FIACRE (S.), patron des jardiniers, né en Irlande vers 600, vint en France, établit dans la Brie, près de Meaux, à l'endroit où se trouve auj. un village de son nom, un hospice pour les pèlerins, et mourut en 670. On l'hon. le 30 août. Les voitures de louage appelées fiacres ont pris le nom de ce saint parce que les premières furent établies à l'hôtel St-Fiacre, rue St-Martin (en face de la rue Montmorency).
FIBONACCI (Léonard), dit Léonard de Pise, du nom de sa patrie, vivait aux XI° et XII" siècles. Il voyagea parmi les Arabes d'Afrique, et en rapporta, dit-on, en 1202, les chiffres arabes et la notation algébrique, dont d'autres attribuent l'introduction à Gerbert. On a de lui : Liber Abaci, et Quadrati nu-meri, publ. par Boncompagnoni, Florence, 1854.
FICHTE (J. Gottlieb), philosophe allemand, né en 1762 à Ramenau en Lusace, mort à Berlin en 1814, fut d'abord précepteur à Kœnigsberg, où il se lia avec Kant. Il se fit connaître de bonne heure par la Critique de toute Révélation (1792), et par un écrit sur la Révolution française (1793), et devint en 1793 professeur de philosophie à Iéna, où il excita un grand enthousiasme par son éloquence, ainsi que par la nouveauté de ses idées. Accusé d'athéisme, il se démit en 1799 et se retira à Berlin, où il devint professeur et en même temps recteur de l'université. Lors de l'invasion des Français en Prusse, il prononça des Discours à la nation allemande, qui ranimèrent vivement l'esprit public. Dans le but de compléter le système de Kant et de donner une base inébranlable aux connaissances humaines, Fichte imagina une théorie qu'il appelle la doctrine de la science : partant de la seule idée du moi, il prétend en faire sortir la notion du monde et celle de Dieu même. Ce système est connu sous le nom d'idealisme transcendental. Il le modifia lui-même considérablement dans la suite, et tomba dans une espèce de panthéisme. Il reconnut enfin la vanité de la spéculation et la nécessité de s'en rapporter aux convictions naturelles de la conscience. Fichte eut un grand nombre de disciples, entre autres Sohelling, qui devint ensuite son adversaire. Ses principaux ouvrages sont: Idée de la Doctrine de la science, 1794; Principes fondamentaux de la Doctrine de la science, 1794; Destination de l'homme de lettres (trad. par Nicplas, 1838), 1794; Droit naturel, 1796; Système de morale, 1798; Destination de l'homme, 1800 (trad. par Barchou de Penhoën, 1832); Théorie de la religion, 1806; Méthode pour arriver à la Vie heureuse, trad. par M. Bouilher, 1845. Il a en outre exposé ses opinions dans un Journal philosophique, publié à téna, 1797 et années suivantes. Une Vie de Fichte a été publiée en 1830 par son fils, Herm. Fichte, prof, à Bonn, qui a donné aussi ses œuvres complètes, Berlin, 1845-46, 8 vol. in-8. M. Grimblot a trad. ses œuvres choisies, 1843 : on y trouve la Doctrine de la Science.
FICHTELGEBIRGE(c.-à-d. monts aux sapins), mont, et plateau de Bavière (Hte-Franconie), par 50° lat. N., 9° 15' long. E., lie le Bœhmerwald au Jura de Franconie; son sommet le plus haut, le Schneeberg, atteint 1050". De ses flancs sortent la Naab au S., l'Eger à l'E., la Saale au N. et le Mein à l'O.
FICIN (marsile), Marsilio Ficino, né à Florence en 1433, mort en 1499, était fils du médecin de Côme de Médicis. Il étudia dès sa première jeunesse avec ardeur la langue grecque et la philosophie de Platon, devint recteur de deux églises de Florence, puis chanoine de la cathédrale, et fut comblé des bontés de Côme, Pierre et Laurent de Médicis. Il rendit à Platon un culte presque idolâtre et établit à Florence une académie platonicienne. Il croyait à l'astrologie et à la divination. On lui doit la première trad. latine de Platon, Venise, 1491, ainsi que celles des Ennéades dePlotin, Florence, 1492, du Pimander de Mercure Trismégiste et de plusieurs traités de Jamblique, de Porphyre, Venise, 1497, et celle de Denys l'Aréopor gite, Cologne, 1536. Il a en outre composé lui-même un grand nombre d'ouvrages, entreautres: Theologia platonica, 1488; De Yila, 1489; Âpologia, 1498. Il y professe un néoplatonisme emprunté aux derniers Alexandrins, Ses oeuvres ont été rassemblées en 2 y. in-fol., Paris, 1641.
'FIDANZA' (Bonaventure de). V. bonaventure.
FIDÉLITÉ (Ordre de la). On nomme ainsi : 1° un ordre prussien institué en 1701 par Frédéric III, électeur de Brandebourg, et plus connu sous le nom d'ordre de l'Aigle-Noir; — 2° un ordre institué en 1715 par le margrave Charles Guillaume de Bade-Dourlach, à l'occasion de la fondation de Carlsruhe.
