de Bombay, par 13° 13' long. E., 19° 54' lat. N.; env. 60000 h. Grande, mais à moitié ruinée et déserte. Grand bazar de plus de 2 kil. de long. - C'était jadis un simple village, dit Gourkah; la ville fut créée en quelque sorte par Au¬reng-Zeyb, qui l'orna de plusieurs monuments, lui donna son nom et y mourut (1707) - La province d'Aureng-Ahad, est bornée par les prov. de Kan¬daych, Goudjerate, Berar, Bedjapour, Beyder, Haïder-Abad : et compte env. 6 000000 d'hab., presque tous Mahrattes. Elle est traversée par la chalne des Ghattes et par la riv. Godavéry. Longtemps partagée entre les Etats du Nizam et la présidence de Bombay, cette prov. appartient tout entière auj. aux Anglais.
AURENG-ZEYB, un des plus grands empereurs du Mogol, né en 1619, mort en 1707, descendait d'Akbar. Il usurpa le trône en emprisonnant son père et faisant périr ses deux frères, et se fit cou¬ronner à Delhy en 1659. Il gouverna avec une grande sagesse, et agrandit beaucoup ses États par les con-quêtes qu'il fit du Thibet, du Decan et des riches roy. de Golconde et de Visapour. Il eut de longues guerres avec les Mahrattes, dont il triompha. Ce prince unissait à de grands talents politiques et mi¬litaires une profonde hypocrisie et un caractère san¬guinaire : il mit à mort plusieurs de ses enfants qui s'étaient révoltés contre lui. Néanmoins, il établit dans son vaste empire une sage administration, as¬sura à ses sujets une exacte justice, sévit contre la corruption, et fit fleurir le commerce et l'agri¬culture. Il fonda la ville d'Aureng-Abad.
AUREOLUS (Manius Acilius), général romain, né en Dacie, servit d'abord sous les empereurs Va¬lérien et Gallien, prit la pourpre en 267 t fut battu par Gallien, ensuite par Claude II, et périt dans une bataille sous l'es murs de Milan (268).
AURES (mont), Aurasius mens, chaîne de mont. de l'Algérie (Constantine), se détache du grand Atlas à 150 kil. S. de Constantine dans le pays de Zab, et se prolonge à l'E. dans l'ltat de 'l'unis.
AURICH, v. du Hanovre, ch. 1. de la prov. de son nom (Pane. Ostfrise), à 200 kil. N. O. de Hanovre; 4510 hab. Siège de l'assemblée des États. Cour d'ap¬pel, gymnase.- La prov. qui s'étend sur la mer du Nord, compte 168000 hab.
AURIGERA, riv. de la Gaule, auj. l'Ariége.
AURIGNAC, ch.-I. de cent. (H: Garonne), à 20 kil. N. E. de St-Gaudens; 1197 hab. Cuirs, Mmes. AURIGNY Riduna en latin,, l'Alderne des An¬glais, îlot de la Manche, vis-à-vis du cap de la Hogue, à 10 kil. O. des côtes de la France (Manche) , a 16 kil de tour; il appartient aux Anglais, et relève de Jer¬sey; 3000 hab. Ch.-1. Ste-Anne-d'Aurigny, petite - place de guerre très-fortifiée gai a 200 maisons.
AURILLAC, Aureliacitm, ch: 1. du dép. du Cane - tai, sur la Jordanne, à 555 ltil. S. S. E. de Paris, 574 par chemin de fer; 8667 hab. Trib. de 1°° instance et de commerce. Rues mal percées, mais propres; et nettoyées par des eaux courantes. Chaudronnerie, orfévrerie tanneries, dentelles. Patrie du pape Syl¬vestre II (Gerbert) à qui une statue a été élevée en 1851; de Piganiol de La Force de Carrier. - La ville se forma aux out° et ix° siècles autour d'un mona¬stère fondé par S. Géraud.
AURIOL, Auriolum, bourg des Botta .-du-Rhône , à 27 kil. E. N. E. de Marseille., tant. de Roquevaire; 2700 hab. Exploit. de houille et d'albâtre; fabriq. dé carreaux à paver. Ruines d'un château du xi° siècle.
AURON, nom de 2 petites rio. du dép, du Cher, qui se jettent toutes deux dans le Cher, l'une par la r. g., l'autre par la r. dr., à Bourges.
