Jacques Pierre Brissot
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Jacques Pierre Brissot de Warville (Chartres, 15 janvier 1754 - Paris, 31 octobre 1793), qui ajouta à son patronyme la forme anglicisée du village où il avait été mis en nourrice, Ouarville ,en 1774, fut le chef de file des Girondins pendant la Révolution française.
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[modifier] Biographie
Troisième enfant d'un riche traiteur rôtisseur de Chartres, après des études de droit, il devient clerc de procureur à Paris. En rupture avec sa riche famille, il vit d'expédients littéraires, il vend sa plume et son talent, débordant de projets, multipliant les écrits, polygraphe par nature et par besoin. Quoique piètre orateur, il se fait connaître par une Théorie des lois criminelles (1780, 2 vol.) et une Bibliothèque des lois criminelles (1782-1786, 10 vol.). Nourri des doctrines de Jean-Jacques Rousseau, il se met à écrire des pamphlets sur L'Inégalité sociale et collabore en 1778-1779 au Courier de l'Europe de Samuel Swinton qui soutient les insurgés américains. Emprisonné à Londres pour dettes, à la suite de démèlés avec Swinton et d'une accusation de pamphlet contre Marie Antoinette - Les Passe-temps d’Antoinette - il est enfermé pendant deux mois à la Bastille (1784). S’il semble établi, après les travaux de Simon Burrows, que Brissot n’est pas l'auteur de libelle contre la Reine, le pamphlet le Diable dans un bénitier semble avoir bénéficié de sa collaboration. En sortant de prison, il se rend en Angleterre où il rédige le Journal du lycée de Londres (1783-1784), dont les notices littéraires conservent de l'intérêt.
Il devient secrétaire de Louis-Philippe d'Orléans (Philippe Égalité). En 1788, il part pour les États-Unis où il passe quatre mois pour une affaire d'achat de terrain. Il est accompagné par le financier genevois Étienne Clavière. Il passe ensuite en Belgique où il assiste à la Révolution brabançonne.
Rentré en France, lors de la réunion des États généraux (1789), il lance un journal républicain le Patriote français, qui connaît un grand succès. Élu à la première municipalité de Paris, il est parmi les fondateurs de la Société des amis des Noirs pour abolir l'esclavage. Après la fuite de Louis XVI en juin 1791, il rédige au champ de Mars la pétition pour la déchéance du roi (17 juillet 1791) et demande la proclamation de la République. Elu à l'Assemblée législative la même année, il s'oppose à Maximilien de Robespierre sur la question de la guerre et est l'un des plus acharnés à défendre la déclaration de guerre aux puissances de l'Europe.
Réélu à la Convention (1792) par le département d'Eure et Loir, il devient le chef de file des "Brissotins" qui combattent les excès des Montagnards, bientôt les Girondins. Il défend notamment le fédéralisme et s'attire la haine de Robespierre. Mis en arrestation avec les Girondins le 2 juin 1793, il peut s'enfuir, mais est arrêté à Moulins, condamné à mort et guillotiné le 31 octobre 1793. Il est inhumé à la chapelle expiatoire à Paris.
Il est l'auteur d'un Voyage aux États-Unis 1791. On a publié en 1829-1832 ses Mémoires et son Testament politique (4 vol.).
Il avait épousé Félicité Dupont (1759-1818), qui a traduit des ouvrages anglais, notamment d'Oliver Goldsmith et de Robert Dodsley.
[modifier] Bibliographie
- (en) Simon Burrows, The innocence of Jacques-Pierre Brissot, The Historical Journal, vol. 46, n°4, décembre 2003, pp. 843-871.
- (en) Robert Darnton, "The Grub Street Style of Revolution: J.-P. Brissot, Police Spy," The Journal of Modern History, vol. 40 (1968), pp. 301-327.
- Idem, "The Brissot Dossier," French Historical Studies, vol. 17 (1991), pp. 191-205.
- (en) E. Ellery, Brissot de Warville, Boston et New York, 1915.
- Suzanne Huart, Brissot, la Gironde au pouvoir, Paris, Robert Laffont, 1986.
- (en) Leonore Loft, Passion Politics and Philosophie: Rediscovering J.-P. Brissot, Greenwood press, 2002.
[modifier] Voir aussi
- L'Anti-brissotin
[modifier] Source partielle
« Jacques Pierre Brissot », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
Catégories : Personnalité de la Révolution française • Membre de l'Assemblée constituante de 1789 • Membre de l'Assemblée Législative de 1791-1792 • Député de la Convention nationale • Conventionnel régicide • Personnage guillotiné de la Révolution française • Écrivain français du XVIIIe siècle • Juriste français • Antiesclavagiste • Naissance en 1754 • Décès en 1793