FIDÊNES, Fidenœ, petite v. des Sabins, au confluent du Tibre et de l'Anio, fut prise par Romulus, Tullus Hostilius, Ancus Martius, Tarquin l'Ancien, mais ne reçut de colonie romaine qu'en 42& a.r. J.-C. Son amphithéâtre s'écroula l'an 26 de J.-C. ; 20 000 personnes y périrent. Il ne reste de Fidènes que quelques ruines auprès de Cctstel-Giubileo
FIDJIou VITI, archipel du grand Océan équinoxial, entre 15° 45' et 19° 42' lat. S., 174° et 179° long.E. Iles principales: Viti-Levou, Vanoua-Levou, Kandabou, Tabé-Ouni, Laguemba; nombreux flots se rattachant les uns aux autres. Habitants sauvages. Tasman découvrit ces île sen 1643; Cook les visita en 1773 et 1777,Wilson en 1797, Dumontd'Urville en 1827 et 1838. Les Américains en tirent du bois de sandal. Ces îles se sont placées en 1859 sous le protectorat de l'Angleterre.
FIEF, en latin moderne Feodum, du saxon fee, salaire, et od, bien, propriété; d'où féodalité {T. ce mot). On désignait par cette dénomination la terre donnée à titre de récompense par un chef germain ou franc aux guerriers de sa bande, qui l'avaient suivi dans les combats. C'est dans une charte de Charles le Gros en 884 que le mot fief est employé pour la l" fois pour désigner ces sortes de concessions, que jusqu'au IX° siècle on avait appelées beneficium, bénéfice. On distinguait les fiefs en grands fiefs ou pairies féodales (V. paies) ; en fiefs simples, qui relevaient directement de la couronne, et arriere-fiefs, dont les possesseurs ne relevaient qu'indirectement delà couronne et dépendaient d'un seigneur qui lui-même était feodataire et soumis à un suzerain plus puissant. Le nombre des fiefs varia en France d'une manière infinie.
FIES 664 — FIGU
FIELDING (Henri), romancier anglais, né en 1707 a Sharpham-Park (Somerset), mort à Lisbonne en 1754, était fils d'un lieutenant général et fut d'abord destiné au barreau. Ayant épuisé sa fortune dans la dissipation, il fit des comédies et des romans pour vivre, puis il obtint une place de juge de paix à Londres, emploi qui le tira de la misère et qu'il remplit avec zèle et talent. Walter Scott appelle Fielding le créateur du roman anglais : il est en effet le peintre fidèle de la société anglaise de son temps ; il combattit à outrance l'hypocrisie puritaine; ses tableaux sont vrais, ses intrigues bien conduites; sa gaieté, un peu grivoise, mais de bon aloi. Il se place entre Cervantes et Lesage. Le plus célèbre de ses romans est Tom Jones ou l'Enfant trouvé, 1750, qu'on regarde comme un modèle du genre. On a encore de lui : Jonathan Wild, Joseph Andrews, 1742; Amélia, 1751. Plusieurs de ses comédies sont imitées de Molière. Tom Jones a été trad. par Laplace, 1750, Chéron, 1804, Labédollière, 1833, Dufauconpret, 1836, L. de Waiïly, 1846; Jonathan Wild par Picquet, 1763; Amelia, par Mme Ricooboni. Les œuvres complètes de Fielding ont été plusieurs fois publiées, notamment à Londres, 1833, 10 vol. in-8. — Sa sœur, Sarah Fielding, a donné le roman de David Simple, 1749, et quelques autres écrits.
FIENNES (Robert moreau de), connétable de France, né vers 1308 au château du même nom, dans le Boulonnais, mort vers 1385. Après le désastre de Poitiers, où périt le connétable Gautier de Brienns, 1356, il reçut la dignité de connétable comme récompense des services qu'il avait déjà rendus dans la guerre de Cent ans. Il seconda le Dauphin (Charles V) dans ses efforts contre les Anglais, reprit Auxerre en 1360, et chassa les Grandes compagnies de Routiers de Pont-St-Esprit, de Frontignan, de La Charité (1361-65). Après la signature du traité de Brétigny,qui cédait aux Anglais le territoire où se trouvait sa Daronnie de Fiennes, il refusa l'hommage au roi étranger et soutint un siège dans son château contre 25 000 hommes (1369). Il se démit en 1370 de la dignité de connétable, et la fit déférer à Du Guesclin.
FIESCHI (Joseph), exécrable assassin, né en Corse en 1790, tenta en 1835 de faire périr d'un seul coup le roi de France Louis-Philippe et les princes de la famille royale. Dans ce but il dressa une machine infernale dans une maison du boulevard du Temple, et le 28 juillet, pendant une grande revue, il la fît partir au moment où le roi passait devant ses fenêtres, accompagné de son état-major : 18 personnes perdirent la vie, au nombre desquelles le maréchal Mortier; le roi n échappa que par miracle. Fieschi fut pris et condamné à mort avec Pépin et Morey, ses complices. Cet homme, qui avait d'abord été berger, puis soldat et enfin garde-moulin, se trouvait sans place et sans ressources au moment de l'attentat, et s'était laissé gagner par l'appât d'un modique salaire.
FIESOLE, Fœsulx, v. de Toscane, à 6 kil. N. E. de Florence; 2200 hab. Êvêché. F. pésules.