AURORE, divinité chargée d'ouvrir au char du _ Soleil les portes du ciel, était fille du Titan H périon et de la Terre. Éprise d'un jeune mortel, le beau Tithon, elle l'enleva au ciel et l'épousa. Elle aima aussi Céphale et Orion. On la représente couverte d'un voile et assise dans un_ char de vermeil que traînent quatre chevaux hiatus. Les poètes lui don¬nent des doigts de rose; ses larmes forment la rosée.
AUROS, ch.-l. de carat. (Gironde),. à 8 kil. N. E. de Bazas; 233 hab. Ancien château seigneurial qui appartenait à la maison de Foix.
AURUNCI, peuple d'Italie, le même que les Au-soues.
AUSCI, peuple de l'Aquitaine (Novempopulanie), habitait au S. des Élusates (dans le dép. du Gers), et avait pour ch.-l. Aussi ou.i:limberis, auj. Aucis.
AUSETANI, peuple de la Tarraconaise, à l'E. des Ilergètes, avait pour tapit. Ausa, auj. Vic d'Osona.
AUSONE, Decimus Magnus Ausonius, poète la-tin, né en 309 à Burdigala (Bordeaux), mort vers 394, était fils d'un sénateur. Il professa la rhétorique dans sa ville natale, fut chargé de l'éducation du jeune Gratien, depuis empereur, et fut élevé aux plus hautes dignités : après avec été questeur, gou¬verneur de l'Italie, de l'Afrique et des Gaules, con¬sul (379), et enfin proconsul d'Asie, il se retira dans une terre près de sa ville natale : c'est l qu'il com¬posa la plupart de ses ouvrages. On a de lui des épi-grammes, des idylles, des églogues et ales épîtres. Ses morceaux les plus estimés sont les Parentales, les Roses, la Moselle et le Crucifiement de l'Amour. On trouve dans ses poésies assez d'élégance, et d'esprit, mais de l'affectation, de la monotonie et bien des puérilités. Ses oeuvres ont été publiées lt Bordeaux, 1580, avec les notes de Vinet; à Paris, cum notis variorum, 1730, par l'abbé Souchay; et dans les Poetx latini minores de Wernsdorff. Elles ont été traduites en français par Jaubert, 1769, et par Cor-pet, 1843 (dans la collection Panckoucke). On doit à M. Demogeot des Études sur Ausone, 1837.*AUSONES, peuple d'Italie, de la famille opique ou osque, habitait le long de la mer Tyrrhénienne, de la côte à I !Apennin, entre le Liris et le Vulturne, depuis le pays des Volsques jusqu'à Nole. Leur pays se nommait Amimie; souvent cette, dénomination est étendue à toute B Italie. Leur principale place était Suessa, auj. Sec:a.
AUSONIE, pays des Ausones. V. ci-dessus.
AUSPICE, présage tiré de l'observation des oiseaux. Les auspices se prenaient, à Rome, par un membre du collége augural (V. AUGUREs), à l'armée, par le général, assisté d'un simple serviteur ou d'un soldat. Les oiseaux consultés étaient l'aigle, le vautour, la buse, l'orfraie, le corbeau, la corneille, le hibou. Ils donnaient d'heureux présages lorsqu'ils volaient haut, droit devant eux, en déployant largement leurs ailes et de mauvais s'ils volaient près de terre. -On donnait aussi le nom d'Auspices aux augures mêmes.
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t'Estrie, fit des courses jusqu'aux portes de Ravenne ne de Rome, et défit Childebert II, roi d'Austrasie, qui était venu en Italie au secours de l'empereur Maurice. On lui reproche quelques actes de cruauté. Autharis était un arien zélé.
AUTHIE riv. de France, sépare les dép. de la Somme et du Pas-de-Calais, baigne Doullens, Auxy, Broye, Nampont, où elle devient navigable, et tombe dans la Manche après un cours de 88 kil.
AUTHION, riv. qui sort de l'étang de Rué (In¬dre-et-Loire), arrose Bourgueil, puis coule parallèle-ment ment à la Loire en suivant l'ancien lit de cette ri¬vière, et s'y unit à St-Aubin (Maine-et-Loire), après 97 ki. de cours.
AUTRON, ch.-1. de tant. (Eure-et-Loir), à 18 kil. S. E. de Nogent le Rotrou; 928 hab. Étamines.
