Centre national des indépendants et paysans
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Le CNI, abréviation de Centre national des indépendants devenu Centre national des indépendants et paysans (CNIP) après l’absorption provisoire du Parti paysan de Paul Antier (en 1951), est un mouvement politique français regroupant à partir du 6 janvier 1949 les courants de la droite classique hostile au dirigisme des partis de gauche (PCF, SFIO) ou du centre (MRP), tels le Parti républicain de la liberté (PRL), les Républicains-Indépendants ou l’Alliance républicaine et sociale.
Le CNI a été fondé par Roger Duchet, René Coty et Jean Boivin-Champeaux. Sa figure la plus populaire a été Antoine Pinay. Son parlementaire le plus brillant Paul Reynaud. Une des originalités du CNI de la IVème République fut d'être relativement imperméable aux querelles portant sur la position des uns et des autres au cours de la première moitié des années 1940 : il accueillit dans son groupe parlementaire Maître Isorni, ancien résistant, mais aussi ancien avocat du Maréchal Pétain en 1945, Antoine Pinay qui fut brièvement membre du gouvernement siégeant à Vichy, Joseph Laniel, résistant historique, mais très tôt partisan d'une amnistie effaçant des condamnations de la période dite d'épuration.
En politique étrangère, les positions de la majorité du CNI sous la IVe République étaient assez voisines de celles du parti démocrate-chrétien MRP : engagement en faveur de l'intégration européenne et de l'alliance atlantique.
Avec quelque 90 députés, il a joué un rôle central au cours de la deuxième législature de la IVe République en parvenant à diviser le RPF (27 députés votant l’investiture de Pinay). Sa députation est restée sensiblement identique pendant la 3e législature avec 95 députés mais son rôle politique a été moindre dans une assemblée penchant plus à gauche. Le CNI a favorisé le retour au pouvoir de De Gaulle, malgré les réticences initiales de Roger Duchet, un de ses co-fondateurs, et contribué à la chute du gouvernement de Pierre Pflimlin en se retirant de sa majorité fin mai 1958. Il a obtenu 120 sièges aux élections de novembre 1958, faisant presque jeu égal avec l'UNR. Antoine Pinay a réussi la réforme monétaire de décembre 1959 (nouveau franc). Les indépendants se sont divisés sur la question algérienne. Le 5 octobre 1962, 107 députés CNI ont refusé la confiance au gouvernement de Georges Pompidou, se séparant de la majorité gouvernementale sur la question de la réforme constitutionnelle instituant l'élection du président de la République au suffrage universel direct, provoquant ainsi la scission des Républicains indépendants (Valéry Giscard d’Estaing, Raymond Mondon, Louis Jacquinot, Jean de Broglie, Raymond Marcellin), favorables à la réforme constitutionnelle et à la poursuite de l’alliance avec les gaullistes de l'UNR-UDT. Avec 11 députés répartis dans deux groupes aux élections de 1962, le CNI ne jouait plus de rôle significatif et ce parti n’a eu qu’un rôle d’appoint à la formation dominante de la droite (UDR, RPR et aujourd’hui UMP).
Le CNI fut présidé par Philippe Malaud de 1979 à 1987, puis par Yvon Briant de 1987 à 1992. Des tentatives eurent lieu pour faire du CNIP la « passerelle » entre la droite parlementaire et le Front national. Aux législatives de 1986, on retrouve des membres du CNIP sur les listes d'unions RPR-UDF. Néanmoins, le CNIP présentera des listes communes avec le Front national dans trois départements (Paris, l'Essonne et le Val-d'Oise). Mais le refus de la majorité des dirigeants du RPR et de l'UDF de s'entendre avec le FN sur le plan national (après, il est vrai, quelques tiraillements) ont fait de cette stratégie une impasse politique. Le CNIP s'est ensuite allié avec le RPR et le MPF (candidatures communes avec ce parti lors des élections législatives de 1997, sous l'étiquette La Droite indépendante, LDI) avant d'adhérer à l'UMP comme personne morale associée en 2002. Le CNIP a eu comme présidents successifs Jean-Antoine Giansily, Olivier d'Ormesson, Gérard Bourgoin et Annick du Roscoät.
Les Jeunes Indépendants ou Jeunes CNI est le mouvement de jeunesse du CNI dont la présidente est Marie-Caroline Mérand.
Aujourd'hui, le CNIP compte huit parlementaires, dont le sénateur Philippe Dominati et les députés Christian Vanneste, Édouard Leveau, Jérôme Rivière et Gilles Bourdouleix.
Le candidat proposé par vote à l'élection présidentielle de 2007 est Jean-Michel Jardry, vice-président du CNI, qui a reccueilli 341 promesses de parrainage. Il annonce son soutien à Nicolas Sarkozy à la suite d'un Conseil national et d'un vote des adhérents le 17 février 2007 (57 % en faveur de Nicolas Sarkozy, 16 % pour François Bayrou, 12% pour Philippe de Villiers et 5 % pour Jean-Marie Le Pen). Jean-Michel Jardry se retire ainsi de la course à la présidence de la République.
Le CNI est le seul parti politique français à avoir à la tête de son mouvement et de son mouvement jeune deux femmes, Annick du Roscoät et Marie-Caroline Mérand.
[modifier] Présidents du CNIP
La fonction créée en 1973 a été assumée par :
- François Schleiter 1973-1975
- Bertrand Motte 1975-1979
- direction collégiale : Jacques Fouchier, Maurice Ligot, Raymond Bourgine 1979-1980
- Philippe Malaud 1980-1987
- Jacques Féron 1987-1989
- Yvon Briant 1989-1992
- Jean-Antoine Giansily 1992-1996
- Olivier d'Ormesson 1996-1998
- Jean Perrin 1998-1999
- Gérard Bourgoin 1999-2000
- Annick du Roscoät 2000-…
[modifier] Liens externes
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