FIESOLE (Giovanni da) , peintre. V. GIOVANNI
FIESQUE, en italien Fiesco, au pluriel Fieschi, illustre famille de Gênes qui remonte aux premiers temps du moyen âge. Elle posséda d'abord en pleine souveraineté et à titre de comté la ville de Lavagna, située à l'E. de Gênes; mais elle la céda à cette république en 1198, et reçut en échange le droit de bourgeoisie et de noblesse. Les Fiesques possédaient de nombreux fiefs dans la Ligurie, le Piémont, la Lombardie, l'Ombrie, et même dans le royaume de Naples. Ils ont donné à l'Eglise deux papes (Innocent IV et Adrien V), un grand nombre de cardinaux, de patriarches, d'évêques et d'archevêques. On compte parmi eux plusieurs nobles du St-Empire, un maréchal de France sous Louis IX, plusieurs généraux, quatre amiraux; le plus célèbrede tous est J. L. Fiesque (qui suit), auteur de la conspiration dite Conjuration de Fiesque.
FIESQUE (J. Louis), noble génois, né vers 1524, conspira en 1547 contre André Doria, qui exerçait le pouvoir suprême à Gênes, et contre Jeannetin Doria, neveu d'André, qui devait lui succéder. Il était déjà maître de la ville, et avait tait massacrer Jeannetin Doria, lorsqu'il tomba à la mer en passant sur une planche et se noya. Après sa disparition, la conspiration fut bientôt étouffée; ses complices furent cruellement punis. L'histoire de cette conspiration a été écrite en italien par Masoardi, 1629, et en français par le cardinal de Retz. Schiller a mis sur la scène la Conjuration de Fiesque; Aneelot a donné en 1824 une tragédie de Fiesque.
FIÉVÊE (J.), écrivain, né à Paris en 1767, mort en 1839, fut d abord imprimeur, renonça à sa profession pour les lettres, donna en 1798 La Dot de Susette, roman qui offrait un heureux mélange de grâce et de simplicité, puis s'adonna à là politique et se jeta dès 1795 dans une opposition qui était alors périlleuse. Depuis, Il se rallia aux divers gouvernements, fut censeur, puis préfet sous l'Empire, et rédigea tour à tour la Chronique de Paris, la Galette de France, le Journal de l'Empire, genre de travail dans lequel il montra beaucoup de talent. Sous la Restauration, il se montra royaliste ardent, écrivit dans le Journal des Débats, et contribua par l'habileté de sa polémique au succès de cette feuille. On a de lui une Correspondance politique et administrative, 15 vol. in-8, 1814-20. Ses œuvres ont été publiées par J. Janin, 1842.
Fife (Écosse), comté maritime de l'Écosse, appelé d'abord Othelinia, est situé dans la partie S. E. de.l'Scosse, au N. du golfe de Forth, à l'E. des comtés de Perth, Clackmannan, Kinross, et sur la mer: 65 kil. sur 25; 160 000 hab.; ch.-l., Cupar. Hauts pics de Lo-mond, lac de Kilkonghar, où est la grotte de Macduff. — On croit que ce pays fut érigé en comté en 840 par Kenneth, roi d'Éoosse , en faveur de Fife-Macduff qui lui donnason nom. Ce comté fut le théâtre des premiers troubles qui éclatèrent en Ecosse au XVI° siècle.
FIFE (comtes de), illustre famille. d'Écosse, dont l'origine remonte selon les uns au roi d'Êoosse Duffus, tué dans un combat en 965, selon les autres à Fife-Macduff, qui reçut le titre de comte du roi Kenneth II vers 840, en récompense des services qu'il avait rendus dans les guerres contre les Pictes. Ses descendants, parmi lesquels on remarque Macduff qui soutint Maloohn contre l'usurpateur Macbeth, portèrent le titre de comtes de Fife jusqu'en 1353. Le nom de Duff subsista seul à partir de cette époque; mais en 1759, W. Duff de Bracco reprit le titre de comte de Fifo. Ce titre est encore auj. porté par un pair d'Angleterre.
FIGEAC, ch.-l d'arr, (Lot), à 50 kil. N. E. de Cahors; 6237 hab, Trib. del" inst., coUégé, société d'agriculture. Toiles, étoffes de coton. Pjtrie des ChampoUion. — Figeac doit son origine à une abbaye de Bénédictins, fondée vers 819, par Pépin 1°, roi d'Aquitaine. Les Calvinistes s'en emparèrent en 1576 et y construisirent des fortifications, démolies en 1622. ;
FIGUEIRA (Jacques), navigateur portugais, s'empara de l'île de Sumatra en 1510, au nom d'Emmanuel le Grand, son souverain.
FIGUEIREDO(Ant.PEREIRA de), oratorien portugais, né en 1725 à Macao, mort en 1797, publia d'abord des ouvrages de grammaire, puis s'attacha à la politique, écrivit en faveur du pouvoir royal, fut nommé membre du tribunal de censure en1768, puis interprète dans les bureaux des affaires étrangères et de la guerre et membre de la junte de l'instruction publique. Il était membre de l'Académie de Lisbonne. Ses principaux ouvrages sont : Exercices des langues latine et portugaise, latin et portugais, Lisbonne, 1751 ; Novo methodo da, Grammatica latitia, 1752,in-8; Doclrina veteris ecclesix de suprema regum potestate, 1765, in-fol., traduit en français, 1766.