AUTHON (Jehan d'), vieil historien né vers 1466, mort en 1527, appartenait à l'ordre des Augustins. Louis XII le nomma son chroniqueur, le pourvut de bons bénéfices et l'emmena avec lui dans tous ses voyages. On a de lui les Annales du roi Louis XII de 1499 à 1508, publiées partiellement en 1620, et en entier par le Bibliophile Jacob Paris, 1834.*AUTISSIODURUM, nom latin d'Auxerre.
AUTOCHTHONES. V. INDIGÉNEs.
AUTO-DA-FÉ, c. -à-d. acte de foi. C'est ainsi que les Espagnols appelaient l'exécution solennelle des sentences de l'inquisition contre les hérétiques con-damnés au bûcher ou à la torture. La cour assistait à ces affreux spectacles que le peuple recherchait avec avidité. Ils ne cessèrent qu'au xvIIIe siècle.
AUTOLYCUS, aïeul maternel d'Ulysse, était un habile voleur; ce qui fit dire qu'il était fils de Mer-cure. Sa fille Anticlée eut, disait-on, commerce avec Sisyphe, qui la rendit mère d'Ulysse.
AUTOLYCUS, savant grec, né à Pitane en Éolie, vers 360 av. J.-C., a laissé deux traités : De Sphara qua movetur; De ortu et occasu siderum, publiés en grec par Conrad Dasypodius, Strasbourg, 1572; tra¬duits en latin par J. Auric Rome, 1587, et en fran¬çais par Forcadel, Paris, 1572.
AutoAUTOMÉDON, habile écuyer, conduisait le char d'Achille et de Pyrrhus (Iliade, Ix). Son nom a de-puis désigné tout habile conducteur de char.
AUTREY, ch: 1. de c. (H.-Saône) à 10 kil. N. 0. de Gray; 1108 hab. Forges, hauts fourneaux.
AUTRICHE (OEstreich). Ce nom désigne : l' l'em¬pire d'Autriche; l'Autriche, propre.
1° EMPIRE D'AUTRICHE OU ÉTATS AUTRICHIENS, un des grands États de l'Europe, est borné au N. par la Prusse et le roy. de Saxe, à l'E. parla Russie et la Moldavie, au S. par la mer Adriatique et la Turquie, à t'O. parla Bavière, la Suisse et les États sardes, dont il est séparé par le Mincio et le lac de Garda. Il a env. 1250 kil, de l'E. à l'0. et 540 du N. au S., et compte env. 35000000 d'hab. Capit., Vienne. L'em¬pire d'Autriche comprend un grand nombre de pays de nature très-diverse qu'on peut partager en 4 groupes, savoir : 1° Pays allemands, l'Autriche propre, fes duchés de Saltzbourg, de Styrie, de Carinthie, de Carniole, le Frioul, le littoral allemand dans le ter¬ritoire de Trieste, le comté du Tyrol avec le Vorarl¬berg, le roy. de Bohême, le margraviat de Moravie, la Silésie autrichienne; 2° Pays hongrois : le roy. de Hongrie, la Transylvanie, la Slavonie, la Croatie; 3° Pays polonais, qui se composent de la Gallicie, avec Cracovie, de la Ludomirie et de la Bukowine. D'après la dr rnière organisation (1867), la monarchie autrich. se divise en 2 part. administréesséparément sous un même prince et sous un ministère commun .
1° Pays cis-leithans (en deçà de la Leitha) : Province de Basse-Autriche, chef-lieu. Vienne.- Haute-Autriche Linz.- Salzbourg Salzbourg.Styrie Gratz. Carinthie Klagenfurt. Carniole Laibach. Istrie Trieste. Province de Tyrol et Voralberg Inspruck.- Bohême Ptrague.- Moravie Brûnn. Silésie Troppau. Galicie Lemberg,- Bukowine Czernowitz: - - Dalmatie... Zara.
2° Pays trans-leithans(au delà de la Leitha): Le royaume de Hongrie, cap... Pesth. La Croatie et l'Esclavonte, cap. Agram. La Transylvanie tapit Klausenbourg. Bannat et voïvodie Serbe, chef-1. Temesvar. Les confins militaires, chef-lieu. Carlstadt.
