Chaîne respiratoire
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Dans la cellule, les réactions de l'anabolisme (synthèses) nécessitent de l'énergie. Au contraire, les réactions du catabolisme (dégradation) libèrent (globalement) de l'énergie. Cette énergie doit être stockée pour être échangée entre les différentes voies métaboliques. Elle est stockée dans des composés riches en énergie (libèrent au moins 21 kJ/mol d'énergie lors de leur hydrolyse) en particulier l'adénosine triphosphate (ATP).
[modifier] Origine des réactifs de la chaîne respiratoire
Lors des réactions du catabolisme (en particulier les fermentations, le cycle de Krebs qui se produit dans la mitochondrie ) il y a production de coenzymes réduits (en particulier NADH). Ces coenzymes vont subir une réoxydation au cours de la chaîne respiratoire. Cette dernière a lieu en aérobiose au niveau de la crête de la membrane interne mitochondriale ou dans la membrane plasmique des bactéries.
[modifier] Enchaînement des systèmes d'oxydoréduction de la chaîne respiratoire
- Remarque
- L'enchaînement indiqué ici concerne les organismes eucaryotes, la chaîne respiratoire au niveau de la mitochondrie.
L'ordre dans lequel on trouve les éléments de la chaîne respiratoire (figure 1) dépend de leur potentiel d'oxydo-réduction standard d'oxydoréduction (tableau 1).
Systèmes rédox | Potentiel standard (pH = 7, 25 °C) |
---|---|
NAD+/NADH | -0,32 V |
FP/FPH2 | -0,14 V |
CoQ/QoQH2 | -0,09 V |
Cytb Fe3+/Cytb Fe2+ | +0,04 V |
CytC1 Fe3+/CytC1 Fe2+ | +0,22 V |
CytC Fe3+/CytC Fe2+ | +0,26 V |
Cyt(a+a3) Fe3+/Cyt(a+a3) Fe2+ | +0,29 V |
½O2/O2- | +0,82 V |
La réaction de synthèse d'ATP :
Est une réaction endergonique, elle a besoin d'énergie pour avoir lieu. Sa variation d'enthalpie libre standard (ΔG°) est égale à + 30 kJ/mol.
Lors de la chaîne respiratoire, trois réactions libèrent suffisamment d'énergie (variation d'enthalpie libre standard (ΔG°) est inférieure ou égale à - 30 kJ/mol) :
- ΔG° = - 42 460 J.mol-1 ;
- ΔG° = - 34 740 J.mol-1 ;
- ΔG° = - 102 290 J.mol-1 ;
[modifier] Inhibiteurs de la chaîne respiratoire
Ces inhibiteurs sont des poisons qui ont été utilisés pour identifier les intermédiaires de la chaîne respiratoire. En effet, ils ont permis d'élucider le mécanisme de fonctionnement de la chaîne respiratoire puisque leur action est très spécifique. Citons par complexe:
- I - Les barbituriques
- II - Les malonates
- III - Les antimycines A
- IV - Le cyanure, le cobalt, les azotures, monoxyde de carbone (CO)
- V - Le DCCD, l' oligomycine
[modifier] Régulation
La régulation de la chaîne respiratoire dépend des apports en:
- NADH
- O2
- ADP+Pi
Au repos, le rapport : est élevé, la chaîne respiratoire tourne donc au ralenti.
Pendant un effort : diminue, on assiste donc à une augmentation de la phosphorylation oxydative (= chaîne respiratoire).
[modifier] Théorie chimio-osmotique de Mitchell
Il existe 5 ensembles de protéines et de coenzymes impliqués dans les oxydations phosphorylantes de la chaîne respiratoire. Les 4 premiers complexes (I, II, III et IV) interviennent dans le transport des électrons et le cinquième (V) intervient dans la synthèse d'ATP (figure 2). Ces complexes diffusent de façon indépendante au sein de la membrane interne et connectés par un transporteur liposoluble mobile le coenzyme Q (CoQ) et le cytochrome C fixé à la membrane.
- Complexe I : NADH-ubiquinone réductase ;
- Complexe II : Succinate-ubiquinone réductase ;
- Complexe III : Ubiquinone-cytochrome C réductase ;
- Complexe IV : Cytochrome oxydase ;
- Complexe V : ATP synthétase.
L'expulsion d'ions H+ entraîne un gradient de pH. Les ions H+ vont revenir (dans la sens du gradient électrochimique) dans la matrice mitochondriale (ou dans le cytoplasme des bactéries) en entraînant un flux d'ions dans :
- L'ATP synthétase (complexe V) entraînant la synthèse d'ATP ;
- Pour le transport de molécules contre un gradient de concentration (exemple : pompe à sodium) ;
- Pour la rotation des flagelles bacteriens.
[modifier] Complexes et fonctionnement
- Complexe I : Transfert d'une paire d'électron du NADH à l'ubiquinone.
- Complexe II : Livraison d'électrons de faible énergie provenant du succinate au FAD puis à l'ubiquinone : , avec comme intermédiaire .
- Complexe III :
De plus, on assiste au transfert de quatre protons (H + ). On peut remarquer aussi que le cytochrome c (CytC) est très conservé dans l'évolution des espèces.
- Complexe IV :
- Complexe V : Dernière étape: . Le flux de protons active l'ATP synthétase qui catalyse ensuite la phosphorylation de l'ADP.
Les trois sous-unités β ont, à un moment donné une forme différente, en accord avec une activité fonctionnelle différente. Elles peuvent être :
- O (Open)
- L (Loose) → Faible affinité pour le substrat
- T (Tight) → Forte affinité pour le substrat
[modifier] Transport des molécules d'ATP formées
Les molécules d'ATP ainsi formées se retrouvent dans la matrice mitochondriale où leur présence est peu intéressante. Pour passer dans le hyaloplasme, elles empruntent un anti-port, une protéine permettant de faire passer de l'ATP dans le sens Matrice mitochondriale (ANT1 ou 3)→ espace intermembranaire → cytosol et de l'ADP dans le sens inverse.
La différence de potentiel crée en partie par le gradient de protons induit un transport 30 fois plus rapide de l'ATP par rapport à l'ADP.
[modifier] Bilan total
Par le NADH,H + , on produit 3 molécules d'ATP.
Par le FADH2, on produit 2 molécules d'ATP.
[modifier] Des chaînes respiratoires particulières : celles des bactéries
- La chaîne respiratoire des bactéries dites « oxydase + » (Pseudomonas, Vibrio...) est sensiblement la même que celle des mitochondries.
- La chaîne respiratoire des bactéries dites « oxydase - » (Enterobacteriaceae...) est plus courte : il n'y a pas le complexe IV de la chaîne respiratoire correspondant à la cytochrome oxydase.
- Dans certains cas (respirations anaérobies chez les bactéries), l'accepteur final de la chaîne respiratoire n'est pas du dioxygène mais un composé minéral (nitrate, sulfate...). Voir respiration anaérobie.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
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