FIGUEROA(Franc, de), poète espagnol, que ses contemporains surnommaient le Divin, né à Aloala de Hénarès en 1540, mort en 1620, eut une grande célébrité de son temps et fut membre des académies de Kaples, de Rome, de Bologne et de Sienne. Il a composé plusieurs comédies, dont la meilleure est intitulée : Amor y Fortuna. Ses œuvres ont été imprimées à Lisbonne en 1626.
FILL 665 FINI
FIGUIÈRES, en esp. Figueras, v. d'Espagne (Bar-celaae), à 37 kil. N. E. de Girone et à 58 kil. S. de Pei pignan ; 8400 hab. Citadelle importante, dite San-Fernando, à 600" de la frontière française. Arsenal, magasin à poudre, casernes, etc. Grande place entourée d'arcades. Les Français se sont emparés plusieurs fois de la citadelle, notamment en 1285, 1675, 1794, 1808 et 1823. FIGULUS. Y. NKinius.
FILADELFIA, V. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Calabre Ult. 2'), à 19 kil. S. de Nicastro; 3200 hab. A 4 kil. au N. O. se trouve l'Osteria di Cicérone, construite sur l'emplacement du Fundus Sicse, qui faisait partie de l'anc. Hipponium, et où Cicéron se réfugia pour se soustraire aux recherches de Clodius.
FILANGIERI (Gaétan), publiciste, né à Naples en 1752, d'une famille noble et ancienne, fut destiné à l'état militaire; mais il préféra l'étude du droit, et se distingua de bonne heure au barreau. Il occupa depuis 1777 plusieurs emplois à la cour et fut appelé en 1787 au conseil suprême des finances. Une application trop assidue et des malheurs domestiques abrégèrent sa vie, et il mourut à l'âge de 36 ans, en 1788. Filangieri s'est fait un nom européen par l'ouvrage intitulé : Science de la législation, où il traite des règles générales de la législation et des moyens de perfectionner les lois existantes, 1780-88, 7 vol. in-8. L'ouvrage est malheureusement resté inachevé; dans ce qui en a paru, l'auteur expose les règles générales de la législation, puis il les applique à la politique, à l'économie sociale, à l'éducation, à l'instruction publique, à la religion. Malgré son mérite, c'est un livre fait trop vite et par un homme trop jeune. Il y règne un esprit hardi, qui l'a fait mettre à l'Index à Rome. Il a été traduit par Gallois, 1789-91, 7 vol. in-8, et annoté par Benj. Constant, 1821, 6 vol. in-8.
FILASSIER (J. J.), compilateur, né en Flandre vers 1736, mort en 1806. Enthousiaste des écrits de J. J. Rousseau, il fit plusieurs ouvrages dans le but de contribuer au perfectionnement de l'éducation, entre autres: Dictionnaire historique d'éducation, Paris, 1771, 2 vol. in-8 (recueil d'anecdotes instructives, souvent réimprimé) ; Éraste, ou l'Ami de la jeunesse, 1773 (abrégé encyclopédique en forme de dialogues). Fllassier était aussi un agronome distingué : on lui doit la Culture de la grosse asperge, 1783, et un Dictionnaire du Jardinier, 1790; il fut membre de l'Assemblée législative.
FILICAIA(Vincent de), poëte lyrique italien, né en 1642 à Florence, mort en 1707. Retiré à la campagne, il cultiva longtemps la poésie en silence, sans songer à rien publier ; mais plusieurs odes qu'il composa lors de la délivrance de Vienne et de la défaite des Turcs par Sobieski (1683) ayant été connues, il jouit bientôt d'une réputation européenne , et se vit recherché par les princes. Le grand-duc de Toscane le nomma sénateur et lui donna le gouvt de la ville de Volterra ; la reine Christine le combla de bienfaits. Le recueil de ses poésies parut en 1684, in-4, et a été publié d'une manière plus complète par son fils, Scipion F., Florence, 1707. Il en a paru en 1762 une éd. en 2 vol., dont le I° contenant des poésies toscanes, odes ou canzone, sonnets, et l'autre des vers latins. Outre ses odes sur l'expulsion des Turcs, on admire ses sonnets sur l'Italie et sur la Providence.
FILICURI, Phaenicussa ou Phoenicodes, une des îles Lipari, à l'E. de Lipari, a 10 kil. sur 7 et 800 h.
FILLEAU DE LA CHAISE(Jean>, né à Poitiers vers 1630, mort à Paris en 1693, fut chargé d'écrire l'Histoire de S. Louis, avec les pièces recueillies par Tillemoni. Cet ouvrage parut en 15 livres, Paris, 1688, in-t, et eut un grand succès. On a encore de lui des Discours sur les pensées de Pascal, 1672. — F. de St-Martin, son frère cadet, mort vers 1695, a donné une traduction du Don Quichotte, 1677. 4 r'. in-12, qui a été souvent réimprimée.
FILLES-DIEU, religieuses hospitalières, avaient d'abord été appelées Sœur de St-Gervais, parce qu'elles avaient été, en l'an 1300, chargées du service de l'hôpital de ce nom. Elles portaient une robe blanche avec un manteau noir ; elles avaient leurs principales maisons à Paris, à Orléans, à Beauvais, à Abbeville.