Presque toute l'Autriche est hérissée de montagnes. Les princ. chaînes sont, au N. les montsErz et Su¬dètes, è l'E. les monts Krapacks, au S.`O. plusieurs branches des Alpes au centre les monts de Bohême et de Moravie. L'Elbe, l'Oder, la Vistule, leDniester, naissent dans les États autrichiens; le_ Danube a la plus grande partie de son cours; le Pô et l'Ad~ige baignent les possessions autrichiennes en Italie. L'Autriche est presque tout entière continentale; elle n'a de côtes que celles de l'Adriatique. Le long du rivage oriental de cette mer s'offrent une multi¬tude d'îles, Veglia, Cherso, Osero, etc. On trouve dans les États autrichiens plusieurs lacs : dans l'archidu¬ché d'Autriche l'Atter; en Hongrie, ceux de Balaton et de Neusiedel. L'industrie est très-développée; elle consiste surtout en draps, tissus de coton, soieries, fer, acier, ébénisterie; on estime les glaces de Ve¬nise et de Neuhaus, les verreries de Bohême, les violons de Crémone, les pianos, les pendules et les porcelaines de Vienne, le rosolio de Zara et de Trieste, etc. Venise, Trieste, Fiume, Raguse, Zara, Spalatro, sont les peine. places maritimes. Dans l'in¬térieur, les peine. places sont : Vienne, Prague, Perth, Gratz, Lemberg, Carlstad, (Edenbourg, etc. L'Autriche a beaucoup de belles routes, plusieurs chemins de fer et plus de 300 canaux. Son armée en temps de paix est de 500000 hommes• en temps de guerre, elle peut s'élever à 700ood hommes. L'Autriche, longtemps le premier État de l'Alle¬magne, en a été exclue par la Prusse en 1866. Elle est gouv. par un empereur ; longtemps monarchie ab¬solue, elle a reçu en 1861 une constitution, puis une nouvelle, qui réorganise toutes les parties de l'emp., en décembre 1867. Le pouvoir impérial est hérédi¬taire; il se transmet de màle en mâle; en cas d'ex¬tinction des mâles, les femmes peuvent succéder au trône : témoin Marie-Thérèse, qui a fondé la maison auj. régnante.- La religion dominante est la R. catho¬lique: elle compte 25 millions d'adhérents. Après elle vient la religion grecque (6 millions), dont les nom¬breux prosélytes habitentlaTransylvanie la$lavcnie, la Croatie et la Hongrie mérid. On trouve beaucoup de Calvinistes en Hongrie, et de Luthériens dans les prov. allemandes et la Gallicie ; on trouve encore en divers endroits des Sociniens ou Unitaires et dei, Mennonites; ces différentes Confessions donnent un chiffre de près de 4 millions. Enfin, on peut compter 750000 Juifs, répandus surtout en Hongrie et en Moravie. L'Autriche possède plusieurs universités (à Vienne àPrague, àPesth , àLemberg, à011mtiltz, à Graetz , à Inspruck), ainsi qu'un grand nombre d'a¬cadémies, de lycées et d'établissements pour les hautes sciences : Académie noble de Marie-Thérèse, Institut polytechnique, Académie Joséphine médico- chi¬rurgicale, Académie orientale de Vienne, Acadé¬mie des mineurs, à Schemnitz, collège .khan¬mn-am, à Gratz, etc.
2° AUTRICHE PROPRE, OU ARCHIDUCHé D'AUTRICHE, portion des États autrichiens, bornée au N. par le Moravie et la Bohème, à 1'0. par le Tyrol et la Ba¬vière, au S. parla Styrie et la Carinthie, à l'E. par la Hongrie; 3900 kil. car.; 2280000 hab. Ch.-1., Vienne. Le Danube la traverse. Elle est coupée par l'Ens en 2 parties, dites Pays au-dessous de l'Ens ou Basse-Autriche, ch. 1., Vienne; et Pays au-dessous de l'Ens ou Haute-Autriche, ch .l., Linz. L'une et l'autre est subdivisée en capitaineries de cer¬cles, dont le nombre a varié. L'archiduché d'Autriche se composait avant 1801 de 4 portions : 1° B.-Autriche (divisée en pays au-dessus de l'Ens et pays au-dessous de l'Ens) ; 2° Hte-Autriche (Styrie, Carinthie, Carniole, Frioul autri¬chien, littoral allemand) ; 3° Autriche intérieure (comté de Tyrol) ; 4° Autriche antérieure (Brisgau autrichien , Souabe autrichienne et divers petits pays). On y substitua depuis une division en 9 cercles
Gouvt de Hte-Autriche. Chefs-lieux. 1° Mùhl, Linz. 2° Inn, Ried 3° Haussruck,els. 4° 'Pralin, Steyer. - 5° Saltzbourg, Saltzbourg
Gouvt de Basse-Autriche. 6° Manhartsberg supérieur, Krems. 7° Manhartsberg inf., Korneuburg 8° Wienerwald sup., St-Polten. 9° Wienerwald inf., Traiskirchen. Il faut y joindre le capitanat de Vienne, ch.-l., Vienne.
