Charles Éléonor Dufriche-Valazé
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Charles Éléonor Dufriche de Valazé, dit Dufriche-Valazé ou Valazé, né à Alençon, le 23 janvier 1751, mort par suicide à Paris, le 9 brumaire an II (30 octobre 1793), député de l’Orne à la Convention nationale.
Ancien officier dans l’armée du roi, devenu avocat, il publia un Traité des lois pénales en 1784, il s'occupait par ailleurs d'économie politique et d'agronomie. À la Révolution, il devint administrateur du district d’Alençon. Il se fit remarquer par ses propos anti-monarchiques, demandant la déchéance du roi.
Élu premier député de l’Orne à la Convention nationale en 1792, lié à Vergniaud, il sympathisa avec les Girondins avec qui il attaqua la Commune de Paris, responsable selon eux des massacres de septembre.
Le 6 décembre 1792, la Convention mit en place une commission dite « Commission des Vingt-Un », dont Valazé était le rapporteur, chargée de présenter l'acte énonciatif des crimes dont Louis Capet serait accusé et la série de questions à poser au roi lors de son procès. Membre actif de cette commission, il demanda la translation à la Convention des papiers du comité de surveillance de la Commune de Paris. Il fit un rapport sur les crimes du roi et demanda un décret d’accusation contre Pache, ministre de la guerre.
Lors du procès du roi Louis XVI, il vota pour la culpabilité, pour la ratification du jugement du peuple, pour la mort, avec sursis à l’exécution jusqu’à ce qu’il ait été prononcé sur le sort de la famille de Louis Capet et, enfin, sur la question du sursis, il vota affirmativement.
Ardent adversaire de Marat, il provoqua sa mise en accusation, ce qui lui valut d’être dénoncé par les sections de Paris et par Marat lui-même. Il se prononça pour le rapport du décret qui avait cassé la Commission des Douze la veille. Le 31 mai, il demanda un décret d’arrestation contre Hanriot, commandant en chef de la garde nationale parisienne.
Arrêté le 2 juin 1793 avec les Girondins et décrété d’accusation le 28 juillet 1793, il comparut avec eux devant le Tribunal révolutionnaire du 3 au 9 brumaire an II (24-30 octobre 1793), fut condamné à mort et se poignarda en pleine audience après la lecture du verdict. « Eh ! quoi ? Tu trembles ? », lui aurait demandé Brissot. « Non, je meurs » lui aurait répondu Valazé en expirant.
Le tribunal ordonna que le cadavre de Valazé serait mis dans une charrette qui accompagnera celles qui transporteront ses complices au lieu de leur supplice pour, après leur exécution, être inhumé dans la même sépulture que lesdits condamnés ses complices.