FILMER (sir Robert), publiciste anglais, né en 1604, dans le comté de Kent, mort en 1647, soutint la cause royaliste et publia dans ce but : Anarchie d'une monarchie limitée ou mixte, 1646, et Patriar-cha, où il fait dériver la politique de l'autorité paternelle. Il fut réfuté par Locke et Algernon Sidney. ¦
FIMBRIA, fougueux partisan de Marius, égorgea sur son bûcher le grand pontife Mucius Scévola. Envoyé en Asie comme lieutenant du consul Valérius Flaccus (86 av. J.-C), il souleva l'armée contre ce général, et le fit périr pour se mettre à sa place. Il remporta plusieurs avantages sur Mithridate, et parcourut l'Asie, exerçant ses vengeances sur les partisans de Sylla; mais bientôt, poursuivi lui-même par ce général, il fut réduit à se donner la mort (84).
FINAL, Finale en italien, ville du Piémont, avec un petit port sur le golfe de Gênes, à 53 kil. S. O. de Gênes; 6000 hab. Trois forts. Aux env., grottes curieuses. Anc ch.-l. d'un marquisat que l'empereur Charles VI vendit en 1713 à la ville de Gênes.
FINAL, V. du Modénais, sur le Panaro, à 9 kil. N. E. de Modène; 6000 hab. Soiries, toiles, riz.
FINGAL, guerrier écossais, père d'Ossian (V. OSSIAN). — On appelle Grotte de Fingal une grotte de l'île de Staffa, formée de colonnes basaltiques.
FINIGUERRA(Tomaso ou Maso), sculpteur et orfèvre de Florence, inventa, l'an 1452, l'art d'imprimer des estampes avec des planches de cuivre gravées en creux. On estime surtout son estampe du Couronnement de la Vierge, qui est au Louvre. Cet artiste excellait aussi dans l'art de nieller.
FINISTÈRE(cap). Finis terrx, Artabrum prom., promontoire d'Espagne (Galice), à l'angle N. O. de la Péninsule, était regardé par les anciens comme le point où le monde finissait à l'Occident. Ce cap a donné son nom à deux bat. navales entre les flottes de France et d'Angleterre, livrées en 1748 et 1805, et toutes deux fatales à la France.
FINISTÈRE(cap), Bolerium prom., Landes End en anglais, cap d'Angleterre, au S. O. du Cornouailles.
FINISTÈRE(dép. du), le plus occidental des dép. de la France, se trouve à la fois sur la Manche et sur l'Océan Atlantique, et est borné à l'E. parles dép. du Morbihan et des Côtes-du-Nord : 111 kil. sur 84; 6934 ka. carrés; 627304 hab.; ch.-l., Quimper. Il prend son nom de sa position à l'extrémité occidentale de la terre de France. Il est formé de la partie la plus occidentale de la Bretagne et comprend les îles d'Ouessant et de Sein. Côtes découpées, beaucoup de baies, anses et bons ports. Monts Arrées et monr tagnes Noires; climat humide; mines de plomb argentifère (à Poullauen et Huelgoat) ; houille, gi-ès, gneiss, schistes, bonnes pierres à aiguiser les fkux; 4 sortes de marbres, terre à bruyères, mais fertile (grains, légumes, grands choux, fruits à cidre, tabac) ; pâturages excellents, quelques forêts. Bons chevaux (2 races), bétail (petite race), moutons, porcs, etc. Industrie active : exploitation des mines; toiles diverses, corderies, papier, tabac, etc. — Le dép. du Finistère se subdivise en 5 arr. (Quimper, Brest, Morlaix, Châteaulin, Quimperlé), 43 cant., 281 comm,.; il dépend de la 16" div. militaire, de la cour imp. de Rennes, et a un évêché à Quimper,
FINN — 666 — FIMM
FINLANDE, Finningia, Fennonia, Venediaen la fin moderne, prov. de la Russie d'Europe, bornée par le golfe de Finlande au S., par le golf" île Botnie à l'O., par la Norvège au N., s'étend ii.< 59° 53' à .'0° lat. N. et de 17° à 30° 15' long. E. :• 1100 kil. carrés sur 550; 1 700000 h. Abo en était jadis la capitale; c'est auj. Helsingfors. Les archipels d'Aland et d'Abo en dépendent. La P. est actuellement divisée en 8 petits gouvts : Nyland, Abo, Taveste-hus, Viborg, St-Michel, Kuopio, Vasa, Uléaborg. Elle a été formée de la réunion successive de la Finlande propre, d'une partie de la Laponie, de la Botnie et delà Carélia. La Finlande renferme une grande quantité de lacs (dont les principaux sont les lacs de Ladoga, Paijani, d'Enara, de Saïma) ; elle a de beaux ports, quelques mines de fer, de cuivre, et des carrières de marbre. Le froid y est extrême et dure de 6 à 7 mois; le sol est peu propre à l'agriculture, sauf au S. et à l'O. L'industrie est peu avancée.—La Finlande fut totalement ignorée des anciens, bien qu'ils paraissent avoir connu les Fenni ou Finnois ( P. finnois). Elle fut d'abord habitée par les Lapons ; les Finnois ou Tchoudes vinrent l'occuper à une époque incertaine et refoulèrent les Lapons au N. Aux X", xi", xii° siècles, les peuplades qui l'habitaient formaient autant de petits États Indépendants. Les Suédois en firent la conquête en 1)57, sous Éric le Saint, et y introduisirent le Christianisme. La possession de cette province fut longtemps disputée entre les Suédois et les Russes; la paix de Viborg (1609) et celle de Stolbova (1617) l'assurèrent à la Suède. Les Russes obtinrent une portion de la Carélie par le traité de Nystad, 1721 ; ils acquirent en outre diverses places de la Finlande par celui d'Abo, 1743, et enfin le reste du pays par celui de Frédrifcshamn, 1809. Elle reçut alors le nom de Grande Principauté.