Histoire. L'Autriche propre faisait originairement partie des prov. romaines appelées Norique et Pannonie supérieure. Elle fut réunie à l'empire romain sous Tibère, vers l'an 33 de J: C. A partir du v° siècle, elle fut tour à tour envahie par les Huns, les Ostrogoths, les Boiens les Vandales, les Longo-bards, et enfin partagée entre les Bavarois et les Avares, jusqu'à 1 époque où Charlemagne en chassa les Avares, 799, et la joignit à ses États sous le nom d'Austria ou de Marche orientale. En 928, Henri l'Oiseleur, voulant opposer une barrière aux incursions des Hongrois, érigea l'Autriche en mar¬graviat. En 982, Othon II en investit Léopold de Babenherg (ou Bamberg), dont es descendants pos¬sédèrent d'abord cette province sous le titre de margraves ou de marquis (980), et prirent en-:mite le titre de ducs, à partir de l'an 1156. Après l'extinction de cette famille (1246), l'Autriche passa entre les mains del'emp. Frédéric II, puis dans celles d'Ottocar, roi de Bohême (1251), et après lui dans celles de Rodolphe de Habsbourg, emp. d'Allema¬gne. Ce dernier donna l'Autriche à son fils Albert (1282) , dont les descendants l'ont conservée d'abord sous le titre de ducs, et, à partir de 1453, sous celui d'archiducs. La maison de Habsbourg ou d'Autriche qui, depuis Rodolphe, avait déjà fourni plusieurs empereurs à l'Allemagne, vit cette dignité devenir éréditaire chez elle à partir de l'avènement d'Al¬ert II, en 1438. A cette époque, l'Autriche s'était déjà agrandie de la Styrie (1186), de la Carniole et des domaines héréditaires de Rodolphe de Habsbourg, savoir: l'Alsace, la Souabe et la Suisse (1282); mais, en 1307, la Suisse s'était rendue indépendante. Le mariage de Maximilien avec Marie de Bourgogne (1477) donna à la maison d'Autriche les Pays-Bas et une grande partie de la Bourgogne; l'avénement de Charles-Quint y joignit l'Espagne avec ses im¬menses possessions dans les deux mondes. Par le par¬tage de 1521 entre Charles-Quint et l'archiduc Fer¬dinand, son frère, les Pays-Bas et le cercle de Bourgogne échurent à la branche espagnole d'Au¬triche; Ferdinand conserva l'a rchiduché d'Autriche et toutes ses dépendances, auxquelles il joignit la Bohême et la Hongrie, puis la Moravie, la Silésie et la Lusace. Le traité de Westphalie (1648) enleva cette dernière prov., ainsi que l'Alsace, à l'Autriche, qui répara cette perte par l'acquisition de la Tran¬sylvanie et de la Croatie. Par les traités d'Utrecht (1713) et de Rastadt (1714), l'Autriche reçut comme héritage de Charles II, roi d'Espagne, le cercle de Bourgogne, le duché de Mantoue, le royaume de Naples et la Sardaigne; en 1714, elle échangea ce dernier royaume contre la Sicile. Après 1735, elle rendit les Deux-Siciles à l'infant don Carlos et reçut en échange Parme, Plaisance et Guastalla. Ces fatales acquisitions, dues pour la plupart à des allian¬ces ont donné heu au distique suivant :Bella gerant alii; tu, felix Austria, aube : Nam quæ Mars aliis, dat tibi regna Venus. En 1740, la branche masculine de la maison d'Au¬triche s'étant éteinte ses États héréditaires échurent à Marie-Thérèse, fille du dernier empereur, dont le mari, François te Lorraine, fut, après de longs dé-mêlés, reconnu empereur en 1745, sous le nom dé François I, et devint le chef de la nouvelle maison d'Autriche-Lorraine. L'Autriche eut depuis à 'soute¬nir