Giuseppe Fieschi
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Giuseppe Fieschi est un conspirateur corse, né à Murato le 13 décembre 1790 et mort le 19 février 1836. Organisateur d'un attentat contre Louis-Philippe et la famille royale, qui manqua son but mais fit dix-huit morts le 28 juillet 1835, il fut condamné à mort et guillotiné.
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[modifier] Biographie
[modifier] Un compagnon de Murat traître à son chef
Né dans une misérable famille de Murato, Giuseppe Fieschi est d'abord berger, puis il s’engage, en 1806, à seize ans, dans l’armée de Murat. Il ne tarde pas à trahir ses chefs en livrant des renseignements aux Autrichiens.
Il participe, avec bravoure, aux campagnes napoléoniennes de 1812 à 1814, mais trahit une deuxième fois Murat ce qui facilite la victoire des Autrichiens à la bataille de Tolentino les 2 et 3 mai 1815.
À la suite de cette défaite, Murat est déchu de son titre de roi de Naples et se rend en Corse, où il arrive le 25 août, afin de préparer une expédition en Italie du Sud pour reconquérir son royaume. Il charge Fieschi d'une mission secrète à Naples, au cours de laquelle le traître livre les plans de bataille au gouvernement de Ferdinand Ier. Murat et ses compagnons sont pris et fusillés le 13 octobre 1815 (Voir Guerre napolitaine).
Fieschi commet ensuite un vol et un faux en écritures au cours d’un procès de succession avec ses frères et sœurs, puis il est condamné en 1819 par la cour d'assises d’Ajaccio à dix ans de réclusion.
Vers 1830, il se fait passer pour une victime de la Restauration et obtient un poste de sergent à Paris. Peut-être la police tente-t-elle de l'utiliser pour infiltrer le parti bonapartiste. Démasqué, il est congédié en 1834 et vit d'expédients.
[modifier] L'attentat du 28 juillet 1835
Ami du sellier Pierre Morey et du droguiste Théodore Pépin, deux républicains exaltés, membres de la Société des Droits de l'Homme, Fieschi les aide à construire la machine infernale qu'ils veulent diriger contre Louis-Philippe.
À l'occasion de l'anniversaire de la révolution de Juillet le 28 juillet 1835, Louis-Philippe doit passer en revue la garde nationale sur les grands boulevards. Malgré les rumeurs d'attentat, il refuse d'annuler la revue à laquelle il se rend entouré des aînés de ses fils – d'Orléans, Nemours, Joinville –, de plusieurs ministres, parmi lesquels le duc de Broglie et Thiers, et de nombreux maréchaux et officiers.
À la hauteur du n° 50 du boulevard du Temple, une « machine infernale », faite de vingt-cinq canons de fusils juxtaposés et placée sur l'appui de la fenêtre d'une maison, explose. Miraculeusement, le roi n'a qu'une éraflure au front, ses fils sont indemnes, tandis que le maréchal Mortier est tué sur le coup avec dix autres personnes. Parmi les dizaines de blessés, sept mourront dans les jours suivants. Il y a en tout 19 morts et 42 blessés.
L'attentat soulève une vague d'indignation et d'épouvante. Tous les souverains d'Europe, à l'exception notable de l'Empereur de Russie, envoient des messages de sympathie à Louis-Philippe, dont le sang-froid fait remonter en flèche la popularité. Même l'archevêque de Paris, Mgr de Quélen, légitimiste dont les relations avec le roi des Français sont plus que fraîches, vient en personne aux Tuileries accompagné de ses vicaires généraux et publie une lettre pastorale condamnant « un attentat contre lequel l'Église n'a que des anathèmes », ce qui ne l'empêche pas, lors du Te Deum officiel à Notre-Dame, d'accueillir Louis-Philippe par un discours plein de sous-entendus.
[modifier] Le procès
En septembre, la police arrête les trois auteurs de l'attentat. Le procès s'ouvre le 30 janvier 1836 devant la Chambre des pairs, compétente en vertu de l'article 28 de la Charte de 1830 pour juger les attentats contre la sûreté de l'État. Il est suivi avec passion. Fieschi se révèle un aventurier paranoïaque, vaniteux, arrogant et avide d’attirer l’attention sur lui. Il est un pur caractériel, sans motivations politiques ou idéologiques. C'est un classique des annales de la criminologie.
Il est guillotiné à Paris, ainsi que ses deux complices le 19 février 1836. Un comparse, le lampiste Boireau, est condamné à vingt ans de réclusion.
[modifier] Références
[modifier] Sources
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[modifier] Liens externes
- L'attentat du 28 juillet 1835, ressources pédagogiques sur le site www.noe-education.org
- L'attentat de Fieschi sur www.genancestral.com
[modifier] Bibliographie
- (Anonyme), Attentat du 28 juillet 1835. Procès de Fieschi, Morey, Pépin, Boireau et Bescher. Orné de lithographies, Verdun, Impr. de Lippmann, s.d., in-8
- Débats du procès Fieschi ; précédés d'un extrait analytique du rapport de M. le comte Porialis sur l'attentat du 28 juillet ; avec dessins et portrait. Cour des pairs, Montpellier, J. Martel aîné, 1836, in-8
- Robert Burnand, L'Attentat de Fieschi, Paris, Firmin-Didot et Cie, 1930, in-8, 195 pp. et planches
- Commandant Maurice-Henri Weil, L'Attentat de Fieschi, lettres inédites, Paris, Impr. de L. Pochy, 1919, in-8, 30 pp. (Extrait de la Revue de Paris, 15 mars 1919)