FINLANDE(golfe de), bras orientai de la mer Baltique, s'étend, au S. de la Finlande, de 59°à60° 37' lat. N. et de 19° 25' à 27° 37' long. E. Il a 115 kil. de long, de 13 à.28 de large, et reçoit entre autres rivières la Néva. Ses côtes sont semées d'îlots et de récifs.
FINMAEK (o.-à-d. Marclie finnoise), province sept. de la Norvège, entre 60°-7l° lat. N., est séparée de la Laponie russe par la rivière de Tana, et est bornée au N. et à l'O. par l'Océan Glacial; 660 kil. sur 300; 45 000 hab. lieu principal, Hammerfest. Un nombre infini d'îlots sont répandus sur les côtes du Finmark, qui,àson extrémité sept., est terminé par le cap Nord. Cette province stérile et glacée est habitée par des Lapons nomades qui se nourrissent de la onair et du lait de leurs rennes, et par des Finnois qui y ont émigré au xviii" siècle et lui ont donné leur nom.
FINN-MAGNUSSEN, savant archéologue, né en 1781 à Skalholt en Islande, mort en 1847. D'abord juge à. Reikiavick, il alla en 1809 se fixer à Co-penbague, s'y livra à d'intéressantes recherches sur les antiquités littéraires des contrées du Nord, devint professeur de langue islandaise à l'université, puis directeur en chef des archives du royaume. Il a traduit les Eddas en danois, et a donné, entre autres ouvrages : CommeHtoires sur les Sagas, en latin; Archéologie septentrionale; Doctrines et origines de VEdda; Parallèle des religions des anciens Scandinaves et des peuples indnpersans, tous trois en danois; Dictionnaire de la mythologie des anciens peuples du Nord, en latin.
FINNOIS, Fenni, peuple répandu au N.de l'Asie et de l'Europe, que distinguent un visage plat, un teint jaunâtre, des joues caves, peu de barbe et une taille moyenne; on en compte auj. 3 millions environ. Ils habitaient dans les premiers temps de l'empire romain l'intérieur des terres comprises depuis la Vistule et les monts Carpathes jusqu'au Rha (Volga); mais lors de l'arrivée des Goths, ils furent moitié soumis et moitié refoulés dans la Sarmatie septentrionale et la Scandinavie. On peut les partager dès cette époque en deux groupes : les Fenni occidentaux ou Finnois proprement dits, qui habitaient les pays actuels de Finlande, d'Iaigrie et de Livonie, et descendaient jusqu'au confluent du Volga et del'Oka; les Fenni orientaux, depuis le confluent; du Volga et de l'Oka jusqu'aux monts Ourats. Dans la suite, les migrations successives des barbares de l'Asie resserrèrent peu à peu les Finnois dans la partie de l'Europe qui a pris d'eux le nom de Finlande. On croit que les Finnois sont une branche des Huns {Hunni). Ils ont une langue à part. Les Russes les nomment ïchoudes.
FlNSTERHORNou FINSTERAARHORN, o.-à-d. Corne sombre de l'Àar, haufe mont, de Suisse, entre les Cantons de Berne et du Valais; 4362'° d'élévation.
FIONIE, en danois FTEN , île du Danemark dans la mer Baltique, entra le petit Belt, qui la sépare du Jutland, et le grand Belt, qui la sépare deSeeland; 80 kil. sur 65; 115000'hab.; ch.-l., Odensée. Climat humide, sol plat; quelques rivières, entre autres l'Odensë. Culture bien entendue : grains, chanvre et lin, houblon, cumin ; peu de bois. Chevaux, abeilles ; pêche fluviale ; Chaux, craie, plâtre, pierres, tourbe. Quelque industrie, peu de commerce. — Elle forme, avec l'île de Langeiand qui en est voisine, 2 bailliages du roy. de Danemark, Odensée et Svendborg.
FIORAVANTI (Leonardo), empirique italien, né à Bologne vers 1520, mort en 1588, fut à la fois chirurgien, médecin, alchimiste, exerça son art avec un grand succès dans les principales villes d'Italie, et porta dans ses écrits comme dans ses discours la forfanterie d'un charlatan. OU; a de lui des traités de Sciensa unicersale, Venise, ii64; dei Secreti intomo alla rhedecinaj chirurgia, et alche-mia, 1571; il Tesoro délia vita umana, etc. Son nom est resté à un baume de son invenliott qui est encore employé contre les rhumatismes et les névralgies. (Pour la composition de ce baume, F. notre Diet. univ. des Sciences, au mot baume.)
FIORAVANTI (Valentino), compositeur, né à Rome en 1764, mort en 1837, élève du Conservatoire de Naples, a donné à différents théâtres des opéras qui jouirent d'une véritable vogue, due à leur gaieté franche et naturelle. Parmi ses charmantes productions, on aimait surtout celles qui ont pour titre : le Cantatrice villane (joué à Paris en 1806), et I, Virtuosi ambulanti (1807). On a de lui plusieurs messes et autres morceaux de musique d'église, qu'il a composés comme maître de chapelle de St-Pierre de Rome (fonctions qu'il remplissait depuis 1816). On estime surtout son Miserere à trois voix de soprani.