contre la Prusse la guerre de,Sept ans, qui lui fit perdre la Silésie (1756-63) ;' elle se dédommagea, lors du partage de la Pologne (1772 et 1795), en se faisant adjuger la Gallicie et la Lodomirie, auxquelles elle a joint depuis le territoire de Cracovie. En 1791, elle entra, par le traité de Pilnitz, dans la coalition contre la France, ce cuti attira sur elle les plus grandes calamités : après avoir vu sa capitale occupée par les Français, l'empereur François II fut contraint de re¬noncer au titre d'empereur d'Allemagne, et de se borner à ses États héréditaires, avec le titre d'em¬pereur d'Autriche. Les guerres de la Révolution et de l'Empire avaient enlevé à l'Autriche une grande partie de ses possessions en Allemagne et toute l'Ita¬lie; mais les événements de 1815 les lui rendirent, à l'exception du cercle de Bourgogne, dont la perte fut compensée par les provinces de Lombardie et de Vénétie en Italie. En 1848, éclata à Vienne unie vio¬lente insurrection ; en même temps la Hongrie et les provinces italiennes s'insurgèrent, mais l'Italie fut promptement soumise, malgré l'appui du roi de Pié¬mont, qui perdit la bataille décisive de Novare (mai 1849), et la Hongrie fut après une longue résis¬tance réduite avec l'aide de la Russie (1849) : une constitution lui est octroyée en 1861, puis une nou¬velle en 1865, qui établit une diète et un ministère hongrois, et calme les esprits. En 1859, l'empereur, menacé dans ses possessions italiennes par les États sardes, les envahit; repoussé par les Piémontais et les Français, notamment à Magenta et à Solfe¬rino, il signe le traité de Villafranca, et cède la Lombardie. En 1866, il soutient contre la Prusse et l'Italie, une guerre où il bat les Italiens à Cus¬tozza (24 juin), mais est vaincu par la Prusse à Sa¬dowa (3 juillet), est obligé de céder la Vénétie, et au traité de Prague (23 août) , voit l'Autriche exclue de l'Allemagne, reconstituée sans sa participation.
Empereurs d'Autriche :
François I, 1806-1835
Ferdinand I, 1835, abdique en 1848
François-Joseph I, 1848
AUTBICUM, Chartres, v. de Gaule, capit. des Car¬nutes, tirait son nom de l'Autura (Eure) qui l'arrosait.
AUTUN, Bibracte, puis Augustodunum, ch.-l. d'arr. (Saône-et-Loire), près del'Arroux, à 106 k. N. O. de M2.-con ; 11 897 h. Evêché, trib. de 1° inst. et de comm., collége. Belle cathédrale, dédiée à S. Celse, église St-Martin, où est le tombeau de Brunehaut; champ de Mars. Ruines romaines, arc de triomphe, etc. -Fondée par les Phocéens, cette ville devint, sous le nom de Bibracte, la capitale des Éduens, et l'une des villes les plus importantes de la Gaule (avec un chef électif, dit vergobret, un sénat des Druides et une école druidique où l'on venait de très-loin). Elle fut également très-importante sous les Romains, qui la nommèrent Augustodunum en l'honneur 'Au¬guste : elle contenait une fameuse école de rhétori¬que. Prise par Sacrovir en l'an 21, elle fut le foyer de la révolte de ce Gaulois (qui se tua aux environs). Au ui° siècle, elle fut assiégée pendant sept mois, prise et détruite par Tétricus; rebâtie dans le siècle suivant par Constantin; elle fut saccagée par les Sar¬rasins en 731 • par les Normands en 888. Elle fut depuis le x° siècle le ch.-1. d'un comté dépendant du duché de Bourgogne. Patrie du président Jeannin. ,
AUTUN (Jehan d'). Y. AUTHON.