FIORD, terminaison géographique suédoise et danoise, veut dire bras de mer ou détroit.
FIRANDO, île et ville du Japon, près de la côte S. de l'Ile de Ximo. Les Hollandais y abordèrent en 1609 et y fondèrent le premier établissement qu'ils aient eu au Japon; ils en furent chassés en 1640. Ils avaient fait dans l'île de nombreuses conversions.
FIRDOUCY. Voy. FERDOUCY.
FIRENZE, nom italien de Florence.
FIRENZUOLA, Florentia, v. du Parmesan, â 23 k. S. E. de Plaisance; 3000 hab. Patrie du cardinal Alberoni. A 13 kil. au S. se trouvent les ruines de l'anc. Veleia, engloutie au iv° siècle par un éboulemenf.
FIRENZUOLA (Ange), écrivain toscan, né à Florence en 1493, m. vers, 1548, étudia à Pérouse et se lia dans cette ville avec le fameux Arétin. Il suivit d'abord le barreau, puis entra chez les religieux de Vallombreuse, et fut pourvu de plusieurs abbayes. Il mena, comme son ami l'Arétin, une vie fort licencieuse, et publia des écrits plaisants ou galants, entre autres : Discours des animaux, imités des fables orientales (traduits par G. Cottier, 1556); Entretien d'amour; Nouvelles (dans le genre de Bocace); Dialogues sur les beautés des dames (trad. par Pallet, 1578). Il a aussi composé des poésies bernesques. Ses œuvres ont été réunies à Florence en 1763 et 1848.
FIRMA AUGUSTA, V. d'Hispanie, auj, Ecija,
FIRMICUS MATERNUS (Julius), écrivain chrétien du IV" siècle, a composé vers 348 un TfaiM de la fausseté des religions vrofanes i publié d'ordinaire avec Minulius Félix, et donné séparément par F. Munster, Copenhague, 1827. On lui attribue aussi un ouvrage sur l'Astronomie, ou plutôt sur l'astrologie, imprimé en 1601 par Aid. Manuce.
FITZ - 667 — FLAG
FIRMIN (S.), 1° évêque d'Amiens, né à Pampelune, prêcha le Christianisme à Beauvais et à Amiens et subit le martyre vers 287. On le fête le 25 sept.
FIRMINY, V. du dép. de la Loire, à 11 kil. S. 0. de St-Ëtienne; 4500 hab. Clous, noir de fumée, rubans. Aux env., riches mines de houille.
FIRMDM, auj. Ferma, v. du Picenuin, près de l'emb. du Tinna dans l'Adriatique, devint colonie romaine en 264 av. J.-C.
FIRMUS (M.), général romain, né à Séleucie en Syrie, se proclama empereur en Egypte et voulut venger Zénobie; il fut pris par Aurélien qui le fit mourir sur la croix. Il était d'un aspect si horrible, qu'on l'avait surnommé le Cyclope (273).
FIRMUS, général des Maures en Afrique, se révolta contre Valentinien II en 370. Après quelques succès, il fut forcé de se donner la mort, 372.
FIROUZ, rois de Perse. V. pacords etpÉROsÈs.
FIROZABAD, V. de Perse (Fars), à 100 kil. S. de Chiraz ; 2000 h. Eau de rose célèbre. La ville est bâtie sur les ruines de Firoxchah, ville jadis importante. Toutes deux tirent leur nom de rois nommés Firouz.
FISC, trésor particulier des princes. V. cet art. au Dict. univ. des Sciences.
FISCHART (J.j, satirique. V. mentzer.
FISCHER (J. Fréd.), philologue, né à Cobourg en 1726, m. à Leipsiok en 1799, fut nommé en 1751 corecteur de l'école de St-Thomas à Leipsick, et devint en 1762 professeur de beUes-lettres à l'université de cette ville. Il a donné des éditions estimées d'Anaoréon, d'Eschine le Socratique, de Théophraste, de Paléphate, de plusieurs dialogues de Platon, et a publié d'excellentes Remarques sur la grammaire grecque de Weller, 1748 et 1798.
Le nom de Fischer a été porté en Allemagne par un grand nombre d'autres personnages, notamment par un célèbre architecte de Vienne qui florissait vers 1700, et à qui on doit le palais de Schœnbrunn et l'église St-Barthélemy à Vienne ; — et par deux savants mathématiciens : l'un J. Charles Fischer, né en 1760 à Alstsedt (Saxe-Weimar), mort en 1833, fut professeur à léna, àDortmund, à Greifswalde, et est auteur d'escellents ouvrages sur les mathématiques et d'Éléments de physique (léna, 1797), trad. en français par M. Biot; —l'autre, Gott. Aug. Fischer, né en 1763 près de Meissen, mort en 1832, professeur à l'école polytechnique de Saxe, a publié divers ouvrages, parmi lesquels on remarque l'Art de faire des calculs de tête, Dresde, 1808.
FISHKR (J.), évèque de Rochester, chancelier de l'Université de Cambridge, né à Beverley (comté d'Xork) vers 1455, était très-habile dansla controverse et les questions théologiques. Il défendit avec zèle le Catholicisme et s'opposa avec courage au divorce de Henri VIII avec Catherine d'Aragon. Ce prince le fit condamner à mort; il fut exécuté en 1535. Il venait d'être nommé cardinal par le pape.
FISHGUARD, petit port du pays de Galles, à 31 k. N. de Pembroke, sur le canal St-George; 2000 hab. Un corps français de 1200 hommes y fit une descente en 1797 et y fut fait prisonnier.
FISJIES, Fines Remorum, ch.-l, de c. (Marne), à 27 k. O. de Reims; 2120 h. Lainages, vins, liqueur dite vin de Fismes servant à colorer les vins de Champagne rosés. Patrie de Velly et d'Adrienne Le-couvreur, U se tint dans cette ville deux conciles provinciaux, en 881 et 935.
FITERO, T. d'Espagne (Bilbao), à 25 k. S. O. de Tudela; 2500 hab. Abbaye royale. Draps communs, huile ; fabrique de chaussures particulières dites at-pargatas. Eaux thermales.
FITZ, d'un vieux mot français qui veut dire fiU, mot que l'on ajoute quelquefois en Angleterre au nom du père pour désigner le fils. Il s'applique surtout aux fils naturels des rois d'Angleterre, comme Fitz-James, duc de Berwick (fils naturel de Jacques II). — En Irlande, plusieurs familles font précéder leur nom du mot Fitz; les principales sont les Fitz-Gérald et les Pitz-Moritz.
WÏÏS-eÉMAhB, la plus illustre famille d'Irlande, remonte au temps d'Edouard le Confesseur; elle porta dès 1314 le titre de comtes de Kildare, auquel elle ajouta en 1766 celui de ducs de Leinster.
FiTZ-oÉBALD (lord Edward), né en 1763, près de Dublin, fils du premier duc de Leinster, et d'Erdilia Lennox, fille du duc de Richmond et nièce de Fox. Il embrassa d'abord la carrière des armes et combattit dans la guerre d'Amérique: mais en 1790, il çmitta le service et vint prendre place au parlement d'Irlande. Dès que la révolution française eut éclaté, Fitz-Gérald en adopta les principes"et se rendit en 1793 à Paris; il y épousa la belle Paméla, fille, disait-on, du duc d'Orléans, L. Philippe Joseph, et de Mme de Genlis. De retour en Irlande, Fitz-Gérald voulut affranchir son pays; il détermina le Directoire à lui fournir une flotte et des troupes (1796)' et tenta un débarquement; mais il échoua, fut trahi, livré, et condamné à mort par la-cour du banc du roi; il mourut de ses blessures avant le supplice (4 juin 1798). Th. Moore a écrit sa Vie, Lond., 1831.
FITZ-JAMES (maison de), noble famille, originaire d'Angleterre, mais française à partir du maréchal de Berv^ick, a pour tige'Jœmes Stuart, ducd'York, roi d'Angleterre sous le nom de Jacques II, dont le fils naturel, Berwick, fut le 1" due deTitz-James,
FiTz-jAMES (Franc de), 2° fils du maréchal de Berwick, né en 1709, mort en 1764, embrassa l'état ecclésiastique, et devint en 1727 abbé de St-Victor, puis évêque de Boissons (1739). On a de lui une Instruction pastorale contre leP. Berrui/er-et des OEu-vres posthumes, publ. en 1769, 2 vol. in-i2.—Charles, duc de Fitz-James, 3" fils du maréchal, et frère du préc, 1712-1787, fut pair et maréchal de France. — Edouard, ducdeFitz-James, petit-fils de Charles, 1776-1838, était pair sous la Restauration. Il donna sa démission en 1830, se fit élire en 1834 député de Toulouse, et fut un des orateurs les plus distingués du parti légitimiste.
FITZ-JAMES, vge du dép. de l'Oise, à 2 k. N. E. de Clermont; 500 hab. Ce village, nommé d'abord Warti, était une seigneurie qui fut érigée en duché-pairie en 1710, en faveur de Fitz-James, duo de Berwick, fils naturel de Jacques II.
FIUME, Flumen S. Viti, v, maritime des États autrichiens (Croatie), ch.-L du littoral hongrois, sur le golfe de Quarnero, à l'emb. de la Fiumara, à 80 k. E. S. E. de Trieste; 1000h. Port franc. Lazaret, bibliothèque, gymnase; belle église de St-Vit. Toiles, drap, potasse, tabac; rosoglîo, raffinerie de sucre, etc. Commerce très-actif; station des bateaux à vapeur allant de Trieste à Zara. Prise en 1809 par les Français et comprise par eux dans les provinces illyriennes.
FIUMESINO, petite riv. d'Italie, dansla prov. de Fbrli, naît à 3 k. N. E. de Sogliano, ^ttombe dans l'Adriatique, à 13 k. S. E. de Cervia, après un cours de 20 k. C'est l'anc. Rubicon. V. ce mot.
FIUMICINO, Fortus Âugusti, petit port du territ. romain, à 25 k. S. O. de Rome, à l'amh. du bras septentrional du Tibre, approvisionne Rome de poisson.
FIVES, Vge du dép. du Nord, à 2 k. E. de Lille; 5000 h. Fabriques de céruse, de noir animal, decolte-forte, de sucre de betterave. C'est là que Louis XIV reçut, en 1667, la capitulation de Lille.