AUBE - 148 - AVA
AUTURA, riv. de Gaule, auj. l'Eure. 1 Paris, 175 par chemin de fer; Il 081 hab. Cathé-
AUVERGNE, Arverni, anc. prov. de France, entre draie gothique (St-Étienne), église St-Germain; col le Bourbonnais, le Forez, le Vélay, le Limousin, le Quercy et la Marche, avait pour capit. Clermont-Ferrand. L'Auvergne forme auj. les dép. du Puy-de-Dôme et du Cantal et l'arr. de Brioude dans celui de la H.-Loire. Elle se divisait en B.-Auvergne , au N., ch. 1. Clermont; v. princ. : Riom, Aigueperse, Vol¬vic, Brioude, Évaux, Chambon, Billom, Cusset, Issoire, La Chaise-Dieu, Langeac; et H.-Auvergne, au S., ch.-1. St-Flour; autres villes : Chaudes-Aigues, Murat, Mauriac, Aurillac, Montsalvy.La B.-Auver¬gne, qu'on appelait aussi Limagne, est célèbre par sa fertilité. L'Auvergne est arrosée par l'Allier et la Dordogne. Son sol offre partout des traces volcani¬ques; les nombreuses mont. qui la couvrent sont presque toutes des volcans éteints. Les monts d'Au¬vergne se rattachent aux Cévennes par le mont Mar¬geride; ils peuvent se partager en quatre groupes : le Plomb du Cantal, le Cézallier, le mont Dore, et le Puy-de-Dôme. L'Auvergne a produit un assez grand nombre d'hommes remarquables : Grégoire de Tours, Gerbert, L'Hôpital, le chancelier Duprat, Anne Dubourg, Blaise Pascal, Domat, le gén. Desaix, Delille, Thomas, etc.-Les Arvernt, qui ont donné leur nom à l'Auvergne, furent un des peuples les plus puissants de la Gaule Transalpine et les rivaux redoutables des Éduens avant la conquête des Ro-mains. C'est de l'Arvernie que sortit Vercingétorix, le plus opiniâtre adversaire de César, et dont la soumission entraîna celle de la Gaule entière; la ca¬pitale du pays était la célèbre Gergovie. Sous les Romains, l'Arvergie fut longtemps florissante, et les lettres y furent cultivées avec succès. En 475, les Visigoths s'en emparèrent; Clovis l'enleva à ces derniers en 507. Sous les rois de la 1" race, l'Au¬vergne devint un comté dépendant de l'Aquitaine. Au viii° siècle, l'histoire fait mention d'un comte d'Auvergne, nommé Blandin, qui soutint le duc Waifre contre Pepin le Bref. Après lui diverses mai-sons occupèrent successivement ce comté. En 979, il devint héréditaire dans celle des vicomtes d'Au¬vergne, vassaux des ducs d'Aquitaine, et passa, avec l'Aquitaine, sous la domination des Anglais. En 1155 il fut divisé en deux parties : comté d'Auvergne (ap¬partenant à la branche cadette de la maison), et Dau¬phiné d'Auvergne (à la branche aînée). Le comté fut confisqué par Philippe-Auguste sur le comte Guy II, qui s'était révolté; mais peu d'années après il fut rendu à son fils Guillaume XI. Le Dauphiné (qui com¬prenait une partie de la Limagne et la moitié de la ville de Clermont) passa par mariage, en 1428, à la maison de Montpensier, branche de la maison de Bourbon. A la fin du xui° s., le comté d'Auvergne échut par mariage à l'ans. famille de La Tour, dite dès lors de La Tour-d'Auvergne. En 1524, la com¬tesse Anne légua ce comté à Catherine de Médicis, et celle-ci le transporta en 1589 à Charles d'Angou¬lême, fils naturel de Charles IX, qui se lé vit enle¬ver en 1606 par Marguerite de Valois, fille de Cathe¬rine; il fut enfin cédé par cette dernière à Louis XIII encore dauphin , qui le réunit à la couronne en mon-tant sur le trône (1610). Il forma dès lors un des 32 grands gouvernements de France.
AUVIGNY (J. DU CASTRE d') , militaire et écrivain, né dans le Hainaut en 1712, servit avec distinction dans les chevau-légers et fut tué au combat de Det¬tingen en 1743. On a de lui : Mémoires de Mme de Jiairnevelt; Amusements historiques; Histoire de Paris (jusqu'en 1730) ; Vies des hommes illustres de la France (continuées par l'abbé Pérau et par Tur¬pin), 1739-57, 27 vol. in-12. Il travaillait en com¬mun avec l'abbé Desfontaines.*AUVILLAR, ch.-1. de cant. (Tarn-et-Garonne), sur la r. g. de la Garonne, à 16 kil. S. 0. de Mois-sac; 1597 hab. Faïence.
AUXERRE, Altisiodurum, Autisiodurum, ch. 1. du dép. de l'Yonne, sur l'Yonne, à 169 kil. S. E. delége, bibliothèque hospice, pénitencier; belles promenades. Grand Commerce devins. - Cette ville formait jadis, chez les Senones, un district indépen¬dant. Elle fut ravagée par Attila au iv° siècle, et prise par Clovis au r. Sous les rois de la 1' race, elle fut gouvernée par des comtes, qui se rendirent héré¬ditaires au e siècle (F. ci-après). Auxerre avait avant 1789 un évêché dont Amyot fut titulaire. S. Germain l'Auxerrois, l'historien Lebeuf, Ste-Palaye, J. B. Fou¬rier, naquirent dans, cette ville.
AUXERRE (comté d'); Ce comté, dont l'o igine re¬monte au x° siècle, appartenait en 1036 Renaud, comte de Nevers. A la mort de ce dernier (1040), Robert, duc de Bourgogne, s'empara des comtés d'Auxerre et de Nevers; mais il en fut dépouillé par Guillaume, fils de Renaud, qui les transmit à ses descendants. Auxis° siècle Gui, frère de Guillaume IV, devint le chef d'une branche collatérale; il acquit le comté de Tonnerre, et eut de fréquents démêlés avec l'évêque et la commune d'Auxerre. Il mourut en 1176, laissant un jeune fils, dont la mort préma¬turée (1181) mit fin à la ligne masculine des comtes d'Auxerre. Après avoir été portés par divers maria¬ges dans quatre maisons différentes, les trois comtés d'Auxerre, Tonnerre et Nevers furent de nouveau réunis en 1338 par Guillaume le Grand; mais en 1370, Jean IV de Challon, son arrière-petit-fils, vendit le comté d'Auxerre au roi de France Charles V, qui le réunit à la couronne. Il en fut encore détaché en 1435 par le traité d'Arras, qui en assurait la posses¬sion au duc de Bourgogne; mais en 1477, après la mort de Charles le Téméraire, Louis Xi le réunit définitivement au domaine royal.
AUXERROIS, un des 4 comtés annexés au grand duché de Bourgogne, comprenait, outre Auxerre et son territoire, Seignelay, Coulange, Vermanton.
AUXOIS, Alesiensis pagus, anc. pays de France, faisant partie du duché de Bourgogne était divisé en bailliage principal de Semur et bailliages parti¬culiers d'Avallon, d'Arnay-le-Duc et de Saulieu. Il doit son nom à l'anc. Alesia, qui s'y trouvait com¬prise. Il formait un comté qui fut réuni au duché de Bourgogne en 1082. Il forme auj. les arr. d'Avallon (Yonne) et de Semur (Côte-d'Or).
AUXONNE, ch.-L de tant. (Côte-d'Or), sur là Saône (r. g.), à 31 kil. S. E. de Dijon; 3048 hab. Place forte de 40 classe : direction d'artillerie, arse¬nal de construction, fonderie et magasins à poudre, Collége. Pont-levis remarquable; château construite par Louis XII. - Capit. d'un anc. comté, réuni en 1237 au duché de Bourgogne. Cédée à Charles-Quint par le traité de Madrid (1526), Auxonne refusa de passer sous la domination étrangère et par sa belle résistance obligea les Espagnols à se retirer.
AUXUMUHi, v. de l'Éthiopie, est auj. Axum.
AUXY-LE-CHATEAU ch.-l. de cant. (Pas-de-Ca¬lais), sur l'Authie, à 30 kil. S. O. de St-Pol; 2461 h.
AUZANCE, ch.-l. de cant. (Creuse), à 26 kil. N. E. d'Aubusson, près du Cher; 1006 hab.
AUZON, ch.-1. de tant. (H: Loire), à 13 kil. N. de Brioude, sur l'Allier; 881 hab. Houille; source mi¬nérale froide.
AUZOUT (Adrien)mathématicien, né à Rouen vers 1630, mort en 1691, était membre de l'Acadé¬mie des sciences. 11 inventa en 1667 le micromètre à fil mobile, qui sert aux astronomes pour mesurer le diamètre apparent des petits objets, et publia un traité sur cet instrument, Paris, 1667, in-4. On a encore de lui des Lettres sur les grandes lunettes.